Rue Gabriel-Péri (Montrouge)

La rue Gabriel-Péri est une voie de communication de Montrouge[1],[2], et un axe historique.

Pour les articles homonymes, voir Rue Gabriel-Péri.

Rue Gabriel-Péri

Rue Gabriel-Péri de nuit à Montrouge, avec en arrière-plan, l'Eglise Saint-Jacques le Majeur et la sortie du métro M4, Mairie de Montrouge "Eglise Saint-Jacques".
Situation
Coordonnées 48° 49′ 07″ nord, 2° 19′ 09″ est
Pays France
Région Île-de-France
Ville Montrouge
Début Boulevard Gabriel-Péri à Malakoff
Fin Avenue Aristide-Briand
Morphologie
Type Rue
Histoire
Anciens noms Rue de la Princesse
Grande-Rue
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Île-de-France
Géolocalisation sur la carte : Paris et la petite couronne

Situation et accès

Montrouge, Grande-Rue, vers 1900.

Cette rue est accessible par la station de métro Mairie de Montrouge sur la ligne 4 du métro de Paris.

Orientée d'ouest en est, elle rencontre notamment l'avenue Pierre-Brossolette. Elle passe ensuite le carrefour de l'avenue de la République et de l'avenue Jean-Jaurès où se trouve la mairie. Elle traverse ensuite l'avenue Henri-Ginoux pour se terminer dans l'alignement de la rue Barbès.

Origine du nom

Cette voie de communication porte le nom du journaliste Gabriel Péri (1902-1941), arrêté comme résistant et fusillé comme otage.

Historique

La Grande-Rue prise de l'avenue de Châtillon, aujourd'hui l'avenue Pierre-Brossolette.

Au XIIIe siècle, Montrouge était un hameau situé le long du chemin de Gentilly à Vanves, aujourd'hui la rue Gabriel Péri, et il s'est développé le long de cet axe[3].

Par la suite, cette artère a été appelée Grande-Rue[4],[5].

Dans les années 1930, elle fut frappée d'alignement, et l'ancienne église sacrifiée pour être reconstruite en retrait.

C'est non loin de cette rue que fut abattue une fonctionnaire de police lors des attentats de janvier 2015 en France[6].

