Samson
Samson (de la vocalisation de la Bible hébraïque au IXe siècle, Chimchon ; en hébreu שִׁמְשׁוֹן, de la racine chemech, qui signifie « soleil »[1]) est nazir dès le ventre de sa mère et un juge d'Israël pendant vingt ans (XIIe siècle av. J.-C.)[2]. Son histoire est écrite dans le Livre des Juges (Jg 13. 1, Jg 16. 31).
Pour les articles homonymes, voir Samson (homonymie).
Samson | |
Samson, peint par Frederic Leighton (vers 1858). | |
Titre | |
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Treizième juge d'Israël Nazir | |
Prédécesseur | Abdon |
Successeur | Eli |
Biographie | |
Nom de naissance | שִׁמְשׁוֹן |
Lieu de décès | Gaza |
Nature du décès | Effondrement provoqué du palais |
Sépulture | Dans le sépulcre de son père, entre Tsorea (en) et Eschthaol |
Nationalité | Israélite de la tribu de Dan |
Père | Manoach (père) |
Conjoint | Une Philistine, non nommée |
Entourage | Dalila (sa maîtresse) |
Présentation
Samson est le fils de Manoach, de la tribu de Dan (du nom d'un des douze fils de Jacob). Son histoire comporte des aspects extraordinaires. Sa naissance même est un miracle : un ange annonce à sa mère qu'elle enfantera, alors qu'elle est stérile. Devenu adulte, il déploie une force extraordinaire. La Bible rapporte qu'elle est liée à la longueur de ses cheveux, c'est-à-dire au respect de son vœu de naziréat (les nazirs ne se coupaient ni les cheveux ni la barbe pour soigner leur aspect physique, en signe de préférence et de consécration pour Dieu).
Époque du récit
L'Encyclopædia Universalis[3] et le Larousse[4] situent tous deux Samson au XIIe siècle av. J.-C.. Cependant, comme pour tous les autres personnages du livre des Juges, Samson est largement considéré comme étant le résultat d'une construction théologique, et non d'une réalité historique[5]. Selon James D. Martin, l'histoire de Samson est largement inspirée de la mythologie solaire, et il considère donc qu'il est peu probable qu'il reste la moindre trace de faits réels dans le récit[6]. Selon Salomon Reinach, l'histoire de Samson est un vieux conte cananéen[7].
Récit biblique
À l'époque du récit, les enfants d'Israël sont livrés par Dieu aux mains des Philistins pendant quarante ans, en conséquence de leurs fautes[8]. Samson leur est envoyé comme un libérateur.
Naissance de Samson
La femme de Manoach, jusqu'alors stérile, apprend de l'ange de Dieu qu'elle enfantera un fils qui délivrera Israël des Philistins. Cet enfant devra être consacré à Dieu, dès sa naissance, en tant que nazir. Les lois relatives au naziréat impliquent notamment que le rasoir ne passe jamais sur sa tête et qu'il ne consomme jamais d'alcool. L'homme « à l'apparence d'ange » réapparaît pour confirmer à Manoach et à sa femme qu'ils auront un enfant qui devra suivre les lois du naziréat. L'ange disparaît alors dans les flammes, et ils reconnaissent que c'était un ange de Dieu. Samson naît et grandit »[9].
Premiers conflits avec les Philistins
Le jeune Samson demande à ses parents de prendre pour femme une jeune fille philistine[10]. Leur réaction est : « N'y aurait-il pas assez de femmes dans notre peuple que tu ailles en chercher une parmi les Philistins incirconcis ? [11]».
Mais « parce qu'elle lui plaît », Samson et ses parents partent demander la main de la jeune fille. Sur le chemin, Samson tue un lion à mains nues[12]. Lorsqu'il revient pour épouser la jeune fille, des abeilles ont commencé à fabriquer du miel dans le cadavre du lion[13]. Les naziréens ne devaient pas s'approcher de cadavres, en signe de consécration à Dieu. En s'en approchant, Samson désobéit une seconde fois à Dieu.
Lors de la cérémonie du mariage, inspiré par la vision de la ruche dans le corps du lion, il parie trente parures à ses trente convives qu'ils ne sauront pas résoudre l'énigme suivante : « De celui qui mange est issu ce qui se mange, et du fort est issu le doux[14]. »
Les convives demandent à la femme de Samson d'obtenir la réponse auprès de son mari et de la leur révéler. Après sept jours d'insistance, elle obtient la réponse et les trente compagnons répondent correctement à l'énigme grâce à ses indications : « Quoi de plus doux que le miel et de plus fort que le lion ? »
De fureur, Samson tue trente hommes d'Ashkelon pour les dépouiller de leurs habits et retourne vivre auprès de ses parents[15].
Quand il revient chercher sa femme, celle-ci a été donnée à un autre homme par son père[16]. Samson se venge. Pour cela, il capture trois cents renards, les lie deux par deux par la queue et fixant un flambeau entre chaque paire de renards. Il les lâche ainsi dans les champs des Philistins, qui sont ravagés par le feu[17]. Ceux-ci brûlent la jeune femme et son père en représailles[18], et Samson se venge à nouveau en les battant[19].
Lorsque 1 000 Philistins viennent chercher Samson dans sa retraite, les Judéens le livrent [20]. Samson défait ses liens et, armé d'une mâchoire d'âne, il défait les 1 000 Philistins[21]. Après cette victoire, Samson devient juge des Judéens pendant vingt ans[22].
