Solange Faladé

Solange Faladé, née le à Porto-Novo et morte le à Paris, est une médecin, anthropologue et psychanalyste française d'origine béninoise. Elle est la première Africaine psychanalyste et l'une des premiers psychanalystes africains. Proche de Jacques Lacan, elle exerce des responsabilités institutionnelles dans plusieurs associations lacaniennes, puis fonde en 1983 sa propre société psychanalytique, l'École freudienne.

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Biographie

Née au Dahomey, l'actuel Bénin, petite-fille de Behanzin, dernier roi indépendant d'Abomey exilé par les Français à la Martinique puis en Algérie, et fille de Maximien Faladé, fonctionnaire de l'administration française au Dahomey[1] et de Maximilienne Do Sacramento, sa famille l'envoie dès 1933 faire ses études secondaires en France, en compagnie de son frère Max Faladé[2]. Elle fait ses études supérieures à la faculté de médecine de Paris, où elle obtient son diplôme de médecin en 1955. Elle est élue première présidente de la Fédération des étudiants d'Afrique noire en France (FEANF) lors du congrès de Paris des 21 et [3]. Elle est ensuite chercheure en ethnologie au CNRS[4], et mène des études comparatives sur le développement psychomoteur des enfants africains, sur les femmes de Dakar ou les Africains exilés à Paris[5]. Elle est fondatrice de l'Institut d'ethno-psychopathologie africaine[6]. Elle est également chargé de mission au Sénégal par Robert Debré et travaille pour l'Organisation mondiale de la santé[4].

Elle fait la connaissance de Jacques Lacan en 1952, suit son séminaire, et se forme sur le plan clinique sous la supervision de Françoise Dolto. Elle suit également la consultation de Jenny Aubry à la Fondation Parent-de-Rosan[5], et participe aux débats qui agitent la Société française de psychanalyse[7]. Elle se rend avec Jacques Lacan à Londres en 1963 à la rencontre de l'Association psychanalytique internationale pour défendre l'intérêt des approches de la Société française de psychanalyse mais le Groupe Lacan reste exclu de l'association internationale[4]. Elle exerce diverses responsabilités au sein de l'École freudienne de Paris, de trésorière, puis de vice-présidente[8],[9]. Après la dissolution de l'École freudienne de Paris, elle doit assurer la co-direction, avec Charles Melman et Jacques-Alain Miller, de la Cause freudienne, dont la fondation est annoncée le par Jacques Lacan, mais des dissensions se produisent dès au sein de la Cause freudienne. Solange Faladé, Jean Clavreul et Charles Melman, qui contestent l'emprise de Jacques-Alain Miller sur la Cause freudienne, en démissionnent et fondent le Centre d'études et de recherches freudiennes[8]. Cependant, la mésentente entre les trois fondateurs du CERF ne permet pas à la société d'exister plus d'une année[10].

Solange Faladé fonde ensuite en 1983, depuis Dakar[11], l'École freudienne, qu'elle anime jusqu'à sa mort en 2004[12],[5].

Elle publie plusieurs de ses séminaires à l'École freudienne, notamment, Clinique des névroses (séminaires 1991-1992 et 1992-1993)[13] et Autour de la chose (séminaire 1993-1994)[7].

Elle meurt en 2004 et est inhumée au Bénin, au cimetière de Porto-Novo[11].

Publications

  • « Rapport sur le fonctionnement de l’Institut d’ethno-psychopathologie africaine », Cahiers d'études africaines, 1964, 16, p. 603-620, [lire en ligne].
  • Clinique des névroses, suivi de Repères structurels des névroses, psychoses et perversions, transcription et édition par Emmanuel Koerner et Marie-Lise Lauth, Anthropos, 2003
  • Le moi et la question du sujet, transcription et édition par Emmanuel Koerner et Marie-Lise Lauth, Anthropos, 2008 (ISBN 9782717855128)
  • Autour de la chose, transcription et édition par Emmanuel Koerner et Marie-Lise Lauth, Anthropos, 2012

Références

  1. Hélène d'Almeida-Topor, « Les populations dahoméennes et le recrutement militaire pendant la première Guerre mondiale », Revue française d'histoire d'outre-mer, vol. 60, no 219, , p. 196-241 (lire en ligne, consulté le ).
  2. Steve Nicoué Kotey, « Bénin.Interview de Max Faladé le tout premier architecte noir francophone », sur http://archicaine.org, Archicaine, (consulté le ).
  3. [recension] Michel Houndjahoué, « Sékou Traoré, La Fédération des étudiants d'Afrique noire en France, L'Harmattan, 1985, 102 p. », Études internationales, vol. 18, no 2, 1987, p. 462-463 [lire en ligne] [PDF].
  4. René Major, « Faladé, Solange [Porto Novo, Dahomey, auj. Bénin1925 - Paris 2004] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Le Dictionnaire universel des créatrices, Éditions des femmes, (lire en ligne), p. 1484-1485
  5. « Solange Faladé (1925-2004) », Psychoanalytikerinnen. Biografisches Lexikon, [lire en ligne]
  6. « Rapport sur le fonctionnement de l'Institut d'ethno-psychopathologie africaine », Cahiers d'études africaines, vol. 4, no 16, , p. 603-620 (lire en ligne, consulté le ).
  7. [Recension critique] Pierrick Brient, « Faladé (Solange), Autour de la Chose, Paris, éditions Économica – Anthropos, 2012 », Bulletin de psychologie, vol. 521, no 5, , p. 489-491 (lire en ligne, consulté le ).
  8. « Des élèves dissidents du docteur Jacques Lacan créent un nouveau groupe de psychanalystes », Le Monde, (lire en ligne).
  9. « Une lettre de M. Jacques Lacan », Le Monde, (lire en ligne).
  10. Jean Clavreul, L'Homme qui marche sous la pluie : Un psychanalyste avec Lacan, Paris, Odile Jacob, , 263 p. (ISBN 978-2-7381-1964-3, lire en ligne), p. 22 & 106.
  11. Denis Amoussou-Yéyé, « Un souvenir de Solange Faladé », La Nouvelle Tribune, (consulté le ).
  12. École freudienne — Qui sommes-nous, [lire en ligne]
  13. Patrick Delaroche, « Solange Faladé : Clinique des névroses », Figures de la psychanalyse, vol. 11, no 1, , p. 226-232 (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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