Violence en milieu scolaire
La violence en milieu scolaire est un problème mondial dont les conséquences sont préjudiciables aux enfants, mais aussi à l’ensemble de la société. Les enfants subissent des violences et des humiliations, cette violence affecte leur apprentissage, leur personnalité et leurs perspectives d’avenir. En Afrique, les formes de violences les plus répandues en milieu scolaire sont les châtiments corporels et les abus.
Ces actions violentes peuvent provenir de plusieurs acteurs importants dans l'éducation, notamment l'enseignant, l'élève, la famille ou encore du contexte social de l'enfant. Les causes ou autres raisons des violences dans le cadre scolaire sont donc multiples et diverses et sont susceptibles de perturber plus ou moins fortement le développement et l'épanouissement futur de l'enfant.
Différentes formes de violence à l’école
On peut distinguer quatre formes de violence à l’école qui sont considérées comme les plus répandues et les plus graves, elles peuvent porter atteinte à l'intégrité physique, mais également avoir des conséquences psychologiques sur l'enfant violenté. Ces formes de violence incluent les violences physiques, sexuelles et psychologiques et le harcèlement, et comme d’autres formes de violence en milieu scolaire, peut se manifester en salle de classe, dans la cour de récréation, les toilettes et les vestiaires, lors des trajets entre le domicile et l’école et en ligne[1].
Violence entre élèves
Cette violence se passe souvent en dehors de l’école ou dans des endroits non surveillés, mais elle peut aussi se produire devant des adultes. Les élèves agresseurs perçoivent chez les adultes une carence à faire respecter l'autorité ou une tendance à « fermer les yeux ».
La conduite agressive et répétée d'un ou de plusieurs élèves envers un autre s'appelle le harcèlement scolaire. Elle peut être traitée avec la méthode de la préoccupation partagée.
Violence d’élèves contre les enseignants
La violence contre les enseignants se traduit parfois par des événements tragiques allant jusqu'au meurtre commis par des jeunes, comme pour la violence contre d'autres élèves, souvent avec l’arme de leurs parents couteaux ciseaux ou autres. Souvent engendrés par la prise de stupéfiants.
Violence des enseignants contre les élèves
Elle est dans la majorité des cas une violence psychologique (cynisme, remarques désobligeantes ou dégradantes, etc.).
Violence institutionnelle
Très rare, elle est une forme de violence dictée par des instituteurs et, très souvent appliquée par des pédagogues.
Alors que des manifestations ouvertes de violence peuvent également être qualifiées de violence « explicite », le secteur de l’éducation tout entier peut générer une violence « implicite », dite aussi « symbolique » ou « institutionnelle », sous la forme de politiques d’éducation[2]. Le plus souvent il s'agit de violence homophobe et transphobe qui se manifeste par des directives renforçant ou consacrant, délibérément ou non, les stéréotypes relatifs à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre, à travers notamment des programmes scolaires et des matériels pédagogiques[3].
Cette violence peut avoir pour effet d’exclure les élèves LGBTI, par exemple, du fait de politiques propres aux établissements qui dénient aux élèves le droit de choisir leur identité de genre, au travers de mesures réglementaires telles que l’imposition d’uniformes ou de coupes de cheveux particuliers correspondant à tel ou tel genre[4].
La violence homophobe et transphobe implicite au sein du secteur de l’éducation nourrit d’autres formes de violence exercées à l’encontre des élèves LGBTI par leurs pairs ou les enseignants et les autres catégories de personnel scolaire, y compris le harcèlement, dès lors que l’homophobie et la transphobie sont perçues comme institutionnellement « normales » et sont légitimées par le système éducatif[2].
Violences fondées sur le genre
Le secteur de l’éducation tout entier peut générer une violence homophobe et transphobe « implicite », dite aussi « symbolique » ou « institutionnelle », sous la forme de politiques d’éducation et de directives renforçant ou consacrant, délibérément ou non, les stéréotypes relatifs à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre, à travers notamment des programmes scolaires et des matériels pédagogiques[5]. Cette violence peut avoir pour effet d’exclure les élèves LGBTI, par exemple, du fait de politiques propres aux établissements qui dénient aux élèves le droit de choisir leur identité de genre, au travers de mesures réglementaires telles que l’imposition d’uniformes ou de coupes de cheveux particuliers correspondant à tel ou tel genre[6].
