André Latrille

André Jean Gaston Latrille, né à Auch (Gers) le et décédé à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) le , est un administrateur colonial au Tchad puis en Côte d'Ivoire et un résistant.

Ne doit pas être confondu avec André Latreille.

Biographie

Né à Auch le , André Latrille participe à la Première Guerre mondiale, dont il revient avec une blessure et trois citations, et obtient le diplôme de l'École supérieure de commerce et d'industrie[1].

Sorti de l'École coloniale en 1920, il sert au Cameroun, en Oubangui puis au Tchad, où il commande en 1940 la subdivision de Fort-Archambault en 1940[2]. En août de cette année, il participe à Fort-Archambault, au ralliement du Tchad à la France libre, sous l'autorité du gouverneur Félix Éboué. Nommé le gouverneur du Tchad, il prend ses fonctions lors du départ de son prédécesseur, Pierre-Olivier Lapie, le 12 décembre suivant ; le général Leclerc, responsable militaire du territoire, mène alors la conquête du Fezzan.

Le , il quitte le Tchad, où Jacques Rogué lui succède, pour la Côte d'Ivoire, où il demeure jusqu'en 1945 ; il a été choisi à ce poste par René Pleven, membre du Comité français de la Libération nationale, après que l’AOF a basculé dans le camp des Alliés, en remplacement de Jean-Francois Toby[Note 1]. Il l'est à nouveau d' à , en succédant à Henry De Mauduit. Un boulevard d'Abidjan, situé dans le quartier de Cocody, le Boulevard Latrille, porte son nom[Note 2].

Jusqu'au début des années 1950, il n'existe pas d'école secondaire à la colonie. Les premiers élèves ivoiriens scolarisés dans un lycée le sont en France, via l'Aventure 46, initiée par Félix Houphouët-Boigny. Le gouverneur André Latrille a appuyé cette initiative, en dépit des fortes réticences de l'administration coloniale.

Il est décédé à Neuilly-sur-Seine le , à l'âge de 93 ans[3].

Notes

  1. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le Régime de Vichy garde le contrôle du territoire de Côte d'Ivoire jusqu’en 1943, année où le GPRF réussit à prendre le contrôle de l'AOF.
  2. D'autres administrateurs coloniaux ont aussi laissé leur nom à un monument, une ville, un quartier ou une rue du pays : Boulevard Angoulvant, boulevard Clozel, place Maurice Lapalud, Bingerville, Treichville. On peut aussi citer le cas de Pierre Savorgnan de Brazza puisque le Congo a conservé le nom de Brazzaville pour sa capitale. Au Tchad, la ville, originellement appelée Faya, a été renommée Largeau, d'après le nom du colonel Étienne Largeau, lors de la colonisation. Quand le Tchad est devenu indépendant en 1960, la ville a pris son nom actuel de Faya-Largeau.

Références

  1. Hommes et destins : dictionnaire biographique d'outre-mer, vol. IX : « Afrique noire », Publications de l'Académie des sciences d'outre-mer, , 539 p., p. 271.
  2. Georges Chaffard, Les Carnets secrets de la décolonisation, vol. 1, Calmann-Lévy, , 785 p., p. 30.
  3. Hommes et destins : dictionnaire biographique d'outre-mer, vol. IX : « Afrique noire », Publications de l'Académie des sciences d'outre-mer, , 539 p., p. 273

Voir aussi

Articles connexes

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