Rue des prairies

Rue des prairies est un film français de production franco-italienne, réalisé par Denys de La Patellière, sorti en 1959, avec Jean Gabin.

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Rue des prairies
Réalisation Denys de La Patellière
Scénario Denys de La Patellière
Michel Audiard
d'après le roman de
René Lefèvre
Acteurs principaux
Pays d’origine France
Genre Mélodrame
Durée 86 minutes
Sortie 1959


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

Henri Neveux rentre d'Allemagne après deux ans de captivité. Sa femme vient de mourir, laissant trois enfants, Louis et Odette et un nouveau-né, Fernand, issu d'une liaison adultère, mais qu'il accepte comme son fils. Élevant seul les enfants, Henri fait tout pour qu'ils aient la meilleure éducation possible. Si Fernand pose quelques problèmes scolaires, les aînés s'en sortent mieux : Louis devient coureur cycliste professionnel tandis qu'Odette devient modèle et la maîtresse d'un homme riche et marié. L'un et l'autre veulent oublier leurs origines modestes et s'écartent de leur père. À la suite d'une fugue, Fernand est traduit devant un tribunal pour mineurs. Face aux magistrats, les deux aînés accablent leur père tandis que Fernand, le fils illégitime, montre un véritable amour filial pour Henri.

Fiche technique

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Distribution

Analyse

Ce drame psychologique nous parle d'amour. Il illustre que l'amour filial va au-delà des liens du sang.

Rue des prairies s'inscrit aussi dans une série de films mettant en scène Jean Gabin et témoignant d'une forme de rejet, au cinéma, des grands ensembles en construction que l'on voit apparaître dans quelques courtes scènes. Rue des prairies annonce par petites touches ce thème qui sera plus développé dans Mélodie en sous-sol en 1963, ou Le Chat en 1970. Les grands ensembles sont en train d'être construits, et ils détruisent le monde dans lequel le personnage incarné par Jean Gabin vivait[1]. Dans Rue des prairies, Gabin qui habite cette rue parisienne populaire, est contremaître sur le chantier des Sablons, à Sarcelles. Même si ce n'est pas explicité, il se trouve qu'il est ainsi amené à construire les structures de ce qui va détruire le monde ancien dans lequel il vit. La rue des Prairies, dans le XXe arrondissement de Paris, est en effet présentée comme l'archétype de la rue faubourienne parisienne, conviviale, vivante, avec un café où Henri Neveux, le personnage incarné par Gabin, connaît tout le monde, où les passants déambulent au milieu des marchandes de quatre saisons. Et le film est construit sur des allers et retours entre la rue des Prairies et le chantier de Sarcelles, qui incarne une modernité qui va prendre la place de ce monde ouvrier des faubourgs[1].

Le film constitue également un document sur le changement de mentalité entre les années 1940 dans lesquelles se situent encore l'appartement d'Henri Neveux, son mobilier et son mode de vie, et les années 1960 du prétendant de sa fille : grand appartement moderne avec terrasse et chaîne haute-fidélité, mais aussi ce qu'Henri Neveux estime être une perte de repères moraux de la génération montante, puisqu'à ses yeux sa fille se vend à un homme riche qu'elle n'aime pas, et que son fils accepte des combines peu reluisantes pour percer dans le milieu du cyclisme. La fin du film est à ce titre un renversement optimiste (Henri se rend compte que son fils « adoptif », lui, lui est fidèle), mais peu crédible au regard des années qui suivront.

Autour du film

  • Roger Dumas accompagne sa fiancée Marie-Josée Nat au bureau de la production, avenue des Champs-Élysées où se trouvent Denys de La Patellière et Jean Gabin. Ce dernier reconnaît le fils de son ancien pâtissier mais lui dit qu'il a l'air trop vieux pour interpréter le rôle du jeune Fernand et le refuse. Roger Dumas se précipite alors chez un coiffeur, lui demande une coupe qui le rajeunisse et retourne aussitôt au bureau de la production. Jean Gabin décide alors qu'il convient pour le rôle[2].
  • Sady Rebbot y reçoit une claque de la part de Jean Gabin et celui-ci, après le tournage de la scène, s'en excuse auprès de lui en disant : « T'en fais pas, petit, mes gifles, elles portent bonheur. Regarde Pierre Brasseur et Viviane Romance. C'est comme ça qu'ils ont débuté dans le cinéma... »[3].
  • L'escalier extérieur que gravit Jean Gabin au début du film pour rentrer chez lui de retour de captivité se trouve dans le groupe des immeubles HBM de la rue de la Saïda dans le XVe arrondissement de Paris

Notes et références

  1. « Filmer les grands ensembles », documentaire en ligne sur les représentations audiovisuelles des grands-ensembles, CHS (CNRS / Paris1), 2015
  2. Télé 7 Jours n°72, semaine du 5 au 11 août 1961, pages 18 et 19, article de Max Gautier.
  3. Télé 7 Jours n°67, semaine du 1er au 7 juillet 1961, pages 22 et 23.

Liens externes

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