- Samson et le lion, de Francesco Hayez (1842).
- Samson et les renards, extrait d'un manuscrit du XIIIe siècle du monastère de Vatopedi
La chute de Samson
Samson aime Dalila dans la vallée de Sorek[23]. Celle-ci est sollicitée par les Philistins, ennemis d'Israël, afin qu'elle les aide à découvrir le secret de la force de Samson. Elle séduit alors Samson et essaie par trois fois de lui soutirer son secret. À chaque fois, Samson lui répond par un mensonge. Lorsque Dalila lui demande pour la quatrième fois de partager avec elle son secret, Samson finit par lui révéler que sa force lui vient de sa chevelure de nazir, car il est consacré et dévoué à Dieu[24].
Dalila le trahit[25]. Elle l'endort sur ses genoux et rase ses sept tresses pendant son sommeil[26], le privant ainsi de sa force et du secours de Dieu. Elle appelle des Philistins qui lui crèvent les yeux et le font prisonnier. Samson est condamné à tourner la meule de la prison[27].
Enfermé par ses ennemis à Gaza, Samson est sorti du cachot pour les divertir. Lors d'un sacrifice à leur dieu Dagon, alors que ses cheveux ont commencé à repousser, il est placé entre deux colonnes et implore Dieu de le rendre assez fort. Il écarte alors les colonnes du palais à mains nues afin de le faire s'écrouler. Il tue ainsi plusieurs milliers de Philistins[28]. Samson ayant été tué aussi dans l'effondrement, son corps est retrouvé dans les décombres et enterré auprès de sa famille[29].
Dalila coupe les cheveux de Samson
par Le Caravage, XVIIe siècleSamson et Dalila, 1618-1620
par Antoine Van Dyck
Dulwich Picture Gallery, LondresSamson aveugle, 1912
par Lovis CorinthSamson prisonnier des Philistins tourne la meule de la prison, 1863
par Carl BlochLa Mort de Samson, 1650
Italie
Le personnage dans les arts
Peinture
- c. 1500 : Samson et Dalila, tableau de Andrea Mantegna.
- 1609 ou 1610 : Samson et Dalila, tableau de Pierre Paul Rubens.
- 1636 : L'Aveuglement de Samson, tableau de Rembrandt.
- 1698 : Le corps de Samson porté par les siens à sa sépulture, tableau de François Verdier interprété en gravure par Jean Audran.
- 1842 : Samson et le lion, tableau de Francesco Hayez.
Musique
- 17.. : Samson et Dalila, cantate de Sébastien de Brossard.
- 17.. : Samson, cantate spirituelle, EJG 36 d'Élisabeth Jacquet de La Guerre
- 1741 : Samson, oratorio de Georg Friedrich Haendel.
- 1877 : Samson et Dalila, opéra de Camille Saint-Saëns.
- 1929 : If I Had My Way I'd Tear The Building Down, Blind Willie Johnson.
- 1972 Samson and Delilah, Middle of the Road, repris par Sheila
- 1989 : Gouge Away , chanson du groupe Pixies.
- 2002 : Samson, Regina Spektor.
- 2013 : Samson, VV Brown (album "Samson & Delilah")
Cinéma
- 1902 : Samson et Dalila, film français de Ferdinand Zecca.
- 1908 : Samson, film français de Henri Andréani et Ferdinand Zecca.
- 1914 : Samson, film américain de J. Farrell MacDonald.
- 1936 : Samson, film français de Maurice Tourneur.
- 1949 : Samson et Dalila, film américain de Cecil B. DeMille.
- 1961 : Samson, film polonais d'Andrzej Wajda.
- 1996 : Samson et Dalila La Bible, téléfilm germano-italo-américain de Nicolas Roeg.
- 2019 : Samson, film américain de Bruce McDonald et Gabriel Sabloff.
Références
- Nom hébreu original : שמשון (« Shamshon »), du nom du dieu mésopotamien du soleil, Shamash.
- Encyclopédie Larousse du XXe siècle, Paris, 1932
- Universalis, « Samson »
- Larousse, « Samson »
- Corinne Lanoir dans Thomas Römer (éd.), Jean-Daniel Macchi (éd.) et Christophe Nihan (éd.), Introduction à l'Ancien Testament, Labor et Fides, 2009, p=353
- James D. Martin, The Book of Judges, p. 7-8
- Salomon Reinach, Cultes, Mythes et Religions, Robert Laffont collection Bouquins, Samson pages 661 à 674, (ISBN 2-221-07348-7)
- Jg 13,1
- Jg 13
- Jg 14,2
- Jg 14,3
- Jg 14,6
- Jg 14,8
- Jg 14,14
- Jg 14,19
- Jg 15,2
- Jg 15,5
- Jg 15,6
- Jg 15,8
- Jg 15,13
- Jg 15,15
- Jg 15,22
- Jg 16,4
- Jg 16,17
- Jg 16,18
- Jg 16,19
- Jg 16,21
- Jg 16,30
- Jg 16,31
Voir aussi
Articles connexes
- L'Énigme de Samson
- Mère de Samson : Noms traditionnels d'anonymes bibliques
- Samsun (ville) (εἰς Ἀμισόν, Is Amisson, vers Amissos)
Liens externes
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- Ressource relative aux beaux-arts :
- (de + en + la) Sandrart.net
- (en) « Samson », sur jewishencyclopedia.com
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