Laboureur

En français moderne, un laboureur est une personne qui laboure la terre, sans notion de statut. Sous l’Ancien Régime et jusqu'au XIXe siècle, « laboureur » désignait un statut, celui du paysan qui possédait la terre qu'il cultivait et au moins un attelage, cheval ou paire de bœufs, et charrue.

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Un laboureur au travail.

Hiérarchisation du monde paysan

Sous l’Ancien Régime en France, les laboureurs sont généralement des paysans qui se sont enrichis et ont ainsi réussi à échapper partiellement au système de la féodalité. Ils sont considérés comme des notables des campagnes, très présents dans les assemblées villageoises et, parfois, interlocuteurs directs du seigneur du lieu.

Certains sont très riches (tel le « coq de village » qui dispose des moyens de culture, notamment du train d'attelage et des bêtes de trait qu'il prête aux autres paysans)[1], d'autres moins, mais ils représentent néanmoins l'élite de la paysannerie avec les fermiers aisés. De leurs terres, ils parviennent à tirer la subsistance de leur famille quelle que soit la conjoncture climatique ou économique. La plupart sont des fermiers qui possèdent un ou plusieurs terrains de culture, du bétail, des semences et du fourrage. Ils louent des superficies très importantes (réserves seigneuriales) qu'ils pourront mettre en valeur grâce à leur capital d'exploitation. Pendant la crise, cependant, les crédits auprès des seigneurs terriens se multiplieront afin de conserver les terres louées. Si les intérêts n'étaient pas remboursés à temps, alors ils étaient expulsés. Au XVIIIe siècle, certains laboureurs, notamment en Beauce, exploiteront parfois plus de cent hectares dont ils possèdent eux-mêmes une partie.

La catégorie de paysans moins favorisée est celle des « ménagers », ne possédant que de (très) petites parcelles de terre et bien sûr pas de cheval, seulement un âne ou un mulet.

Les plus pauvres, parmi la population rurale active, sont ceux qui louent, au jour le jour, leurs services, leurs forces et ne disposent que de leurs bras, leurs mains. On les désigne donc comme des « journaliers », des « brassiers », des « manouvriers », etc.

Cette distinction est cependant à nuancer selon les époques et les régions.

Dictons

  • Avril venteux rend le laboureur joyeux.

Sources

Références

  1. Joël Cornette, Affirmation de l'État absolu 1492-1652, Hachette Éducation, , p. 87.

Bibliographie

  • Vincent Milliot, Pouvoirs et société dans la France d'Ancien Régime, Armand Colin, 2005, 128 p.
  • Emmanuel Le Roy Ladurie, Histoire des paysans français, De la Peste noire à la Révolution, Éditions du Seuil, 2002, 797 p.

Voir aussi

Articles connexes

  • Cultivateur (métier) (terme ayant progressivement remplacé "laboureur" par la suite, souvent rencontré en généalogie)

Liens externes

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