Vicherey
Vicherey est une commune française située dans le département des Vosges, en région Grand Est.
Vicherey | |
L'église-Saint-Remy. | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Vosges |
Arrondissement | Neufchâteau |
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays de Colombey et du Sud Toulois |
Maire Mandat |
Alain Abscheidt 2020-2026 |
Code postal | 88170 |
Code commune | 88504 |
Démographie | |
Gentilé | Viscariens, Viscariennes |
Population municipale |
202 hab. (2018 ) |
Densité | 34 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 23′ 02″ nord, 5° 56′ 15″ est |
Altitude | 390 m Min. 356 m Max. 463 m |
Superficie | 5,88 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Mirecourt |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
Géographie
La situation géographique de Vicherey peut être abordée en s’inspirant des mots de son ancien maire, Roger Wadier[1], avec son autorisation, mots figurant dans la préface d’un ouvrage intitulé Vicherey 1790.
Vicherey est située au cœur d’une petite région à laquelle sa spécificité géographique a valu dans le milieu des années 1960 la dénomination de Haut-Saintois.
Ce village a une conformation fréquente en Lorraine, en forme de croix latine, qui s’abrite d’est en ouest contre le versant nord d’une petite vallée où coule l’Aroffe, très modeste rivière qu’un caprice géologique fait disparaître dans le sous-sol karstique de la jolie vallée des « Prés-aux-Bois », à une dizaine de kilomètres de là, tandis que tout près, le village de Beuvezin en amont et de Pleuvezain en aval, pronostiquent de temps immémoriaux la bise venant de l’est ou la pluie venant de l’ouest.
Son environnement est fait de prairies qui se nourrissent dans l’argile profonde, et de vergers de mirabelliers qui s’étagent sur les collines.
Sa vieille église romane domine le village depuis ses 420 m d’altitude et, depuis ce plateau, on devine au nord la grande forêt de Saint-Amon par delà la vallée suspendue des trois Tramont (Tramont-Saint-André, Tramont-Emy, Tramont-Lassus), et un horizon de côtes où se découpent à l’ouest les profils de la Côte Saint-Jean (494 m), du Haut de Bouleau (468 m) et du Grand Mont (478 m).
Vicherey est une commune excentrée et, bien que située sur l’axe prestigieux Sion-Domrémy, loin de toute localité d’importance : 25 km de Neufchâteau, 22 km de Mirecourt, 50 km de Nancy, 40 km de Toul…
Urbanisme
Typologie
Vicherey est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4]. La commune est en outre hors attraction des villes[5],[6].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (83,3 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (83,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (43,7 %), prairies (39,6 %), forêts (10,4 %), zones urbanisées (6,3 %)[7].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].
Toponymie
Viskeriacum (Domaine de Viskerius)
Vicus Regius
Villam Regiam (804)
Au cours de la Révolution française, la commune porte le nom de Bourg-de-l'Unité[9].
Ses habitants sont appelés les Viscariens.
Communes limitrophes
Histoire
C’est peut-être son caractère excentré qui, au fil des aléas du temps, en a fait un bourg d’importance, non pas tant par sa démographie que par la richesse de son occupation et de son histoire…
Gallo-romaine quand l’agglomération s’appelait Viskerium[10] ou Viskeriacum. Dénomination qui, avec son radical « sk », pourrait renvoyer à une occupation beaucoup plus ancienne, gauloise quand Toul était la capitale des Leuques, voire plus antérieure encore…
La cité est mérovingienne quand le roi Dagobert I y venait dans le palais qu’il y possédait et qu’il offrit, en 651[réf. nécessaire], à l’évêque de Toul Théofred ou Teutfrid[11]. Ce don au chapitre de la cathédrale Saint-Étienne donna naissance à la prévôté-châtellenie de Vicherey.
