Temple de Junon Moneta

Le temple de Junon Moneta (en latin : Aedes Iunonis Monetae) est un temple romain construit sur le Capitole, dominant le Forum Romain, et dédié à Junon, sœur et épouse de Jupiter.

Temple de Junon Moneta
Lieu de construction Regio VIII Forum Romanum
Capitole, colline de l'Arx
Date de construction
Ordonné par Lucius Furius Camillus
Type de bâtiment Temple romain
Le plan de Rome ci-dessous est intemporel.
Localisation du temple dans la Rome antique (en rouge)

Coordonnées 41° 53′ 38″ nord, 12° 28′ 59″ est
Liste des monuments de la Rome antique

Localisation

Le temple est construit sur le point le plus haut de la colline de l'Arx (in Arce), à l'extrémité nord du Capitole[1], à l'emplacement de la maison de Marcus Manlius Capitolinus détruite en [a 1] L'emplacement du temple antique est occupé à l'époque moderne par le jardin de la basilique Santa Maria in Aracoeli[2],[3]. Le temple aurait été abandonné à la fin de la République puis reconstruit non loin, peut-être au nord-est de la basilique actuelle, au point le plus haut de l'Arx[4].

On devait pouvoir accéder au temple, le plus important de la colline de l'Arx[5], depuis le Forum grâce aux Scalae Gemoniae qui sont prolongés par le Gradus Monetae[6].

Fonction

Le temple est dédié à Junon Moneta, déesse dont les fonctions englobent la distribution des richesses et ses aspects prémonétaires[7]. Le temple abrite les Libri Lintei[8]. Les Romains établissent après , époque de l'introduction des premières monnaies en argent, un atelier monétaire près du temple appelé Moneta ou ad Monetam[9]. Cette proximité finit par désigner la monnaie frappée dans cet atelier par le mot moneta, à l'origine du terme « monnaie ». L'atelier semble avoir été démantelé à la fin de la République[9].

Histoire

Le temple remplace un lieu de culte de Junon Moneta plus ancien, comme l'attestent les vestiges architecturaux archaïques en terre cuite découverts dans les jardins de la basilique[5]. Ce sanctuaire est mentionné par Plutarque alors qu'il rapporte la légende des oies sacrées qui, gardées autour du sanctuaire de Junon, auraient lancé l'alerte lors de l'invasion gauloise de [8],[a 2]

« Heureusement qu'on entretenait dans le Capitole, près du temple de Junon, les oies sacrées, qui avaient ordinairement une nourriture abondante, mais qui, depuis qu'on avait à peine assez de vivres pour les hommes, étaient fort négligées, et mangeaient peu. Cet animal a l'ouïe très fine, et s'effraye au moindre bruit. Celles-ci, que la faim tenait plus éveillées et rendait plus susceptibles d'effroi, sentirent bientôt l'approche des Gaulois ; et, courant à eux avec de grands cris, elles réveillèrent tous les Romains. »

 Plutarque, Vies parallèles, Camille, 27.

Selon la tradition antique, le temple est voué par Lucius Furius Camillus, fils de Camille, après une victoire sur les Aurunces[5]. Sa construction est supervisée par des duoviri spécialement nommés par le Sénat[10].

« Néanmoins, comme ils [pillards] avaient spontanément commencé les hostilités, et, sans hésiter, accepté le combat, le dictateur [Lucius Furius Camillus], croyant avoir besoin du secours des dieux, avait, pendant l'action, voué un temple à Junon Moneta : enchaîné par ce vœu, il retourna vainqueur à Rome, et abdiqua la dictature. Par ordre du Sénat, des duumvirs furent créés pour veiller à faire ce temple digne de la majesté du peuple romain : on lui destina dans la citadelle l'emplacement qu'avait occupé la maison de M. Manlius Capitolinus. Un an après avoir été voué, le temple de Moneta fut dédié, sous les consuls C. Marcius Rutilus et T. Manlius Torquatus [...] Cette dédicace fut aussitôt suivie d'un prodige semblable à l'antique prodige du mont Albain : car il tomba une pluie de pierres, et la nuit sembla voiler la lumière du jour. »

 Tite-Live, Histoire romaine, VII, 28, 4-7

Le temple est dédié un 1er juin[10],[a 3] entre 345 et [1]

Description

Le temple a été identifié avec les vestiges de murs de fondations mis au jour dans le jardin Aracoeli[1].

Notes et références

  • Sources modernes :
  1. Thein 2008.
  2. Coarelli 2007, p. 35.
  3. Tucci 2006, p. 64-67.
  4. Tucci 2005.
  5. Coarelli 2007, p. 40.
  6. Coarelli 2007, p. 31.
  7. Dominique Briquel, Jean Haudry, Juno Moneta. Aux sources de la monnaie, Milan, Archè, 2002, 199 pages, Revue de philologie, de littérature et d'histoire anciennes, 2002/2 (tome LXXVI), pages 315 à 340
  8. Platner et Ashby 1929, p. 289-290.
  9. Platner et Ashby 1929, p. 290.
  10. Platner et Ashby 1929, p. 289.
  • Sources antiques :

Bibliographie

Ouvrages généraux

Ouvrages sur le temple

  • (en) Alexander G. Thein, « Iuno Moneta, Aedes », Digital Augustan Rome,
  • (it) Pier Luigi Tucci, « L'Arx Capitolina : tra mito e realta », dans Imaging Ancient Rome, Proceedings of the Third Williams Symposium on classical architecture, Portsmouth, , chap. 61, p. 63-73
  • (it) Pier Luigi Tucci, « "Where high Moneta leads her steps sublime" : the "Tabularium" and the Temple of Juno Moneta », Journal of Roman Archaeology, no 18, , p. 6-33
  • (it) Laureanda Chiara Botturi, Giunone Moneta : il posizionamento del tempio sull'Arx capitolina, Sapienza Università di Roma, Facoltà di Filosofia, Lettere, Scienze Umanistiche e Studi Orientali,
  • (it) Francesco Paolo Arata, « Osservazioni sulla topografia sacra dell’Arx capitolina », Mélanges de l'École française de Rome - Antiquité, nos 122-1, , p. 117-146
Plan intemporel du Capitole antique
Auguraculum
Iseum
Temple de
Jupiter Custos
 (?)
Temple de
Jupiter Conservator
Casa Romuli
Autel
Tensarum
Centus
Gradus
Porta Pandana
Temple de
Janus
Temple de
Junon Sospita
Temple de
Spes
Inter duos lucos
Clivus
Argentarius
Temple de
Vénus
Érycine
Temple de
Mens (?)
Temple de
Fides (?)
Temple
d'Ops (?)
T. de Vénus
Victrix (?)
T. du
Genius publicus
populi Romani
 (?)
T. de Fausta
Felicitas
 (?)
  • Portail de l’archéologie
  • Portail de Rome
  • Portail de la Rome antique
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.