René Benjamin
René Benjamin né le à Paris et mort le à la clinique Saint-Gatien de Tours est un écrivain, journaliste et conférencier français. Prix Goncourt en 1915 pour son roman Gaspard qu'il écrivit à l'hôpital de Tours où il séjourna plusieurs mois, ayant été gravement blessé dès le mois de . Il a été reçu à l'académie Goncourt en 1938. Ami de Maurras et de Léon Daudet, partisan de l'Action française[1], il soutint le maréchal Pétain pendant l'occupation allemande et est considéré comme l'un des idéologues du régime de Vichy.
Pour les articles homonymes, voir Benjamin.
Biographie
Les parents de René Benjamin sont, l’un et l’autre, parisiens, sa famille paternelle depuis plusieurs générations. Ernest Benjamin, son père, fondé de pouvoir d’une maison de vente de draps, est également membre et secrétaire général de la Société des gens de lettres, où il devint l’ami d’Octave Mirbeau et de François Coppée. Sa mère, Berthe Hüe, est musicienne. Ernest Benjamin meurt alors que son fils aîné atteint sa seizième année. René qui a été au collège Rollin, avenue Trudaine, entre alors au lycée Henri-IV où il obtient plusieurs prix au Concours général. Il continue ses études de lettres à la Sorbonne et, à 21 ans, part faire son année de service militaire.
Premières œuvres
En 1908, il s’essaie au journalisme. Il fut quelque temps rédacteur au Gil Blas et signa des chroniques dans L’Écho de Paris. Le premier livre qu’il publie, Madame Bonheur, est édité à compte d’auteur par Bernard Grasset en 1909.
« Ayant publié ce premier roman, écrira-t-il plus tard, je compris qu’avant de m’abandonner à l’imagination, je ferais peut-être mieux de regarder le réel, et je passais des journées entières dans les prétoires et les amphithéâtres à me régaler de bêtise humaine[2]. »
C'est à partir de ses observations qu'il écrivit La Farce de la Sorbonne (1911), Les Justices de paix ou les vingt façons de juger dans Paris (1913), L’hôtel des Ventes, sous-titré Paris, sa faune et ses mœurs (1914), enfin Le Palais et ses gens de justice qui parut seulement en 1919.
La Première Guerre mondiale
Benjamin est gravement blessé dès le début de la Première Guerre mondiale, en , près de Verdun. Après plusieurs mois d'hôpital, à Tours, il sera versé dans les services auxiliaires où il servira comme convoyeur aux armées et où il verra successivement tous les fronts. La guerre est à l’origine de plusieurs de ses œuvres, et d’abord de Gaspard, publié en 1915 par Arthème Fayard et qui, à l'initiative de Lucien Descaves, reçut le prix Goncourt. Le , il avait épousé Elisabeth Lecoy qu’il avait connue comme infirmière à l’hôpital de Saumur et qui était apparue dans Gaspard sous le nom de « Mademoiselle Viette ». Leur mariage fut célébré au château de Saché, où séjourna Balzac, le château appartenait alors à son beau-père. Leurs trois enfants naîtront en 1917, 1918 et 1925, à Paris.
René Benjamin et le théâtre
Comme il le raconte lui-même au premier chapitre de L'Homme à la recherche de son âme, il fut, dès son enfance, attiré par le théâtre. De 1902 à 1905, entre 17 et 20 ans, il fréquente assidûment la Comédie-Française. Plusieurs de ses comédies furent jouées au théâtre de l'Odéon que dirigeait André Antoine et au Vieux-Colombier de Jacques Copeau. Les plus connues sont Les Plaisirs du hasard (1922), Il faut que chacun soit à sa place (1924), Paris (1932) dont le cinéaste Jean Choux tira un film où jouèrent Renée Saint-Cyr et Harry Baur.
