Toni Comín

Antoni Comín i Oliveres, connu sous le nom de Toni Comín, né le 7 mars 1971 à Barcelone, est un homme politique espagnol.

Toni Comín

Toni Comín, en 2016.
Fonctions
Député européen
En fonction depuis le
(2 ans, 2 mois et 11 jours)[1]
Élection 26 mai 2019
Législature 9e
Groupe politique NI
Conseiller à la Santé de la généralité de Catalogne

(1 an, 9 mois et 14 jours)
Gouvernement Puigdemont
Prédécesseur Boi Ruiz
Successeur Alba Vergés
Député au Parlement de Catalogne

(2 ans et 1 jour)
Élection
Circonscription Barcelone
Législature XIe
Groupe politique JxSí

(6 ans, 3 mois et 7 jours)
Élection
Réélection
Législature VIIe et VIIIe
Groupe politique Socialiste
Prédécesseur Josep Maria Carbonell
Biographie
Nom de naissance Antoni Comín i Oliveres
Date de naissance
Lieu de naissance Barcelone (Espagne)
Nationalité Espagnole
Père Alfons Carles Comín
Diplômé de Université autonome de Barcelone
Profession Professeur de sciences sociales
Essayiste

Il est député au Parlement de Catalogne pour le Parti des socialistes de Catalogne (PSC) entre 2004 et 2010. Élu à nouveau député sur la liste de Junts pel Sí (JxSí) lors des élections du 27 septembre 2015, il est nommé conseiller à la Santé dans le gouvernement de Carles Puigdemont en .

Biographie

Origines et carrière professionnelle

Antoni Comín i Oliveres est né en 1971 à Barcelone. Il est le fils d'Alfons Carles Comín, qui a été l'un des leaders du Parti socialiste unifié de Catalogne (PSUC) dans les années 1970[2].

Il est diplômé en philosophie et en science politique de l'université autonome de Barcelone, et en humanités de l'université Pompeu Fabra. Il a étudié le piano et la théorie de la musique à l'École de musique de Barcelone (ca)[3].

Il est professeur du secondaire au Col·legi Sagrat Cor - Diputació de 1997 à 2003. Il enseigne les sciences sociales à l'école de commerce ESADE à partir de 2001[3].

Il publie divers essais sur la philosophie politique, les relations entre la religion et la politique, la critique sociale, l'économie et l'actualité politique[2]. Il écrit des tribunes dans le journal Ara à partir de 2011[4].

Député du PSC

Toni Comín s'engage en politique dans l'association de gauche Ciutadans pel Canvi (ca) (CpC), qui présente des candidats aux élections au Parlement de Catalogne de 2003 sur les listes du Parti des socialistes de Catalogne (PSC)[2].

En , le député socialiste Josep Maria Carbonell (ca) démissionne[5] et Toni Comín lui succède[6].

Au Parlement, il est membre de la commission de contrôle de la Corporació Catalana de Mitjans Audiovisuals, membre de la commission sur l'Union européenne, secrétaire de la commission sur l'organisation et l'administration de la Généralité et du gouvernement local, membre de la commission de l'économie, des finances et du budget, et vice-président de la commission d'étude sur la mondialisation de l'économie et ses répercussions sur les relations internationales[6].

Aux élections au Parlement de Catalogne de 2006, il est réélu député au sein de la même coalition. Pendant la VIIIe législature, il est président de la commission des pétitions, membre de la commission de l'économie, des finances et du budget, membre de la commission du travail, de l'industrie, du commerce et du tourisme, membre de la commission sur les politiques de la jeunesse, membre de la commission sur la coopération et la solidarité et membre de la sous-commission sur la mondialisation de l'économie et ses répercussions sur les relations internationales[7].

Au sein de Ciutadans pel Canvi (ca), il est directeur de la campagne « Via federal », qui promeut la réforme de la Constitution de l'Espagne pour instaurer un État fédéral[8], et de l'initiative populaire « Per una llei electoral de Catalunya », qui vise à doter la généralité de Catalogne d'une loi électorale[9].

Il adhère au Parti des socialistes de Catalogne en 2011 après la fin de son mandat[2].

Socialisme, Catalunya i Llibertat

Toni Comín s'éloigne des positions du Parti des socialistes de Catalogne (PSC), qui défend l'idée d'une Espagne fédérale, et rejoint celles des partisans de l'indépendance de la Catalogne[10].

En , il fonde avec d'autres membres critiques du PSC une association catalaniste de gauche nommée Socialisme, Catalunya i Llibertat, favorable au droit à l'autodétermination[11]. L'association adhère au Pacto Nacional por el Derecho a Decidir, qui rassemble les organisations militant pour la tenue du référendum sur l'indépendance de 2014[12].

