Rue François-Miron

La rue François-Miron est une voie du 4e arrondissement de Paris. Axe ancien permettant l'accès au centre de Paris depuis l'est, elle est constituée en 1865 par l'unification de deux rues, la rue du Pourtour-Saint-Gervais et une partie de la rue Saint-Antoine dont elle constitue le prolongement.

4e arrt
Rue François-Miron

La rue François-Miron au carrefour avec la rue Tiron et la rue de Jouy.
Situation
Arrondissement 4e
Quartier Saint-Gervais
Début Place Saint-Gervais
Fin 1, rue de Rivoli et 11, rue de Fourcy
Morphologie
Longueur 385 m
Largeur 10,40 (moindre largeur) m
Historique
Création IIe siècle
Dénomination 1865
Ancien nom Rue du Monceau-Saint-Gervais
Rue du Cimetière-Saint-Gervais
Rue du Pourtour-Saint-Gervais
Rue du Monceau-Saint-Gervais
Géocodification
Ville de Paris 3818
DGI 3805
Géolocalisation sur la carte : 4e arrondissement de Paris
Géolocalisation sur la carte : Paris
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Situation et accès

Au début du XIXe siècle, la rue du Monceau Saint-Gervais, située dans l'ancien 9e arrondissement, quartier de l'Hôtel-de-Ville commençait aux 1-2, rue du Tourniquet-Saint-Jean et finissait au 15, rue de Longpont et au 1, rue du Pourtour-Saint-Gervais[1],[2].

Les numéros de la rue étaient noirs[1]. Le dernier numéro impair était le no 17 et le dernier numéro pair était le no 14.

Au milieu du XIXe siècle, la rue François-Miron, d'une longueur de 67 mètres, située dans l'ancien 9e arrondissement, quartier de l'Hôtel-de-Ville commençait aux 4-6, rue de Lobau et finissait au 1, rue du Pourtour-Saint-Gervais et au 13, rue Jacques-de-Brosse[3].

Actuellement, la rue François-Miron, d'une longueur de 385 mètres, est située dans le 4e arrondissement, quartier Saint-Gervais, et commence place Saint-Gervais et finit au 1, rue de Rivoli et au 11, rue de Fourcy.

Origine du nom

François Miron.

Elle doit son nom à François Miron, prévôt des marchands de Paris de 1604 à 1609.

Historique

La rue François-Miron correspond à la voie romaine datant du IIe siècle allant de Lutèce (Paris) à Melodunum (Melun) et Agedincum (Sens). Une nécropole romaine puis mérovingienne se trouvait en bordure de cette voie (ossements retrouvés au XVIIIe siècle sous les nos 2 à 14).

Cette voie s'est appelée « rue du Monceau-Saint-Gervais », en raison de sa direction vers l'église Saint-Gervais qui était bâtie sur une petite éminence qu'on appelait anciennement « monceau ». Ce moncellum était un fief qualifié de prévôté, dont il est fait mention sous le règne de Louis le Jeune, en 1141.

La partie de la rue longeant l'église Saint-Gervais-Saint-Protais (section de la place Saint-Gervais à la rue des Barres) est bordée de constructions dès le tout début du haut Moyen Âge. Au Xe siècle, une première enceinte est construite sur la rive droite, coupant l'actuelle rue François-Miron au niveau de la rue des Barres ; une porte y était aménagée : la porte Baudoyer qui fut détruite à la fin du XIIe siècle.

Elle est citée dans Le Dit des rues de Paris, de Guillot de Paris, sous le nom de « rue du Cimetire-Saint-Gervais ».

La section de la place Saint-Gervais jusqu'au croisement avec la rue des Barres a d'abord porté les noms de « rue du Cimetière-Saint-Gervais » (XIIe siècle), « rue du Pourtour-Saint-Gervais » (XVIe siècle) et de « rue du Monceau-Saint-Gervais » (jusqu'en 1838), tandis que la section entre les croisements avec la rue des Barres et la rue de Fourcy a fait partie de la rue de la Porte-Baudet ou Baudoyer, devenue au XIIIe siècle la rue Saint-Antoine.

Elle est citée sous le nom de « place du Montceau Saint Gervais » dans un manuscrit de 1636.

Le , en vertu d'un arrêt du conseil d'État, la « rue du Monceau » est élargie.

Une décision ministérielle du 13 thermidor an V () signée François de Neufchâteau fixe la largeur de cette voie publique à 10 mètres. Cette largeur est portée à 26 mètres, en vertu d'une ordonnance royale du .

Extrait d'une lettre du ministre de l'Intérieur :

« Paris, le 22 décembre 1838. Monsieur le préfet, sa majesté a approuvé, ainsi que vous l'aviez proposé, que la “rue du Monceau-Saint-Gervais” portât le nom de “rue François-Myron” célèbre prévôt des marchands de Paris sous Henri IV, etc. »

Le percement de la rue de Rivoli au cours des années 1850 a amené l'arasement des terrains environnant pour assurer la continuité du profil de cette nouvelle voie, laissant la partie de la rue Saint-Antoine correspond à l'actuelle rue François Miron à son niveau d'origine un peu plus élevé, ce qui explique l'escalier de la rue Cloche-Perce[4]. Le , la rue du Pourtour-Saint-Gervais et la partie de la rue Saint-Antoine comprise entre les rues des Barres et de Fourcy, sont réunies pour former la rue François-Miron[5].

