Armes utilisées pendant la guerre d'Algérie

La guerre d'Algérie a vu l'utilisation d'armes d'origines diverses, à la fois par l'armée française et par les indépendantistes de l'armée de libération nationale (ALN). Les autres forces, qui combattaient les indépendantiste en conflit ouvert avec l'ALN, et vers les derniers mois de la guerre l'OAS, pro-Algérie française mais qui s'attaque également aux intérêts français, utilisent des armes plus légères.

Le conflit voit de nombreuses attaques des résistants menées avec des armes légères par l'ALN, les services secrets français ou l'OAS[réf. souhaitée]. Les véhicules terrestres de l'armée française sont surtout employés pour le transport et les pilonnage des forces indépendantistes pendant les opérations d'affrontements [1]. Les forces indépendantistes se révèlent vulnérables face à l'aviation française[2]. Au fur et à mesure de la guerre, bien que disposant de quelques armes sem-lourdes, l'ALN n'a pas les moyens matériels et de couverture pour s'opposer aux opérations conventionnelles aéroterrestres de l'armée française[3]. Sa force réside dans les attaques éclaires et le repli dans des zones de sécurités montagneuses .

Provenance des armes

Armée française

La France utilise en Algérie une partie du stock restant de la Seconde Guerre mondiale (véhicules légers et chenillés) et de la guerre d'Indochine (MAT-49) mais aussi de l'armement moderne allouée par l'OTAN dans le cadre de la guerre froide et destiné à être utilisé en Europe. Les États-Unis fournissent notamment des hélicoptères Sikorsky dont l'utilisation est décisive pour les opérations aéroportées dans les régions montagneuses de Kabylie et le Nord constantinois .

ALN

Le FLN et l'ALN utilisent du matériel divers. Lors de la Toussaint rouge, le groupe ne dispose que de 350 armes, dont majoritairement des fusils de chasse[4]. La plupart de l'équipement est formé de modèles de la seconde guerre mondiale. Les armes lourdes sont très rares[5].

D'une part, l'armement provient de l'armée française, qu'il s'agisse d'armes capturées lors d'embuscades[6] ou plus rarement livrées par des déserteurs, notamment des appelés du contingent algérien et aussi certains français comme le l'aspirant Henri Maillot en 1956.

D'autre part, la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie fournissent des armes aux rebelles[6], livrées clandestinement par la Tunisie et le Maroc. L'Égypte de Nasser fournit également de nombreuses armes[7]. Ainsi, une opération médiatisée du SDECE est l'arraisonnement du cargo Athos le (voir la crise de Suez).

De très nombreuses armes sont achetés à des marchands d'armes sur le marché international bien que les services français cherchent à décourager les vendeurs[7].

Des ateliers de fabrication d'armes américaines ont été implantés au Maroc par la CIA, à l'insu du Roi du Maroc, pour l'ALN (mortiers, grenades, fusils...). Messaoud Zeghar était le principal intermédiaire entre le FLN et les USA. [8],[9],[10]

OAS

L'OAS utilise des armes de l'armée française. Un important stock d'armes a été dérobé durant le putsch des généraux en avril 1961 et par la suite été utilisé par l'OAS.

La CIA aurait secrètement prévu de livrer des tonnes d'armes au putschistes par cargos en partance du Portugal, mais avec l'échec du putsch, cette opération clandestine a finalement été annulée[réf. nécessaire].

Indépendantistes algériens

Armes de poing

Pistolets mitrailleurs

Fusils et carabines

Fusils-mitrailleurs et mitrailleuses

Armes lourdes

Armée française

Un appelé dans les Transmissions équipé d’un PM MAT-49, d’une radio AN/PRC-10 et coiffé d'un calot de marsouin.

