Rose des vents

Une rose des vents est une figure indiquant les points cardinaux : N pour nord, S pour sud, E pour est, O pour ouest et les orientations intermédiaires, jusqu’à 32 directions. En fait, les roses initiales n’indiquaient pas quatre directions mais huit directions.

Aujourd’hui, on trouve souvent des roses des vents avec l’indication W à la place de O, pour l’anglais West. Il en fut de même par le passé, où l’est pouvait être indiqué par la lettre L (pour l’italien levante, levant) et le nord par la lettre T (pour l’italien tramontana, tramontane, ou bien par une fleur-de-lys.)

Les roses des vents du Moyen Âge avaient parfois l’est en haut, pour indiquer que Jérusalem (à l’est du point de vue européen) était supérieure à tout[1].

Histoire

Les marins de l'Antiquité disposaient déjà de connaissances astronomiques. Grâce à elles, ils n'étaient plus dépendant de la seule navigation côtière, mais pouvaient s'orienter la nuit grâce à la navigation astronomique. Pour cela, il fallait connaître sa direction et une des techniques utilisées sera la rose des vents. Il est connu que les Phéniciens ont été les premiers à faire usage de la rose. Plus tard, elle a été utilisée dans la Grèce antique et améliorée par les marins italiens. Le principe d'utilisation d'une rose des vents consiste à trouver sa route selon la direction du vent afin de pouvoir naviguer ensuite[2].

Les marins grecs ont utilisé les quatre vents correspondant aux quatre points cardinaux, mais bien vite ils durent y ajouter les quatre vents intermédiaires : Boreas (nord), Kaikias (nord-est), Apeliotes (est), Euros (sud-est), Notos (sud), Lips (sud-ouest), Zephuros (ouest) et Skiros (nord-ouest). Les Italiens ont appelé ces vents comme suit : Tramontana (nord), Greco (nord-est), Levante (est), Scirocco (sud-est), Mezzodi (sud), Garbino, aussi appelé par la suite Africus ou Affricone (sud-ouest), Ponente (ouest) et Maestro (nord-ouest)[2].

En 1375 marque la première apparition documentée d'une rose des vents sur une carte géographique sur l'Atlas catalan d'Abraham Cresques, chef de file de l'École majorquine de cartographie[3].

À la Renaissance, la rose des vents italienne est adoptée par les marins de la Méditerranée. Sur beaucoup de portulans de l'époque, apparaît une rose des vents avec les initiales italiennes T, G, L, S, O, L, P et M. D’autres peuples à tradition maritime possèdent également des noms spécifiques pour les directions intermédiaires telles que le nord-est. Ainsi en breton, les huit directions s'appellent (à partir du nord, dans le sens des aiguilles d'une montre) : norzh (ou : sterenn), biz, reter, gevred, su, mervent, kornaoueg, gwalarn.

Il n'y a pas de norme absolue pour l'élaboration d'une rose des vents et ainsi chaque école de cartographes semble avoir développé sa propre norme. Sur les premières cartes, le nord est indiqué par un fer de lance au-dessus de la lettre T (pour Tramontana). Ce symbole est devenu une fleur de lys, à l'époque de Christophe Colomb et a été vu sur les cartes portugaises[2]. Toujours au XIVe siècle, le L (pour Levante) sur le côté est de la rose a été remplacé par une croix de Malte, indiquant Bethléem, c'est-à-dire l'endroit où le Christ est né.

En 1630, le navigateur et cartographe Jean Guérard de la célèbre École de cartographie de Dieppe, publie le Traité d'hydrographie. Il détaille dans ce manuscrit le système de représentation cartographique de la Rose des vents[4]. En 1645, le Traité de l'Astrolabe reprend le système de Jean Guérard[5]

Galerie

La rose des vents de la forteresse de Sagres au Portugal

Apparitions

Rose des vents sur la mer Méditerranée[6]

Notes et références

  1. Quelle est l'origine de la rose des vents ? Le nord a-t-il toujours été au nord ? Omnilogie.fr (18/08/2009)
  2. (de) « Untersuchungen über die Navigationstechniken der Antike und früheren Zeit » (consulté le )
  3. (en) Clayton J. Drees, The Late Medieval Age of Crisis and Renewal, 1300-1500: A Biographical Dictionary, Greenwood Publishing Group, (ISBN 978-0-313-30588-7, lire en ligne), p. 119
  4. Explication détaillée de la Rose des vents
  5. Traité d'hydrographie de Jean Guérard
  6. Cette rose des vents était utilisée par les marins sur la mer Méditerranée pour se repérer. La direction, le nom et les effets de chacun de ces vents peuvent varier suivant les régions (en particulier, les directions du Mistral et de la Tramontane sont permutées dans la région du Languedoc).

Voir aussi

Articles connexes

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