En , il quitte le PSC et se rapproche de la gauche indépendantiste d'Esquerra Republicana de Catalunya (ERC)[13]. Son nom est évoqué comme possible candidat d'ERC pour les élections européennes de mai 2014, mais il refuse de se présenter pour ne pas apparaître comme opportuniste et animé par son intérêt personnel[14].

Socialisme, Catalunya i Llibertat fait alliance avec ERC aux élections municipales de mai 2015[15], et adhère à la feuille de route indépendantiste pour l'organisation des élections plébiscitaires de septembre 2015[16].

Conseiller à la santé

Lors des élections au Parlement de Catalogne de 2015, Toni Comín est désigné candidat d'Esquerra Republicana de Catalunya (ERC) sur la liste indépendantiste unitaire Junts pel Sí (JxSí). Il est onzième sur la liste de Junts pel Sí dans la circonscription de Barcelone. Il est élu parmi 62 députés, dont 21 sont issus d'ERC[17].

Il fait partie de l'équipe de négociateurs de Junts pel Sí qui tente d'obtenir le soutien de la Candidature d'unité populaire (CUP) pour former un gouvernement[18]. Trois mois de négociations aboutissent à un pacte entre Junts pel Sí et la CUP, qui prévoit le retrait de la candidature d'Artur Mas comme président de la Généralité, exigé par la CUP, et l'investiture de Carles Puigdemont le [19].

Le , Toni Comín est nommé conseiller à la santé dans le gouvernement de Carles Puigdemont. L'une des conditions posées par la CUP à la formation du gouvernement était que le département de la santé revienne à une personne issue de la gauche et non de Convergència. Il succède à Boi Ruiz (ca), dont la gestion était très contestée en raison de la dégradation du service causée par les importantes coupes budgétaires[20]. Le budget du département exécutif est passé de 9,7 milliards d'euros en 2010 a 8,4 milliards d'euros en 2014. Le programme de Toni Comín vise à réduire les listes d'attente dans les hôpitaux et à revenir sur les privatisations dans le système de soins[21].

Déclaration d'indépendance et destitution du gouvernement

Le , Rajoy annonce qu'il recourt à l'article 155 de la Constitution pour revenir à la légalité et respecter le statut d'autonomie. Il demande au Sénat d’autoriser son gouvernement à procéder à la destitution du gouvernement de Catalogne et à convoquer de nouvelles élections régionales dans les six mois[22]. Le , le Sénat donne son autorisation. Le soir même, Carles Puigdemont organise la première réunion du gouvernement de la République catalane autoproclamée et non internationalement reconnue au Palais de la généralité[23]. Le décret relatif à sa destitution entre en vigueur le lendemain matin, , au moment de sa publication au Bulletin officiel de l’État.

Départ en Belgique

Le , d'après l'agence Efe, il se rend à Bruxelles via Marseille en compagnie de l'ancien président de la Généralité Carles Puigdemont et de quatre anciens conseillers de la généralité, Meritxell Borràs, Joaquim Forn, Dolors Bassa et Meritxell Serret[24] au lendemain de la polémique créée par Theo Francken, secrétaire d'État belge à l'Asile et aux Migrations, qui a proposé l'asile politique à Puigdemont.

Alors qu'il est toujours en Belgique, la justice espagnole  par l'intermédiaire de la juge de l'Audience nationale Carmen Lamela  lance le à son encontre un mandat d'arrêt européen pour rébellion, sédition, détournement de fonds publics et désobéissance à l'autorité, tandis que huit ex-membres du gouvernement catalan sont placés en détention provisoire à Madrid pour les mêmes motifs[25].

Le suivant, Toni Comín, Carles Puigdemont et les trois anciens conseillers qui l'accompagnaient se rendent aux autorités judiciaires belges. Ils sont placés en garde à vue en attendant d'être auditionnés par un juge d'instruction qui aura 24 heures pour statuer entre trois possibilités : refuser la demande d'extradition européenne, garder les prévenus en détention provisoire jusqu'à une décision ultérieure ou les laisser en liberté sous conditions[26]. Les cinq accusés sont finalement remis en liberté mais leurs passeports sont confisqués ; ils ont interdiction de quitter le territoire belge sans l’accord du juge d’instruction, doivent résider à une adresse fixe, et devront se présenter personnellement à tous les actes de procédure ou à toutes les convocations des autorités judiciaires et policières[27]. La chambre du conseil du tribunal de première instance doit se prononcer sous 15 jours sur l'exécution du mandat d'arrêt. Le , le tribunal  qui a examiné le mandat  indique qu'il rendra sa décision après avoir entendu les plaidoiries de la défense le . Mariano Rajoy fait savoir qu'il respectera les décisions de la justice belge[28].

