Thomas Howard (2e duc de Norfolk)

Thomas Howard (1443, Stoke by Nayland (Suffolk) – ), 1er comte de Surrey (1483-1514) puis 2e duc de Norfolk, comte Maréchal, est le fils unique de John Howard, 1er duc de Norfolk, par sa première épouse, Katherine Moleyns. Ministre et homme de guerre, il servit quatre rois d'Angleterre.

Pour les articles homonymes, voir Thomas Howard.
Thomas Howard

Titres

Duc de Norfolk

1er février 151421 mai 1524
(10 ans, 3 mois et 20 jours)

Prédécesseur Création du titre
John Howard (indirectement)
Successeur Thomas Howard

Comte de Surrey

28 juin 14831er février 1514
(30 ans, 7 mois et 4 jours)

Prédécesseur Création du titre
Richard de Shrewsbury (indirectement)
Successeur Thomas Howard
Fonctions militaires
Commandement Comte-maréchal
Faits d’armes Bataille de Barnet
Bataille de Bosworth
Bataille de Flodden Field
Conflits Guerre des Deux-Roses
Rébellion de Buckingham
Soulèvement du Yorkshire
Guerres anglo-écossaises
Biographie
Dynastie Famille Howard
Distinctions Ordre de la Jarretière
Autres fonctions Lord-grand-trésorier
Naissance 1443
Stoke by Nayland (Suffolk)
Décès 21 mai 1524
Framlingham (Suffolk)
Père John Howard
Mère Katherine Moleyns
Conjoint Elizabeth Tilney
(1472 – 1497)
Agnès Tilney
(1497 – 1524)
Enfants Avec Elizabeth Tilney
Thomas Howard
Edward Howard
Edmund Howard
Elizabeth Howard
John Howard
Henry Howard
Charles Howard
Henry Howard
Richard Howard
Muriel Howard

Avec Agnès Tilney
William Howard
Thomas Howard
Richard Howard
Dorothy Howard
Anne Howard
Catherine Howard
Elizabeth Howard

Biographie

Première années : au service d'Édouard IV

Thomas Howard, 2e duc de Norfolk, est le fils unique de John Howard (1er duc de Norfolk) et de sa première épouse, Katherine Moleyns († )[1]. Il fut éduqué à la Grammar School de Thetford[2].

Il entra au service du roi Édouard IV comme page. Howard prit le parti du roi lorsqu’en 1469 la guerre éclata avec le comte de Warwick, et en 1470 il trouva refuge à Colchester tandis que le souverain fuyait en Hollande. Howard rejoignit l'armée royale lors du retour d’Édouard en Angleterre (1471), fut grièvement blessé à la Bataille de Barnet le [2], et fut nommé écuyer de la Garde en 1473. Le il était fait chevalier par Édouard IV lors du mariage du duc d’York avec Lady Anne Mowbray († 1483)[3].

Partisan de Richard III

À la mort d’Édouard IV le , Thomas Howard et son père John apportèrent leur soutien au frère du roi, le régent Richard de Gloucester, qui après avoir écarté de la succession les enfants d'Édouard, devient roi sous le nom de Richard III. Thomas portait l’épée de sacre lors du couronnement de Richard, et fut intendant lors du banquet qui suivit. Thomas et son père obtinrent des terres du nouveau roi, et Thomas se vit même octroyer une pension annuelle de 1 000 £. Le , John Howard était élevé au rang de duc de Norfolk, cependant que Thomas était créé comte de Surrey[2]. Surrey fut admis au Conseil privé et décoré de l’Ordre de la Jarretière. L’automne suivant, les ducs de Norfolk et de Surrey réprimèrent la révolte du duc de Buckingham[3]. Les deux Howard furent de proches courtisans de Richard tout au long de son règne de deux ans, et combattirent pour lui à Bosworth en 1485 : le comte de Surrey, blessé, fut fait prisonnier, et son père fut tué. Surrey fut démis de ses charges dès la première session du Parlement réuni par Henri VII, vit ses terres confisquées, et fut jeté dans les geôles de la Tour de Londres, où il devait passer trois ans.