René Benjamin conférencier
Il donna des conférences tout au long de sa vie, environ 1400 [réf. nécessaire]. Il sillonnait la France six mois par an ; mais il allait aussi dans toute l'Europe ainsi qu'au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Il parlait de ses écrivains favoris : Aristophane, Cervantès, Molière, Balzac, Alphonse Daudet ; mais aussi des vivants : Léon Daudet, Sacha Guitry, Anna de Noailles, Clemenceau.
Il abordait également des sujets plus politiques, comme la guerre d'Espagne et notamment le Siège de l'Alcázar de Tolède.
Il a raconté sa vie de conférencier dans un livre de souvenirs La Table et le verre d'eau dans lequel il entremêle observations sur ses différents auditoires et réflexions sur lui-même et sa façon d'aborder ses sujets. Le titre donné à ce livre l'est par antiphrase car il avait dès le début banni table et verre d'eau. Il voulait, écrit-il, faire de la conférence « une représentation ».
Les satires sociales et politiques
Dans le prolongement de ses premières études sur les grands aspects de la société, René Benjamin s'engagea dans le combat politique de l'entre-deux-guerres. Les étapes marquantes en seront Valentine ou la folie démocratique en 1924, Aliborons et démagogues en 1927 et Les Augures de Genève en 1929.
Valentine parut d’abord dans La Revue universelle, puis elle fut éditée par Fayard, comme tous les livres de Benjamin depuis les Justices de paix et Gaspard. C’est un pamphlet antiparlementaire et antidémocratique où l'on côtoie successivement « Valentine et son père libéral », « Valentine et son fils réactionnaire » et enfin « Valentine et son ami radical ». Valentine est la personnification de l'opinion. Dans Aliborons et démagogues, il raconte le congrès des instituteurs laïques syndiqués auquel il avait assisté à Strasbourg et dépeint ses protagonistes. Enfin avec Les Augures de Genève, il s’attaqua à la Société des Nations ainsi qu'au représentant de la France, Aristide Briand.
L'art du portrait
« Curieux de tout, avide de connaître, prenant parti, René Benjamin, courut le monde. Il a voulu voir de près les grands hommes de son temps, ceux qu’il jugeait grands par l’esprit. »
— Cardinne-Petit, Présence de René Benjamin, 1949
Ses portraits sont pris sur le vif, puisqu’ils sont exécutés d’après nature, avec le consentement de celui-ci. Dans cette catégorie, on peut citer Antoine déchaîné en 1923, Sous l'œil en fleur de Madame de Noailles en 1928, Clemenceau dans la retraite en 1930, Charles Maurras, ce fils de la mer en 1932, Sacha Guitry, roi du théâtre en 1933. D'autre portraits parsèment son œuvre comme ceux de Joachim Carvallo dans L'Homme à la recherche de son âme de Léon Daudet dans La Galère des Goncourt ou de Pie XII dans La Visite angélique.
Balzac, Molière, Marie-Antoinette
La Prodigieuse Vie d’Honoré de Balzac était dédiée à Marcel Bouteron, conservateur de la Bibliothèque de l’Institut et de la bibliothèque Lovenjoul à Chantilly, qui, d’autre part, avait voué sa vie à l’étude de Balzac et établira, en 1950, la première édition de la Comédie humaine dans la bibliothèque de la Pléiade. Le dédicataire reconnut la valeur du livre. Il écrivit en hommage après la mort de l’auteur : « longuement porté, mais conçu dans l’exaltation, écrit dans la fièvre, ce petit livre est allé porter sa flamme à la foule immense – ignorants ou lettrés, peu importe – de ceux qui se réconfortent et s’émerveillent au spectacle d’une grande vie. »[3].
René Benjamin aborda et présenta de la même manière Molière onze ans plus tard, en 1936, dans un livre dédié à la mémoire de son père « qui, avant de mourir, eut le temps de me faire aimer Molière. » [4] Avec Balzac et Cervantès, Molière a été sans doute un des trois écrivains qui ont tenu la plus grande place dans la vie et dans l’inspiration de René Benjamin. ll écrit de Molière : « Dès que Molière, qui n’est encore que Jean Poquelin, regarde, il observe. Dès qu’il parle, il imite. Dès qu’il songe à ce qu’il fera, le théâtre est possible » [5].
