Saoum

Le jeûne dans l'islam, appelé saoum ou sawm (en arabe : صَوم, ṣawm) désigne une pratique musulmane consistant à s'abstenir de manger, de boire, d'avoir toute relation sexuelle[1] et de fumer[2], depuis l'aube jusqu'au coucher du soleil. Le jeûne est un des cinq piliers de l'islam, il est généralement pratiqué durant le mois de ramadan ainsi que lors d'autres fêtes musulmanes, lors de dates particulières du calendrier musulman ou de manière volontaire. L'observance du jeûne selon les périodes calendaires est dans certains cas dépendante du courant de l'islam concerné. C'est par exemple une pratique très courante dans le soufisme comme pratique personnelle[3], et le jeûne d'Achoura est pratiqué par certains sunnites[4] mais pas par les courants chiites[5].

Ne doit pas être confondu avec Saoume.

Cet article est consacré au jeûne islamique, y compris celui du mois de Ramadan. Pour un article spécifique au mois de Ramadan, voir Ramadan

Le ramadan, qui désigne un mois du calendrier musulman, est une période cultuelle importante en islam, durant laquelle le recueillement, la charité et la célébration de la religion sont particulièrement mis en avant, le jeûne étant une part importante des traditions entourant ce mois[6].

Le jeûne et sa rupture en tant que pratique dans les sociétés à dominante musulmane sont parfois réglementés par la loi. La police, et parfois la police des mœurs lorsqu'elle existe, peut arrêter des personnes rompant le jeûne dans certains pays dont l'islam est la religion d'État. Comme phénomène social, le jeûne est vu, par certains islamologues comme de plus en plus dé-corrélé de la pratique rituelle[7], c'est un phénomène de cohésion sociale entre musulmans pratiquants et non pratiquants, à la manière de certaines fêtes chrétiennes comme Noël[8].


Un sondage effectué en France en 1990 montrait que les musulmans pratiquants représentaient 29 à 65 % des personnes selon la nationalité, une fréquentation des mosquées de 11 à 34 % le vendredi mais une pratique du jeûne lors de ramadan de 70 à 84 %[8].

Terminologie

Le mot français « saoum »[9] est emprunté à l'arabe صَوْم[10] (ṣawm[10],[11]), mot dérivé de la racine ṣ-w-m[10]. D'après l'orientaliste allemand Theodor Nöldeke, son sens primitif serait « être immobile »[11]. Il ne compte qu'une occurrence dans le Coran (19:26) pour treize mentions de dérivés[10]. Le jeûne est parfois appelé siyam[12],[13]. Son sens de « jeûne » pourrait provenir de l'usage judéo-araméen et syriaque[11].

Le jeûne dans le monde malais (Brunei, Indonésie, Malaisie, Singapour) est nommé puasa en malais, du sanskrit upavasa (उपवास), « jeûne ».

En français, comme en anglais, on emploie indifféremment le mot « ramadan » pour désigner le mois saint pour les musulmans et, par métonymie, le jeûne[14],[12].

Origines et développement

Les dispositions coraniques liées au jeûne musulman se trouvent dans la sourate II, aux versets 179-181 et 183. Ces différents versets font l'objet de débats quant à leur ancienneté. Th. W. Juynboll pense le verset 181 comme postérieur. Pour al-Bayḍāwī, cet ensemble est « composite »[11]. Si ces versets servent de base aux prescriptions du jeûne, « beaucoup de détails ont en revanche été empruntés à la tradition »[11].

D'après la tradition musulmane, Mahomet aurait, au mois de châban en l'an 2 de l'Hégire, remplacé le jeûne de ʿās̲h̲ūrāʾ par celui du mois de ramadan[11]. Lorsque ramadan a éclipsé la fête d'Achoura, en termes d'importance, il a pris certaines caractéristiques de cette dernière. Selon un hadith[Lequel ?], la personne qui observe ramadan correctement verra tous ses péchés pardonnés. Selon un autre, « lorsque ramadan arrive, les portes du ciel sont ouvertes, les portes de l'enfer sont fermées et les démons sont enchaînés », et quiconque passe entrera au paradis[15]. Le jeûne de ramadan est aujourd'hui un pilier de l'islam[16] et est considéré comme une obligation pour les musulmans (excepté les druzes[réf. nécessaire]).

