Titouchky
Le terme de titouchky (ukrainien : тітушки, pluriel de titouchka; parfois titouchkos, titouchkas) est largement utilisé dans les médias ukrainiens et par les gens de la rue pour désigner des hooligans suspectés d'être rétribués par le gouvernement. Ils sont accusés de constituer une formation de troupes de combat illégale, habillée en civil, dont l'objectif est d'attaquer et de disperser des manifestations pacifiques d'opposants au gouvernement, et de s'en prendre aux représentants des médias. Leur tactique consiste à se mêler à la foule, puis à déclencher une bagarre. Le terme est parfois traduit par « Loue un voyou ».
Durant les événements de 2013-2014 en Ukraine, cette appellation est devenue un terme collectif pour désigner à la fois les provocateurs et les voyous engagés par le Parti des régions du Président Viktor Ianoukovytch[1], et les policiers en civil[2], [3], [4].
Origine du terme
Le terme dérive du nom de Vadym Titouchko (ukrainien : Вадим Тітушко), aussi connu sous le nom de Vadik Roumyn (russe : Вадик Румын), un « artiste en arts martiaux mixtes »[5], originaire de Bila Tserkva, qui agressa les journalistes Olga Snitsartchouk et Vladyslav Sodel, de la chaîne ukrainienne Canal 5 le . Il fut l'un des trois hommes condamnés à des peines avec sursis à la suite de cette agression. Il semblerait que Titouchko ne soit pas d'accord avec la réutilisation de son nom[6].
Sur le site de Radio Free Europe, les titouchky sont décrits comme « des gars costauds en tenue de sport agissant comme agents provocateurs. Il s'en prennent aux manifestants ou provoquent des incidents dans le but de faire déconsidérer des manifestations pacifiques. » Le terme, qui n'est pas apparu spécifiquement dans le cadre des manifestations d'Euromaïdan, a été lancé par les deux journalistes qui avaient été frappés à Kiev par un groupe de jeunes gens à la carrure athlétique.
Actions
Selon un ancien chef du Service de sécurité d'Ukraine, les titouchky sont activement utilisés par des opposants au gouvernement. Ils constituent des groupes de provocateurs rétribués, dépourvus de moralité et ayant souvent désespérément besoin d'argent. Il ne s'agit ni de bandits, ni de prisonniers, ni de criminels. Souvent, ils ne savent même pas pour quoi ou pour qui ils se battent ni ce qu'ils auront à faire, et ne s'en rendent compte qu'une fois qu'ils sont engagés dans l'action[7].
Les IT-titouchky
Le terme d' IT-titouchky, ou IT-titouchkas (pronouncer "aïtitouchky", ukrainien : айтітушки) est apparu dans le dictionnaire en ligne Mislovo de l'argot ukrainien moderne[8]. Mot-valise formé à partir de l'anglais IT (Technologie de l'information) et de l'ukrainien « titouchka », il désigne un hacker ou un utilisateur ordinaire qui agit en bloquant des sites Web, en postant des commentaires agressifs ou en trollant contre des sources d'informations pro-Euromaïdan. Ils se sont déjà signalés en bloquant des blogs favorables à la révolution ukrainienne.
Voir aussi
Notes et références
- (ru) Les Berkout et les titouchky se battent avec les manifestants devant le Cabinet (6 décembre 2013)
- (uk) Comment les titouchky ont été amenés en autobus par les forces de sécurité, LV.ua
- (ru) L'assaut de l'administration présidentielle lancé sur ordre, Liga.net
- (en) Plusieurs centaines de titouchky s'avancent sur les barricades des manifestants, puis battent en retraite (Kyiv Post, 8 février 2014).
- (ru) Vadim Titouchko : Depuis l'enfance, je hais les « gopniks » (marginaux agressifs) (Vesti).
- (en) De Maïdan à Berkout : Lexique de la protestation ukrainienne (Radio Free Europe, 18 décembre 2013).
- (en) Selon un général en chef, il y a des preuves de l'intervention russe en Ukraine (Frode Larsen, Uriks.no, 2 janvier 2014).
- (uk) Définition de Айтітушки sur Mislovo.
Source
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Titushky » (voir la liste des auteurs).
Liens externes
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