Roger Auque

Roger Auque, né le à Roubaix et mort le à Paris, est un journaliste, grand reporter, espion et diplomate français.

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Ambassadeur de France en Érythrée de 2009 à 2012, il a mené une carrière dans le journalisme. Il fut détenu comme otage au Liban pendant près d'un an en 1987.

Biographie

Jeunesse et formation

Fils d'un assureur de Roubaix, gaulliste de gauche, ancien d'Indochine et d'une mère communiste, Roger Auque s'inscrit à Paris en faculté d'anglais et de langues orientales, pour apprendre l'arabe[1].

Il se rend au Liban où il se rapproche des phalangistes[1] : « Je me suis retrouvé à combattre du côté chrétien, avec une myriade de jeunes de mon âge, dit-il, des Libanais mais aussi des Américains et des Français un peu fascisants qui combattaient les musulmans progressistes »[2].

Carrière

De 1982 à 2002, Roger Auque est journaliste et grand reporter pour RTL, La Croix, Paris Match, puis au Figaro Magazine, Sipa Press, Gamma Photo et Radio-Canada.

Alors qu'il est correspondant de guerre au Liban, il est enlevé, en , « en pleine lumière en sortant de son immeuble sous les yeux de son confrère Paul Marchand »[3] par le Hezbollah. L'organisation terroriste voit en lui un agent de la DGSE, ce qui est dénié à l'époque mais sera admis plus tard par l'intéressé dans un livre posthume. Il reste otage pendant près d'une année[4]. Il est libéré le , en même temps que Jean-Louis Normandin, pris dans l'Affaire des otages du Liban, à la suite de la négociation du ministre Charles Pasqua et sur place de Jean-Charles Marchiani[5].

De 2003 à 2007, il est correspondant permanent à Bagdad, puis à Beyrouth et couvre l'assassinat de Pierre Amine Gemayel[6],[7] pour TF1-LCI, Radio-Canada, TSR, RTBF.

En 2008, il est élu conseiller municipal du 9e arrondissement de Paris sur la liste UMP. En 2008-2009, il devient rédacteur en chef à la chaîne TV franco-marocaine Medi 1 Sat à Tanger.

En , il est nommé ambassadeur de France en Érythrée, à Asmara, par le président Nicolas Sarkozy[8]. Accusé par le magazine Bakchich d'avoir « laissé une dette de 65 000 euros aux impôts l'année de sa nomination », il dépose une plainte contre le magazine pour diffamation[9].

En 2012, obligé de quitter son poste, il est rapatrié en France après qu'on lui a diagnostiqué une tumeur du cerveau[10],[11]. En 2013, il compare l'Érythrée à la Corée du Nord ou à la Birmanie[12].

Mort

En Érythrée, Roger Auque tombe malade d'une tumeur au cerveau. Après deux ans de lutte contre la maladie, il meurt du cancer, à 58 ans, le [13].

Dans ses mémoires posthumes commencés quelques mois avant sa mort, Au service secret de la République (parus chez Fayard), il déclare notamment : « J'ai été rémunéré par les services secrets israéliens pour effectuer des opérations en Syrie, sous couvert de reportage ». Il a également offert ses services à la DGSE française, avant de devenir un objet d'intérêt pour la CIA[14].

La journaliste et grand reporter du Monde, Raphaëlle Bacqué, déclare à son propos : « La presse se méfie parfois de ce reporter qui, en 1992, fut épinglé par le Canard enchaîné pour avoir plagié des passages entiers du reportage d’un de ses confrères. Mais il a gardé le goût de l’aventure, du Paris-Dakar, de la guerre en Irak, pour laquelle il a dégoté le dernier passage en avion pour Bagdad, dont il fera profiter quelques confrères. Il n’est pas sûr que la politique lui apporte les mêmes satisfactions »[15].

Vie privée

Roger Auque est marié à Danette Landry et est le père de Vladimir Auque, né de Rozaria Spika et de Carla Auque, née de Natasha Chauvage.

En 2013, le magazine L'Express révèle qu'il est le père biologique de la députée Marion Maréchal, conçue avec Yann Le Pen, l'une des filles de Jean-Marie Le Pen. Marion a été reconnue après sa naissance par le conjoint de Yann Le Pen, Samuel Maréchal[16],[17]. Auque a confirmé lui-même l'information dans ses mémoires posthumes, Au service secret de la République[18].

Ouvrages

Filmographie

  • Hors la vie de Maroun Bagdadi, inspiré d'Un otage à Beyrouth de Roger Auque. Prix spécial du Jury au festival de Cannes en 1991.

Décoration

Notes et références

Liens externes

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