Dès 1929, l'hypothèse d'une origine juive de Ramadan a été avancée par Shelomo Dov Goitein. Il remarque un parallèle entre la figure de Mahomet et celle de Moïse recevant la Loi le jour du Grand Pardon (Yom kippour). Selon lui, la première prescription de jeûne naquit du jeûne précédant le jour du Pardon et durait dix jours[17]. Le jeûne d'Achoura pourrait dériver de la tradition juive du jeûne lors de Yom Kippour[4],[18],[19]. En tout état de cause, le jeûne, quelle que soit la période où il est appliqué, est une pratique partagée entre les trois religions abrahamiques : on relève la similitude du ramadan avec le jeûne du carême[20] et de la nuit de la Destinée (Laylat al-Qadr) avec Yom Kippour[21].

Des recherches récentes, comme celles de Berg, considèrent davantage la naissance des habitudes rituelles (comme le jeûne du mois de ramadan) comme issues de l'usage chrétien syriaque[22]. Selon l'historien Philip Jenkins, le ramadan provient « de la stricte discipline du carême des églises syriaques »[23]. Le carême est une période de quarante jours de jeûne apparu au IVe siècle et commence par le « Mercredi des cendres »[24], contenant le mot Ramād, « cendre »[25]. Pour Berg, la description du saoum de Marie de la sourate XIX atteste de la connaissance de la dimension silencieuse du jeûne chrétien par Mahomet[11].

Périodes de jeûne

Il existe plusieurs périodes de jeûne, obligatoires ou facultatives (dit « jeûne surérogatoire »).

Jeûne obligatoire

Le jeûne durant le mois de ramadan est en général considéré comme une part entière de la célébration de ce mois. La rigueur avec laquelle le jeûne est appliqué ou imposé dépend essentiellement du courant de l'islam concerné et de l'interprétation de la foi personnelle des pratiquants. Les États à majorité soufie, comme le Sénégal, n'imposent pas de régulations rigoristes sur la rupture du jeûne, permettant aux laïcs, non pratiquants ou autres musulmans ne souhaitant pas jeûner (la pratique du jeûne peut par exemple être interchangée avec celle de la charité) de manger librement durant le mois de ramadan[26]. Les alévis ne pratiquent le jeûne du ramadan que pour une période restreinte de quelques jours seulement[27].

Jeûne surérogatoire

Les périodes de jeûne facultatif sont[28] :

  • Le jeûne des jours blancs, correspond à une période de trois jours, les 13, 14 et 15 de chaque mois du calendrier hégirien[29].
  • Le lundi et le jeudi.
  • Le jeûne d'Achoura suivi par les musulmans sunnites mais pas par les chiites[réf. souhaitée] pour qui ce jour est considéré comme un jour de deuil et non de fête.

Le jeûne lors du jour d'Achoura est une tradition ancienne de l'islam, pratiquée par Mahomet qui permit de fonder la tradition du jeûne de ramadan. Le schisme ayant mené à la formation des mouvements sunnite et chiite a pour origine la mort d'Al-Hussein ibn Ali. Si cette mort est considérée dans la communauté sunnite comme la légitimation de leur courant religieux et donc requiert une journée d'observance du jeûne et des célébrations, le courant chiite y voit le symbole de la lutte de l'Humanité contre l'oppression et l’injustice : le jeûne n'est pas observé par les chiites, et les célébrations tournent autour de manifestations publiques de deuil, voire des autoflagellations, quoique cette pratique soit de plus en plus décriée par des membres du clergé chiite[30].

Expiation ou initiative personnelle

Cette pratique peut parfois être utilisée par expiation. En dehors des multiples péchés pour lesquels des consignes bien précises sont données pour en expier la faute, dans la plupart des autres, c'est la kaffāra qui s'applique, nécessitant soit de relâcher un ou une esclave, soit de jeûner pour deux mois ou de donner aux nécessiteux le montant de 60 repas [31].