Armes de poing

Pistolets mitrailleurs

Fusils et carabines

  • MAS 36, arme standard des soldats français[16]
    • MAS 36 CR, variante utilisée par certains parachutistes[16]
    • MAS 36-51, variante modifiée pour le tir de grenade à fusil[16]
  • MAS 49, fusil moderne, fourni en priorité aux tireurs d'élite[18]
    • MAS 49/56, variante améliorée et plus courante, remplace le MAS 36 à partir de 1957 dans les unités d'intervention[18][17]
  • Mousqueton Berthier 1892 M 16, en service dans les troupes de seconde ligne, la Marine, les gendarmes et les CRS[18]
  • M1 Garand, utilisé notamment par les troupes françaises venues d'Allemagne[19]
  • Carabine M1 et M1A1, utilisée par les parachutistes, le génie, les radios, les conducteurs[19]
  • Fusil Lebel, utilisé par les troupes de seconde ligne ou pour l'instruction[19]
  • Fusil Berthier 07/15, utilisé par les troupes de seconde ligne ou pour l'instruction[19]
  • Springfield M1903, utilisé par les troupes de seconde ligne ou pour l'instruction[19]
  • Karabiner 98k, utilisé par les troupes de seconde ligne ou pour l'instruction[19]

Fusils-mitrailleurs et mitrailleuses

Mortiers

Lance-roquettes et canons sans recul

  • Jeep avec missile
  • Canon sans recul M18 (en) (57 mm)[21]
  • Canon sans recul M20 (en) (75 mm)[21]

Obusiers

Chars

Automitrailleuses

Blindés de transport de troupe

Véhicules légers

Avions

Avion T-28 Fennec

Hélicoptères

Hélicoptère "Banane" de la marine nationale.

Barrage

OAS

Armes légères

Notes et références

  1. Windrow 1997, p. 18.
  2. Windrow 1996, p. 26.
  3. Windrow 1996, p. 29.
  4. Windrow 1997, p. 5.
  5. Windrow 1997, p. 15.
  6. Windrow 1997, p. 37.
  7. Windrow 1997, p. 9.
  8. Robert Mortimer, « France-Algérie: 50 ans d’histoires secrètes, tome 1 (1962–1992) », The Journal of North African Studies, vol. 23, no 3, , p. 507–509 (ISSN 1362-9387 et 1743-9345, DOI 10.1080/13629387.2017.1422589, lire en ligne, consulté le )
  9. (ar) cherouk tv tv nationale algérienne, « messaoud zeggar », sur youtube
  10. Neil Grant, The Luger, Osprey Publishing, coll. « Weapon 64 », (ISBN 978-1-4728-1973-4), p. 57-58
  11. Windrow 1997, p. 47.
  12. Windrow 1997, p. 46.
  13. Windrow 1997, p. 23.
  14. Huon 1992, p. 12.
  15. Huon 1992, p. 13.
  16. Windrow 1997, p. 43.
  17. Huon 1992, p. 14.
  18. Huon 1992, p. 15.
  19. Windrow 1997, p. 42.
  20. Huon 1992, p. 16.
  21. Windrow 1997, p. 33.
  22. Windrow 1997, p. 36.
  23. Flintham 1989, p. 80.
  24. Flintham 1989, p. 83.
  25. Flintham 1989, p. 84.
  26. Flintham 1989, p. 82.
  27. Windrow 1997, p. 34.
  • (en) Victor Flintham, Air wars and aircraft : a detailed record of air combat, 1945 to the present, Arms and Armour Press, (ISBN 978-0-85368-779-5), « 3.1 Algeria, 1954-1962 », p. 79-85
  • Jean Huon, « L'armement français en A.F.N. », Gazette des Armes, no 220, , p. 12–16 (lire en ligne)
  • (en) Martin Windrow (ill. Mike Chappell), The Algerian War, 1954–62, Londres, Osprey Publishing, coll. « Men-at Arms 312 », , 48 p. (ISBN 978-1-85532-658-3)
  • (en) Martin Windrow (ill. Mike Chappell), French Foreign Legion : Infantry and Cavalry since 1945, Londres, Osprey Publishing, coll. « Men-at-Arms 300 », , 64 p. (ISBN 978-1-85532-621-7, notice BnF no FRBNF41478100)

Voir aussi

Articles connexes

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