La violence homophobe et transphobe implicite au sein du secteur de l’éducation nourrit d’autres formes de violence exercées à l’encontre des élèves LGBTI par leurs pairs ou les enseignants et les autres catégories de personnel scolaire, y compris le harcèlement[7], dès lors que l’homophobie et la transphobie sont perçues comme institutionnellement « normales » et sont légitimées par le système éducatif[2].
Comment ?
La violence physique
Bien que la violence physique envers les élèves soit interdite depuis 1845 en France, un sondage publié en 2011 par Le Figaro indique que « sur des écoliers de 8 à 12 ans, 17% ont déjà été victimes de violences physiques tandis que les vols et le racket concernent moins de 3% des élèves »[8].
La violence psychologique
Le premier stade de la violence est psychologique. Par exemple, un enfant un peu différent tel un bègue, un timide, un enfant trop sage pendant les cours, dans une marginalité vestimentaire, capillaire, de mœurs ou encore issu d'une minorité à l'échelle des élèves de l'établissement, peut être mis à l'écart, voire harcelé.
Sexuellement
Viennent ensuite des agressions apparemment anodines mais d’ordre sexuel : 20 % des élèves confient qu’ils ont fait l’objet de voyeurisme aux toilettes, 14 % ont été forcés de se déshabiller et 20 % contraints d'embrasser un autre enfant. Des actes dont sont victimes aussi bien les garçons que les filles.
Les causes
Les causes de la violence en milieu scolaire
On attribue la violence en milieu scolaire au manque de formation de certains acteurs du système, en l’occurrence à l’incapacité des enseignants de tenir compte des dimensions des apprentissages, et à leur manque d'efficacité dans la gestion de l’enseignement. Les établissements les plus affectés par la violence sont ceux où les élèves jugent le plus négativement les enseignants (aux points que certains élèves accuseront certains enseignants de « fermer les yeux ») et où il existe une mauvaise relation entre les enseignants et la direction de l’école.
Les causes de la violence en milieu scolaire liées à l’élève
Cette violence peut venir aussi du comportement d'élèves qui troublent le bon déroulement de l’apprentissage. On pointe du doigt, le sens moral des élèves, le manque de repères, de normes et de valeurs, l’intolérance, les préjugés, le racisme, le mépris à l’égard de certains groupes ou de certaines classes sociales.
Les causes de la violence en milieu scolaire liées à la société
Plusieurs facteurs sociaux sont considérés comme responsables de la violence en milieu scolaire : la crise économique, le chômage, la banalisation de la violence par la télévision. Mais aussi le cinéma, la littérature, les zones défavorisées qui connaissent une montée de la violence, le manque de communication verbale.
Les conséquences
La violence dans le milieu scolaire peut exposer les enfants à des conséquences psychologiques, comportementales, physiques et cognitives, et par extension, scolaires.
Conséquences psychologiques
- Anxiété
- Colère et irritabilité
- Confusion
- Craintes et peurs : d’être violenté(e) ou abandonné(e), d’amener des ami(es) à la maison, etc.
- Tristesse
- Inquiétude face à l’avenir, insécurité
- Dépression et idée suicidaire
- Faible estime de soi
- Syndrome de stress post-traumatique
Conséquences physiques
- Retard staturo-pondéral (retard de croissance)
- Énurésie
- Eczéma, urticaire
- Perte de poids
- Troubles psychosomatiques : maux de ventre, maux de tête, etc.
- Perturbation des habitudes alimentaires
- Troubles du sommeil
- Cauchemar
- Fatigue chronique
Conséquences comportementales
- Gémissements, crises ou pleurs excessifs
- Dépendance exagérée vis-à-vis de la mère
- Recherche continuelle d’attention
- Retrait, manque de participation
- Comportements de manipulation ou d’opposition
- Hyperactivité
- Comportements destructeurs et antisociaux (vandalisme, vol, cruauté envers les animaux, etc.)
- Déficience des habiletés sociales, de communication et de résolution de problèmes
- Violence physique et verbale à l’égard des pairs
- Isolement social
- Problème de consommation et d'addictions (alcool, drogues...)
- Fugue
- Prostitution, délinquance, suicide
Conséquences cognitives et/ou scolaires
- Déficience des habiletés verbales, intellectuelles ou motrices
- Problème d’apprentissage
- Difficulté d’attention et/ou de concentration
- Devoirs non réalisés
- Retard sans motif ou absence scolaire
- Mauvais résultats scolaires
- Phobie scolaire
- Abandon scolaire
Les moyens de prévention
Tout d’abord, les mesures de prévention qui concernent l’élève tournent autour de la promotion des grandes valeurs auprès des jeunes, de la disponibilité de l’éducation morale aux jeunes violents, et de leur implication dans les moyens de lutte contre la violence. Des campagnes contre le harcèlement ont régulièrement lieu en milieu scolaire.
