noyer

Voir aussi : Noyer

Français

Étymologie

(Nom commun) (Vers 1150) noier ; du latin nucalis  de noix ») devenu *nucarius, de nux  noix »).
(Verbe) (1100) neier ; du latin necare  tuer ») qui a pris le sens spécialisé de « tuer par immersion ». Le sens de « recouvrir d’eau » apparaît en 1500 ; celui de « faire absorber dans un ensemble vaste ou confus » au XVIIe siècle. La forme pronominale apparaît en 1774.

Nom commun

SingulierPluriel
noyer noyers
\nwa.je\
Un noyer (1).
Feuillage et fruit du noyer (1)
Du noyer (2).

noyer \nwa.je\ masculin

  1. (Botanique) Grand arbre à feuilles caduques alternes imparipennées, aux petites fleurs femelles verdâtres réunies par deux à quatre et donnant des noix (drupes indéhiscentes) (Juglans L.).
    • La route parcourt une campagne fertile et variée par des jardins, par des plantations de noyers, et par des coteaux plantés de vignes : à gauche, ou suit presque constamment le cours de l’Yonne; […].  (Girault de Saint-Fargeau, Guide pittoresque du voyageur en France, Firmin Didot frères, 1837, volume 1 (Route de Paris à Genève : Département de l'Yonne), page 1)
    • Je tuai bientôt mon second tourdre (tourdre : grive), mais plus petit que le premier, à la nuit tombée, le distinguant à peine, sur un noyer dans le champ de M. de La Peyrouse, je crois, au-dessus de notre Pelissone (id est : de notre vigne Pelissone).  (Stendhal, Vie de Henri Brulard, tome II, Édition Henry Debraye, Librairie ancienne Honoré et Édouard Champion, Paris, 1913, p.43 → lire en ligne)
  2. (Par métonymie) Le bois du noyer.
    • Sans attendre sa réponse, elle se rendit à la cuisine où il la suivit, jetant un bref regard circulaire à la pièce avant de s’installer à son invitation sur l’une des chaises paillées autour de la table de noyer.  (Danielle Stamenkovic, Les Anges Gardiens des Collines, 2002, page 257)
    • Ici c’est la réserve de bois commence Commont. Là, du noyer de première qualité. Tu peux remarquer les veines qui forment les lignes légères comme de la fumée. De la racine de noyer, c’est à dire la racine principale.  (Gilbert Bordes, L’année des coquelicots, chapitre 24, 2013)
    • Nous trouvâmes des trésors anciens que l’on retapa, comme des vieux meubles en noyer ou la vaisselle qui avait servi pour l’auberge durant plus d’un demi-siècle.  (Stéphanie Bideau, Fanny, juste un papillon, 2014, page 103)

Dérivés

Apparentés étymologiques

Traductions

Hyperonymes

Verbe

noyer \nwa.je\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se noyer)

  1. Asphyxier par immersion.
    • J’ai failli moi-même être englouti avec mon cheval par les sables mouvants du Tahaddart, entre Tanger et Azila, et j’ai manqué me noyer dans l’embouchure du Tensift.  (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, p. 106)
    • J’avais l’impression de me noyer et une angoisse terrible, celle de la mort elle-même m’étreignit.  (Henri Alleg, La Question, 1957)
    • Noyer un homme, un chien. — Il le jeta dans l’eau et le noya. — Il s’est noyé dans la rivière.
  2. (Figuré) (Mécanique) Remplir un moteur de liquide : essence, eau
    • Ah ben bravo ! D’avoir roulé sur cette route inondée, t’as noyé ton moteur !
    • Maintenant que tu as appuyé une dizaine de fois sur le starter, ton moteur est noyé.
  3. Inonder ; recouvrir d’eau.
    • Les colleurs d’affiches après avoir enduit de colle très liquide le panneau d’affichage appliquent leur papier en le noyant littéralement de colle pour que l’allongement soit rapide et le glissement facile.  (Papyrus : Revue de toutes les industries du papier, de l'imprimerie, & du livre, 1920, vol. 1-2, p. 94)
    • Les pluies ont noyé la campagne.
    • Le déluge noya toute la Terre.
    • Les écluses qu’on lâcha noyèrent deux lieues de pays.
    • Des yeux noyés de larmes, des yeux pleins de larmes
  4. Faire disparaître dans la masse.
    • Des hommes mûrs pleuraient à la vue du drapeau étoilé soutenu par tout le corps de ballet noyé sous les clartés des projecteurs.  (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, p. 213 de l’éd. de 1921)
    • Noyer un clou : Enfoncer la tête d’un clou dans la masse du bois.
  5. (Figuré) (Courant) S’alcooliser pour éviter d’affronter un problème.
    • Si je pensais que le souverain bien fût la joie, je ne douterais point qu’on ne dût tâcher de se rendre joyeux, à quelque prix que ce pût être, et j’approuverais la brutalité de ceux qui noient leurs déplaisirs dans le vin, ou les étourdissent avec du pétun.  (René Descartes, « Lettre à Élisabeth Egmond, du 6 octobre 1645 », dans Correspondance avec Élisabeth, Presses électroniques de France, 2013)
  6. Faire absorber et disparaître dans un ensemble vaste ou confus.
    • Il faut sans cesse se bidonner. Tout est noyé dans l’esclaffement, si bien que ce qui se dit de sérieux semble tout aussi dérisoire que la dérision qui vient d’en être produite.  (Jean-Loup Chiflet, Dictionnaire amoureux de l'Humour, éd. Plon, 2012)
    • Noyer les couleurs, les détails, les contours.
  7. (Pronominal) Se suicider en se jetant à l’eau.
    • Dans un accès de désespoir, il alla se noyer.
  8. Se perdre.
    • C’est un homme qui se noie, se dit d’un homme qui se ruine, qui se perd.
  9. (Jeux de boules) Pousser une boule au delà d'une certaine ligne nommée noyon, qui est après le but.

Variantes

Synonymes

Dérivés

Proverbes et phrases toutes faites

Traductions

Prononciation

Voir aussi

  • noyer sur l’encyclopédie Wikipédia

Références

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