En 1939, il écrit Marie-Antoinette.
La Seconde Guerre mondiale et Vichy
De 1940 à 1945, Benjamin et sa famille ont vécu en Touraine. Comme Maurras, il soutient immédiatement le maréchal Pétain. Dans ses Carnets de Guerre (inédits), il relate ses voyages en France, dans la zone occupée comme dans la zone libre lorsqu’il parvient à obtenir un laissez-passer, et parfois en Suisse.
Le , après avoir accompagné le maréchal Pétain au cours de ses récents voyages, il donne une conférence au théâtre de la Madeleine, théâtre attitré de Sacha Guitry, son ami, ayant pour sujet "Le Maréchal Pétain et son peuple"[6].
Pendant l’occupation, il a été reçu à maintes reprises par Pétain[7]. Par ses nombreuses conférences à Paris et en province, ses conversations privées, et les livres qu’il lui consacre, il apporte un soutien sans réserve à sa politique de collaboration. Il fait partie des idéologues du régime et des "conseillers du prince", avec René Gillouin et Henry Bordeaux, entre autres, qui adhèrent à la rhétorique du "retour à la terre" et forment un groupe de pression sur ces questions : selon Régis Meyran, "il participe à la propagande tout en prenant une part active aux débats internes à l’administration de Vichy"[8].
Il lui consacre trois livres : Le Maréchal et son peuple en 1941, Les Sept Étoiles de la France en 1942, dans lequel il fait un premier bilan des réformes engagées, et Le Grand Homme seul en 1943. Il rapproche son style de gouvernement de celui des rois. Ainsi, écrit-il, « il a décidé d’aller voir le peuple de France, renouant une habitude ancienne qu’avaient les meilleurs de nos princes[9]. »
En décembre 1944, sur ordre d'un juge d'instruction, René Benjamin est arrêté[10] et interné. Son avocat et ami Jean Dars, parvient, après un an de démarches, à le faire assigner à résidence à Paris, en attendant son procès. Le juge d’instruction rendra un non-lieu. L’atmosphère de cette époque est décrite dans Le Divin Visage.
Son fils aîné qui avait participé aux campagnes de Tunisie, d'Italie et de France est tué en Alsace le . Quelques mois après, il écrira L'Enfant tué.
René Benjamin et l’académie Goncourt
C'est Léon Daudet qui entreprit de faire élire son ami Benjamin. Sa troisième tentative réussit en 1938, après la mort de Raoul Ponchon. Benjamin contribue à l’élection de son ami Sacha Guitry. À la mort de Léon Daudet en 1942, l'un et l'autre s’emploient à faire entrer La Varende, également maurassien, chez les Goncourt : il sera élu au premier tour, mais démissionnera après la Libération pour protester contre la validation de l'élection d'André Billy (qui sera confirmée incidemment dans un jugement de 1948[11]).
En 1948, l’académie Goncourt est présidée depuis la Libération par Lucien Descaves. Benjamin et Sacha Guitry ne se sont pas rendu au jury pour l'élection du prix 1947, qui est attribué à Jean-Louis Curtis[12]. Le jour de l'annonce, un correspondant anonyme annonçait aux journaux que, empêchés de participer au jury, Sacha Guitry et René Benjamin avaient eux aussi attribué leur prix et avaient choisi comme lauréat Kléber Haedens, lui même ultra de la collaboration, pour Salut au Kentucky. Les académiciens décidèrent alors de poursuivre l'éditeur Laffont, car immédiatement après le livre était apparu aux vitrines des librairies ceinturé d'une bande "Le Goncourt de Sacha Guitry et René Benjamin"[12]. Durant le procès, Benjamin témoignera qu'il était resté à Monaco et se défendra d'avoir décerné un prix à Kléber Haedens, qu'il trouvé d'accord tout au plus avec Guitry "pour estimer qu'Haedens aurait mérité leurs suffrages"[13]. L'éditeur, qui a retiré la bande " le Goncourt de Sacha Guitry et René Benjamin" pour la remplacer par "le Goncourt hors Goncourt" le lendemain, sera condamné, de même que Guitry. Le tribunal les condamnera à 700 000 francs de dommages et intérêts, à la publication du jugement et au retrait de la bande entourant l'ouvrage[11]. Benjamin, pour n’être intervenu dans l'affaire que par téléphone, n'est pas condamné.