Ensuite, les moyens concernant la famille, portent sur l’identification et l’accompagnement des familles à problèmes et de la sensibilisation aux conséquences de la violence.
Finalement, les moyens de prévention ayant trait à l’école portent sur l’organisation des activités parascolaires pour impliquer les élèves et améliorer le climat, l’implication des enseignants et des chefs d’établissements scolaires, la formation adéquates des enseignants, la formulation d’attentes claires envers les enseignants, le renforcement de son corps professoral et l’équipe de surveillants, la réduction du nombre d’élèves par classe et de l’emploi d’un psychologue ou d'un travailleur social dans l’école.
Moyens de présentation dans la salle de classe
Pour être propice, l'atmosphère de la salle de classe doit offrir des conditions d'enseignement et d'apprentissage optimales et permettre aux élèves de se sentir en sécurité et accompagnés. Pour se sentir en sécurité, les élèves ont besoin d'être dans un climat de confiance, d'être encouragés et de se sentir écoutés ; leur dignité et les droits humains doivent être respectés (pas de menace de violence, de moqueries, d'humiliation ou de harcèlement). Le sentiment de sécurité est subjectif et les perceptions peuvent varier en fonction du genre, du statut et du sentiment d'identité. Les points suivants peuvent aider à créer une telle atmosphère[9] :
● Donner l'exemple en matière d'équité et de justice
Le ton donné par le personnel enseignant joue un rôle important dans l'établissement des attentes relatives au comportement mutuellement respectueux à adopter en classe. L'enseignant(e) qui est calme, juste et transparent(e) à l'égard des attentes et de la conduite à tenir est un modèle pour ses élèves. Il est nécessaire de définir des conséquences claires et appropriées en cas de non-respect des règles de la classe et de l'établissement, en veillant à ce qu'elles soient justes, proportionnelles et associées à un renforcement positif[10].
● Opportunités d'engagement positif pour les adolescent(e)s
Les adolescent(e)s font preuve de créativité, d'enthousiasme et d'un sens aigu de la justice naturelle dans leur apprentissage et leurs jeux. Lorsque les élèves ont de réelles occasions d'exprimer des idées créatives et constructives concernant la planification des cours et la gouvernance de l'établissement, les bénéfices attendus incluent une participation accrue, un renforcement des compétences en matière de planification, de résolution de problèmes, de travail en groupe et de communication, et un plus grand sentiment de fierté à l'égard des activités scolaires et de leur propre expérience d'apprentissage[11].
● Aménagement réfléchi de la salle de classe
Dans l'idéal, la salle de classe physique doit être aménagée de façon que les élèves puissent travailler seul(e)s et déplacer facilement leurs bureaux pour les travaux en groupe. Cela peut supposer d'avoir un espace ouvert propice aux travaux de groupe.
Si la question de la place est problématique, le personnel enseignant peut repérer des espaces ouverts en dehors de la classe (la cour de récréation, par exemple) pouvant être utilisés pour certaines activités et les travaux en groupe. Outre les espaces ouverts, il est important que le personnel enseignant puisse parler directement aux élèves en tête-à-tête dans un endroit calme pour faire le point sur les problèmes de comportement et permettre aux élèves d'aborder des sujets sensibles à l'écart des autres[12].
● Méthodes d'enseignement participatives
Le personnel enseignant est invité à adopter des méthodes d'enseignement participatives pour permettre aux élèves de bénéficier d'un apprentissage actif et d'activités pratiques. Le recours aux jeux de rôle et aux arts créatifs peut aider les élèves à mieux comprendre et apprécier différentes expériences et opinions[13]. Ces méthodes développent les résultats d'apprentissage tels que la réflexion critique et les aptitudes à la résolution des problèmes. Il se peut néanmoins que certain(e)s élèves éprouvent des difficultés à interagir et à poser des questions. Les adolescent(e)s ne doivent jamais être forcés, mais plutôt encouragés à participer dans la mesure où ils ou elles se sentent à l'aise. Le personnel enseignant doit apprendre à tous les élèves de la classe à s'écouter et à se donner des réponses de manière appropriée et respectueuse[9].
