Rochonvillers

Rochonvillers est une commune française située dans le département de la Moselle, en région Grand Est.

Rochonvillers

Église Saint-Luc et monument aux mineurs.

Blason
Administration
Pays France
Région Grand Est
Département Moselle
Arrondissement Thionville
Intercommunalité Communauté d'agglomération Portes de France-Thionville
Maire
Mandat
Angèle Kaspar-Cotrupi
2020-2026
Code postal 57840
Code commune 57586
Démographie
Gentilé Rochonvillois
Population
municipale
189 hab. (2018 )
Densité 34 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 24′ 53″ nord, 6° 01′ 44″ est
Altitude Min. 321 m
Max. 412 m
Superficie 5,64 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Luxembourg (partie française)
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton d'Algrange
Législatives Huitième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Rochonvillers
Géolocalisation sur la carte : Moselle
Rochonvillers
Géolocalisation sur la carte : France
Rochonvillers
Géolocalisation sur la carte : France
Rochonvillers

    Géographie

    Communes limitrophes de Rochonvillers
    Ottange Volmerange-les-Mines Escherange
    Tressange
    Havange Angevillers

    Lieux-dits

    • Dont le nom provient de l'eau :
      • Milfere : gué probablement près d'un moulin (Mühle)
      • Mees : déformation de l'allemand Moor (marais)
      • Solle : du moyen-haut-allemand Sul (lieu marécageux)
      • Lacheltier : de l'allemand Lache (lieu humide)
    • Dont le nom vient du relief :
      • Bikeltien : de l'allemand Buckel (petite hauteur)
      • Keltienne : de l'allemand Kehle (gorge)
    • Dont le nom vient de la flore :
      • Beuche : de l'allemand Busch (bois)
      • Buchelle : de l'allemand Buche (hêtraie)
      • Hesseltien : de l'allemand Hasel (noisetier)
    • Dont le nom a pour origine la culture :
      • Stoquetienne : de l'allemand Stock (souche d'arbre)
      • Aubenschette : de l'allemand Oben (en haut et de l'allemand Scheid (bois défriché).

    Urbanisme

    Typologie

    Rochonvillers est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Luxembourg (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 115 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[4],[5].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (79,4 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (79,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (79,4 %), forêts (9,4 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (6,6 %), zones urbanisées (4,5 %)[6].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].

    Toponymie

    • D'un nom de personne Ruso ou Regezo(n) + villare[8].
    • Anciennes mentions[9],[10],[11] : Ruessonvillers et Ruswillre (1334), Rutzwilre (1427), Routzwilre (1430), Ruetzwyler (1450), Rexonvillers (1605), Roussonviller (1681), Rochonviller (1756), Rochouvillers (1793), Rochonviller (XIXe siècle), Ruxweiler (1871-1918).
    • Rotzweiler en allemand[9]. Rucksler[12],[13] et Rucksweller[13] en luxembourgeois. Rechonvlé en lorrain roman[9].

    Histoire

    La Mine[14]

    La Mine de Rochonvillers exploitait deux concessions :

    • Rochonvillers (bien allemand mis sous séquestre après la guerre de 1914-1918, puis propriété de l'État, amodié en 1919 à la Société Minière de Rochonvillers).
    • Adélaïde, propriété de Cockerill.

    C'est la Rheinischstahlwerk qui a commencé l'exploitation « Mine Pensbrünn » à flanc de coteau dans les concessions Pensbrünn (Pensbrunnen, concession obtenue le par Meurer à Cologne) et Œutrange (Oetringen, obtenue à la même date par Dillinger-Hüttenwerke). L'entrée de la mine, d'un gabarit fort respectable (6 mètres de large et 2 mètres 80 de haut) est située sur le territoire de la commune d'Algrange. À l'époque le minerai était amené au jour à l'aide d'un câble sur une distance de plus de quatre kilomètres. Après épuisement de ces deux concessions, une galerie, traversant une couche stérile due à une faille frontale, permettra de poursuivre l'extraction dans la concession Rochonvillers qui s'étendait sous les communes de Rochonvillers, Escherange, la mine d'Angevillers effleurant le ban de Thionville.

    C'est à Rochonvillers que le minerai était amené au jour et un téléphérique le transportait à Ottange, où, par wagons S.N.C.F., il était acheminé par voie privée à Rumelange (Luxembourg) puis vers la Société Métallurgique et Minière de Rodange-Athus (Belgique). À la fin des années 1970, l'effectif était de 166 personnes pour une production de 4 000 à 5 000 t/jour.

    Les services administratifs, vestiaires, douches... se trouvaient également sur le territoire de la commune d'Algrange, dans un bâtiment construit en totalité en béton armé : piliers de soutien, ferme, toiture C'est l'œuvre d'Albert Caquot, ingénieur ardennais du début du XXe siècle, qui s'intéressa à l'aérostation et à la résistance du béton armé. C'est lui qui en vulgarisa l'emploi dans les travaux publics et une de ses premières réalisations fut les bâtiments de la mine de Rochonvillers, véritable gageure pour l'époque.

