Hypnotique
Les hypnotiques (ou somnifères) sont une classe de médicaments ayant la propriété d'induire le sommeil chez des patients qui souffrent de difficultés d'endormissement ou de réveils précoces.
Liste des hypnotiques
- Les barbituriques : de moins en moins utilisés à cause de leur toxicité et de la tolérance (accoutumance) ;
- les benzodiazépines, notamment :
- l'estazolam,
- le nitrazépam,
- le lormétazépam,
- le loprazolam
- le témazépam,
- certaines substances réputées dangereuses comme le flunitrazépam (Rohypnol) et le triazolam (Halcion) avec un risque de tolérance assez rapide,
- des médicaments apparentés aux benzodiazépines :
- des antihistaminiques H1 de première génération comme :
- la phéniramine,
- l'alimémazine,
- la prométhazine,
- la doxylamine,
- des substances extraites des plantes suivantes :
- les papavéracées (famille des pavots)
- les parties aériennes du pavot somnifère (Papaver somniferum) ainsi que son latex appelé opium (considéré comme un produit stupéfiant dans la plupart des pays du monde) qui contiennent de la morphine, de la codéine et de la thébaïne.
- les racines de la valériane officinale (Valeriana officinalis)
- les parties aériennes du pavot de Californie (Eschscholzia californica) qui contiennent de la californidine, de la protopine et d'autres alcaloïdes[2],[3],[4],[5].
- les parties aériennes du pavot d'Orient (Papaver orientale) qui contiennent de la morphine, de la codéine et de la thébaïne.
- les parties aériennes du coquelicot (Papaver rhoeas) qui contiennent divers alcaloïdes dont de la rhœadine.
- les inflorescences femelles des plants de chanvre (Cannabis) (considéré comme un produit stupéfiant dans la plupart des pays du monde) qui contiennent du tétrahydrocannabinol (THC)[6],[7].
- les papavéracées (famille des pavots)
Effets secondaires
La prise d'hypnotiques induit de nombreux effets secondaires. Elle altère la vigilance et cause des troubles de la mémoire à court terme. Le zolpidem a été dans de rares cas associé à un syndrome de somnambulisme amnésique[8], voire, en cas de prise nocturne de nourriture, à l'obésité[9].
Elle peut être associée à une légère réduction du sommeil paradoxal ainsi qu'à une augmentation du ronflement[10] et du risque d'apnée obstructive du sommeil[11],[12]. La prise d'hypnotique est associée (pour certains hypnotiques) à un risque accru de survenue de cancer[13], dont cancer de la peau[14]. Elle est également associée à un risque accru de mortalité, selon des indices forts (notamment relatifs aux liens entre dépression et mortalité accrue[15],[16] ou selon des conclusions scientifiques respectivement et successivement publiées en 1979[17], 1998[18], en 2009[19], 2010[20] confirmée en février 2012[21] par une nouvelle étude américaine publiée ayant porté sur plus de 10 000 patients auxquels on avait prescrit du zolpidem, témazépam, eszopiclone, zaleplon, d'autres benzodiazépines, les barbituriques et les antihistaminiques sédatifs. Cette étude a conclu à un risque de décès quatre fois plus élevé que dans la population générale, chez ces utilisateurs de somnifères[22].
Avec moins de 18 pilules par an, le risque de mort pour ces patients était déjà multiplié par trois[21], ensuite, le risque augmente encore avec la dose, les auteurs précisant que le risque de décès et de cancer associés aux médicaments hypnotiques ne pouvaient pas être imputables à une maladie préexistante[21].
Cette dernière étude ne concerne cependant pas l'usage médical de la mélatonine[23].
Chez les sujets âgés, elle est associée à une augmentation du risque de chute et de fracture du col du fémur[24],[25],[26]. Elle est également associée à un risque accru de troubles cognitifs[27],[26] et de troubles cardiaques[28]. Chez les sujets de plus de 60 ans : des effets indésirables accrus, de type fatigue, troubles cognitifs, céphalées, cauchemars, nausées, sans différence entre hypnotiques et benzodiazépines, pour un gain de sommeil d'une demi-heure en moyenne[26].
