Rue Philippe-Féral
La rue Philippe-Féral (en occitan : carrièra Felipe Féral) est une voie publique de Toulouse, chef-lieu de la région Occitanie, dans le Midi de la France. Elle se situe au sud du quartier Saint-Étienne, dans le secteur 1 - Centre.
Rue Philippe-Féral (oc) Carrièra Felipe Féral | ||
La rue Philippe-Féral vue du carrefour de la grande-rue Nazareth. | ||
Situation | ||
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Coordonnées | 43° 35′ 47″ nord, 1° 26′ 48″ est | |
Pays | France | |
Région | Occitanie | |
Ville | Toulouse | |
Quartier(s) | Saint-Étienne (secteur 1) | |
Début | no 24 rue du Languedoc | |
Fin | no 25 grande-rue Nazareth | |
Morphologie | ||
Type | Rue | |
Longueur | 86 m | |
Largeur | 3 m | |
Histoire | ||
Anciens noms | Rue de Carmaing ou de Caraman (milieu du XIVe siècle) Petite-rue Nazareth (2e moitié du XVIIe siècle) Rue Philippe-Féral (1887) |
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Protection | Site patrimonial remarquable (1986) | |
Géolocalisation sur la carte : Toulouse
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Situation et accès
Description
La rue Philippe-Féral est une voie publique située dans le centre-ville de Toulouse. Cette rue relativement étroite, large de seulement 3 mètres, naît perpendiculairement à la rue du Languedoc. Suivant un parcours rectiligne, elle se termine au croisement de la grande-rue Nazareth. Elle est prolongée à l'est par la rue Caminade qui se poursuit jusqu'au croisement de la rue Espinasse.
Voies rencontrées
La rue Philippe-Féral rencontre les voies suivantes, dans l'ordre des numéros croissants :
Transports
La rue Philippe-Féral se trouve à proximité immédiate de la rue du Languedoc, parcourue et desservie par la ligne de Linéo L4 et de bus Noctambus, tandis que la grande-rue Nazareth est parcourue par la navette Ville. La station de métro la plus proche est la station Carmes, sur la ligne .
Plusieurs stations de vélos en libre-service VélôToulouse se trouvent dans les rues voisines : les stations no 45 (10 rue Théodore-Ozenne) et no 47 (12 rue du Languedoc).
Odonymie
Le nom de la rue rend hommage à Philippe Féral[1], avocat toulousain qui habita dans cette rue, puisqu'il acheta en 1832 le vieil hôtel de Blaise d'Auriol[2]. C'est par décision du conseil municipal, en 1887, que la rue prit son nom[3].
Au Moyen Âge, la rue s'appelait rue de Carmaing ou de Caraman : ce nom se trouve dès le milieu du XIVe siècle (en occitan médiéval : carriera en Caraman, 1366). Une famille de ce nom y habitait alors. Afin de la distinguer d'une autre rue de Carmaing, il était parfois précisée qu'elle était « près de l'église Nazareth », à cause de la chapelle Notre-Dame-de-Nazareth, élevée au XIVe siècle au milieu du côté sud de la rue. Il devint de plus en plus fréquent de la désigner comme la rue Nazareth, en lui adjoignant le qualificatif de « petite rue », afin de la distinguer de la « grande rue » voisine. Après la Révolution française, pendant laquelle elle porta provisoirement le nom de rue de la Prospérité, c'est ce nom de petite-rue Nazareth qui s'imposa, avant qu'elle soit rebaptisée en l'honneur de Philippe Féral[2],[4].
Histoire
Moyen Âge et période moderne
Au Moyen Âge, la rue Philippe-Féral dépend du capitoulat de Saint-Barthélémy. La plupart des maisons de la rue ne sont que des dépendances des rues voisines, rues Saint-Barthélémy (actuelle rue du Languedoc) et de la Souque-d'Albigès (actuelle grande-rue Nazareth). Dans la première moitié du XIVe siècle, la chapelle Notre-Dame, qui conserve la statue miraculeuse d'une Vierge à l'Enfant, est construite. Elle est reconstruite à partir de 1452 avec l'aide des magistrats et parlementaires toulousains, qui habitent nombreux dans le quartier. Elle reçoit des dons nombreux et accueille les sépultures de plusieurs de ses bienfaiteurs, tels le conseiller au Parlement Michel de Vabres, le premier président du Parlement Jacques de Minut ou encore le jurisconsulte Antoine Dadin de Hauteserre[5].
Après l'incendie du , qui détruit une grande partie du quartier, certains propriétaires en profitent pour réunir de vastes emprises foncières[6]. En 1504, le docteur-régent de l'université, Blaise d'Auriol, se fait construire un hôtel particulier (actuel no 1). En 1525, avec le soutien du président au Parlement Georges d'Olmières et l'approbation du pape Clément VII, il devient doyen de la chapelle Notre-Dame, érigée en église collégiale. Mais les chanoines de la cathédrale Saint-Étienne s'y opposent, avec le soutien de l'archevêque de Toulouse, Jean d'Orléans-Longueville. Finalement, par deux arrêts du et du , le Grand Conseil du roi tranche en faveur des chanoines de Saint-Étienne[7].
