Adéodat Compère-Morel

Adéodat Compère-Morel est un homme politique, orateur et écrivain français, né le à Breteuil-sur-Noye (Oise), mort le à Sernhac (Gard). Député socialiste de 1909 à 1936, il est le directeur de l'Encyclopédie socialiste, syndicale et coopérative de l'Internationale ouvrière, vaste entreprise éditoriale en douze volumes, parus à partir de 1912.

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Adéodat Compère-Morel

Adéodat Compère-Morel en 1914
Fonctions
Député du Gard
Gouvernement Troisième République
Prédécesseur Pierre Poisson
Successeur Aimé Larguier
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Breteuil-sur-Noye
Date de décès (à 68 ans)
Lieu de décès Sernhac

Biographie

Parcours politique

Fils d'un jardinier pépiniériste, il exerce la profession d'horticulteur avant d'entamer une longue carrière politique, où il se spécialise dans les questions agraires[1] Il adhère en 1891 au Parti ouvrier (qui devient en 1893 le Parti ouvrier français) puis adhère avec les autres membres du parti au Parti socialiste de France, lors de la fusion de 1902, et en fin à la SFIO, lors de la fusion de 1905.

Lors du Congrès de Tours, en 1920, il refuse de suivre ceux de ses camarades qui partent fonder le Parti communiste français et choisit de demeurer dans les rangs de la SFIO.

Après avoir échoué à trois reprises comme candidat à la députation, dans son département natal, en 1898, 1902 et 1906 il fut élu député du Gard, en avril 1909, lors d'une élection partielle, nécessitée par le décès prématuré, le précédent, du député Pierre Poisson, et constamment réélu jusqu'en 1936, année où il se retira pour raisons de santé. De 1910 à 1936, il siégea, dans les six législatures successives, à la commission de l'Agriculture ainsi que, selon les législatures, dans d'autres commissions, dont celle du Règlement, qu'il présida, à partir de 1932.

Il est, en 1918, un des trois directeurs du journal La France Libre, créé à l'initiative d'une quarantaine de députés S.F.I.O[2].

En 1921, lorsque le quotidien L'Humanité se rallie au Parti communiste français, il prend la direction administrative, aux côtés de Léon Blum, qui assure la direction politique, du quotidien Le Populaire, qui devient l'organe officiel de la SFIO.

Lors du congrès de la SFIO de , qui aboutit à l'exclusion d'une frange des membres du parti, dite néo-socialiste, il choisit d'adhérer, aux côtés de Marcel Déat, Adrien Marquet et Pierre Renaudel, au Parti socialiste de France-Union Jean Jaurès (PSdF).

Le ralliement à Pétain

Après l'Armistice de juin 1940, il se rallie à la Révolution nationale du maréchal Pétain et soutient la politique de collaboration avec l'occupant allemand[3].

L'« Encyclopédie socialiste »

Frontispice de l'« Encyclopédie socialiste », 1912, Librairie Quillet.

Compère-Morel assure la direction technique de l'« Encyclopédie socialiste, syndicale et coopérative de l'Internationale ouvrière », en codirection avec Jean-Lorris (1879-1932)[4], qui a le titre de « directeur-propagateur ». Éditée par la Librairie Aristide Quillet, sa parution en 12 volumes s'étale de 1912 à 1921, en raison de l'interruption pendant la Guerre. Elle fait appel à des collaborateurs connus du Parti socialiste (SFIO). Elle s'achève par la parution tardive de deux volumes, consacrés aux Fédérations et au Parti socialiste pendant la Guerre jusqu'en 1918  :

  • Charles Rappoport, Un peu d'histoire : origines, doctrines et méthodes socialistes, no 1, Paris, 1912, 524 p.-[4] p., (notice BnF no FRBNF37270668).
  • Paul-Louis (1872-1955), Le Parti socialiste en France, no 2, Paris, 1912, 405 p.-[6] p., (notice BnF no FRBNF37270736).
  • Hubert Rouger (1875-1958), La France socialiste, no 3, Paris, 1912, 416 p., (notice BnF no FRBNF37270642).
  • Hubert Rouger, Les fédérations socialistes I, (« La France socialiste, tome II »), Paris 1912, 574 p..
  • Hubert Rouger, Les fédérations socialistes II, (« La France socialiste, tome III, Les fédérations, 2e partie »), Paris, 1921, 654 p..
  • Hubert Rouger, Les fédérations socialistes III, (« La France socialiste, tome III, 1re partie, Les fédérations (fin); 2e partie, Derniers Congrès avant 1914. Pendant la Guerre »), Paris, 1921, 604 p..
  • Charles Rappoport, La Révolution sociale, no 4, Paris, 1912, 506 p.-[24] p., (notice BnF no FRBNF37270753).
  • Jean Longuet, Le mouvement socialiste international, no 5, Paris, 1913, V-648 p., (notice BnF no FRBNF37270645).
  • Sixte-Quenin (1870-1957)[5] Comment nous sommes socialistes ?, no 6, Paris, 1913, 315 p., (notice BnF no FRBNF37270632).
  • Jean-Baptiste Séverac, Le Mouvement syndical, no 7, Paris, 1913, V-455 p., (notice BnF no FRBNF37270728).
  • Pierre Brizon et Ernest Poisson[6], La Coopération, no 8, Paris, 1913, II-587 p., (notice BnF no FRBNF37270763).
  • Charles Rappoport, Pourquoi nous sommes socialistes ?, no 10, Paris, 1919, 653 p., (notice BnF no FRBNF37270614).

