Thérèse Bentzon

Thérèse Bentzon (nom de plume de Marie Thérèse de Solms, épouse Blanc, née le à Seine-Port, Seine-et-Marne, et décédée en février 1907[1],[2]) est une journaliste, essayiste et romancière française. Collaboratrice à la Revue des Deux Mondes, Thérese Bentzon a beaucoup voyagé aux États-Unis et a écrit sur la littérature américaine et la condition sociale. Elle est connue en France pour avoir traduit et commenté Leopold von Sacher-Masoch. Elle a écrit sur l'auteur de nombreux articles édités par la Revue des Deux Mondes. Elle fit partie du jury du prix Vie Heureuse (ancêtre du prix Femina) dès sa création en 1904. Elle fut décorée de la Légion d'honneur peu avant sa mort par Daniel-Lesueur, présidente du prix Vie Heureuse.

Enfance

Marie-Thérèse était la fille du comte Edouard de Solms, consul général de Wurtemberg à Alger, et Olympe Adrienne Bentzon. Elle est née dans la maison familiale, détenue par ses grands-parents. Elle avait un frère. Sa grand-mère, une femme qu’elle ne mentionne jamais dans ses lettres, sauf pour dire qu'elle avait l’esprit de la bonne parisienne et qu’elle était à l'époque remariée au marquis de Vitry, un vieil aristocrate français, né avant la Révolution française, qui lui racontait l’histoire de cette époque.

Son grand-père maternel biologique est mort lorsque sa mère était très jeune. Cependant elle mentionne dans ses lettres à Theodore Stanton qu'elle a été folle d’admiration pour ce grand-père inconnu[3], le Major Adrian Benjamin Bentzon. Gouverneur des Antilles danoises de 1816 à 1820, ce grand-père n’a cessé de déposer plainte devant la Cour suprême des États-Unis afin de récupérer ses plantations sucrières. Après avoir vécu en Amérique avec sa famille, Adrian Bentzon retourna en Europe. Enfin, il est mort plus tard aux Caraïbes. Après sa mort sa femme a épousé le marquis de Vitry. Thérèse fut en partie élevée par ses grands-parents et le nouveau mari de sa mère, le comte Antoine-Henri-Philippe-Léon Cartier d'Aure. Elle reçut une éducation cosmopolite, apprentissage de l'allemand et de l'anglais, un enseignement journalier dans la maison de ses grands-parents par le professeur de l'école du village. Il lui apprit le grec, le latin et la façon d'écrire.

Elle s'est mariée le à Louis Blanc à la Chapelle-Saint-Mesmin [4], mais trois ans plus tard, après avoir eu un fils, son mari l'a quittée (elle est mentionnée par les frères Goncourt comme le "fils de Madame Blanc")[5].

Après ses interventions dans différents médias, elle fut introduite par son beau-père le comte Antoine-Henri-Philippe-Léon Cartier d'Aure auprès de George Sand. Elle passa de longs séjours dans la maison de George Sand, à Nohant. Elle l'aida à enregistrer des événements de l'époque. George Sand la mentionna dans son journal[6].

Revue des Deux Mondes

Elle était une plume familière de la Revue des Deux Mondes. Critique et traductrice, elle était connue comme une spécialiste du monde anglo-saxon.

« Elle publia dans la revue le résultat d'enquêtes et des relations de voyage, mais aussi des comptes rendus de romans, tant anglais qu'américains, des études sociales[7] »

Elle publia également, toujours sur la Revue des Deux Mondes, des articles sur Leopold von Sacher-Masoch et plusieurs nouvelles et romans du même auteur traduits par ses soins.

En 1893, elle a été envoyée par la Revue des Deux Mondes aux États-Unis pour interviewer les femmes, connaître leur situation outre atlantique. Elle a quitté la France dans la première partie de 1893, et de New York, elle est allée à Chicago. Puis après quelques mois, elle a pris le train à Boston, où elle a passé près d'un an. Ensuite elle a voyagé en Louisiane et dans le Midwest. Pendant son séjour, elle est allée rendre visite Jane Addams, la fondatrice de la Hull House, a rencontré Oliver Wendell Holmes, Sr. juste avant sa mort, et vit Jacob Riis lors d'une conférence sur l'un de ses derniers romans. Elle a également rencontré des personnalités politiques, féministes et abolitionnistes. À son retour des États-Unis, elle a compilé ses articles dans un livre, un journal de Voyage, publié en 1896 chez Calmann-Lévy. Elle a visité les États-Unis de nouveau en 1897 pour un court laps de temps. Son journal de Voyage a été un best-seller et a été éditée à nouveau huit fois, en différentes éditions, la dernière en 1904.