La rue ne connaît que peu d'évolutions au cours des siècles suivants. Le vieil hôtel de Blaise d'Auriol est profondément remanié à la fin du XVIIIe siècle, dans le style néo-classique Louis XVI, pour le capitoul Pierre-Alexandre Gary[8].
Époque contemporaine
Au moment de la Révolution française, la rue connaît quelques changements. Pendant la Terreur, entre 1793 et 1794, plusieurs parlementaires toulousains sont inquiétés. Habitant d'un des immeubles de la rue (actuel no 7), Philippe-Joseph-Marie Cucsac, conseiller à la première chambre des enquêtes du Parlement, est arrêté comme suspect et emprisonné dans la prison de la Visitation (emplacement de l'actuel no 41 rue Charles-de-Rémusat) avec 35 autres parlementaires. Mais, tandis que ces derniers sont jugés et guillotinés à Paris aux mois de juin et , il est acquitté[9]. La chapelle Notre-Dame souffre également : fermée depuis 1789, son clocher est détruit, puis elle est vendue comme bien national à Marguerite Gautier, qui la transmet à son neveu, l'avocat Pierre Bruneau Roucoule. Quand le culte catholique est rétabli en 1800, il rend cependant la chapelle au culte[10],[11].
Patrimoine
Chapelle Notre-Dame-de-Nazareth
no 6 : Inscrit MH (1996)[12].
La construction de la chapelle Notre-Dame-de-Nazareth est liée à l'invention vers 1260 d'une statue miraculeuse de la Vierge. Une première chapelle est déjà connue au XIIIe siècle, mais le bâtiment actuel est construit entre la fin du XVe siècle et le début du siècle suivant. Sa construction est due à des parlementaires toulousains et elle fut le siège de la confrérie Saint-Yves, fréquentée par la magistrature jusqu'à la Révolution française. Fermée en 1789, elle est vendue comme bien national avant d'être rendue au culte en 1800. Elle est aujourd'hui affectée au culte catholique et dépend de la paroisse Notre-Dame-de-la-Dalbade[13],[14].
La chapelle est enserrée dans les constructions voisines et ne présente pas de façade particulière. L'architecture de l'ensemble est d'un très pur style gothique, sans remaniement de la Renaissance, mais elle a reçu une décoration plus tardive. Le portail voûté en plein cintre est surmonté d'une accolade gothique. Le tympan est décoré d'un culot présentant des branches contournées d'un cep de vigne, un escargot et un oiseau picorant une grappe de raisin, surmonté d'une statue de Vierge à l'Enfant[15].
- Vue de la chapelle depuis la rue Philippe-Féral.
- Façade et porte principale de la chapelle.
- Intérieur de la chapelle.
- Abside de la chapelle.
Immeubles
- no 1 : hôtel de Blaise d'Auriol (ou Féral).
En 1504, Blaise d'Auriol se fait construire un hôtel particulier surmonté d'une tour, à l'angle des actuelles rues du Languedoc et Philippe-Féral : on conserve de cet hôtel du XVIe siècle deux fenêtres à meneau en pierre, tandis que d'autres fenêtres l'ont perdu. Les bâtiments sont largement remaniés au XVIIIe siècle pour le capitoul Pierre-Alexandre Gary : c'est de cette période que date le vaste portail encadré de colonnes et surmonté d'une corniche doriques. Celui-ci, décentré, ouvre sur une cour carrée, entourée de quatre corps de bâtiment et décorée d'un bas-relief. Philippe Féral, célèbre avocat, achète l'hôtel en 1832 et fait construire un grand escalier à rampes droites dans le goût du Second Empire[16],[17].
Notes et références
- « Féral, Philippe | Tolosana », sur tolosana.univ-toulouse.fr (consulté le )
- Chalande 1918, p. 183-184.
- Salies 1989, vol. 1, p. 464.
- Salies 1989, vol. 1, p. 463-464.
- Chalande 1918, p. 185-186.
- Bastide 1968, p. 7-26.
- Chalande 1918, p. 186-187.
- Chalande 1918, p. 184.
- Chalande 1918, p. 184-185.
- Chalande 1918, p. 187.
- Salies 1989, vol. 2, p. 207.
- Notice no PA00094499, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Chalande 1918, p. 186-187.
- Salies 1989, vol. 2, p. 207-208.
- Notice no IA31104739, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
- Salies 1989, vol. 1, p. 78.
- Notice no IA31104923, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
- Chalande 1918, p. 184-185.
- Notice no IA31132912, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
Voir aussi
Bibliographie
- Jules Chalande, « Histoire des rues de Toulouse », Mémoires de l'Académie des Sciences et Belles-Lettres de Toulouse, 11e série, tome VI, Toulouse, 1918, p. 183-187.
- Pierre Salies, Dictionnaire des rues de Toulouse, 2 vol., éd. Milan, Toulouse, 1989 (ISBN 978-2867263545).
- Maurice Bastide, « Un exemple de reconstruction urbaine : Toulouse après l'incendie de 1463 », Annales du Midi, t. 80, no 86, 1968, p. 7-26.
Articles connexes
Lien externe
- Inventaire préliminaire de la ville de Toulouse, sur le site Urban-Hist, Archives municipales de Toulouse (consulté le ).
- Inventaire général du patrimoine culturel d'Occitanie, sur le site Ressources patrimoines - La médiathèque culturelle de la région Occitanie (consulté le ).
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