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

  • Église Saint-Jacques-le-Majeur de Montrouge.
  • Mairie de Montrouge.
  • No 10 : cité ouvrière datant de la fin du XIXe siècle, inscrite à l'inventaire général du patrimoine culturel sous la référence IA00076070[7].
  • No 28 : jardin public « La Roseraie ».
La Médiathèque de Montrouge, au no 32.
  • No 32 : la médiathèque municipale de Montrouge est installée dans un édifice contemporain de trois niveaux inaugurée en 2006. Elle propose un large choix d'activités culturelles. Le hall du rez-de-chaussée accueille des expositions. La bibliothèque de consultation et d'emprunt au premier étage comprend un espace jeunesse (jeunes enfants), un espace adultes et adolescents, une salle de lecture et d'étude ainsi qu'une salle multimédia (réservée aux adhérents). Le niveau supérieur est dédié à l'espace musique et cinéma. La programmation régulière d'activités et évènements s'adresse à tous publics : ateliers de lecture et de contes, cafés littéraires et « philo » ateliers et concours d'écriture, conférences, concerts, projections de films...[8].
  • En mitoyenneté avec la médiathèque municipale, un immeuble de rapport (1902, Jules Baboin architecte) faisant angle avec le 2, rue Edmond-Champeaud (ancienne « place de la Mairie ») présente un caractère rationaliste affirmé[9]. Dès 1903, l'architecte et critique de l'architecture Émile Rivoalen[10] (1843-1912) consacre à cet immeuble un article dans la publication Maisons modernes de rapport et de commerce qu'il dirige et dont il est le principal rédacteur[11].
  • l'hôtel de Ville de Montrouge entouré d'un square (côté pair) et l'église Saint-Jacques-le-Majeur de Montrouge (côté impair, au no 39) précèdent le croisement de la rue Gabriel-Péri et de l'avenue de la République, à proximité immédiate duquel converge également l'avenue Jean-Jaurès.
Villa du Parc, Grande-Rue en direction de Gentilly.
Usine du « Lion Noir », nos 87 et suivants, Grande-Rue, en direction de Malakoff.
  • No 75-79 : emplacement de l'ancienne clinique et maison de retraite Villa du Parc (disparue), aux mêmes numéros de la « Grande-Rue »[12].
  • Nos 87 à 91 : emplacement de l'ancienne usine de la société du cirage « Lion noir », créée par Gustave Fremont, et dont ne subsiste, en 2021, qu'un seul bâtiment (no 87)[13].
  • Après le croisement avec la rue Maurice-Arnoux le côté pair de la voie (alors « Grande-Rue » de Montrouge) longeait des terrains enclavés du « Petit Vanves » dépendant de la paroisse, puis de la commune de Vanves jusqu'à leur rattachement à Montrouge en 1799[14]. Cette annexion reportait au nord-ouest de Montrouge la limite occidentale de la commune jusqu'à l'actuelle avenue Pierre-Brossolette[N 1]. La commune de Malakoff ne fut créée qu'en 1883, sur une autre partie du Petit-Vanves.[réf. nécessaire].
  • No 90 : synagogue Yaguel Yaacov de Montrouge, inaugurée en 1988[15]. En 1990, le rabbin Jacob Mergui et son fils Joël Mergui y fondent l'école primaire juive. Une plaque en mémoire des 60 déportés juifs de Montrouge a été apposée sur la façade en 2011[16].
  • Le cimetière juif, connu comme cimetière des Juifs allemands de Paris, autrement dit de la communauté askénaze, se trouvait dans ces parages[17],[18],[19]. Il était à la fin du XVIIIe siècle — après une longue période d'interdiction faite aux Juifs d'inhumer dans les cimetières publics — l'un des deux premiers cimetières autorisés qui étaient réservés aux Israélites résidant à Paris et aux environs[N 2].
    Mis en service en 1792 au « Petit Vanves » et incorporé avec cette partie de Vanves au territoire de Montrouge en 1799 il est désaffecté en 1809 lorsque l'ouverture d'une section israélite clôturée au cimetière municipal du Père-Lachaise est imminente[20],[N 3],. Ce qui restait huit décennies plus tard du cimetière juif à Montrouge est décrit en 1886 dans un numéro de l'hebdomadaire Archives Israélites[20] comme suit : « ...à Montrouge, Grande-Rue, entre les nos 94 et 96. Un grand mur s'élève en façade sur la rue, et l'on pénètre dans le champ de repos par une porte basse. Quatre-vingt-six tombes y existent encore. » En 1888, Maxime Du Camp situe le cimetière « ...au 94 de la Grande Rue de Montrouge » et confirme le nombre de « quatre-vingt-six tombes, dont plusieurs sont ruinées »[21]. La Commission du Vieux Paris, l'indique, en 1913, « Grande-Rue, entre les nos 94 et 96 »[22]. Joseph Magnien, vicaire de la paroisse Saint-Pierre de Montrouge[23] (Paris) dans les deux premières décennies du XXe siècle, signale dans un ouvrage paru en 1961 ce cimetière « au bout de la Grande-Rue, bordée par un mur croulant et une grille de fer rouillée » et évoque la présence de « stèles [portant] des inscriptions hébraïques [...] noyées dans les broussailles »[24],[25].Enfin, Michel Ragon apprend en 2012 à ses lecteurs que le cimetière des azkenazi à Montrouge existe toujours[26] apportant ainsi la preuve que ce lieu discret et méconnu n'avait pas été tout à fait oublié. Or, en 2017 l'hebdomadaire de la communauté juive Haguesher[27] rappelle que le rabbin Mergui avait découvert les restes de ce vieux cimetière avant la mise en chantier de l'actuel bâtiment cultuel et qu'après consultation d'experts en la matière, les ossements ont pu être exhumés et transportés en Israël sans enfreindre la Loi juive qui interdit strictement l'exhumation mais la permet sous certaines conditions exceptionnelles.

