Roupy

Roupy est une commune française située dans le département de l'Aisne, en région Hauts-de-France.

Roupy

La mairie.
Administration
Pays France
Région Hauts-de-France
Département Aisne
Arrondissement Saint-Quentin
Intercommunalité Communauté de communes du Pays du Vermandois
Maire
Mandat
Xavier Pamart
2020-2026
Code postal 02590
Code commune 02658
Démographie
Population
municipale
235 hab. (2018 )
Densité 40 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 48′ 46″ nord, 3° 11′ 03″ est
Altitude Min. 79 m
Max. 102 m
Superficie 5,90 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Saint-Quentin
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Saint-Quentin-1
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
Roupy
Géolocalisation sur la carte : Aisne
Roupy
Géolocalisation sur la carte : France
Roupy
Géolocalisation sur la carte : France
Roupy

    Géographie

    Communes limitrophes


    Urbanisme

    Typologie

    Roupy est une commune rurale[Note 1],[1]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[2],[3].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Quentin, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 120 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[4],[5].

    Occupation des sols

    Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (92,2 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (92,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (92,2 %), zones urbanisées (7,8 %)[6].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].

    Toponymie

    La présence du village est attestée en 1045 sous le nom de Rupeium, puis Roupiacus en 1153 (cartulaire de l'Abbaye Saint-Martin de Laon), Ruppiacum en 1163, Rupi en 1200, Repis Castrum au XIIè siècle, Rouppi, Ruppiacum-in-Viromandia, Rouppy, Roupie en 1735 et enfin l'orthographe actuelle vers 1750 [8];

    Histoire

    Vestiges de l'ancien cimetière.
    Carte de Cassini du secteur (vers 1750).

    Sur la Carte de Cassini ci-contre, Roupy, vers 1750, était une paroisse située sur la route empierrée allant de Saint-Quentin à Ham.

    Un relais de poste établi dans le village permettait aux cavaliers ou diligences de disposer de chevaux frais.

    La Rue du Moulin évoque aujourd'hui la présence d'un moulin en bois au nord du village.

    Une importante filature a existé dans le village de 1803 à 1860. Elle employait 400 ouvriers vers 1810 et encore une soixantaine au moment de sa fermeture vers 1860 [9].

    Première franco-allemande de 1870-1871

    Des combats ont eu lieu en janvier 1871 dans le secteur [10].

    Les destructions : vivre au milieu des ruines.

    À partir du , se déroula à quelques dizaines de kilomètres du village occupé par les Allemands, la bataille de la Somme.

    À l'arrière de cette bataille, notamment pour se prémunir d'une seconde offensive sur la Somme, les Allemands construisirent un formidable ouvrage de défense, sans doute le plus impressionnant du front ouest : la ligne Hindenburg, du nom d'un des principaux chefs de guerre allemands Paul von Hindenburg.

    Cette ligne avait pour but de protéger le saillant formé par le front allemand entre Arras et Reims. Passant à l'ouest de Cambrai et de Saint-Quentin, la ligne Hindenburg préparait l'abandon aux Alliés de Bapaume, Péronne, Roye, Noyon, et de… Roupy ! Mais toute la région ainsi (provisoirement) libérée avait été systématiquement dévastée et minée.

    Effectué dès le , le repli allemand sur la ligne Hindenburg renversa tous les plans échafaudés par Nivelle. Du Roupy d'avant-guerre, il ne resta rien. Un article du journal L'Illustration (édition du ) fit état des destructions allemandes à Roupy, sous le titre « Un nouvel exemple du vandalisme allemand ». On insista dans cet article sur le château du sénateur Touron, et sur la violence des destructions et leur inutilité. Le château ne fut pas reconstruit, un manoir, plus modeste, le remplaça.

    Les populations évacuées retrouvèrent leurs maisons ravagées. Toutes les habitations ayant été détruites, il fallut répondre à l'urgence pour cela, comme partout dans les « pays dévastés », on construisit des « provisoires ». Les provisoires du Vermandois furent pour l'essentiel des baraques en bois. La mairie, les écoles et l'église ainsi que les habitations privées furent donc construites en bois recouvertes de cartons bitumés. Ce carton bitumé fut à l'origine de nombreux soucis qui témoignèrent des difficultés rencontrées au quotidien par les Picards.

    " Sur un pan de mur isolé, une planche noire porte en lettres blanches: "This is Roupy". L'armée anglaise a tenu à indiquer par cette épitaphe laconique qu'ici fut "Roupy", gros village mort"[11].

    L'ancienne église

    L'église en 1870
    (dessin de Joachim Malézieux (1851-1906).

