Al-Tirmidhî

Abū ‘Īsā Muḥammad ibn ‘Īsā ibn Sawra ibn Mūsā ibn al-Daḥḥāk al-Sulamī al-Tirmidhī[1] est un imam et juriste.

Al-Tirmidhî (824-892) ne doit pas être confondu avec le maître soufi Al-Hakim al-Tirmidhî (mort en 910).

Biographie

Né en 824 dans le village de Būgh, une banlieue de Tirmidh (aujourd'hui Termez, en Ouzbékistan) sur le territoire des Samanides. Sa famille appartenait à la tribu arabe des Banu Sulaym. Dès son enfance, il se montra désireux d’apprendre l'islam et étudia auprès des savants de son village puis, à l’âge de vingt ans, se mit à voyager et se rendit dans le Khurāsān, à Kufa, puis en Iraq, à Bassorah et dans le Hijāz, auprès de grands traditionnistes tels qu'Al-Bukhārī, qui joua un rôle clef dans sa formation à la fois en matière de hadith et de jurisprudence islamique, ainsi que Muslim ibn al-Hajjaj, auteur d'un des recueils de ahadith les plus sûrs de l'islam sunnite ou encore d'Abū Dāwūd al-Sijistānī, connu comme un grand collecteur de hadith. Enfin, il compte parmi les grands traditionnistes de l’islam. Le Hâfidh Al Muzzi affirma qu'il était "l’un des imâms les plus distingués..."[réf. nécessaire] Il mourut dans sa ville natale le .

Postérité

Il écrivit neuf ouvrages dont seulement quatre nous sont parvenus. Les plus connus sont al-Jāmi (Jami` at-Tirmidhi), une référence incontournable, une des six compilations de hadith canoniques de l’islam sunnite, et al-Ilal, où il exposa, entre autres, la méthode qu’il avait adoptée dans la composition d’al-Jāmi‘. On lui doit d’avoir établi diverses définitions et une terminologie classificatrice plus précise en matière de science du hadith.

Grace à sa présentation du hadith, il est l'une des sources les plus anciennes « de recherche comparative sur les divergences des écoles orthodoxes du Fiqh »[2]. At-Tirmidhī, cependant, ne mentionne pas Abou Hanifa et sa doctrine juridique, car en tant qu'opposant au ra'y (i.e. la vision personnelle et subjective de la loi comme source de la jurisprudence islamique) et ce sont donc, pour lui, les traditionnistes et non les Ahl al-Ra'y qui comprennent le mieux la signification et les applications possibles des ahadith. C'est aussi grâce à at-Tirmidhī que les différentes vues des écoles de droit (madahib) se sont développées[3].

On lui doit aussi le fameux al-Shamā’il al-Muhammadiyya (Shama'il Muhammadiyah) traitant des qualités et des vertus du prophète Mahomet, “Le Livre de l’Ascétisme”, Kitāb al-Zuhd, et enfin le Kitāb al-Asmā’ wa l-Kunā[4].

Notes et références

  1. أبو عيسى محمد بن عيسى بن سورة بن موسى بن الضحاك السلمي الترمذي)
  2. (de) Ignaz Goldziher, Muhammedanische Studien, vol. 2, Halle (Salle), , p. 254
  3. (de) F. Sezgin, Geschichte des arabischen Schrifttums, vol. 1, Leiden, Brill, , p. 154
  4. Source : Le Livre des Haltes, Émir Abd el-Kader, trad. de Abdallah Penot, Dervy, Paris 2008, avec l’aimable autorisation de M. Jean Annestay.

Articles connexes

Références externes

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