Mandats électifs

mandats locaux

Député

Œuvres

  • La Vérité aux paysans, par un campagnard, Librairie de la Revue socialiste, Paris, 1897, VI-31 p., (notice BnF no FRBNF34038759).
  • Les Propos d'un rural (avec une préface de Paul Lafargue), Librairie du Parti socialiste, Paris, 1905 (3e édition), 40 p., (notice BnF no FRBNF30262660).
  • La question agraire en France,Paris, 1908..
  • La Question agraire et le socialisme en France, éditions M. Rivière, Paris, 1912, 455 p., (notice BnF no FRBNF32964939).
  • Le Socialisme aux champs, Librairie du Parti socialiste, Paris, 1912, 32 p., (notice BnF no FRBNF35976498).
  • La Concentration capitaliste en France, éditions M. Rivière, coll. « Les Documents du socialisme » XI, Paris, 1913, 59 p., (notice BnF no FRBNF31962586).
  • Le Programme socialiste de réformes agraires, éditions M. Rivière, coll. « Les Documents du socialisme » XV, Paris, 1919, 71 p., (notice BnF no FRBNF31962596).
  • Le Socialisme agraire, éditions M. Rivière, Paris, 1920, VI-176 p., (notice BnF no FRBNF31962598).
  • La Politique agraire du parti socialiste, coédition : Librairie populaire et Éditions du Parti socialiste (S.F.I.O.), Paris, 1921, 36 p., (notice BnF no FRBNF31962595).
  • Socialisme et Bolchevisme. Pourquoi nous n'avons-pas adhéré à l'Internationale dite communiste des bolchevistes russes, coédition : Librairie populaire et Éditions du Parti socialiste (S.F.I.O.), Paris, 1921, 24 p., (notice BnF no FRBNF31962600).
  • Grand Dictionnaire socialiste du mouvement politique et économique national et international, Publications sociales, Paris, 1924, 1057 p., (notice BnF no FRBNF32964938).
  • La Petite Propriété paysanne et le Socialisme, coédition : Librairie populaire et Éditions du Parti socialiste (S.F.I.O.), Paris, 1926, 64 p., (notice BnF no FRBNF31962593).
  • La Civilisation en péril. Aux hommes et aux mères des hommes (avec une préface de Paul Faure), coédition : Librairie populaire et Éditions du Parti socialiste (S.F.I.O.), Paris, 1930, 40 p., (notice BnF no FRBNF31962584).
  • La Civilisation en péril. Le Massacre des hommes (avec une préface de Léon Blum), éditions du Populaire, Paris, 1932, 24 p., (notice BnF no FRBNF31962585).
  • Jules Guesde : le socialisme fait homme, 1845-1922, Librairie Aristide Quillet, Paris, 1937, VIII-505 p., (notice BnF no FRBNF37362018).

Bibliographie

  • « Adéodat Compère-Morel », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 , Tome 3, [Cabanis-Cuvinot] (publié sous la direction de Jean Jolly, archiviste de l'Assemblée nationale), Presses universitaires de France, Paris, 1963, paginé 819-1201, (notice BnF no FRBNF32982611). – Notice « COMPÈRE-MOREL (Adéodat) », pages 1112-1114.
  • Notice « Constant, Alphonse, Adéodat Compère, dit Compère-Morel », par Justinien Raymond, Le Maitron en ligne.

Notes et références

  1. Notice du Maitron, par Justinien Raymond.
  2. Raymond Manevy, Histoire de la presse 1914-1939, Paris, Corréa et Cie, , 360 p., p. 76
  3. François Broche, Dictionnaire de la Collaboration, Paris, Belin, , 925 p. (ISBN 978-2-7011-8947-5), p. 276
  4. Notice « Léon, Joseph, Amédée Leroy, dit Jean Lorris », par Justinien Raymond et Madeleine Rebérioux, Le Maitron.
  5. Notice « Anatole, Sixte Quenin, dit Sixte-Quenin », par Justinien Raymond, Le Maitron.
  6. Notice « Ernest Poisson » (1882-1942), par Jean Gaumont, Le Maitron.

Liens externes

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