Réponse du secteur de l'éducation
Le secteur de l’éducation a la responsabilité d’assurer à tous les élèves des environnements d’apprentissage sûrs et inclusifs. Pour être efficaces, les réponses du secteur de l’éducation face à la violence scolaire nécessitent une approche globale[14]. Une telle approche comprend l’ensemble des éléments suivants : des politiques efficaces, des programmes scolaires et des matériels pédagogiques pertinents, une formation et un encadrement du personnel, un soutien aux élèves et aux familles, des partenariats stratégiques et en matière d’information et des mécanismes de suivi et d’évaluation. En outre, elle doit viser à la fois à prévenir la violence et à la combattre[15], associer toutes les parties concernées et être mise en œuvre aux niveaux national et sous-national[14].
Sources
- Cet article est partiellement ou en totalité issu de la page « Au grand jour: réponses du secteur de l'éducation à la violence fondée sur l'orientation sexuelle et l'identité ou l'expression de genre, rapport de synthèse » de UNESCO, le texte ayant été placé par l’auteur ou le responsable de publication sous la CC BY-SA 3.0 IGO.
- Cet article est partiellement ou en totalité issu de la page « Permettre aux élèves d’oeuvrer pour des sociétés justes: manuel pour le personnel enseignant du secondaire » de UNESCO, le texte ayant été placé par l’auteur ou le responsable de publication sous la CC BY-SA 3.0 IGO.
Notes et références
- UNICEF, Cachée sous nos yeux. Une analyse statistique de la violence envers les enfants, New York, UNICEF, (lire en ligne), p. 120-121
- UNESCO, Au grand jour: réponses du secteur de l'éducation à la violence fondée sur l'orientation sexuelle et l'identité ou l'expression de genre, rapport de synthèse, Paris, UNESCO, , 61 p. (lire en ligne)
- Johanna Dagorn, Stéphanie Rubi, « Genre et violences à l’école : défaire les stéréotypes sexués à l’école », L'école face à la violence, , p. 83 à 99 (lire en ligne)
- Éric Macé, « Ce que les normes de genre font aux corps / Ce que les corps trans font aux normes de genre », Sociologie 2010/4 (Vol. 1), , p. 497 à 515 (lire en ligne)
- Anca-Ruxandra Pandea, Dariusz Grzemny, Ellie Keen, Questions de genre : Manuel pour aborder la violence fondée sur le genre affectant les jeunes, Conseil de l'Europe, , 276 p. (lire en ligne)
- UNESCO, « Violence homophobe et transphobe dans l'éducation », sur unesco.org
- Cécile Chartrain, « « Prévenir et sensibiliser dans le cadre scolaire » », Cahiers de l’action 2013/3 (N° 40), , p. 55 à 70 (lire en ligne)
- Marie-Estelle Pech, « Un enfant sur dix est victime de harcèlement à l'école », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le ).
- UNESCO, Permettre aux élèves d’oeuvrer pour des sociétés justes: manuel pour le personnel enseignant du secondaire, Paris, UNESCO, , 85 p. (ISBN 978-92-3-200200-6, lire en ligne)
- (en) Oxfam, « Global Citizenship in the Classroom: A guide for teachers », Oxford, Oxfam Education, , p. 19 (lire en ligne)
- (en) Masculino, C.J.V., « Volunteers’ queries raise transparency in school », CheckMySchool, (lire en ligne)
- Hélène Romano, Harcèlement en milieu scolaire - Victimes, auteurs : que faire ?, Dunod, collection "Santé social", , 222 p. (lire en ligne)
- Hélène Romano, Pour une école bientraitante : Prévenir les risques psychosociaux scolaires, Dunod, , 256 p. (lire en ligne)
- UNESCO, Au grand jour : réponses du secteur de l’éducation à la violence fondée sur l’orientation sexuelle et l’identité ou l’expression de genre, Paris, UNESCO, , 49 p. (lire en ligne)
- (en) D. A. Wolfe et D. Chiodo, « Sexual harassment and related behaviours reported amongyouth from grade 9 to grade 11 », CAMH Centre for Prevention Science, (lire en ligne)
Voir aussi
Bibliographie
- Jean-Pierre Bellon et Bertrand Gardette, Harcèlement et brimades entre élèves : la face cachée de la violence scolaire, Fabert, 2010
Articles connexes
Liens externes
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