Norfolk justifiant devant Henri VII son allégeance à Richard III après la défaite de Bosworth Field.

Retour en grâce sous le règne d’Henri VII

Howard se vit offrir la possibilité de s'enfuir lors de la révolte du comte de Lincoln en 1487, mais il refusa, peut-être pour persuader Henri VII de sa loyauté. En , le roi Henri le rétablit en tant que comte de Surrey, bien que la plupart de ses terres demeurassent sous séquestre, et le dépêcha dans le Yorkshire pour mater une nouvelle jacquerie.

Surrey resta en fonction comme lieutenant du roi jusqu'en 1499[3]. Il fut alors rappelé à la cour, et eut le privilège d’accompagner le roi d'Angleterre lors de sa visite en France l'année suivante.

En 1501 il était rappelé au Conseil de la Couronne, et le nommé Lord Trésorier. Le comte de Surrey, l’évêque Richard Foxe (Lord du Sceau Privé) et l’archevêque William Warham (Lord Chancellor) formèrent désormais le triumvirat exécutif de la Couronne[3].

On confia à Howard de multiples missions diplomatiques : en 1501 il était impliqué dans les pourparlers en vue du mariage de Catherine d'Aragon avec le Prince de Galles, et en 1503 il amena Marguerite Tudor en Écosse pour la marier au roi Jacques IV[3].

Henri VIII et les guerres d'Écosse

Surrey fut un des exécuteurs testamentaires du roi Henri VII (mort le ), et il joua un rôle décisif dans l'avènement de Henri VIII, qu'il servit en tant que Comte Maréchal. Il concourut avec Thomas Wolsey pour le poste de premier ministre, mais reconnut finalement la suprématie de Wolsey. Le comte de Surrey s'attendait à ce qu'on lui confie la direction de l'expédition de 1513 en France, mais le roi partit pour Calais sans lui le . Peu après Jacques IV lança sa tentative d’invasion, et Surrey, en dépit d'une nette infériorité numérique, écrasa l'armée du roi Jacques dans les environs de Flodden avec l’appui d'autres barons et de ses fils Thomas et Edmund, le . Les Écossais y perdirent quelque 10 000 hommes, et le roi Jacques fut tué. La victoire de Flodden assura au comte de Surrey une grande renommée et lui valut de royales récompenses. Le il était élevé au rang de duc de Norfolk, et son fils Thomas comte de Surrey. Père et fils reçurent du monarque terres et rentes annuelles, et les armoiries des Howard furent rehaussées, en honneur de la victoire de Flodden, d'un écusson portant le lion d’Écosse avec la gueule percée d'une flèche[3].

Dernières années

Dans les dix dernières années de sa vie, le duc de Norfolk poursuivit sa carrière de courtisan, de diplomate et de général. En 1514, avec le cardinal Wolsey et l'évêque Foxe, il négocia le mariage de Marie Tudor au roi Louis XII de France, et accompagna la princesse en France pour son mariage. Le (Evil May Day) il fit marcher 1300 mercenaires sur Londres pour réprimer la révolte des artisans. En il présidait au procès du duc de Buckingham en tant que Lord Grand Intendant. Selon Head, « les larmes coulaient sur ses joues lorsqu’il prononça la sentence de décapitation[3]. »

Au printemps 1522 Norfolk, qui avait près de 80 ans, commença à voir sa santé décliner. Il se retira de la Cour, démissionna de sa charge de Lord Trésorier en faveur de son fils en décembre, et après avoir assisté à l'ouverture de la session du Parlement en , se retira en son château ducal de Framlingham dans le Suffolk où il mourut le . Ses funérailles et son enterrement le au prieuré de Thetford furent selon les témoins grandioses et très somptueuses, leur coût dépassant les 1 300 £ : il comportait une procession de 400 pénitents cagoulés portant des torches, et le catafalque était surmonté de 100 effigies de cire et de 700 chandelles, un cortège digne du plus haut dignitaire et du premier pair d'Angleterre[4]. Lors de la dissolution du prieuré de Thetford, les sépultures des Howard furent translatées dans l'église de l'archange Saint-Michel, à Framlingham. Une effigie monumentale en bronze représentant le 2e duc se trouvait naguère à Ste-Marie de Lambeth.