Le jeûne de ramadan

Pour l'école s̲h̲āfiʿite, « Au sens de la loi, le jeûne consiste à s’abstenir (imsāk) de ce qui le romprait (mufṭirāt), en vertu d’une intention (niyyā) particulière. Le ṣāʾim doit être musulman, disposer de ses facultés mentales (ʿāḳil), et s’il s’agit d’une femme n’être pas souillée de sang. Sous ces conditions, le jeûne est valable (ṣaḥīḥ) ; sont astreints au jeûne tous les adultes (bālig̲h̲) pourvu qu’ils soient en état de le supporter (ḳādir). »[11]

Détermination du début du jeûne

Le jeûne de saoum dure de la venue de la nouvelle lune, à l'apparition du premier quartier suivant[12]. La détermination du début et la fin du mois de ramadan par le calcul astronomique n'est pas reconnue par l'ensemble des musulmans. Au Caire par exemple, ce n'est qu'en 1956 que la détermination par calcul a été acceptée[32]. Pendant longtemps, la détermination du début du jeûne de ramadan s'est faite grâce à des observateurs qui regardaient le ciel nocturne. De manière générale il subsiste souvent des incertitudes d'un jour sur la durée du jeûne[32].

Pour les musulmans, le jeûne du mois de ramadan devient obligatoire dans l'un des deux cas suivants[32] :

  1. lorsque le mois de châban a atteint trente jours ;
  2. lorsque le croissant de lune du mois de Ramadan (al hilal) est aperçu, la nuit précédant le trentième jour de châban, conformément à des hadiths[33].

Celui qui a vu le croissant de lune de Ramadan doit jeûner, et il est devenu un devoir de jeûner à celui qui ne l'a pas vu mais a été informé par un musulman juste, libre, et qui n'est pas connu comme étant menteur. Cependant, lorsqu'il y a un désaccord sur le premier jour de jeûne, la règle est de suivre la majorité des musulmans[réf. nécessaire].

Le Ramadan au-delà du jeûne

Outre le jeûne : il est un exercice spirituel et une mise en condition dont le but est d'aboutir à la réflexion intérieure et la dévotion envers Dieu (Allah en arabe). Selon Al-Bayhaqi, musulman du XIe siècle, « C'est le mois de la patience, et la récompense de la patience est le Paradis. C'est le mois du don. C'est un mois dans lequel les ressources du croyant augmentent. Un mois dont le début est miséricorde, dont le milieu est pardon et la fin affranchissement du feu de l'Enfer. » (Al-Bayhaqi, Anthologie du renoncement)[34].

Place du jeûne dans la foi musulmane

Le jeûne est généralement un rite accompagnant la célébration d'une fête particulière, pour ramadan, le jeûne accompagne donc la célébration de la révélation du Coran[16]. le jeûne d'Achoura va, lui, accompagner soit la célébration de la libération de Moïse de Pharaon pour les sunnites, soit une journée de deuil pour la mort de Hussein pour les chiites[4].

Spirituellement, le jeûne est censé éviter d'introduire le péché dans le corps, et peut s'assortir donc de multiples consignes pour prévenir le péché de diverses manières. On retrouve ainsi des consignes de « jeûne des yeux », « jeûne de la langue », « jeûne des oreilles », etc. dont le but est l'abstention du mal et la maîtrise de soi[35].

Les strictes conditions diurnes étant remplies, les musulmans peuvent s'adonner à des réjouissances durant la nuit. Toutefois, les guides spirituels enseignent qu'il ne faut pas dormir toute la journée et qu'il faut rester sobre dans sa conduite et éviter tout excès après le coucher du soleil afin de garder le vrai sens du jeûne : combattre les passions et rapprocher l'âme de Dieu[36].

Législation et sociologie

Le jeûne du mois de Ramadan est à « l'interface » de l'acte religieux privé et de l'acte collectif[37].