C’est entre les mois d’avril et de que Benjamin écrivit La Galère des Goncourt. Le livre fut publié en Suisse avec une préface de Sacha Guitry. Il contient un portrait laudatif de Léon Daudet.
Œuvres
- Madame Bonheur, Grasset, 1909
- La Farce de la Sorbonne, Marcel Rivière et Cie, 1911 (brochure suivie d’une nouvelle édition complétée chez Arthème Fayard, 1921)
- Le Pacha, comédie en deux actes représentée pour la première fois au Théâtre national de l'Odéon en 1911, Librairie Stock, 1911
- Les Justices de paix ou les vingt façons de juger dans Paris, Arthème Fayard, 1913
- Paris, sa faune et ses mœurs, l'Hôtel des ventes, dessins de Jean Lefort, G. Oudin, 1914
- Gaspard (Les soldats de la guerre), Arthème Fayard, 1915 ; réédition de luxe précédée d'un avant-propos inédit de l'auteur, illustrée de 16 dessins inédits de Jean Lefort reproduits en fac-similés, par Devambez, en 1917
- Sous le ciel de France. la guerre, Arthème Fayard, 1916
- Un pauvre village de France, orné de 29 bois de Jean Perrier, L’Édition de luxe, 1918
- Le Major Pipe et son père, Anglais en guerre, Arthème Fayard, 1918
- Les Rapatriés, Berger-Levrault, 1918
- Le Palais et ses gens de justice, Arthème Fayard, 1919
- Grandgoujon, Arthème Fayard, 1919
- Amadou bolcheviste, Arthème Fayard, 1920
- La Pie borgne, comédie en un acte représentée pour la première fois au Théâtre national de l'Odéon, le , Librairie Stock, 1921
- Les Plaisirs du hasard, comédie en quatre actes représentée pour la première fois au Théâtre du Vieux-Colombier le , La Petite illustration théâtrale no 71, 1922
- Antoine déchaîné, reportage sur le tournage de L'Arlésienne d'André Antoine, Arthème Fayard, 1923
- Valentine ou la folie démocratique, Arthème Fayard, 1924
- Il faut que chacun soit à sa place, comédie en 3 actes représentée pour la première fois au Théâtre du Vieux-Colombier le , La Nouvelle Revue française, 1924 (avec Les Plaisirs du hasard)
- Le Soliloque de Maurice Barrès, Arthème Fayard, 1924
- La Prodigieuse Vie d'Honoré de Balzac, Plon, coll. « Le roman des grandes existences », 1925
- Minerve ou le Charcutier comprenant Valentine ou la folie démocratique – Il faut que chacun soit à sa place – Villandry ou le visage de la France, Nouvelle Librairie nationale, 1926
- Aliborons et démagogues, Arthème Fayard, 1927
- Au soleil de la poésie. Sous l'œil en fleur de Madame de Noailles, Librairie des Champs-Élysées, 1928
- Antoine enchaîné, Éditions des Cahiers libres, 1928
- Le maréchal Joffre, suivi de pages inédites et de l’histoire du XXXVe Fauteuil, gravures sur bois dans le texte de Raymond Thiollière – Félix Alcan, 1928 (coll. « Les Quarante », fauteuil XXXV)
- Glozel, vallon des morts et des savants, Arthème Fayard, 1928
- La cour d'Assises, ses pompes et ses œuvres, Arthème Fayard, coll. « Le Livre de demain », 1931
- Les Paroles du maréchal Joffre, Éditions des Cahiers libres, 1929
- Les Augures de Genève, Arthème Fayard, 1929
- Clemenceau dans la retraite, Plon, 1930 (coll. « La Palatine »)