Le , des explosions de gaz se sont produites au carrefour des rues François-Miron et du Pont-Louis-Philippe[6]. La catastrophe fit neuf morts[7].

Le , à 8 heures, un obus tiré d'un Pariser Kanonen[8], explose dans la rue en faisant plusieurs victimes. Le Premier ministre Georges Clemenceau se rend sur place durant la journée.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

  • L'ancienne caserne Napoléon, également appelée caserne Lobau, occupe l'espace situé entre les places Saint-Gervais et Baudoyer et les rues François-Miron, de Lobau et de Rivoli[9].
  • Aux nos 2 à 12 : immeubles construits entre 1733 et 1737 par Jacques Vinage et celui de l'angle du no 14 par Jacques Gabriel. Ces immeubles qui appartenaient à la fabrique de la paroisse Saint-Gervais remplacent des maisons construites à partir de 1475 à la place d'échoppes, nommées l'« apport Saint-Gervais », adossées au mur du cimetière Saint-Gervais[10]. Les escaliers en bas du trottoir datent du nivellement de l'espace de l'église à l'Hôtel-de-Vile en contrebas du monceau Saint-Gervais et de l'arasement du quartier environnant par les travaux d'urbanisme du Second-Empire. Auparavant, le monceau Saint-Gervais s'abaissant en pente douce de l'église et de ses alentours vers la place de Grève, la rue était au niveau du rez-de-chaussée. Ces immeubles ont été restaurés à partir de 1945 par l'architecte Albert Laprade dans le cadre de la rénovation de l'îlot insalubre n° 16. Ils jouxtent l'église Saint-Gervais-Saint-Protais sur son côté nord et bordent le terrain de l'ancien cimetière Saint-Gervais supprimé en 1792 et aménagé en jardin de la copropriété après 1945[11].Ces bâtiments du XVIIIe siècle possèdent la particularité d'avoir les ferronneries des balcons du deuxième étage, œuvre du serrurier Baptiste Bouillot, évoquant l'orme du parvis Saint-Gervais[12].
    • no 4 : la famille Couperin y a vécu
    • no 10 : Ledru-Rollin y est né.
    • no 14, dite maison Camuset, construite par Jacques V Gabriel (le père d'Ange-Jacques Gabriel) avec celle du no 17 rue des Barres. Les chaines de refends à ses extrémités et un premier étage plus haut la distinguent des immeubles voisins des no 2 à 12 sur lesquels elle est alignée[13]
  • nos 11 et 13 : deux maisons ayant retrouvé leur aspect médiéval avec les colombages visibles lors de leur restauration dans les années 1970 :
    • no 11 : maison À l'enseigne du Faucheur (ce nom est gravé en façade) ;
    • no 13 : maison À l'enseigne du Mouton, à encorbellement sur la rue Cloche-Perce.
  • no 27, à l'angle de la rue Tiron, présence d'une boulangerie aux panneaux décorés.

Contrairement au côté pair, le côté des numéros impairs de la fin de la rue ne possède aucun bâtiment répertorié aux monuments historiques. Toutefois, ce côté impair présente quelques immeubles dignes d'intérêt (forme, façade, etc.), comme ceux situés aux nos 33, 41 et 43.

Notes et références

  1. Jean de La Tynna, Dictionnaire topographique, étymologique et historique des rues de Paris, 1817.
  2. Cadastre de Paris par îlot (1810-1836), plan 34e quartier « Hôtel de Ville », îlots nos 16 à 18, F/31/89/25, îlot no 19, F/31/89/26.
  3. Félix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments.
  4. Danielle Chadych, Le Marais : évolution d'un paysage urbain, Paris, Parigramme, , 638 p. (ISBN 2-84096-188-1), p. 42
  5. Adolphe Alphand (dir.), Adrien Deville et Émile Hochereau, Ville de Paris : recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques, Paris, Imprimerie nouvelle (association ouvrière), (lire en ligne), « Décret du 2 octobre 1865 », p. 364.
  6. Jean de Paris, « La catastrophe de la rue du Pont-Louis-Philippe », Le Figaro, , p. 1 (lire en ligne).
  7. Jean de Paris, « Nouvelles diverses », Le Figaro, , p. 3 (lire en ligne).
  8. Contrairement à la croyance populaire de l'époque, la grosse Bertha n'a jamais été utilisée sur Paris.
  9. La caserne Napoléon.
  10. Danielle Chadych, Le Marais : évolution d'un paysage urbain, Paris, Parigramme, , 638 p. (ISBN 2-84096-188-1), p. 65
  11. Danielle Chadych, Le Marais : évolution d'un paysage urbain, Paris, Parigramme, , 638 p. (ISBN 2-84096-188-1), p. 66-67
  12. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, t. 1, p. 545.
  13. Danielle Chadych, Le Marais : évolution d'un paysage urbain, Paris, Parigramme, , 638 p. (ISBN 2-84096-188-1), p. 69

Bibliographie

Annexes

Articles connexes

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