Mariages et descendance

Le Howard avait épousé Élisabeth Tilney, fille de Sir Frederick Tilney d’Ashwellthorpe dans le Norfolk, et veuve de Sir Humphrey Bourchier, tombé à Barnet, fils et héritier présomptif du baron John Bourchier de Berners[5]. Ils eurent pour enfants :

La première femme du comte de Surrey mourut le , et le il épousa, par dispense en date du , sa cousine, Agnès Tilney, fille d'Hugh Tilney de Skirbeck et Boston (Lincolnshire). Ils eurent pour enfants :

Notes et références

  1. Douglas Richardson (dir.), Plantagenet Ancestry : A Study in Colonial and Medieval Families, Baltimore, Maryland, Genealogical Publishing Company Inc, (lire en ligne), p. 236, 504; George Edward Cokayne, The Complete Peerage, vol. IX, Londres, H.A. Doubleday, St. Catherine Press, , p. 41, 612
  2. Cf. D. Richardson 2004, op. cit., p. 236
  3. David M. Head, Howard, Thomas, second duke of Norfolk (1443–1524), magnate and soldier, Oxford Dictionary of National Biography, (lire en ligne).
  4. David M. Head, Howard, Thomas, second duke of Norfolk (1443–1524), magnate and soldier, Oxford Dictionary of National Biography, (lire en ligne); George Edward Cokayne, The Complete Peerage, edited by H.A. Doubleday, vol. IX, Londres, St. Catherine Press, , p. 612-615
  5. Cf. Richardson 2004, op. cit., pp. 141 et 236 ; et Cokayne 1912, op. cit., pp. 153–154
  6. Cf. Richardson 2004, op. cit., p. 236 ; David Loades, Howard, Sir Edward (1476/7–1513), naval commander, Oxford Dictionary of National Biography, (lire en ligne)
  7. Cf. Richardson 2004, op. cit., p. 236 ; et Retha M. Warnicke, Katherine (Catherine; nee Katherine Howard) (1518x24-1542), queen of England and Ireland, fifth consort of Henry VIII, Oxford Dictionary of National Biography, (lire en ligne)
  8. Cf. Richardson 2004, op. cit., p. 236 ; et Jonathan Hughes, Boleyn, Thomas, earl of Wiltshire and earl of Ormond (1476/7–1539), courtier and nobleman, Oxford Dictionary of National Biography, (lire en ligne)
  9. Cf. Richardson 2004, op. cit., p. 236; S. J. Gunn, Knyvet, Sir Thomas (c.1485–1512), courtier and sea captain, Oxford Dictionary of National Biography, (lire en ligne).
  10. D’après Alison Weir, The Six Wives of Henry VIII, New York, Grove Weidenfeld, , p. 619
  11. Cf. Richardson 2004, op. cit., p. 237
  12. Cf. Richardson 2004, op. cit., p.237 ; Michael Riordan, Howard, Lord Thomas (c.1512–1537), courtier, Oxford Dictionary of National Biography, (lire en ligne)
  13. Cf. Richardson 2004, op. cit., p. 237 ; et Cokayne 1916, op. cit., pp. 209–211
  14. Cf. Richardson 2004, op. cit., p. 237 ; Cokayne 1945, op. cit., pp. 244–245

Annexes

Liens externes

Bibliographie

Attribution
  • Portail de l’Angleterre
  • Portail de l’Écosse
  • Portail de la Renaissance
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.