Armée française en 1814

Le décret impérial du 18 février 1808 fixe une nouvelle organisation pour le régiment d'infanterie bien que cette réforme ne put jamais être complètement menée à terme dans tous les régiments.

Le régiment d'infanterie, qu'il soit de ligne ou léger, doit comprendre :

• un état-major comprenant 1 colonel, 1 major, 4 chefs de bataillon, 5 adjudants-majors, 1 quartier-maître trésorier, 1 officier payeur, 1 porte-aigle, 1 chirurgien-major, 4 aides-chirurgiens, 5 sous-aides, 10 adjudants sous-officiers, un 2^e et 3^e porte-aigles, 1 tambour-major, 1 caporal tambour, 8 musiciens, 4 maîtres-ouvriers.

• 4 bataillons de guerre à 6 compagnies dont 2 d'élite (grenadiers, ou carabiniers dans l’infanterie de ligne et voltigeurs) et 4 du centre (fusiliers, dans infanterie de ligne et chasseurs, dans l'infanterie légère). Chaque compagnie comprend 1 capitaine, 1 lieutenant, 1 sous-lieutenant, 1 sergent-major, 4 sergents, 1 caporal-fourrier, 8 caporaux, 121 hommes du rang et 2 tambours, soit 140 hommes.

• un bataillon de dépôt à 4 compagnies. Le bataillon de dépôt (qui porte le n° 5) sert uniquement à la formation des soldats qui sont ensuite répartis dans les autres bataillons. Le 5^e bataillon marque le point d'attache du régiment.

L'effectif théorique du régiment est de 3 970 hommes dont 108 officiers.

Du fait de l'organisation de la conscription proportionnelle à la population des départements, il arrivait parfois que les régiments de certaines régions ne pouvaient accueillir tous les conscrits de la région avec uniquement quatre bataillons. C'est pourquoi un 6^e, un 7^e ou un 8^e bataillon ont été créés dans certains régiments ou qu'au contraire certains régiments sont réduis à 3 bataillons.

Lorsqu'un bataillon était entièrement fait prisonnier de guerre ou « disparu au combat », il était parfois remplacé par un bataillon provisoire « bis ».

À la suite des doubles défaites des campagnes de Russie en 1812 puis d'Allemagne en 1813, l'armée française se trouve dans un état extrême de désorganisation. Sur les 967 bataillons de l'infanterie française, 157 sont portés disparus, 155 sont en cours de formation, 164 sont des bataillons de dépôts et la plupart de ceux qui restent sont réduits à quelques hommes, à l'exception des 308 bataillons à l'étranger (Espagne, Italie, Allemagne) qui sont à peu près organisés. Dès le mois de novembre 1813, Napoléon, rentré à Paris, décrète de nouvelles levées d'hommes destinées à rejoindre les bataillons au plus vite. Mais l'invasion de la France qui débute dès le 15 décembre va annihiler toute la levée d'hommes dans l'est de la France et va rendre un grand nombre de dépôts inutilisables. De sorte que Napoléon ne pourra jamais achever l'organisation de l'armée française et devra se battre pendant toute la campagne de France avec des fragments de bataillons qu'il va organiser en régiments fantoches.

Néanmoins, voici l'état de l'infanterie française au 1^er janvier 1814, qui reste la dernière organisation connue.

Le 6^e de ligne a un 8^e bataillon à l'Armée d'Italie

Le 32^e de ligne a un 8^e bataillon en formation à Meaux sous les ordres du Général Gérard (Réserve de Meaux)

Le 14^e léger dispose d'un 8^e bataillon au corps de Verdier, division Quesnel, actif

Le 35^e léger a un 8^e bataillon en garnison en Corse.

Il a été en outre formé 14 bataillons de Vétérans et 10 compagnies de pionniers.