Alain Juillet

Alain Juillet, né le à Vichy, est un dirigeant d'entreprises et haut fonctionnaire français. Il a notamment exercé différentes fonctions au sein de la Direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE), avant d'être nommé Haut responsable chargé de l'intelligence économique auprès du Premier ministre jusqu'en 2009.

Pour les articles homonymes, voir Juillet (homonymie).

En , il rejoint le media RT France, branche francophone de la chaîne russe d'information internationale RT, pour y animer deux fois par mois une chronique géopolitique[1].

Biographie

Famille et formation

Fils de Jacques Juillet qui fut ministre plénipotentiaire, puis préfet de région, il est aussi le neveu de Pierre Juillet, administrateur d'entreprises et éminence grise avec Marie-France Garaud de Georges Pompidou et mentor de Jacques Chirac. Il est père de trois enfants.

Après un baccalauréat « Sciences expérimentales » obtenu en 1959 au lycée de Barcelone, il intègre successivement la faculté de droit de Paris puis celles de lettres de l'Université d'Aix-Marseille, puis celle de Toulouse. Alain Juillet est aussi diplômé du CPA/Groupe HEC (1981)[2], de l’Université de Stanford (1988), de l’Institut des hautes études de défense nationale (promotion 1987-1988) et de l’Institut des hautes études de sécurité intérieure (promotion 1990).

Il a été, de 1986 à 2002, professeur affilié pour « la Stratégie d’Entreprise et la Gestion de crise » au Groupe HEC-CPA (centres de Paris, Jouy-en-Josas, Sophia Antipolis, Lyon, Madrid), puis de 2004 à 2007, maître de conférences en « information et stratégie » à l’Institut d’études politiques de Paris, et, depuis 2009, conférencier intervenant à l’École nationale d'administration (ENA) ainsi qu’à l’École nationale de la magistrature (ENM).

Dirigeant d’entreprises et haut fonctionnaire

Après ses études universitaires et une première carrière de cinq ans comme officier au sein des commandos parachutistes dans le service Action du Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE, ancêtre de la DGSE) jusqu’en 1967, Alain Juillet intègre ensuite plusieurs grandes entreprises nationales et internationales.

Il intègre ainsi la société Ricard jusqu’en 1985 où il finit en qualité de directeur général commercial, après avoir eu en charge le développement des marques et la commercialisation des produits du groupe sur l’Espagne, les pays du Maghreb, le Liban, l’URSS, la Chine, les États-Unis, l’Amérique-du-sud, l’Arabie saoudite et l’Afrique centrale. Il collabore au lancement du circuit Paul-Ricard en 1974, et dans le cadre de la restructuration du marketing, crée les partenariats du groupe dans le monde de la voile avec Tabarly, Pajot et Philippe Monnet.

De 1986 à 1988, il est directeur général de Suchard-Tobler puis président du groupe de coordination pour la France où, après avoir réussi le redressement de Suchard, il réalise la première certification ISO-9002 de l’usine de Strasbourg (le groupe compte à l’époque 3 000 salariés déployés sur 4 sites pour un CA de 950 millions d'euros).

De 1989 à 1992, il devient directeur général de l’Union laitière normande. Il procède alors au redressement industriel et commercial du groupe, et avec l’appui des pouvoirs publics assure la transmission au groupe Bongrain, évitant ainsi un dépôt de bilan touchant 22 000 producteurs. Lorsqu’il quitte le groupe, le CA est de 2,5 milliards d'euros pour 6 000 collaborateurs répartis sur 21 sites de production et stockage.

De 1992 à 2001, il procède au redressement de deux autres entreprises la Générale Ultra-Frais (filiale du groupe Andros) et France Champignon, avant de développer une activité de conseil en stratégie et développement à l’international pour de grands groupes français et étrangers. En 2001, il accepte de prendre en charge, en qualité de PDG, la liquidation de Marks & Spencer (France)[3], et assure le reclassement de tout le personnel.

Parallèlement à sa carrière professionnelle, il demeure affecté dans la réserve opérationnelle jusqu’en 2004. En 2002, il se voit confier la direction du Renseignement au sein de la DGSE. Il a aussi la charge d’en assurer la réorganisation. Cette mission s’achève en 2003, avant que ne lui soit confiée la mise en place de l’intelligence économique au sein du SGDN (Secrétariat général de la défense nationale). Il occupe alors la fonction de Haut responsable chargé de l'intelligence économique (HRIE) auprès du premier Ministre jusqu’en 2009 ; date à laquelle il intègre le cabinet d’avocats international Orrick, Rambaud, Martel en qualité de conseiller senior[4].