Au Moyen Âge, le chapitre de Toul a érigé un château à l’emplacement de l’ancien palais de Dagobert. Ce château fut l’objet de nombreux sièges, dont celui, victorieux, de Charles le Téméraire qui s’en empara en 1475, jusqu’au dernier en 1635, pendant la guerre de Trente Ans, au cours de laquelle les Français et leurs alliés les Suédois anéantirent l’édifice. Il ne resta plus qu’une partie du donjon, rasée au milieu du XIXe siècle, la tour de l’église actuelle et la chapelle, devenue église paroissiale après avoir été surélevée et fortifiée.
Bien que variable au fil du temps, voici une liste des communes comprises dans la prévôté de Vicherey : Tranqueville, Maconcourt, Pleuvezain, Soncourt, Aroffe, Beuvezin, Tramont-Lassus, Tramont-Emy, Tramont-Saint-André.
Sous la Révolution, la prévôté de Vicherey fut coupée en deux entre la Meurthe (aujourd'hui Meurthe-et-Moselle) et les Vosges, lors de la création des départements en 1790. Vicherey fut choisi comme chef-lieu d'un canton regroupant les communes de Tranqueville, Morelmaison, Saint-Paul, Dommartin, Rainville, Maconcourt, Pleuvezain, Soncourt, Aroffe et Aouze.
Le canton de Vicherey fut absorbé par celui de Châtenois en 1800 (?).
Politique et administration
La commune de Vicherey fait partie de deux Sivom (syndicat intercommunal à vocation multiple) pour l'eau et les écoles.
Elle adhère depuis 1992 à l'Epci (établissement public de coopération intercommunale) « Pays de Colombey et du Sud Toulois »[12] dont la vocation est de promouvoir les potentialités touristiques et de lutter contre la désertification du milieu rural.
Budget et fiscalité 2014
En 2014, le budget de la commune était constitué ainsi[13] :
- total des produits de fonctionnement : 198 000 €, soit 1 195 € par habitant ;
- total des charges de fonctionnement : 136 000 €, soit 819 € par habitant ;
- total des ressources d'investissement : 65 000 €, soit 393 € par habitant ;
- total des emplois d'investissement : 46 000 €, soit 278 € par habitant ;
- endettement : 104 000 €, soit 625 € par habitant.
Avec les taux de fiscalité suivants :
- taxe d'habitation : 12,68 % ;
- taxe foncière sur les propriétés bâties : 21,37 % ;
- taxe foncière sur les propriétés non bâties : 32,15 % ;
- taxe additionnelle à la taxe foncière sur les propriétés non bâties : 0,00 % ;
- cotisation foncière des entreprises : 0,00 %.
Liste des maires
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[15]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[16].
En 2018, la commune comptait 202 habitants[Note 2], en augmentation de 29,49 % par rapport à 2013 (Vosges : −2,43 %, France hors Mayotte : +1,78 %).
Économie
À ce jour, l'activité de Vicherey est la suivante :
- Point Poste
- École intercommunale et interdépartementale de quatre classes
- Cure
- Centre de secours et d’incendie (trois véhicules)
- Maison de Santé (trois médecins, un dentiste, deux masseurs-kinésithérapeutes, trois infirmières, une diététicienne, une pédicure-podologue et une psychologue)
- Pharmacie
- Antenne vétérinaire (deux vétérinaires)
- Différents artisans (bâtiment, automobile, menuisier…)
- Supérette
- Boulangerie
- Club de football
Ont récemment disparu deux cafés et une boulangerie ; moins récemment, la boucherie, l'épicerie, l'auto-école, etc.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
L'église est l'ancienne chapelle du château. L'abside et le chœur sont de style roman (XIIe siècle), ainsi que son clocher. Certains éléments remarquables comme l'abside extérieure à double archivolte cintrée et ogivale, surmontée d'une corniche supportée par des modillons extrêmement curieux, mélangeant des figures humaines monstrueuses à un bestiaire fantastique. D'autres parties sont datées du XVIe siècle. L'ensemble est classé Monument Historique par arrêté du , ainsi qu'un important mobilier intérieur[18].