Le , le Tribunal suprême espagnol retire le mandat d'arrêt international visant Carles Puigdemont, mais maintient le mandat d'arrêt espagnol[29]. Le prend fin la procédure d'extradition[30].

Député européen

Lors des élections européennes du 26 mai 2019, il est élu député européen aux côtés de Carles Puigdemont. Quelques jours après, il se voit refuser l'entrée au Parlement européen[31]. Devant le parlement il se plaint alors de discrimination parce que d'autres Espagnols élus au cours du même scrutin viennent de recevoir leur accréditation et pour le prouver il montre celle de José Ramón Bauzá, élu de Ciudadanos. Le Parlement européen étend alors cette interdiction à tous les élus espagnols jusqu'à ce que l'Espagne envoie une liste officielle[32]. L'Espagne de son côté considère que pour être élu il doit prêter serment de respect de la Constitution, ce que son avocat Gonzalo Boye (es) conteste considérant que le scrutin étant européen et soumis à la loi européenne, l'Espagne sera obligée de publier le résultat officiel ce qui ferait de son client un eurodéputé ; sinon, il pourrait se rendre en Espagne, être arrêté comme Oriol Junqueras, mais alors être en condition de prendre possession de l'acte d’eurodéputé qui en théorie implique une immunité. Dans tous les cas, plusieurs vice-présidents du Parlement européen (dont Sylvie Guillaume) demandent des explications à Antonio Tajani car ils affirment ne pas avoir été consultés sur cette décision qu'ils attribuent à ce dernier[33].

Le , la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) reconnaît à Oriol Junqueras le statut de député européen depuis la proclamation de son élection, en juin précédent. Le président du Parlement David Sassoli considère que cette décision s'applique également à Comin et lève l'interdiction faite aux services administratifs de le laisser accéder à l'enceinte parlementaire. Il se rend dès le lendemain à Bruxelles avec Carles Puigdemont, également concerné, où il reçoit une accréditation provisoire lui permettant d'accomplir les formalités administratives en vue de la prise de possession de son mandat[34].

Empêché par la justice espagnole de siéger au Parlement européen, il prend ses fonctions le soit 6 mois après le début de la législature[réf. nécessaire].

Publications

  • La igualtat, una fita pendent., Cristianisme i Justícia, 1999[35].
  • « La mundialización: aspectos políticos », ¿Mundialización o conquista?, 1999.
  • Los cambios son posibles, 2002.
  • « Globalizar la política para democratizar la economía », Mundo global, justicia parcial, 2003.
  • Autoritat mundial. Per a un lideratge planetari legítim., Cristianisme i Justícia, 2005[36].
  • « Els socialistes i les religions a l'era global », Revista de Debat Polític, 2008, p. 51–59.
  • Antoni Comín, Raimon Obiols, Les paraules del socialisme. Un diccionari obert per a l'esquerra de demà, Pagès, 2008[37].
  • « ¿Todavía un cristianismo liberador' » (Comín, A.; Vitoria, J., Iglesia Viva (235), pàg. 49-70, 2008)
  • I. Capdevila, T. Comín, J. de Miguel, E. Geli-Stenhammar, C. Guerra, M. Manonelles, J. Soles, Governabilitat democràtica global, Raima, 2009[38].
  • « Notas (intempestivas) sobre el liberalismo », Liberalismo vs. Socialdemocracia, Episteme, 2010, p. 55–100.
  • « "Cómo ser juez y parte y no morir en el intento": el paper del tercer sector en les polítiques socials », Revista de Treball Social, 2011, p. 9–21.
  • Antoni Comín et Luca Gervasoni Vila (coord.), Democracia económica. Hacia una alternativa al capitalismo, Icària, 2011[39].
  • Vèncer la crisi: socialdemocràcia i més Europa, Impuls, 2012[40].
  • Santiago J. Castellá, Antoni Comín, Joana Ortega-Raya, Joffre Villanueva, Qué hacemos por una sociedad laica, Akal, 2013[41].