    L'ancienne église de Roupy était un édifice modeste, reconstruit et restauré à plusieurs époques. Sa partie la plus récente était la tour, construite en 1783. Cette église n'était à l'origine que l'ancienne chapelle des seigneurs du village et de l'abbaye de Royaumont (à qui appartenaient les terres).

    Le patron de la paroisse était saint Remi, une peinture attribuée au peintre Le Sueur représentant le baptême de Clovis était visible à l'intérieur mais fut semble-t-il détruite avec l'édifice.

    L'emplacement de cette église, et du « vieux cimetière » qui l'entourait illustre le déplacement du village à travers le temps. Au fur et à mesure que la « route de Paris » (aujourd'hui départementale 930) prenait de l'importance, les constructions s'en rapprochèrent.

    Les dommages de guerre

    Ce fut le très renommé architecte Gustave Malgras (dit Malgras-Delmas) qui fut choisi pour cette tâche. Le , Malgras-Delmas avait terminé l'élaboration du dossier des dommages de guerre, avait dressé les plans des bâtiments détruits, réalisé l'inventaire de leur contenu et expertisé leur valeur en 1914.

    La procédure de dommages de guerre dura du au . Ce fut le maire, M. Touron, qui fut chargé de représenter la commune devant les instances judiciaires. Son opiniâtreté dans la défense des intérêts de la commune fut souvent saluée.

    L'indemnité globale concernant l'église fut de 483  258,59 francs.

    La reconstruction

    Le premier à travailler sur la reconstruction des bâtiments communaux fut l'architecte qui boucla le dossier des dommages de guerre : Malgras-Delmas. Il fut désigné par le conseil municipal le comme architecte de la commune pour la confection des plans et projets destinées à la reconstitution du village.

    Dans les semaines qui suivirent, il prépara un projet et réalisa son plan le  : une église traditionnelle, semblable dans son allure générale à l'ancienne église et à de nombreuses petites églises de campagne de la région. Le projet manquait beaucoup de caractère, n'avait pas une once de modernité, mais sans doute avait-il le mérite de ne pas choquer la population et d'effacer la guerre.

    Pourtant, la municipalité fit un choix tout autre. Le , le conseil municipal décida d'ouvrir un concours d'architecture pour les bâtiments communaux (mairie, écoles, église), rejetant donc implicitement la proposition de Malgras-Delmas. Ce concours était exclusivement réservé aux architectes diplômés par le gouvernement et agréés par la préfecture de l'Aisne avant le , ceci afin de se préserver des pseudos architectes qui parcouraient les régions dévastées avec des intentions uniquement mercantiles.

    Ce furent les architectes Charavel, Melendès et Esnault qui remportèrent le concours. En plus des trois bâtiments communaux, ils travaillèrent également sur les habitations du village, ce qui contribua à lui donner une unité de style, un aspect plaisant et une originalité non feinte. La reconstruction du village fut citée en exemple à plusieurs reprises (L'Illustration du « La reconstruction d'un village dans la zone dévastée »).

    Politique et administration

    Découpage territorial

    La commune de Roupy est membre de la communauté de communes du Pays du Vermandois, un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé le dont le siège est à Bellicourt. Ce dernier est par ailleurs membre d'autres groupements intercommunaux[12].

    Sur le plan administratif, elle est rattachée à l'arrondissement de Saint-Quentin, au département de l'Aisne et à la région Hauts-de-France[13]. Sur le plan électoral, elle dépend du canton de Saint-Quentin-1 pour l'élection des conseillers départementaux, depuis le redécoupage cantonal de 2014 entré en vigueur en 2015[13], et de la deuxième circonscription de l'Aisne pour les élections législatives, depuis le dernier découpage électoral de 2010[14].

    Administration municipale

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    avant 1876 après 1877 Bacquet[15]    
    mars 1989 mars 2008 Alain Richard    
    mars 2008[16] mars 2014 Quentin Bardet UMP  
    mars 2014[17] En cours
    (au 13 juillet 2020)
    Xavier Pamart DVD Agriculteur
    Réélu pour le mandat 2020-2026

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[18]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[19].

    En 2018, la commune comptait 235 habitants[Note 3], en augmentation de 3,98 % par rapport à 2013 (Aisne : −1,25 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    450390484585669680699701697
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    609621580525537579583466394
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    367369355161258246225226253
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
    244255244240295262251249229
    2017 2018 - - - - - - -
    230235-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[20] puis Insee à partir de 2006[21].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    • L'ancienne gare de la ligne de Saint-Quentin à Ham

    L'église Saint-Rémi

    L'église de Roupy.

