Robert Wyatt

Robert Wyatt, de son vrai nom Robert Ellidge (Wyatt est le nom de sa mère), est un musicien britannique. Tout d'abord batteur, puis claviériste et chanteur, né le à Bristol en Angleterre, ayant commencé sa carrière musicale avec le Daevid Allen Trio, formé de Daevid à la guitare et au chant et du bassiste Hugh Hopper en 1963. Par la suite, il forme The Wilde Flowers de 1963 à 1966. Puis il forme le groupe Soft Machine en cette même année 1966 avec trois autres musiciens ayant joué, de près ou de loin, un rôle avec The Wilde Flowers, Mike Ratledge, Kevin Ayers et Daevid Allen.

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Robert Wyatt
Robert Wyatt en 2006
Informations générales
Nom de naissance Robert Ellidge
Naissance
Bristol, Royaume-Uni
Activité principale musicien, compositeur
Genre musical Rock progressif
Instruments Batterie, percussions, chanteur, claviers...
Années actives depuis 1963
Labels Virgin, Rough Trade, Domino
Influences École de Canterbury

Biographie

Adolescent, il vit dans une vaste maison georgienne à Lydden près de Canterbury. Il apprend la batterie auprès du batteur de jazz américain George Niedorf.

En 1962, Wyatt et Niedorf partent pour Majorque où ils rencontrent le poète Robert Graves.

De retour en Angleterre, il commence sa carrière en 1963 en participant, avec le bassiste Hugh Hopper, au trio de Daevid Allen. Il rejoindra ensuite Hugh et Brian Hopper, Richard Sinclair (futur fondateur de Caravan) et Kevin Ayers au sein des Wilde Flowers dont il deviendra le chanteur-batteur.

À l'été 1966, il forme le groupe Soft Machine où il se distingue par un jeu de batterie très fin, proche du jazz et une voix émouvante aux accents très caractéristiques proche du registre de haute-contre. À la suite de dissensions au sein du groupe, il quitte la formation après le quatrième album nommé Fourth, album dans lequel il ne chante pas (son premier album solo, The End of an Ear mentionne « out-of-work pop singer, currently on drums with Soft Machine »). Soft Machine, qui achève alors sa première période, celle dans laquelle il connaît le plus grand succès auprès du public, s'oriente alors vers une musique plus proche du jazz-rock et complètement instrumentale.

Robert Wyatt fonde Matching Mole (transcription anglaise de la traduction littérale de Soft Machine en français "Machine Molle") et sort un disque du même nom (1972) où il chante et joue de la batterie et du mellotron, avec Phil Miller à la guitare, Dave McRae, au piano électrique et à l'orgue, Bill McCormick à la basse et David Sinclair au piano et à l'orgue. Sur ce disque, il renoue avec un type de musique plus rock et plus mélodique, un retour au style de Canterbury de ses débuts, celle de Soft Machine ne lui laissait plus vraiment d'espace créatif. Il chante à nouveau, offrant avec le titre O Caroline une ligne mélodique complexe et émouvante. Le groupe sort la même année son second disque, produit par Robert Fripp, Little Red Record dans lequel on note une participation de Brian Eno.

Avant d'enregistrer le troisième album, il subit un grave accident lors de la soirée d'anniversaire de la chanteuse et poétesse Gilli Smyth du groupe Gong, il fait une chute de quatre étages qui le laisse paralysé des deux jambes. Il abandonne son groupe et la batterie et entame alors une carrière solo au cours de laquelle il produit des albums et exécute la plupart des parties musicales sauf pour la batterie[1].

En 1974, il sort l'album Rock Bottom, grand prix du disque de l'Académie Charles-Cros, produit par Nick Mason le batteur du Pink Floyd, avec notamment Mike Oldfield, le poète Ivor Cutler, Hugh Hopper, Fred Frith guitariste du groupe Henry Cow et le trompettiste Sud-Africain Mongezi Feza, « l'un des chefs-d'œuvre les plus originaux de l'histoire du rock » (Alain Dister). Il sort la même année une reprise de I'm a Believer des Monkees qui connaît un bon succès commercial.

Son album suivant Ruth Is Stranger Than Richard est plus orienté jazz avec des influences de musique africaine.

Durant le reste des années 1970, Wyatt travaille avec Henry Cow, Hatfield and the North, Carla Bley et Michael Mantler. Ses projets solo se politisent et il devient porte-parole du Parti Communiste Britannique.

En 1983, son interprétation de la chanson anti-guerre des Malouines d'Elvis Costello Shipbuilding atteint la 35e place dans le classement des meilleures ventes au Royaume-Uni.

Il revient en 1991 avec l'album Dondestan considéré par beaucoup comme sa meilleure œuvre depuis Rock Bottom. En 1997, son album Shleep reçoit également des avis élogieux. Il en va de même pour son avant-dernier album en date Cuckooland (2003). À noter en 2005 la sortie d'un concert de 1974 qui n'existait jusqu'alors qu'en version pirate, Theatre Royal Drury Lane.