Notes et références

  1. Peut siéger à partir de janvier 2020.
  2. (es) « Toni Comín, un politólogo, profesor y exdiputado socialista para gestionar Salud », 20 minutes, 14 janvier 2016.
  3. (ca) « H. Sr. Antoni Comín Oliveres », Parlement de Catalogne.
  4. (ca) Toni Comín, articles dans le journal Ara.
  5. (ca) « El Parlament aprova la reforma del CAC que fa que les seves decisions siguin vinculants », 324, 21 juin 2004.
  6. (ca) « 9. I. Sr. Antoni Comín Oliveres », Càrrecs parlamentaris i biografies dels diputats i diputades., Parlement de Catalogne, VIIe législature, p. 98.
  7. (ca) « 48. Comín Oliveres, Antoni », Càrrecs parlamentaris i biografies dels diputats i diputades., Parlement de Catalogne, VIIIe législature, p. 83.
  8. (es) « Ciutadans pel Canvi promoverá una reforma federal de la Constitución », La Voz de Barcelona, 7 janvier 2010.
  9. (ca) « Ciutadans pel Canvi reivindica la seva llei electoral », Nació Digital, 13 juillet 2011.
  10. (ca) « Autorèplica (tres anys després) », Ara, 16 mai 2014.
  11. (es) « Críticos del PSC crean una asociación favorable al derecho a decidir », El País, 11 décembre 2013.
  12. (es) « Críticos del PSC se adhieren al Pacto Nacional por el Derecho a Decidir », El Mundo, 5 février 2014.
  13. (ca) « Toni Comín anuncia que deixa el PSC », Ara, 5 mars 2014.
  14. (es) « El exsocialista Toni Comín rechaza concurrir por ERC en las europeas », El País, 6 mars 2014.
  15. (ca) « CiU i ERC, primera i segona força en candidatures municipals », Nació Digital, 21 avril 2015.
  16. (ca) « 'Socialisme, Catalunya i Llibertat' s'adhereix al #fullderuta », Directe, 2 avril 2015.
  17. (es) « 30-21-11: Así se reparten las fuerzas entre los diputados de Junts pel Sí », La Vanguardia, 29 septembre 2015.
  18. (ca) « Llach assegura que la negociació amb la CUP “va molt bé” », El Punt Avui, 10 décembre 2015.
  19. (fr) « Catalogne : les indépendantistes finalement en ordre de bataille », La Tribune, 11 janvier 2016.
  20. (es) « Toni Comín, el conseller de Salud que se propone recuperar la confianza en el sistema público », El Diario, 12 janvier 2016.
  21. (es) « Comín promete rebajar a la mitad el tiempo para ser operado e invertir más en hospitales », El Mundo, 16 février 2016.
  22. « Le Premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, demande la destitution du président catalan et la tenue d'élections régionales dans les six mois », sur francetvinfo.fr/, (consulté le )
  23. (ca) « Acaba la primera reunió del govern de la República », VilaWeb, (lire en ligne, consulté le ).
  24. Puigdemont y cinco exconsejeros se refugian en Bruselas, El País, 30 octobre 2017.
  25. Catalogne: l'Espagne lance un mandat d'arrêt européen contre Puigdemont, Le Figaro, 5 novembre 2017
  26. Puigdemont y los exconsellers huidos se entregan voluntariamente en una comisaría de Bruselas, El País, 5 novembre 2017.
  27. Le président catalan destitué Puigdemont libéré sous condition par la justice belge, Le Monde, 5 novembre 2017.
  28. « La justice belge diffère l’examen du mandat d’arrêt européen émis contre Carles Puigdemont », sur lemonde.fr (consulté le ).
  29. « Le Tribunal suprême espagnol retire le mandat d’arrêt international visant Toni Comín. », sur Le Monde, (consulté le ).
  30. « Catalogne : fin de la procédure d’extradition contre Carles Puigdemont », sur Le Monde, (consulté le )
  31. Le Point magazine, « Parlement européen : l'accréditation de Puigdemont temporairement suspendue », sur Le Point, (consulté le )
  32. Lluís Pellicer, Álvaro Sánchez, « El Parlamento Europeo rechaza dar la acreditación provisional a Puigdemont y Comín en Bruselas », sur EL PAÍS, .
  33. (en) « EU Parliament VPs ask Tajani to clarify Puigdemont access - Spain in English », sur Spain in English, .
  34. (es) Andrés Gil, « La Eurocámara reconoce a Puigdemont y Comín como eurodiputados y les entrega la acreditación », eldiario.es, (lire en ligne, consulté le ).
  35. (ca) « La igualtat, una fita pendent », Cristianisme i Justícia.
  36. (ca) « Autoritat mundial. Per a un lideratge planetari legítim », Cristianisme i Justícia.
  37. (ca) « Les paraules del socialisme. Un diccionari obert per a l´esquerra de demà », Pagès.
  38. (ca) « Governabilitat Democràtica Global », Raima.
  39. (es) « Democracia económica. Hacia una alternativa al capitalismo », Icària.
  40. (ca) « Vèncer la crisi: socialdemocràcia i més Europa », ESADE Knowledge.
  41. (es) « Qué hacemos por una sociedad laica », Qué hacemos.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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