Les femmes américaines chez elles

Publiées en 1896, ses notes de voyage ont été organisées autour des remarques qu'elle avait faites sur les femmes américaines. Ses notes de voyage ne sont pas considérés comme très originales en termes d'opinion sur l'Amérique, mais les sujets qu'elle a choisi (l'éducation et pour les femmes, les femmes dans la société et le système de la charité en Amérique) font d'elles une note originale selon les recherches de William Chew[8]. Son livre accorde également une grande importance à l'Amérique urbaine, faisant un portrait complet de celle-ci.

Publications

  • La vocation de Louise (1873)
  • Sang mêlé (1875)
  • Un remords (1878)
  • Yette, histoire d'une jeune Créole (1880; 1882)
  • Yvonne (1881)
  • Tony (1884)
  • Contes de tous les pays (1890)
  • Constance (1891)
  • Jacqueline (1893)
  • Geneviève Delmas (1893, Magasin d'Éducation et de Récréation)
  • Une double épreuve (1896)
  • Les Américaines chez elles (1896)
  • questions Américaines (1902)
  • Promenades en Russie (1903)
  • Au-dessus de l'abime (1905)

Prix de l'Académie française

Notes et références

  1. Le Temps, 9 février 1907, nécrologie
  2. Journal des débats politiques et littéraires 8 février Une femme de cœur qui fut en même temps une haute intelligence et un écrivain de grand talent vient de mourir après une longue et cruelle maladie. Marie-Thérèse Bland, connue en littérature sous le nom de Th. Bentzon, était née le 21 septembre 1840 à Seine-Port (Seine-et-Marne). Elle a publié des romans délicats, de fines nouvelles et surtout elle a consacré aux auteurs anglais et américains de ce temps qui méritaient d'être connus des études solides et pénétrantes. Son premier volume intitulé le Roman d'un muet parut en 1868. Il a été suivi de beaucoup d'autres. Rappelons, parmi les plus marquants : Un Divorce (1872), Un Remords (1878) et Fany (1884), ces deux derniers couronnés par l'Académie française. Comme traductrice, Mme Bentzon a le mérite d'avoir fait connaître au public français les Récits californiens de Bret Harte et... Mme Bentzon avait été honorée du ruban rouge, il y a quelques semaines, alors qu'elle était gravement malade. Elle disait à une de ses amies qui la félicitait : " Cette croix ne parera que mon cercueil. " Nous saluons avec respect cette tombe trop tôt ouverte. ... et 9 février Ce matin ont été célébrées les obsèques de notre collaboratrice Mme Marie-Thérèse Blanc connue en littérature sous le nom de Marie-Thérèse Bentzon. La levée du corps a été effectuée à l'Institution Notre-Dame et une messe intime dite, à dix heures, en l'église de Meudon. Puis, le corps a été transporté sur un fourgon de la maison de Borniol à la chapelle du cimetière du Montparnasse, 4, boulevard Edgar-Quinet, où un nouveau service funèbre a eu lieu. Aucun honneur militaire n'a été rendu à la défunte qui était chevalier de la Légion-d'Honneur ; il n'avait été adressé aucune lettre de faire-part. Le deuil était conduit par M. Blanc, mari de Mme Bentzon ; M. Edouard Bland, son fils ; M. de Solms, son neveu.
  3. Stanton, Theodore, « Autobiographical notes of Madame Blanc » The North American Review Vol. 166, Issue 498. (May 1898).
  4. mariage de Joseph Louis Alexandre Blanc propriétaire et banquier, âgé de 23 ans et demi et de Marie Thérèze de Solms âgée de 16 ans et 4 mois p.61/157
  5. Journal des frères Goncourt
  6. Jenney Howe, Marie. George Sand. The Intimate Journal. Chicago: Academy of Chicago Publishers, 1978
  7. Thomas Loué, La Revue des Deux Mondes de François Buloz à Ferdinand Brunetière. De la belle époque de la revue à la revue de la Belle Époque. Lille. ANRT, tome 1., op. cit., p. 373
  8. Chew, William. Shifting Identities in Late 19th Century French Feminism: the case of Th. Bentzon.

Source de la traduction

Liens externes

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