À l'intérieur de l'église est présentée une œuvre picturale contemporaine représentant les 16 tableaux de l'Apocalypse, par le peintre Philippe de Belly.
La trace des fossés persiste, un pan de muraille soutient encore l'ancienne cour du château au sud, un reste d'enceinte et d'une tour du château est partiellement dégagé.
La salle de justice où François de Neufchâteau exerça ses fonctions de juge de paix.
La demeure très transformée où sa seconde femme Marie Pommier fut assassinée en 1804, et qui appartint auparavant à Mme de La Roche-Ennor, nourrice de Louis XVI.
Halles en bois de la fin du XVIe siècle, sous lesquelles fut construit en 1829 l’actuel bâtiment mairie-lavoirs, unique dans les Vosges (les lavoirs ont été restaurés et réhabilités en bibliothèque) l'édifice est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du [19].
La maison seigneuriale dite « des Beaumont de Vernancourt », du nom de la famille de ses premiers propriétaires (grille d’escalier forgée dans les ateliers de Jean Lamour, haut-relief en plâtre représentant une scène champêtre au pied du château, vitraux de fenêtres)
Fenêtres à meneaux, pierres de façades sculptées...
Personnalités liées à la commune
- Nicolas François de Neufchâteau (1750-1828), homme de lettres, homme politique et homme de science, personnalité riche et multiple. Ayant acquis un petit domaine à Vicherey, il y fut maire et juge de paix. Il repose au cimetière du Père Lachaise, dans la tombe correspondant à la concession no 28-1828, XIe division, 2e ligne, enclos Delille.
- René Martin, inspecteur d’académie et historien[20].
- Charles Étienne Rouyer (1760-1794), général des armées de la République, tombé au champ d'honneur, y est né[21].
Héraldique
Blasonnement :
De gueules aux trois cailloux d'argent.
Commentaires : Ce sont les armes du chapitre de la cathédrale de Toul, rappelant que Vicherey était le chef-lieu d’une châtellenie et d’une prévôté de l’évêché de Toul. |
Pour approfondir
Bibliographie
- Vicherey 1790, collectif, 1992
- René Martin, Un village de Lorraine à travers les siècles, 1957
- Pierre Marot, Recherches sur la vie de François de Neufchâteau, 1966
- Recueil de différents monuments du diocèse de Saint-Diè (Vosges), par CH. Fontaine, architecte, 1875. Première partie : Église de Richerey, pp. 3 et 4
- Chiffres clés publiés par l'institut national de la statistique et des études économiques (INSEE). Dossier complet
- Inventaire national du patrimoine naturel de la commune
- Cavités souterraines naturelles : Effondrement de la rue Mangin Chevenot
Articles connexes
Liens externes
- Vicherey sur le site de l'Institut géographique national
- Vicherey sur le site de l'Insee
- Plan de Vicherey sur Mapquest
- Le patrimoine architectural et mobilier de la commune sur le site officiel du ministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la Région Lorraine
- Site de la Direction Régionale de l’Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL) et Carte globale Lorraine CARMEN - DREAL Lorraine
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références
- Bibliographie de Roger Wadier
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Histoire de Thionville par GF Teissier
- Augustin Calmet, Histoire de Lorraine... depuis l'entrée de Jules César dans les Gaules, jusqu'à la cession de la Lorraine, arrivée en 1737, inclusivement, avec les pièces justificatives, (lire en ligne), p. Livre neuvième, paragraphe I.VI.
- accueil_point_lecture_de Vicherey
- Les comptes de la commune « Copie archivée » (version du 23 mars 2015 sur l'Internet Archive).
- Biographie
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- « Eglise Saint-Rémy », notice no PA00107312, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Mairie-Halle », notice no PA88000032, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Biographie de René Martin », sur le site personnel de Bernard Visse (consulté le ).
- « Biographie de Charles Étienne Rouyer », sur le site personnel de Bernard Visse (consulté le ).
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