Traité de Turin (1760)

Le traité de Turin, ou traité des limites, est signé le à Turin entre le royaume de Sardaigne et le royaume de France. Il fut ratifié à Versailles le suivant.

Pour les articles homonymes, voir Traité de Turin.

La frontière entre les deux États, du côté du comté de Nice et de la Provence, héritière des conflits de succession du comté de Provence au XIVe siècle, avait été rendue très irrégulière par différents achats, conflits, échanges de territoire. Ces irrégularités, dans une région montagneuse, et donc compartimentée, compliquait le commerce et l’administration civile et religieuse, les frontières des évêchés ne correspondant pas non plus aux frontières politiques. Elle gênait également la lutte contre la contrebande (voir l’exemple de la poursuite et de la capture de Mandrin en [1],[2]). Un accord avait eu lieu en 1703 pour permettre le libre passage entre les différentes pointes, mais n’était que mal respecté par les deux parties[3]. Une première régularisation avait eu lieu en 1713 au traité d’Utrecht[4].

Au Nord, le pays de Gex était séparé de la France par la vallée de la Valserine, qui permettait auparavant le passage des troupes espagnoles entre la Savoie et la Franche-Comté (et était nommée pour cette raison chemin des Espagnols). Ce territoire n’était plus stratégique, du fait de l’alliance de famille entre la France et l’Espagne et de l’acquisition de la Franche-Comté par la France.

Le traité régularise donc la frontière entre les deux États :

Borne frontière sur le pont de Roquesteron.

La nouvelle frontière est bornée en 1761 du pont de Roquesteron au col de Pelouse à la frontière entre le comté de Nice et la Provence[6]. Une autre borne est placée sur le pont de Pont-de-Beauvoisin.

Dans le comté de Nice, la Savoie gagne à cet échange : il gagne plus de terres qu’il n’en perd, des terres plus fertiles, 3 600 personnes deviennent savoyardes, contre 1 800 qui deviennent françaises. Et dans ces terres, se trouve la place fortifiée par Vauban, Guillaumes[7]. Par contre, les deux pays voient les communications facilitées, ce qui était l’objectif.

Le traité entre en vigueur en , le temps de démanteler le château de Guillaumes[8]. Il semble toutefois qu’il n’ait pas résolu tous les problèmes[8] :

  • l’évêché de Glandèves est à moitié en France, à moitié à la Sardaigne ;
  • les litiges entre communautés sont plus nombreux qu’avant (du fait de la coupure de certains terroirs en deux) ;
  • la contrebande de sel se maintient.

Voir aussi

Bibliographie

  • Denis Andreis, « Le traité de Turin de 1760 », Nice historique, 1973, p. 61-73
  • Alain Ruggiero, La population du comté de Nice de 1693 à 1939, Serre éditeur, 2002, (ISBN 978-2-86410-342-4), p. 25-27
  • Johannès Pallière, De la Savoie au Comté de Nice en 1760. La question des Alpes : aspects de la question des Alpes occidentales jusqu'a 1760, vol. 2, Montmélian, La Fontaine de Siloé, , 517 p. (ISBN 978-2-84206-339-9, lire en ligne)
  • Johannès Pallière, La Question des Alpes : Aspects de la question des Alpes Occidentales jusqu'à 1760, Montmélian, La Fontaine de Siloé, , 517 p. (ISBN 978-2-84206-339-9)

Articles connexes

Notes

  1. Denis Andreis, Le traité de Turin..., p. 66
  2. Denis Andreis, Le traité de Turin..., p. 65
  3. Denis Andreis, Le traité de Turin..., p. 63
  4. Frontière présentation en ligne, consulté le .
  5. Emmanuelle Gantié, dossier de presse 1763-1821 : sur les traces d’une frontière oubliée, Musée archéologique de Nice-Cimiez, 2006 ([PDF] présentation en ligne), consulté le 26 octobre 2008
  6. Denis Andreis, Le traité de Turin..., p. 70
  7. Denis Andreis, Le traité de Turin..., p. 71
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