En 2004, il collabore avec la chanteuse Björk dans son album Medùlla, acclamé par la critique.

Il a collaboré à l'album de David Gilmour, sur l'album solo de ce dernier On an Island, aux percussions. Il incarne le rôle de l'ami de Dionysos (Sting) dans l'opéra moderne composé par Steve Nieve (Deutsche Grammophon) en 2006 : Welcome to the Voice aux côtés d'Elvis Costello et Barbara Bonney. En 2006, il participe au concert Remember That Night de David Gilmour au Royal Albert Hall. Sur l'album Chéri B.B. de Bertrand Burgalat sorti en 2007, on peut l'entendre chanter sur le titre This Summer Night, écrit par sa femme Alfie.

Son nouvel album, sorti en France en , s'intitule Comicopera. Il est divisé en trois actes, comme un opéra comique. La dernière partie est principalement chantée en castillan, avec notamment une reprise de la célèbre chanson Hasta siempre comandante. Cet album est publié chez Domino Records, un label comportant essentiellement des artistes issus du rock indépendant (Arctic Monkeys, Lou Barlow, Four Tet, Franz Ferdinand, Stephen Malkmus, Will Oldham, Jim O'Rourke, Elliott Smith, Smog, etc.), qui prend en quelque sorte le relais de Rough Trade, label indépendant anglais de référence qui sortit les disques de Wyatt dans les années 1980. Domino réédite d'ailleurs progressivement la discographie de Wyatt.

En 2009, il a reçu le grade de docteur honoris causa de l'Université de Liège[2]. En 2009 également, il collabore au premier CD de l'Orchestre national de jazz de Daniel Yvinec, intitulé Around Robert Wyatt.

Il préparait en 2010 un album avec Gilad Atzmon et Ros Stephen. Cet album, mis au crédit de « Wyatt/Atzmon/Stephen », est depuis paru sous le titre …For The Ghosts Within.

Le , il sort un double album intitulé Different Every Time, réunissant quelques-unes de ses meilleures chansons ainsi que des morceaux inédits, en collaboration avec des artistes tels que Hot Chip. Ce nouvel album accompagne la sortie d'un ouvrage biographique homonyme sur Robert Wyatt.

Discographie

Albums studio

Albums en public

Super 45 tours (EP)

  • 1974 : The Peel Sessions ("Alifib"/"Soup Song"/"Sea Song"/"I'm a Believer")
  • 1984 : Work In Progress ("Biko"/"Amber and the Amberines"/"Yolanda"/"Te Recuerdo Amanda")
  • 1984 : 4 Tracks EP ("I'm a Believer"/"Yesterday Man"/"Team Spirit"/"Memories")
  • 1996 : A Short Break
  • 2002 : Airplay ("Fridge"/"When Access Was a Noun "/"Salt-Ivy"/"Signed Curtain")

Compilations

  • 1982 : Nothing Can Stop Us (compilation de singles)
  • 2003 : Solar Flares Burn for You
  • 2010 : His Great Misses

Avec Soft Machine

Avec Matching Mole

Participations et collaborations diverses (non exhaustif)

Publications (non exhaustive)

Textes de Robert Wyatt et illustrations de Jean-Michel Marchetti:

Filmographie

  • 2015: Romantic Warriors III: Canterbury Tales (en) (DVD)

Videoclip

Notes et références

  1. « Robert Wyatt, l’homme de plusieurs vies », sur franceculture.fr, France Culture, (consulté le )
  2. http://www.ulg.ac.be/cms/c_268662/fr/seance-de-rentree-academique-2009 « Copie archivée » (version du 23 juin 2016 sur l'Internet Archive)
  3. O'Dair 2014
  4. « ROBERT WYATT Interview : Creativity » [vidéo], sur YouTube (consulté le ).
  5. « ROBERT WYATT Billie's Bounce » [vidéo], sur YouTube (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • Mickael King, Robert Wyatt : Faux mouvements, éditions du Camion Blanc, 1998
  • Philippe Thieyre (textes) et Jean-François Dréan (photos), Robert Wyatt, éditions des Accords, 2009
  • Marcus O'Dair, Robert Wyatt, Different every time biographie. Traduit de l'anglais par pauline Firla et Louis Moisan. Paris, éditions Castormusic, 2014. 350 p.
  • (en) Marcus O'Dair, Different Every Time : The Authorised Biography of Robert Wyatt, Londres, Serpent's tail, , 464 p. (ISBN 978-1-84765-649-0, lire en ligne)
  • Philippe Gonin, Robert Wyatt : Rock Bottom, éditions Densité, coll. « Discogonie », 2017, 72 p.

Liens externes

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