Yann Kersalé

Yann Kersalé est un plasticien français né le à Paris.

La Torre Agbar à Barcelone (Espagne) en septembre 2005 (mise en lumière par Yann Kersalé, architecte : Jean Nouvel).
Le Sony Center à Berlin
L'Amorce du bleu sur l'avenue Jean-Médecin à Nice.

Biographie

Yann Kersalé est un artiste qui utilise la lumière comme d’autres se servent de la terre ou de la peinture. Il choisit la nuit, lieu d’élection du sensible, comme terrain d’expérimentation. En mettant en mouvement espaces et constructions, il propose de nouveaux récits à la ville contemporaine.

Issu d'une lignée de marins de Douarnenez[1], il passe une partie de son enfance dans cette ville, et entre aux Beaux-arts de Quimper en 1972, dont il sort en 1978 titulaire d'un diplôme national supérieur d'expression plastique[2].

Après avoir éclairé plusieurs spectacles, il se spécialise dans la mise en lumière architecturale, en devenant le précurseur français[3].

Il fait ses premières expériences d'éclairage au début des années 1980 sur la Tour métallique de Fourvière, à Lyon, comme prototype pour la tour Eiffel, puis en , sur le haut fourneau numéro 3 de la Société métallurgique de Normandie à Caen, et en 1987, sur l'illumination éphémère de la verrière du Grand Palais[4].

À la fin des années 1980, Joël Batteux, maire de Saint-Nazaire lui commande une installation éphémère. Kersalé le convainc de créer un véritable spectacle permanent, aboutissant en 1991 à la Nuit des docks[5]. En 1994, il réalise à Cherbourg des lampadaires en forme de mats, dont la lumière varie du bleu au vert, selon le niveau des eaux et l'amplitude des marées[5].

En 1993, il s'occupe de l'illumination de la verrière de l'Opéra de Lyon conçue par Jean Nouvel. Il renouvelle cette collaboration en 2003 pour la Tour Agbar à Barcelone et le musée du quai Branly de Paris. Il travaille également avec Helmut Jahn sur le Sony-Center à Berlin, et les aéroports de Bangkok et de Chicago[6].

Il travaille également sur le pont de Fragnée à Liège, les ponts de Normandie et de Québec, sur l'Opéra Bastille à Paris, le Tunnel sous la Manche à Calais, la Basilique Saint-Denis.

Yann Kersalé, en 2012, s'occupe de la mise en lumière du passage du Prado[7] à Paris. En octobre de la même année, il met en lumière l'observatoire du pic du Midi pour sensibiliser les femmes à se faire dépister pour le cancer du sein (voyant dans la forme de cette montagne, un sein).

Démarche

Il y a une connivence avec les architectes. Depuis longtemps, Yann Kersalé cherche à se rapprocher des architectes pour créer ses œuvres au lieu d'aller exposer dans une galerie d'art. Il veut échapper au milieu de l'art. Il cherche à établir un lien entre ses œuvres et les personnes qui créent les différents objets de la ville.

Il y a, selon lui, quatre grands champs d'investigation :

  • Tout d'abord les projets d'installation incorporés à l'architecture, comme dans l'Opéra de Lyon où la lumière est en gestation, elle est en lien avec l'activité interne du bâtiment. Il crée une œuvre plastique à l'intérieur de celle d'un architecte.
  • Ensuite les espaces publics urbains qui sont plus en rapport avec les organismes qui planifient la ville. Il crée par exemple des objets qui se greffent sur des lampadaires dans la ville. Ces objets sont toujours une narration, comme à Cherbourg où il crée des luminaires qui changent de teintes suivant la hauteur de la marée.
  • La troisième catégorie concerne les projets "In Situ", qui sont des commandes publiques ou privées pour des ponts ou des sites industriels. L'exemple de Saint-Nazaire reste un succès puisqu'il est devenu une fierté pour la ville. Il a contribué à réconcilier la ville de Saint-Nazaire avec son port. Il scénographie tous les éléments du port avec différents éclairages. Aujourd'hui ce projet est une fierté pour les habitants de cette ville.
  • Enfin, la dernière catégorie concerne des projets qu'il tient à réaliser mais qui nécessitent des moyens financiers qu'il doit trouver.

Principales réalisations

Installations pérennes

Installations éphémères

  • 1986 : Le songe est de rigueur, Pointe de la Torche, Finistère
  • 1987 : Irréversibles Lumières, Grand Palais, Paris VIIIe
  • "Mouvance de pierre", cathédrale Saint-Étienne de Limoges.
  • 2012 : À des nuits lumières... la ville, la nuit, la mer, 7 lieux de Bretagne, remis « en boîte » à la halle des Capucins de Landerneau par le fonds Hélène et Édouard Leclerc pour la culture
  • 2012 : Le Pic en pose, pic du Midi, Midi-Pyrénées, installation pour l'Octobre rose, campagne contre le cancer du sein
  • 2018 : Apparition, Musée de la Pêche à Concarneau

Notes et références

  1. « Lumière Matière », Altitudes no 11, avril-juin 2006
  2. « Nuits des docks » sur www.mairie-saintnazaire.fr
  3. (en) « The French light touch » sur mondiale.co.uk.
  4. Philippe Curval, Yann Kersalé, Hazan, 1994
  5. « Yann Kersalé montreur d'ombres », Le Monde 2 no 123, 14 juin 2006.
  6. « Yann Kersalé », dossier de presse de L'art dans la ville, Communauté Nice-Côte d'Azur

Annexes

Bibliographie

  • Jean-Louis Pradel, Yann Kersalé : Lumière Matière, Paris, éd. Bàs, coll. Archipel, 1990
  • Philippe Curval, Yann Kersalé, suivi de Paul Virilio, L'Instant lumière, Paris, Hazan, 1994
  • Jean-Paul Curnier, Henri-Pierre Jeudy, Monique Sicard, Yann Kersalé, Paris, Norma, 2003
  • Yann Kersalé, ouvrage collectif avec Jean-Louis Pradel, Daniel Buren, Jean Nouvel, Luc Gwiazdzinski, Pierre Auboiron, Erik Orsenna, Philippe Dagen, Henri-François Debailleux et Anne de Vandière, Paris, Gallimard, 2008
  • Yann Kersalé : Manière Noire (géopoétique du paysage), Paris, éd. L'Une et l'autre, 2008
  • Yann Kersalé : Sept Fois plus a l’Ouest, Catalogue d’exposition de la fondation EDF, Editions Bookstorming, 2012
  • Yann Kersalé : A des Nuits Lumière, la ville / la nuit / la mer, Catalogue d’exposition des fonds H&E. Leclerc pour la culture, Editions Textuel, 2012

Liens externes

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