Selon Berg, le jeûne est une obligation générale et « celui qui en nie le caractère obligatoire (wād̲j̲ib) est kāfir, [...]. Celui qui, sans raison valable, n’observe pas le jeûne doit être emprisonné. »[38] Un sondage de 2015 a montré que 60 % des Marocains considèrent que se soustraire à l'obligation de jeûner durant le ramadan rend une personne de facto non musulmane[7]. Dans les pays où l'islam est religion d'État, il peut exister une police des mœurs (hisba) et une police officielle (shurṭa (en)) qui surveillent l'application des règles du jeûne.

Le jeûne du mois de ramadan est d'une longueur conséquente : dans les pays dont la religion d'État est l'islam, des aménagements spécifiques sont faits dans la journée de travail et le rythme de vie est souvent considérablement altéré[16],[21]. C'est durant le mois de jeûne que les dépenses de nourritures augmentent tout particulièrement, du fait des repas de rupture de jeûne qui sont l'occasion de faire bombance en compagnie de la famille ou des amis[16].

Pratique forcée

Dans de nombreux pays de tradition musulmane, ou dont la religion d'État est l'islam, le jeûne peut être inscrit dans la loi. Dans certains pays musulmans, ne pas jeûner ou afficher un tel comportement en public est considéré comme un crime et peut être poursuivi en tant que tel. Ainsi, en , une cour de Biskra en Algérie a condamné six personnes à quatre ans de prison et de lourdes amendes[39].

Ainsi au Maroc, la rupture publique du jeûne lors du ramadan par un « individu notoirement connu pour son appartenance à l’islam » est punie d'emprisonnement (jusqu'à 6 mois), et, chaque année, plusieurs arrestations sont menées contre des individus qui parfois ne sont pas pratiquants, malgré la garantie par la Constitution de la liberté de culte ; en conséquence certains groupes informels se forment depuis les années 2010 pour protester contre les conséquences potentiellement lourdes qui reposent sur les non-croyants qui ne voudraient pas participer au jeûne[40],[7].

La pratique du jeûne est ainsi devenue dans ce pays le symptôme du débat plus global sur la contradiction entre une religion d'État et une liberté de culte garantie, entre les textes de loi non actualisés et la réalité et diversité sociale du pays[7]. L'inquiétude de voir les sociétés du Maghreb de plus en plus sensibles au respect du jeûne est relevée par les journaux. On note des arrestations pour rupture publique du jeûne au Maroc, mais, en Algérie, les arrestations peuvent parfois même concerner des ruptures dans un lieu privé[41].

Interdiction de pratiquer

Les musulmans ouïghours habitant en Chine ont longtemps été persécutés. Au nombre des restrictions qui leur sont imposées, le jeûne lors du ramadan est interdit[42],[43].

Adaptation géographique

Le jeûne en islam étant intimement lié au lever et coucher du soleil, des adaptations sont nécessaires pour cette pratique dans le monde. Dans les pays où le soleil ne se couche pas (ou ne se lève pas), proches des cercles polaires, une consigne a été dispensée par la mosquée sunnite d'Al-Azhar au Caire, qui recommande de limiter le jeûne à 18 heures consécutives dans une journée et de faire débuter les horaires de jeûne identiquement à un pays proche ou à La Mecque. Certains musulmans cependant préfèrent se fixer un horaire et une durée personnelle plutôt que de suivre ces instructions[44].

L'astronaute Sheikh Muszaphar Shukor a été le premier humain à jeûner pour le mois du ramadan dans l'espace. À cette fin, c'est le gouvernement de Malaisie, son pays d'origine, qui a fourni une brochure d'instructions pour permettre de suivre le ramadan. Shukor a suivi les horaires et durées associées au site de lancement de la mission : Baïkonour[44].

La pratique du jeûne

L'intention

Les obligations de jeûne commencent par l'intention de jeûner. Pour de nombreux musulmans, cette intention doit être formulée quotidiennement avant l'aube. Selon l'école malikite, il est, à l'inverse, possible de ne la formuler qu'une seule fois[11]. La niyya (la formulation de l'intention) n'est pas obligatoire dans le chiisme[11].

Préceptes et jeûne compensatoire

Pour les musulmans, l'abstinence des choses qui rompent le jeûne, depuis l'apparition de l'aube véritable jusqu'au coucher du soleil, est une obligation. Néanmoins, la règle est qu'en aucun cas le jeûne ne doit mettre en danger la santé de la personne[réf. nécessaire].

