Lycée Saint-Jean-de-Passy
Le lycée Saint-Jean-de-Passy, aussi appelé « Saint-Jean de Passy », est un établissement d'enseignement privé catholique sous contrat d'association avec l'État dans le 16e arrondissement de Paris, créé en 1905 sous le nom de « Pensionnat de Passy », et connu sous le nom de « Pensionnat diocésain de Passy » entre 1911 et son deuxième changement de nom dans les années 1930. Il accueille des élèves des classes maternelles, élémentaires, du collège, du lycée général (série économique et sociale ou scientifique) et des classes préparatoires économiques et commerciales (voie scientifique).
Lycée Saint-Jean-de-Passy | ||
Façade du lycée Saint-Jean-de-Passy. | ||
Devise | « Labor et dilectio » | |
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Généralités | ||
Création | 1905 | |
Pays | France | |
Académie | Paris | |
Coordonnées | 48° 51′ 16″ nord, 2° 16′ 42″ est | |
Adresse | 72, rue Raynouard 75016 Paris |
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Site internet | saintjeandepassy.fr | |
Cadre éducatif | ||
Appellation | Saint-Jean de Passy | |
Directrice | Alexandrine Lionet | |
Sous-directrice | Mme Doucet-Ferrand | |
Formation | École maternelle École élémentaire Collège Lycée général (série économique et sociale ou scientifique) Classes préparatoires économiques et commerciales (voie scientifique) |
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Localisation | ||
Géolocalisation sur la carte : Paris
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L'établissement est en crise depuis début 2020, après une série d'affaires de harcèlement moral et d'agression sexuelle visant ses ancien et nouveau chefs d'établissement.
Histoire
En 1905, une association de pères de famille investit des bâtiments de l'ancien Pensionnat des Frères des écoles chrétiennes à Passy[1] afin d'y recréer une école, les Frères ayant relocalisé leur pensionnat à Froyennes, en Belgique, après que les congrégations religieuses eurent été interdites d'enseigner par une loi du [2].
En 1911, l'archevêque Léon Adolphe Amette accorda une tutelle diocésaine à cette nouvelle école[3], qui se fit dès lors connaître sous le nom de « Pensionnat diocésain de Passy ».
Après que l'archevêché de Paris eut aidé l'établissement à éviter la faillite en 1933, celui-ci se rebaptisa « Saint-Jean de Passy », en hommage à l'archevêque Jean Verdier.
L'établissement mit en place une manécanterie en 1956 qu'il appela « Les Petits Chanteurs de Saint-Jean de Passy », qui se constitua en association dans les années 1970 et changea de nom en 2008 pour s'appeler « Les Petits Chanteurs de Passy ».
Le primaire devint mixte en 1981, et des classes de secondaire pour filles furent ouvertes à partir de 2001 à raison de deux classes de filles pour quatre de garçons. Les classes de collège sont non-mixtes[4]. Les classes du lycée devinrent toutes mixtes après que la dernière promotion exclusivement composée de garçons se fut soumise à l'examen du baccalauréat en .
En 2010, Saint-Jean de Passy intègre le collège Notre-Dame de Grâce de Passy.
François-Xavier Clément devient chef d'établissement en 2014, « précédé d’une réputation d’homme engagé. Il intervient notamment à l’« Institut du leadership vertueux », communauté internationale créée en Russie visant à « former une nouvelle génération de leaders appelés à transformer la Vie – la famille, le business et la culture ». De futurs chefs chrétiens. ». Précédemment, quand il était directeur diocésain de l’enseignement catholique de la Loire, il annonçait « lutter contre les tentatives de déconstruction à l’école » et contre l'indifférenciation des sexes. En 2014, il critique les ABCD de l'égalité[5].
Crise de 2018-2021
En 2018, deux tiers des professeurs des classes préparatoires adressent une lettre à la direction diocésaine de l’enseignement catholique de Paris et dénoncent « un « endoctrinement » et une « pression insidieuse de tous les instants ». Certains parents et des enseignants parlent de « dérive national-catholique »[6]. Le député Claude Goasguen apporte son soutien à la direction du lycée, comparant cette affaire à celle ayant agité le lycée catholique Gerson en 2014[7].
De son côté, à ce sujet, Samuel Pruvot publie un éditorial dans la Famille chrétienne le pour dénoncer « une minorité [qui] cherche à imposer sa manière pas très catholique de voir. Quitte à faire usage de rumeurs grossières que la presse ne devrait pas colporter. »[réf. à confirmer][8].
