François Miron
François Miron, surnommé « le Père du Peuple », né en 1560 et mort à Paris le , est un magistrat français, prévôt des marchands de Paris de 1604 à 1609
Biographie
Issu d'une noble et ancienne famille de robe, originaire de Catalogne, il est le fils aîné de Gabriel Miron, seigneur de Beauvoir, Linière et de Tremblay, conseiller au Parlement de Paris, lieutenant civil et conseiller d'État et de Madeleine Bastonneau son épouse. Le couple aura également quatre filles et un autre fils, Robert Miron, qui sera en 1614, comme son frère, prévôt des marchands de Paris puis ambassadeur en Suisse en 1617 et intendant du Languedoc (1632-1640).
Il est seigneur de Bonnes (aujourd'hui Chamarande), de Gillevoisin par son épouse Marie Brisson avec un château construit initialement pour Jacques Amyot avec un parc de quarante hectares dans la vallée de la Juine, Tremblay, Linière, et porte : « De gueules au miroir d'argent arrondi, pometé et cerclé d'or ».
Il épouse Marie Brisson, fille de Barnabé Brisson, président au Parlement de Paris et de Denyse de Vigny, veuve en premières noces d'Edme Jean de La Chambre, baron de Ruffey. De cette union naîtra Jean Miron, lequel sera président au Grand Conseil, maître des comptes et aura quatre filles.
Conseiller au Parlement de Paris le , maître des requêtes le 11 août 1587, intendant au gouvernement de l'Île-de-France, reçu le , président du Grand Conseil, chancelier du Dauphin, conseiller d'État par brevet du , lieutenant civil du Châtelet de Paris en 1596 et prévôt des marchands de Paris de 1604 à son décès en 1609.
Il fut inhumé dans l'église Sainte-Marine. On retrouva sa tombe en 1866, lors de la création de la rue d'Arcole durant les transformations de Paris sous le Second Empire, qui fut alors transportée à Notre-Dame de Paris.
Charges
- Prévôt des marchands
Succédant dans cette fonction à Martin de Bragelongne, il fut très apprécié de ses contemporains et du roi Henri IV qui lui confia la charge de retrouver les fondations du premier aqueduc de Cachan pour pouvoir faire face aux problèmes d'approvisionnement en eau dans la capitale. Les retrouvant, il fit procéder à des travaux importants, rénovant les canalisations existantes et créant de nouveau conduits. Il fit installer la première Samaritaine (une pompe de relevage) près du Louvre, permettant ainsi à la Cour de ne plus manquer d'eau. Les nouveaux travaux sur l'aqueduc furent interrompues à la mort du Roi et reprirent grâce à la détermination de Marie de Médicis. Il fit rénover par ailleurs les fontaines endommagées et en créa de nouvelles, dont celle qui se trouvait près d'un lieu patibulaire de la juridiction épiscopale ; la Croix du Trahoir ou Croix du Tiroir. Doublant ainsi la quantité d'eau mise à la disposition des Parisiens, il prit des dispositions pour l'assainissement de la voirie parisienne en concertation et avec l'approbation du Ministre Sully, dispositions qui ne furent malheureusement pas toujours respectées.
François Miron consacra une grande partie de ses ressources pour financer les travaux entrepris à la finition de l'Hôtel de ville de Paris qui fut achevé en 1606, pour la façade du côté de la grève, ainsi que le pavillon de l'arcade. La Tour de l'Horloge et la Grande Salle Neuve le furent en 1608 par l'architecte Dominique Bonardo c'est cet édifice qui sera détruit par l'incendie de 1871
Pendant sa mandature il écrit à Henri IV pour lui faire part de son désaccord au sujet des aménagements dans l'île de la Cité :
- « Cher Syre, permettez que je me retire; en jurant fidélité au Roy, j'ai promis de soustenir la royauté; or Votre Majesté me commande un acte pernicieux à la royauté...Je refuse ; je le répète à mon cher maistre et Souverain bien-aimé: c'est une malheureuse idée de bâtir des quartiers à l'usage exclusif d'artisans et d'ouvriers. Dans une capitale ou se trouve le Souverain, il ne faut pas que les petits soyent d'un côté et les gros et dodus de l'autre, c'est beaucoup et plus sûrement mélangés; vos quartiers pôvres deviendraient des citadelles qui bloqueraient vos quartiers riches. Or comme le Louvre est la partye belle, il pourroit se fait que les balles vinssent ricocher sur votre couronne... je ne veulx pas syre estre le complice de cette mesure. »
Il s'éleva également contre la réduction des rentes
Souvenirs historiques et iconographie
- La rue François-Miron à Paris porte son nom depuis 1865.
- Une statue le représentant en pied fut réalisé par le sculpteur Henri-Frédéric Iselin, (1826-1905) à la suite d'une commande de l'État dont l'original en pierre orne la façade de l'actuel Hôtel de Ville de Paris. Un modèle en plâtre, patiné terre cuite de 1881 de 120 cm de haut fait partie des collections du Musée Georges-Garret de Vesoul.
- Nicolas et Pierre Bonfons : Les Fastes Antiquitez et choses plus remarquables de Paris Labeur de curieuse& diligente recherche, divisé en quatre livres, Paris 1605 In-8° ouvrage en fait en 3 livres dédié à Monsieur François Miron prévôt des marchands
- Une médaille non signée, datée de 1606, montre au droit le buste de François Miron, tourné vers la gauche, en robe de magistrat, et au revers, le prévôt des marchands debout, tourné vers la droite tendant un miroir à l'allégorie de Paris assise à gauche. Le musée Carnavalet conserve un exemplaire de cette médaille (ND 1).
Bibliographie
- François Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois, Dictionnaire de la noblesse,contenant les généalogies, l'histoire et la chronologie des familles nobles de France, 2e Edt Vervet Duchesnes, Paris, 1775, TX p. 153
- Nicolas Viton de Saint-Allais de Saint-Pons, Nobiliaire universel de France ou recueil général des généalogies, éd. Nobiliaire universel de France, Paris, 1815, vol III p. 332
- Philippe Le Bas, Dictionnaire encyclopédique
- Gaston du Fresne, marquis de Beaucourt, Revue des questions historiques 1932 (120) : François Miron et l'administration municipale de Paris sous Henri IV, Paris, 1885
- Louis d'Haucourt, L'Hôtel de Ville de Paris à travers les siècles
- Germain Brice, Nouvelles descriptions de la ville de Paris et tout ce qu'elle contient, publié par T. Le Gras et J.M. Gaudouin, Paris, 1725
- Paris à travers les siècles, éd. Henri Martin, F. Foy, 1879
Liens externes et références
- Diderot - Encyclopedie 1re edition tome 11 Encyclopédie Diderot
- Statue de François Miron
- Musée du Louvre : François Miron, prévôt des marchands de Giovani Paolo
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