Arthur Charles Esprit de La Bourdonnaye

Arthur Charles Esprit, marquis de La Bourdonnaye, député français de 1827 à 1831 puis de 1837 à 1844, est le fils de Esprit Charles Clair de La Bourdonnaye et de Louise-Philippe de Chauvelin. Il est né à Paris le et décédé dans la même ville le .

Pour les autres membres de la famille, voir famille de La Bourdonnaye.

Arthur Charles Esprit de La Bourdonnaye
Naissance
Paris (France)
Décès
Paris (France)
Origine Royaume de France
Allégeance Empire français
 Royaume de France
Grade Maréchal de camp
Années de service 18051826
Conflits Guerres napoléoniennes
Distinctions Commandeur de la Légion d'honneur
Baron d'Empire
Chevalier de Saint-Louis
Autres fonctions Député du Morbihan
Famille La Bourdonnaye

Arthur Charles Esprit de La Bourdonnaye
Fonctions
Député du 4e collège du Morbihan à la
Chambre des députés
Élection
Réélection
Législature IVe, Ve et VIe
Successeur Pierre Genty de Bussy
Député de la 3e circonscription du Morbihan à la
Chambre des députés
Élection
Réélection
Législature IIIe, IVe et Ve
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Paris
Date de décès
Lieu de décès Paris (France)
Nationalité France
Parti politique Droite
Conjoint Charlotte de Lantivy du Rest
Entourage Esprit Charles Clair de La Bourdonnaye (père)
Louise de Chauvelin (mère)
Profession Militaire
Charlotte, comtesse de La Bourdonnaye, femme d'Arthur, George Hayter, Paris, 1830.

Élevé par de fidèles serviteurs à Saint-Germain-en-Laye pendant l'émigration de son père et l'emprisonnement de sa mère, il acheva ensuite son éducation à Paris.

Les débuts de sa carrière militaire

À 19 ans, le , il s'engage, contre l'avis de sa famille, comme simple soldat volontaire dans le 7e régiment de hussards. Il est rapidement nommé brigadier, dès le 15 avril suivant, puis fourrier le 27 juin et est promu maréchal des logis le 28 septembre.

Il fait les campagnes dites « des côtes de l'Océan » et celle d'Allemagne, où il se fait remarquer par Louis Nicolas Davout. Il disait d'ailleurs souvent : « On ne m'ôtera pas l'ambition d'être toujours en avant ; je devrai tout à moi-même, ou je serai tué ». Il fut de ceux dont Napoléon disait « Il vous suffira de dire, j'étais à la bataille d'Austerlitz, pour qu'on vous réponde, Voilà un brave ! ».

Campagne d'Italie

Le , il passe à l'armée de Naples avec le grade de sous-lieutenant au 25e régiment de chasseurs à cheval, et s'engage dans la campagne d'Italie, où il se fait remarquer par ses prouesses contre les brigands qui infestent alors la péninsule. Dans un engagement avec le fameux Fra Diavolo, il réussit à sauver la vie à un de ses soldats.

Il est atteint de deux balles durant la campagne de 1807, alors que son cheval est tué sous lui. En récompense de sa bravoure, il est nommé lieutenant au 8e régiment de hussards le .

Campagne d'Espagne

Il entre en 1808 en Espagne et est attaché au Général Lagrange comme aide de camp. Il participe à la campagne d'Espagne, mais à la suite de la capitulation de Baylen le , il est fait prisonnier et interné, avec ses compagnons d'infortune à Osuna, puis à Moren en butte aux outrages d'une populace fanatisée. Il finit par obtenir avec grand-peine des autorités espagnoles des passeports pour rentrer en France. Après bien des retards, avec 117 autres officiers, il embarque à Cadix sur un mauvais brig sans pilote et avec seulement quatre matelots. Surpris par une tempête, ils sont contraints de regagner la côte espagnole, passent à travers l'escadre britannique et mouillent dans le port de Barcelone alors occupé par le général Duhesme. Après un ravitaillement à la hâte, ils quittent Barcelone assiégée par terre et mer, réussissent à échapper à la flotte britannique, subissent une nouvelle tempête, avant d'accoster enfin en France après 17 jours éprouvants de traversée. Remis de sa fatigue, il retourne en Espagne et assiste au siège meurtrier de Saragosse.