    L'église de Roupy détruite pendant la Première Guerre mondiale a été reconstruite durant l'entre-deux-guerres, en style Art déco. Dans le domaine de l'emploi des matériaux, on remarque que le béton « nu » est présent essentiellement dans le clocher, alors que le reste de l'édifice est en brique. On voit bien là la volonté à la fois d'innover et de respecter les traditions locales d'emploi de la brique.

    Le plan simplifié de l'église de Roupy est en forme de T. Il est fait de volumes qui s'unissent harmonieusement. Le porche, doté d'une solide colonnade de béton soutient le clocher sous lequel les fidèles sont amenés à passer pour accéder à l'intérieur de l'édifice. Cet élément porteur, surdimensionné, marque la symbolique de l'ancrage de l'église.

    Les architectes ont accentué la verticalité de l'ensemble en utilisant des effets d'optiques : le sommet du clocher se termine par des lignes creusées qui remplacent les alignements de cercles.

    Le clocher est décoré de quatre croix latines qui sont ornées de motifs géométriques. Les croix se répondent en alternant les motifs car elles ne sont pas identiques mais fonctionnent par paires opposées. Ce simple stratagème suffit à éviter une quelconque sensation de monotonie.

    Le thème des anges, très présent à cette époque, tient une place de choix à Roupy. En effet, aux quatre points cardinaux se trouvent des anges qui décorent le clocher et semblent bénir le village pour lui promettre paix et prospérité. Ces sculptures sur béton sont réalisées par Raoul Josset.

    Le monument aux morts

    Monument aux morts.

    En fait de monument, une simple plaque de marbre blanc est apposée sur la partie de l'église faisant face à la route de Paris. Une des premières décisions du conseil municipal () avait pourtant été d'affecter 2 000 francs à l'érection d'un monuments aux morts de la Grande Guerre et d'ouvrir une souscription publique pour obtenir le complément de ressources.

    L'aménagement de la place et le bouleversement de la reconstruction sont sans doute les causes de l'avortement de ce projet.

    Notons également que c'est l'église qui a été choisie à Roupy pour recevoir le monument à la mémoire des « enfants » de la commune « morts pour la France », et cela alors qu'ailleurs l'anticléricalisme retarde parfois la reconstruction des églises (nous sommes peu de temps après la loi de séparation de l'Église et de l'État). La mairie, situé sur la même place que l'église aurait d'ailleurs tout à fait pu recevoir cette plaque.

    Cartes postales anciennes

    Personnalités liées à la commune

    • Jean de Cambrai (documenté de 1375 à 1403 - mort en 1438 à Bourges) est un sculpteur gothique, ymagier au service du duc Jean de Berry de 1486 à 1416.

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage publié en décembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le )
    2. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le )
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le )
    4. « Base des aires d'attraction des villes 2020 », sur insee.fr, (consulté le )
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    7. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    8. « Dictionnaire topographique de la France. , Dictionnaire topographique du département de l'Aisne : comprenant les noms de lieu anciens et modernes / réd. sous les auspices de la Société académique de Laon, par M. Auguste Matton ; publ. par ordre du ministre de l'Instruction publique ; et sous la dir. du Comité des travaux historiques », sur Gallica, (consulté le ).
    9. « L'industrie dans le département de l'Aisne et en particulier dans le rayon de Saint-Quentin : première notice, la filature de Roupy (1803-1860) / Félix Ribeyre », sur Gallica, (consulté le ).
    10. « Pérégrinations aux principaux théâtres de la guerre 1870-1871 / par A. Ognier,... », sur Gallica, (consulté le ).
    11. « Impressions de Picardie dévastée / Maurice Garet,... », sur Gallica (consulté le ).
    12. « communauté de communes du Pays du Vermandois - fiche descriptive au 1er avril 2020 », sur https://www.banatic.interieur.gouv.fr/ (consulté le )
    13. « Code officiel géographique- Rattachements de la commune de Roupy », sur le site de l'Insee (consulté le ).
    14. « Découpage électoral de l'Aisne (avant et après la réforme de 2010) », sur http://www.politiquemania.com/ (consulté le ).
    15. Almanach historique administratif et commercial de la Marne de l'Aisne et des Ardennes, Matot-Braine, Reims, 1877, p214.
    16. Préfecture de l'Aisne consulté le 7 juillet 2008
    17. « Liste des maires de l'Aisne » [xls], Préfecture de l'Aisne, (consulté le )
    18. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    19. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    20. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    21. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
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