Annexes

Articles connexes

Notes et références

Notes

  1. La partie du « Petit Vanves » qui fut annexée à Montrouge en 1799 était délimitée à l'est par l'ancien « chemin venant de Bagneux et de Fontenay-aux-Roses » (ultérieurement « rue de Fontenay », actuellement rue Maurice-Arnoux), au sud par la « Grande-Rue » (rue Gabriel-Péri) et à l'ouest par la « route de Châtillon » (actuelle avenue Pierre-Brossolette) au-delà de laquelle commençait Vanves.
  2. Le premier était le cimetière des Juifs portugais de Paris ouvert à La Villette en 1780 que les Portugais n'acceptèrent de partager qu'avec les juifs Avignonnais.
  3. L'enclos confessionnel dit « carré juif » du Père-Lachaise est attribué à l'ensemble des Israélites, sans distinction de rites, et officiellement mis en service le

Références

  1. Montrouge (92) 44 rue Gabriel Péri. Travaux de désamiantage, curage et démolition
  2. Rue Gabriel-Péri
  3. L'Histoire de Montrouge
  4. La Grande-Rue sous la neige
  5. La Grande-Rue prise de l'Avenue de Châtillon à Montrouge
  6. Attentats de janvier 2015 : le souvenir de Clarissa Jean-Philippe toujours vif entre Montrouge et Malakoff
  7. Cité ouvrière, Grande-Rue
  8. Site officiel de la Médiathèque de la Ville de Montrouge.
  9. Michaël Mendes, « Un immeuble de rapport au caractère rationaliste affirmé » sur le site encre-du-toit-org.
  10. Nolwenn Rannou, « Diffuser l'architecture usuelle : les recueils monographiques d'Émile Marcellin Rivoalen », In : Jean-Philippe Garric, Estelle Thibault et Émilie d'Orgeix (dir.), Le Livre et l'architecture, actes du colloque organisé par l'Institut national d'histoire de l'art et l'École nationale supérieure d'architecture de Paris-Belleville à Paris, -, Éd. Mardaga, 2011, p. 57 (en ligne).
  11. É. Rivoalen, Maisons modernes de rapport et de commerce, deuxième livraison, Paris, Fanchon, 1903.
  12. Villa du Parc. - Chirurgie, Accouchements, Maison de retraite, 75-79 Grande Rue, Montrouge (Seine). Salle de radiographie. Phototype A. Benoit, 16, rue de Chartres, Neuilly-Paris
  13. Usine du Lion Noir - 91 rue Gabriel-Péri
  14. « Les limites au fil du temps : évolution spatiale de Montrouge depuis 1789 », sur le site officiel de la Ville de Montrouge ville-montrouge.fr.
  15. Synagogue de Montrouge
  16. «  Luc Chatel inaugure une plaque en mémoire des déportés juifs de Montrouge-Malakoff » sur le site officiel du Crif crif.org.
  17. Patrick Vauzelle, « Le cimetière juif à Montrouge » (première partie), In : Montrouge Magazine, No 114 septembre/octobre/novembre 2015, p. 73.
  18. Patrick Vauzelle, « Le cimetière juif à Montrouge » (deuxième partie), In : Montrouge Magazine, No 115, novembre/décembre 2015, p. 62.
  19. Patrick Vauzelle, « Le cimetière juif à Montrouge » (troisième partie), In : Montrouge Magazine, No 116 janvier/février/mars 2016, p. 61.
  20. Léon Kahn, « Les Cimetières parisiens », In : Archives Israélites : recueil politique et religieux hebdomadaire, année 1886, No 29 du p. 227 (en ligne).
  21. Maxime Du Camp, Paris bienfaisant, Hachette, Paris, 1888, p. 358-359 (en ligne)
  22. Commission du Vieux Paris, Procès-verbaux, Imprimerie municipale, Paris, 1913, p. 116.
  23. « Petite histoire de nos quartiers : l'école de la rue du Moulin Vert » dans La Voix du 14e, daté du .
  24. Joseph Magnien, Notre vieux Montrouge, éd. franciscaines, impr. Dauer, Paris, 1961, p. 18 (en ligne) sur le site gallica.bnf.fr.
  25. J. Roth, Cimetière de Montrouge, épreuve au gélatino-bromure d'argent, non datée, conservée au musée d'art et d'histoire du Judaisme - mahJ, sur le site mahj.org.
  26. Michel Ragon, L'Espace de la mort : essai sur l'architecture, la décoration et l'urbanisme funéraires, Albin Michel, 2012 (en ligne).
  27. Haguesher, 30 Sivan 5778 (en ligne)
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