Campagne contre l'Autriche

La guerre étant déclarée avec l'Autriche, il devient, le , aide de camp du maréchal Lannes et passe à la grande armée en Allemagne. Lors de la bataille d'Essling, le , il est chargé d'établir une batterie sous un feu nourri de l'ennemi. Il exécuta cet ordre avec bravoure et sang froid, mais les pertes sont lourdes, puisque la moitié de ses hommes sont tués, lui-même étant touché par un boulet à la cuisse. La douleur ne lui permettant pas de rester à cheval, et les nombreux blessés bloquant les ponts, il resta adossé toute la nuit à un buisson, dans une posture très inconfortable. Trouvé par les troupes autrichiennes, il est emmené sur l'île de Lobau ou il est soigné par le chirurgien de l'Empereur d'Autriche, M. Husbeck. Il reçoit ensuite la visite du docteur Yvan, médecin de la maison de Napoléon. Sa bravoure lui vaut d'être nommé Officier d'ordonnance de l'Empereur.

Dès qu'il apprend la reprise des hostilités, et bien qu'encore pas totalement rétabli, il se précipite auprès de l'Empereur qui, voyant sa cuisse bandée, lui demande s'il est en état de le suivre, ce à quoi il répond « Je l'espère, j'aurai mieux aimé mourir que de ne pas répondre à la faveur qu'a bien voulu me faire Votre Majesté, et je saurai lui prouver que je n'en suis point indigne ». « Ces Bretons sont entêtés » lui répond alors l'Empereur tout en lui pinçant l'oreille. Charmé par cet accueil bienveillant, le jeune officier se montra plein de zèle à la bataille de Wagram. Il réussit à soutirer des informations capitales d'un hussard autrichien qu'il avait fait prisonnier. À la suite des nombreuses missions qui lui sont confiées, sa blessure se rouvre, mais le son du canon qu'il entendait du côté de Znaïm l’incita à aller de l'avant.

En récompense de ses nouveaux exploits, Napoléon Ier le fait entre le 1er et le tout d'abord chevalier de la Légion d'honneur, puis lui donne un titre de baron de l'Empire, avec dotation sur les biens de Hanovre, et majorat pour enfin le promouvoir au grade de capitaine.

Pendant la période de paix qui suit cette campagne, il rédige un rapport détaillé sur les ouvrages exécutés par les Britanniques sur l'île de Walcheren. Il réalise également des réformes utiles dans les batteries du Poitou et de Saintonge.

Campagne de Russie

Chef d'escadron au 3e régiment de chasseurs en 1812, il participe à la bataille de la Moskova, où deux chevaux sont tués sous lui, et où sa jambe est fracassée par un Biscaïen. Ne trouvant de linge propre pour le pansement de sa blessure, il doit se contenter d'un sac de toile. Il arrive, exténué, à Moscou, mais déjà la retraite a sonné et il doit reprendre la route, non encore guéri, allongé sur un briska tiré lentement par des chevaux de selle. Et après vingt deux jours de marche, dans un pays dévasté et désert, il parvient à Smolensk et peut rentrer en France, où il mettra toute l'année 1813 pour se remettre.

Campagne de 1814

Promu Colonel, il est aide de camp du maréchal Berthier et nommé officier de la Légion d'honneur le 3 avril. La chute de Napoléon le délie de son serment de fidélité à l'Empereur.