    Hélas, la catastrophe du à la Mine de Pensbrünn vint jeter une ombre au tableau. Provoquée par l'effondrement, au quartier 7, de 250 000 mètres cubes de minerai, elle causa la mort de vingt-cinq personnes. Tous les quartiers avaient ressenti la secousse comme un véritable tremblement de terre. La déflagration provoquée par cet éboulement avait projeté plusieurs mineurs à 75 mètres de leur poste de travail. L'équipe de secours, organisée aussitôt, aidée par les équipes des mines voisines : Röchling (Mine d'Angevillers) et Moltke (Mine de la Paix), réussit à sauver six mineurs et sortit deux blessés graves et six blessés légers ainsi que cinq corps. Le , un survivant Franz Riva, fut retrouvé sous un wagonnet qui s'était renversé sur lui, le sauvant d'une mort certaine. Le malheureux y était resté quatre jours avant l'arrivée de l'équipe de secours du porion Wagner. Le encore, un sauveteur sera tué par une "chandelle".

    Après l'abandon des travaux par le service des mines, les responsables de Pensbrünn prendront à leur charge les frais de sauvetage et de déblaiement ; le , onze corps seront remontés au jour et deux autres le seront le 31.

    Quelles furent les causes de cette catastrophe ? On accuse une exploitation excessive pendant la guerre, période durant laquelle on ne s'occupait que du rendement sans se soucier des règles de sécurité et ceci avec un personnel inexpérimenté.

    À la fin des années 1970, la direction de la Mine de Rochonvillers, consciente de l'approche de la fermeture (fin de concession) a entrepris des travaux préparatoires en vue d'exploiter la Mine Ottange II. Devant la situation critique de la Société Métallurgique et Minière de Rodange-Athus (usine mère) ces travaux furent arrêtés.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    01.10.1945 15.03.1965 Félicien Haux SE Maire
    15.03.1965 19.12.1987 Gérard Kreicher SE Maire
    19.12.1987 24.03.2001 Jean Ledrans SE Maire
    24.03.2001 14.03.2008 Jean-Denis Frantz SE Maire
    14.03.2008 23.07.2015 Patrick Want UDI Maire
    24.07.2015 24.09.2015 Gilles Dolenc SE 3e adjoint
    25.09.2015 22.05.2020 Laurent Brouillet SE Maire
    24.05.2020 En cours Angèle Kaspar SE Maire
    Les données manquantes sont à compléter.

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[15]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[16].

    En 2018, la commune comptait 189 habitants[Note 3], en diminution de 7,8 % par rapport à 2013 (Moselle : −0,32 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1836 1841 1861 1866 1871 1875
    258254259309288308330315313
    1880 1885 1890 1895 1900 1905 1910 1921 1926
    315302291269283276284246222
    1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975 1982 1990
    308244178195197189179196165
    1999 2006 2007 2012 2017 2018 - - -
    207217218208188189---
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[11] puis Insee à partir de 2006[17]. |recens-prem=2007.)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Culture locale et patrimoine

    Édifice religieux

    Église Saint-Luc.
    • Église Saint-Luc 1957, par Martinez.
    • De même, à la sortie du village est présente une grotte honorant la Vierge Marie, entretenu et par les services communaux et par les croyants du village.
    • Le cimetière communal, à côté de la grotte

    Ligne Maginot

    La commune compte plusieurs fortifications françaises construites pendant l'entre-deux-guerres et faisant partie de la ligne Maginot, notamment :

    • l'ouvrage de Rochonvillers, l'un des plus gros ouvrage de la ligne, encore propriété de l'Armée ;
    • l'abri du Gros-Bois, également appelé abri X1, qui est en cours de restauration par l'association La Lorraine à travers les siècles.

    Héraldique

    Blason
    Coupé de gueules à deux tourterelles affrontées d'or, et d'or fretté de gueules.
    Détails
    Le statut officiel du blason reste à déterminer.

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Luxembourg (partie française) », sur insee.fr (consulté le ).
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    7. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    8. Ernest Nègre, Toponymie générale de la France : Tome 2, Formations non-romanes
    9. M. Bouteiller, Dictionnaire topographique de l'ancien département de la Moselle, rédigé en 1868 sous les auspices de la Société d'archéologie et d'histoire de la Moselle, Paris, Imprimerie nationale.
    10. Martina PITZ, Genuine Übersetzungspaare primärer Siedlungsnamen an der lothringischen Sprachgrenze, Onoma 36
    11. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    12. Marcel Konne et Albert-Louis Piernet, « Dierfer vun äiser Hemecht », Hemechtsland a Sprooch, no 1, (ISSN 0762-7440).
    13. Zesummegestallt vum Henri Leyder, Lëtzebuerger Marienkalender 1997, iwwerschaft 3/2011
    14. Eugène Gaspard et Alain Simmer, Le canton du fer, Thionville, 1978
    15. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    16. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    17. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
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