Début 2020, pour la première fois dans l'histoire du lycée, son directeur François-Xavier Clément est mis à pied le mardi , s’appuyant sur un audit commandé par le directeur diocésain et le conseil d'administration de l'établissement pointant des « pratiques managériales dysfonctionnelles portant atteinte à la santé et à la sécurité physique et psychique des collaborateurs »[9], reposant sur l’« intimidation », la « violence verbale », l’« ostracisation », l’« isolement » et le « dénigrement »[10]. Certains reprochent aussi à François-Xavier Clément d'avoir restauré le port de l'uniforme pour les collégiens en 2017 ou de vouloir remettre la foi au cœur du projet éducatif (messes plus nombreuses, chapelets proposés aux élèves, installation d'une statue de la Vierge dans la cour, etc.). Une pétition a cependant été lancée pour le soutenir, recueillant plus de 5 200 signatures, ses défenseurs soulignant la hausse des résultats scolaires depuis son arrivée en 2014 (66 % de mentions très bien au bac) ou s'étonnant que l'on reproche à un directeur de lycée catholique d'être trop catholique[11]. Un second cabinet d’audit conduit aux mêmes conclusions[10]. Le , l'archevêque de Paris Michel Aupetit confirme le mardi le licenciement du directeur[12] pour faute[9]. Une enquête est ouverte pour présomption de harcèlement moral[9]; une cinquantaine de protagonistes pourraient être entendus[10]. Les accusateurs de l'ancien directeur brossent le portrait d'un dirigeant tyrannique[réf. souhaitée], tandis que le porte parole des « collectifs de Saint-Jean-de-Passy » demande sa réintégration[13],[14].
Les enquêtes préliminaires sur l’ancien chef d’établissement et son ex-préfet sont classées sans suite en [15],[16].
Le 19 juin 2020, Daniel Chapellier, ancien directeur du collège de Juilly (Seine-et-Marne) puis de Stanislas (Paris), est nommé directeur de Saint-Jean-de-Passy par intérim[17]. Mi-février 2021, il est mis en examen pour agression sexuelle sur mineur[18]. Placé en garde à vue quarante-huit heures puis remis en liberté sous contrôle judiciaire, il nie les faits qui lui sont reprochés[19], mais de nombreuses accusations sont rapportées par les journalistes de France Télévisions[20]. Nathalie Doucet-Ferrand lui succède par intérim, alors qu'Alexandrine Lionet est annoncée comme future directrice à partir du mois de septembre suivant[21]. À l'occasion de l’enquête, les policiers ont découvert que le chef d’établissement mis en examen pour agression sexuelle, Daniel Chapellier, était également assesseur au tribunal pour enfants[22].
Organisation
L'établissement a un statut de société de gestion avec conseil d'administration (SIREN : 775 688 047). Depuis le , par délégation de la SA, l'enseignement s'organise dans un cadre associatif, celui de l'Association Saint Jean de Passy.
Il enseigne la méthode mathématique de Singapour pour les classes de maternelle et primaire, propose des ateliers théâtre à partir de la maternelle, des cours de culture humaniste au début du collège et un concours d'éloquence au lycée[23].
Le port de l'uniforme est obligatoire de la sixième à la seconde[23].
Effectifs
En 2015, l'établissement comptait 2 803 élèves répartis sur quatre sites (le « Petit Saint-Jean » au numéro 16 de la rue d'Auteuil, le « Grand Saint-Jean » au numéro 72 de la rue Raynouard, l'« implantation Raynouard » de l'école maternelle et primaire et « Notre-Dame de Grâce de Passy » au numéro 62, et le site du cycle terminal au numéro 63, de celle-ci), dont
- 1 095 écoliers,
- 1 044 collégiens (dont 262 à Notre-Dame de Grâce de Passy),
- 529 lycéens,
- 135 élèves de classes préparatoires.
Cela représente environ mille neuf cents familles.
L'établissement compte environ 250 professeurs et cadres éducatifs[23]. L'effectif administratif est de l'ordre de cent cinquante.
Classements
En 2015, le lycée fut classé 35e du département (sur 109) et 329e de France par L'Express[24], en proportion du taux de réussite de ses élèves au baccalauréat, du nombre d'élèves de première l'ayant obtenu en ayant été scolarisés dans l'établissement au cours des deux dernières années, et d'une « valeur ajoutée » tenant compte de l'origine sociale des élèves, de leur âge et de leurs résultats au diplôme national du brevet[25].
En 2016, le lycée fut classé 7e de France par Le Figaro Étudiant à raison du nombre de mentions « Très bien » obtenues par ses élèves à l'examen du baccalauréat[26]. En 2017, 98 % des élèves du lycée obtiennent une mention au baccalauréat, selon ce critère Saint-Jean de Passy est alors classé 6e meilleur lycée de France devant notamment Henri-IV ou Louis-le-Grand, l'établissement est cependant devancé par son éternel rival : le lycée Saint-Louis de Gonzague qui obtient un taux de mentions de 100 %[27].
En 2017, L'Étudiant classa l'établissement 18e de France par le taux d'admission de ses élèves aux concours d'entrée à l'École des hautes études commerciales de Paris, l'ESCP et l'ESSEC de 2016, de 23.4 %[28].
En 2019, Le Figaro Étudiant classe le lycée 3e de France en fonction du taux de réussite au bac 2018, de la structure des mentions au bac et de la capacité à faire progresser les élèves[29].