Cependant, il est autorisé à certaines personnes de reporter le jeûne ou de ne pas avoir à l'effectuer[réf. nécessaire] :

  1. la femme en période de menstruations ou de lochies et la femme enceinte ;
  2. le voyageur peut décider de le reporter à condition que la distance à parcourir autorise le raccourcissement de la prière ;
  3. le malade : il peut rompre le jeûne en raison d’une maladie dont on craint son aggravation ou sa prolongation à cause du jeûne ;
  4. les personnes âgées faibles ;
  5. les enfants impubères.

Les personnes âgées, les malades chroniques ainsi que les malades mentaux sont exemptés de jeûne, bien que les deux premiers groupes soient encouragés à chercher à nourrir les pauvres en remplacement de leur jeûne manqué[réf. nécessaire]. Sont également exemptées les femmes enceintes, les femmes en période de menstruation et les femmes allaitant leurs nouveau-nés. Une différence d'opinions existe cependant parmi les érudits quant à savoir si ce dernier groupe doit rattraper les jours manqués à une date ultérieure, ou nourrir les populations pauvres en guise de remplacement[réf. nécessaire]. Alors que le jeûne n'est pas considéré comme obligatoire dans l'enfance, de nombreux jeunes s'efforcent de jeûner le plus grand nombre possible de journées en guise de préparation pour leur pratique future. Enfin, les voyageurs sont exemptés mais doivent rattraper les jours qui leur manquent[réf. nécessaire]. Les personnes âgées, celles qui souffrent d'un handicap ou d'une maladie, et qui n'ont aucune chance de voir leur état s'améliorer, peuvent payer l’iftar à la place de personnes qui ne peuvent se le permettre ; elles peuvent aussi les accueillir dans leur maison et les nourrir après le coucher du soleil comme moyen de remplacer les jours où ils n'ont pas jeûné[réf. nécessaire].

Le report de l'obligation de jeûne pour le ramadan à un jour ultérieur se nomme Ḳaḍā, l'antonyme du mot signifiant accomplissement d'un devoir à l'heure prévue[45]. Hamza Boubakeur précise que « Celui qui est pris de vomissements pendant le jeûne n'est pas tenu de s'acquitter d'un jeûne ultérieur compensatoire à moins qu'il ne le provoque lui-même, malicieusement. »[21]

Causes de rupture

Selon le droit musulman, se nourrir, boire, avoir des relations sexuelles constituent des ruptures de jeûne. D'autres causes de ruptures ne font pas consensus. Dans le chiisme, fumer n'est pas considéré comme rompant le jeûne[38]. Le fait de se parfumer fait débat[46],[47],[48]. Pour Fateh Kimouche, « l'interdiction d'inhaler du parfum ou de l'encens "n'est pas majoritaire dans cette religion" »[49].

Au-delà de la nourriture, de la boisson et des rapports sexuels, certaines traditions « y joignirent toute entrée volontaire de substance étrangère dans le corps et toute évacuation de semence ou de sang ». Le jeûne étant diurne, aucune obligation ne concerne la nuit[12]. Néanmoins cette tradition interdisant toute entrée de substance est contredite par le Cheikh Si Hamza Boubakeur qui explique que « l'usage du cure-dent appelé sawak, les injections, les lavements, les saignées et les transfusions sanguines n'entraînent nullement la rupture du jeûne »[21].

Risques sur la santé

Le jeûne, quelle que soit sa forme ou sa raison, peut présenter des risques. Le mois de ramadan, en raison du jeûne accompagné d’excès lors de la rupture de celui-ci, voit une augmentation statistique des maladies cardiovasculaires et du système digestif[50], d'infarctus ou d'AVC[51].

Par solidarité et mouvement communautaire, certains musulmans entreprennent parfois le jeûne du ramadan malgré les exceptions qui les en dispenseraient. En Tunisie ainsi, il y aurait eu de multiples cas d'ulcères gastriques percés durant ce mois[21].

Notes et références

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Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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