Depuis 2011, il est président du CDSE (Club des Directeurs de Sécurité des Entreprises) et de la revue Sécurité & Stratégie à la documentation française (www.cdse.fr). Il est en 2016 président de l'Académie de l'intelligence économique[5].

En 2017, il crée l'Association de lutte contre le commerce illicite afin sensibiliser l’État et d'alerter et d'informer les entreprises sur ce phénomène[6].

Autres fonctions et appartenances

Il a été membre du Conseil économique de la sécurité du ministère de l’Intérieur de 2008 à 2010, administrateur de l’Imprimerie nationale représentant l’État de 2004 à 2009, conseiller du Commerce extérieur de la France de 1978 à 2002, et président du Cercle culture économie défense de 2004 à 2009.

Alain Juillet est actuellement membre du conseil scientifique de l’Institut des Hautes Études pour la Science et la Technologie (IHEST) depuis 2008, membre du Conseil économique de défense depuis 2005, président du Club ariège investissement depuis 2010 et président d’honneur d’Amadeus-Dirigeants depuis 2002. Il est par ailleurs administrateur ou membre du Conseil de Surveillance de plusieurs sociétés françaises.

En février 2020, Alain Juillet est recruté par la branche française de la chaîne d'information russe RT[7]. Il y anime "La source", une émission consacrée à l'histoire et à la géopolitique.

En avril 2020, il est interviewé par le journal Paris-Match sur la question du phénomène Ovni[8].

Franc-maçonnerie

Membre de la Grande Loge nationale française, il est l'un des leaders de l'opposition au grand maître contesté François Stifani. Il annonce le sa candidature à la grande maîtrise de cette obédience. Sa candidature n'a pas pu aboutir. L'organe de la GLNF, chargé de contrôler la légalité des candidatures reçues pour la grande maîtrise de l'obédience, a estimé que celle d'Alain Juillet ne regroupait l'ensemble des conditions requises[9].

Alain Juillet participe à la création d'une nouvelle obédience maçonnique, la Grande Loge de l'Alliance maçonnique française (GL-AMF). Il en devient le 1er grand maître le lors de l'assemblée générale qui s'est déroulée à Tours[10]. Son mandat se termine en 2014 et comme la constitution de son obédience interdit le renouvellement de mandat d'un grand maître en place, Alain Juillet ne se représente pas mais il est très rapidement désigné pour diriger jusqu'en 2015 la Confédération maçonnique de France, dont fait partie la GL-AMF avec la Grande Loge de France[11].

Distinctions

Décorations

Autres

Il est membre du jury pour la remise du Prix de littérature politique Edgar-Faure en 2007[12].

Notes et références

  1. « RT France recrute Alain Juillet, ancien patron du Renseignement à la DGSE » (consulté le )
  2. « HEC Alumni », sur www.hecalumni.fr (consulté le )
  3. Alain Juillet : Numéro deux de la DGSE, liberation.fr, 12 novembre 2002
  4. Christophe-Alexandre Paillard et Impr. EMD), Les nouvelles guerres économiques : 110 fiches réponses aux questions clefs, Éd. Ophrys, dl 2011 (ISBN 978-2-7080-1322-3 et 2-7080-1322-X, OCLC 780288685, lire en ligne)
  5. Alain Juillet : "Un service de renseignement doit être neutre", entretien, parismatch.com, 5 mai 2016
  6. « Un ex-espion en guerre contre le commerce illicite », leparisien.fr, (lire en ligne, consulté le )
  7. RT France recrute Alain Juillet, ancien patron du Renseignement à la DGSE, France 24 avec AFP, 24 février 2020.
  8. Paris Match, « Alain Juillet : "Le phénomène ovni échappe à la dimension terrestre" », sur parismatch.com (consulté le )
  9. François Koch, « Alain Juillet : « Exclu de la compétition, j’ai mal à la GLNF » », sur blogs.lexpress.fr, (consulté le ).
  10. François Koch, « Alain Juillet élu 1er Grand Maître de la GL-AMF », sur blogs.lexpress.fr, (consulté le ).
  11. François Koch, « Alain Juillet (CMF-Glamf) : « J’ai dû agir comme un militaire de commando » », sur blogs.lexpress.fr, (consulté le ).
  12. http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http%3A%2F%2Fwww.edgarfaure.fr%2Fprix2007-jury.htm%3e.

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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