En 2020, Le Figaro classe le l'établissement 7e de France pour les classes préparatoires aux grandes écoles ECS, avec un taux d'admission de ses élèves au « Top 5 » (HEC, ESSEC, ESCP, EDHEC, EM Lyon) de 67,2 %[30].
Références
- Le Journal, page 6. Lire en ligne
- Houssain 1989, p. 163.
- Houssain 1989, p. 164.
- Claire Lefebvre, « École : quand filles et garçons font classe à part », sur Le Point, (consulté le )
- Véronique Soulé, « Genre : l’école catho sort du bois », sur Libération.fr, (consulté le )
- Par Christel Brigaudeau et Eric PelletierLe 4 juin 2018 à 06h51 et Modifié Le 6 Juin 2018 À 15h58, « Paris : le lycée catholique Saint-Jean-de-Passy en proie à des tensions », sur leparisien.fr, (consulté le )
- Claude Goasguen, « Une mauvaise querelle faite au lycée Saint-Jean-de-Passy », sur CLAUDE GOASGUEN, (consulté le )
- Samuel Pruvot, « Pas de « fake news » », www.famillechretienne.fr, (lire en ligne, consulté le ).
- « L’établissement catholique Saint-Jean-de-Passy secoué par une violente crise », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Romain Gubert, « Bataille rangée à Saint-Jean-de-Passy », sur Le Point, (consulté le )
- Ghislain de Montalembert, « François-Xavier Clément, un directeur d’établissement trop catholique ? », sur Le Figaro, (consulté le ).
- Xavier Le Normand, « Mgr Michel Aupetit confirme le licenciement du directeur de Saint-Jean de Passy », sur La Croix, (consulté le ).
- « «Une ambiance de terreur» : la polémique n’en finit pas au lycée catholique Saint-Jean-de-Passy, à Paris », sur leparisien.fr, (consulté le )
- Le Point magazine, « Paris : la communauté du lycée Saint-Jean-de-Passy se déchire après l'éviction du directeur », sur Le Point, (consulté le )
- « Au lycée Saint-Jean de Passy, des fractures toujours ouvertes », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
- Romain Gubert, « « Affaire » Saint-Jean-de-Passy : la saison 2 commence », sur Le Point, (consulté le )
- Clémence Houdaille, « Un directeur par intérim nommé à Saint-Jean-de-Passy », sur La Croix, (consulté le )
- « Paris : le directeur d’un lycée privé accusé d’agression sexuelle sur un élève », sur Franceinfo, (consulté le )
- « Daniel Chapellier, le directeur de Saint-Jean-de-Passy, mis en examen pour « agression sexuelle sur mineur » », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- « Ecole Saint-Jean-de-Passy : l’ancien directeur visé par plusieurs enquêtes », sur Franceinfo, (consulté le )
- Paul de Coustin et Marie-Estelle Pech, « Paris : le directeur de Saint-Jean de Passy mis en examen pour « agression sexuelle sur mineur » », sur Le Figaro, (consulté le )
- Aziz Zemouri, « Saint-Jean-de-Passy : le parquet réclame le dépaysement de l’affaire à Lille », sur Le Point, (consulté le )
- « Collèges et lycées privés sous contrat », Paris 16 Le Mag, magazine d'information de la mairie du 16e arrondissement, n°5, avril 2021, p. 20-21.
- « Classement 2016: 20 sur 2277 - Lycee Saint-Jean De Passy », sur LExpress.fr (consulté le )
- « Palmarès des lycées 2019 : notre méthodologie », sur LExpress.fr, (consulté le )
- le figaro, « Classement des lycées - Figaro Etudiant », sur Le Figaro Etudiant (consulté le )
- « Palmarès des lycées 2018 : les établissements qui obtiennent le plus de mentions au bac », Le Figaro Etudiant, (lire en ligne, consulté le )
- « Classement prépa commerciale, option scientifique - ESCP Europe, ESSEC, HEC - Classement prépa 2020 - effectif de plus de 15 élèves », sur www.letudiant.fr (consulté le )
- « LYCEE SAINT-JEAN DE PASSY (PARIS 16) | Classement 2019 des meilleurs lycées | Figaro Etudiant », sur classement-lycees.etudiant.lefigaro.fr (consulté le )
- « Notre palmarès des meilleures classes préparatoires », sur LEFIGARO (consulté le )
Bibliographie
- Jacques Houssain, Actes du colloque centenaire Marcel Jouhandeau Gueret, 15-16 oct., 1989., Pulim, (ISBN 2-910016-12-9 et 978-2-910016-12-8, OCLC 312049148, lire en ligne), « Marcel Jouhandeau et son pensionnat »
Voir aussi
Personnalités liées
Enseignant au lycée Saint-Jean-de-Passy
Supérieur du lycée Saint-Jean-de-Passy
Élève du lycée Saint-Jean-de-Passy