Étant donné que des résidus de ces médicaments sont retrouvés en quantités significatives et croissantes dans les stations d'épuration ou à leur aval, ou dans certains milieux naturels, la question d'éventuels effets écoépidémiologiques et écologiques pourrait aussi être posée.
Précaution
En raison de l'altération de la vigilance, les patients ne doivent pas prendre de médicaments hypnotiques avant d'avoir des activités dangereuses demandant une attention soutenue[29], et en particulier ne pas conduire[30].
De nombreux hypnotiques sont incompatibles avec d'autres médicaments et avec l'alcool. Des prises conjointes sont des sources fréquentes d'hospitalisation[31].
Dépendance
Les somnifères peuvent entraîner une certaine dépendance : « Il est désormais bien connu que les tranquillisants et les somnifères de la classe des benzodiazépines peuvent causer une pharmacodépendance, aussi dans des doses dites thérapeutiques et ce, même après un traitement de courte durée. La découverte de ce risque est cependant de date relativement récente[32]. »
Situation très préoccupante
Avec environ 4 millions de personnes exposées, les Français comptent parmi les plus grands consommateurs de somnifères en Europe[33].
Les personnes qui prennent des somnifères risquent d’être vite (quelques semaines ou mois) dépendantes de ces médicaments notamment car la qualité du sommeil devient moins bonne avec l’utilisation de ces hypnotiques[34].
Effet paradoxal
Des effets secondaires tels que dépression[35], avec ou sans tendances suicidaires[36], états phobiques, agressivité et comportement violent peuvent apparaître, dans 5 % des cas selon Malcolm Lader, de l'Institute of Psychiatry à Londres[37]. Ce qui, rapporté aux 7 millions de personnes (chiffre publié en 2001) en France qui consomment des somnifères, représenterait 350 000 personnes.
Aux États-Unis, les fabricants considèrent devoir faire état de ces effets secondaires et signalent par exemple le risque de dépressions. Dans plusieurs pays européens au contraire, les fabricants de médicaments gardent le silence sur cet effet secondaire, bien que la dépression soit un effet à long terme bien documenté dans les ouvrages médicaux.
Comme ces réactions sont souvent interprétées comme symptômes d'une aggravation de l'état de l'intéressé, de nombreux patients deviennent pharmacodépendants pour la raison même qu'ils présentent de graves effets secondaires, et, chose tragique, le lien entre ceux-ci et les benzodiazépines reste longtemps inconnu aussi bien au patient qu'au médecin prescripteur.
Précaution essentielle
Il est conseillé de faire une diminution très progressive des doses[réf. nécessaire], et de voir un médecin pour cela. Notamment dès que des troubles (physiologiques ou évolution vers la dépression), liés au sevrage (comme pour n’importe quelle autre dépendance) apparaissent.
Alternatives
Le cas de la valériane
Selon certaines études[38],[39],[40],[41],[42], les racines de valériane officinale (Valeriana officinalis) seraient une alternative douce aux somnifères. L'utilisation de cette plante semble davantage d'ordre culturel et son effet réel se distinguerait en réalité peu de l'effet placebo. Cette plante est en effet traditionnellement utilisée en Occident depuis l'Antiquité. Elle fut dans un premier temps utilisée comme plante magique, puis comme un remède à de multiples pathologies avant d'être prescrite pour faciliter l'endormissement à partir du IIe siècle. Son efficacité réelle est discutée depuis cette époque. De nos jours des études contradictoires existent à son sujet, certaines concluent à une efficacité faible, d'autres réfutent son efficacité.
Autres plantes
Selon le Dr Franck Gigon, médecin phytothérapeute[43], d'autres plantes pourraient être utilisées sous forme d’infusions, de tilleul, camomille allemande, verveine, houblon, fleur d’orange amère. Plantes qui peuvent être trouvées dans des pharmacies spécialisées en phytothérapie, ou chez les herboristes qui subsistent. Comme pour la valériane, leur efficacité reste néanmoins contestée.
Approche technique
Notes et références
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Annexes
Bibliographie
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Lien externe
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