Au service de Louis XVIII

Conformément à ses sympathies pour les Bourbons, il met alors son épée au service de Louis XVIII. À la nouvelle du débarquement de Napoléon, il reste fidèle à Louis XVIII et souhaite faire partie d'un corps royal chargé de l'arrêter. Mais le corps ne se constitue pas et il rentre à Rennes durant les Cent-Jours, où il rejoint le comité royaliste de la ville, mais sans rien faire de particulier.

Nommé chevalier de Saint-Louis, il est chargé de l'organisation du 14e régiment de chasseurs. Il est promu commandeur de la Légion d'honneur le . Lorsqu'il quitte le commandement de son régiment, à la suite de sa nomination comme maréchal de camp, le , ses officiers lui offrirent une épée d'honneur.

Il prend alors le commandement d'une subdivision de la 11e division militaire, puis commande une brigade de cavalerie au camp de Lunéville pour être enfin nommé inspecteur Général de cavalerie en 1826 ou s'achèvera sa carrière militaire.

Carrière politique

Dans le même temps, il commence une carrière politique. Le , Louis XVIII l'avait nommé Gentilhomme ordinaire de la chambre du Roi et il devient conseiller général du Morbihan dès 1820.

Il est élu député de la troisième circonscription du Morbihan (Pontivy) le , contre le gouvernement qui redoutait ses orientations libérales. Il se place alors sur les bancs du centre droit au sein de la chambre et vote généralement avec la fraction politique qui suit l'inspiration de M. de Martignac. Sa participation au sein de la chambre fut qualifiée[1] de "saine expression des opinions de la droite, soutenant tout système raisonnable". Entre 1828 et 1829, il intervient assez fréquemment dans les débats sur les questions militaires et prit plusieurs fois la parole sur le budget de la guerre, sur les dispositions concernant l'état des officiers, les pensions militaires, les haras, etc.

Réélu le , il est, comme gentilhomme de la chambre, à Saint-Cloud auprès du roi Charles X, lors des ordonnances de juillet. Le , il reçoit ordre du roi de se rendre à Paris auprès de M. Mortemart, le nouveau Président du Conseil qui avait été nommé la veille. Il est arrêté près du pont de Grenelle par les postes avancés de l'insurrection. Conduit à l'hôtel de ville, il est libéré après quelques heures par la "Commission provisoire".

Il parvient alors à sortir de Paris et à rejoindre la cour à Rambouillet le 2 août.

Il revient le lendemain à Paris assister à l'ouverture de la Chambre des députés. Dans la séance du 7 août, il proteste contre ce qu'il appela « la violation du pacte social » et fait partie des 33 députés qui votèrent contre la charte. Il reste néanmoins député, défend les ministres de Charles X et combat le la proposition Baude relative à l'exclusion de la branche aînée des Bourbon, la repoussant comme « "inutile et injuste à beaucoup d'égards et sans autorité pour l'avenir ». Il monte à la tribune le 16 avril pour parler en faveur des officiers de la garde royale non assermentés et déclare à ce propos n'avoir prêté serment à la nouvelle royauté que pour obéir à un devoir rigoureux.

Après la dissolution du , il n'est pas réélu. Cependant, il retrouve un siège lors de l'élection du comme député du 4e collège du Morbihan (Lorient). Il sera réélu le et enfin le .

Il siège alors à la droite de l'Assemblée et vote constamment avec les légitimistes contre le gouvernement.

Il meurt le , après deux jours de maladie due à un refroidissement entraînant une fluxion de poitrine compliquée d'une congestion cérébrale[2].

Il a laissé des mémoires, restés à l'état d'ébauches, et non publiés.

Source

  • « Arthur Charles Esprit de La Bourdonnaye », Prosper Levot, Biographie bretonne, recueil de notices sur tous les bretons qui se sont fait un nom, 1852-1857 [détail des éditions]

Notes et références

  1. Histoire de la restauration et des causes qui ont amené la chute de la branche aînée des Bourbons par Jean-Baptiste Honoré Raymond Capefigue 1845.
  2. L'Ami de la religion - Tome 121 - 1844
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