- Taureaux et méridionaux, étude de René Groos. illustrations d'André Villeboeuf, Édition du Capitole, 1930
- Saint Vincent de Paul, À la Cité des Livres, 1930
- La Dernière Nuit, Flammarion, 1930 (coll. « Les Nuits »)
- Barrès-Joffre, Plon (coll. « Grandes figures »), 1931
- Charles Maurras, ce fils de la mer, Plon (coll. « La Palatine »), 1932
- Paris, pièce en deux actes et huit tableaux représentée pour la première fois au théâtre de la Porte Saint-Martin le vendredi , Plon, 1932
- Sacha Guitry, roi du théâtre, Plon, 1933 (coll. « La Palatine »)
- Molière, Plon, 1936
- Mussolini et son peuple, Plon, 1937
- Chronique d'un temps troublé, Plon (coll. « La Palatine »), 1938
- Marie-Antoinette, Les Éditions de France, 1940
- Le Printemps tragique, Plon (coll. « La Palatine »), 1940
- Vérités et rêveries sur l'éducation, Plon, 1941
- La Solitude d'Antoine, Aux Armes de France, 1941
- Le Maréchal et son peuple, Plon, 1941
- Les Sept Étoiles de France, Plon, 1942
- L'Homme à la recherche de son âme : témoignage d'un Français sur le drame de ce temps avec 7 eaux-fortes par André Jacquemin, Plon, 1943
- Le Grand Homme seul, Plon, 1943
- La Table et le verre d'eau. Histoire d'une passion, Genève, Les Trois Anneaux, 1946
- L'Enfant tué, Les Éditions nouvelles, 1946
- Les Innocents dans la tempête, Plon, 1947
- La Visite angélique, 'L'Élan, 1948
- Le Divin Visage, 'L’Élan', 1948
- La Galère des Goncourt, préface de Sacha Guitry, L'Élan', 1948
- Le Vin, lumière du cœur, Robert Cayla, coll. « Les Amis de l’originale », 1948
- Balzac, pièce inédite en sept actes, préface d'Anne Brassié, avant-propos de Xavier Soleil, Les Cahiers René Benjamin, Cahier no 1 (1er semestre 2013, éditions Pardès)
- Carnets de Guerre 1939-1948, extraits inédits présentés par Xavier Soleil, préface de Yann Clerc, Les Cahiers René Benjamin, Cahier no 2 (2e semestre 2013, éditions Pardès)
- René Benjamin journaliste, choix présenté par Xavier Soleil, préface de Francis Bergeron, Les Cahiers René Benjamin, Cahier no 3 (1er semestre 2014, éditions Pardès)
Ouvrages présentés par René Benjamin
- Beaumarchais, Théâtre publié avec une introduction et des notes par René Benjamin, À la Cité des Livres, 1930
- Émile Pellissier, Le Balcon de Guignol, préface de René Benjamin, Lyon, aux éditions de la République lyonnaise, 1930
- Georges Ducrocq, La Belle Libanaise, préface de René Benjamin, Plon, 1930
- Jean Prunière, À Bordeaux. Croquis d'audience, préface du bâtonnier Cadroy et avant-propos de René Benjamin, Bordeaux, Delmas, 1934
- Karl Reille, Deux Cents Châteaux et gentilhommières d’Indre-et-Loire, préface de René Benjamin, Tours, imprimerie tourangelle, 1934
- Sennep, Le Milieu, préface de René Benjamin, Librairie Floury, 1934
- Sainz Rodriguez (sous la direction de), Histoire de la Révolution nationale espagnole, préface de René Benjamin, Société internationale d'éditions et de publicité, 1939
- Alain Mellet, Intelligence et parlement. Le Drame Poldève, préfacé par René Benjamin et suivi de La véridique histoire d'Hégésippe Simon, G. Cadet
- Honoré de Balzac, Conversation entre onze heures et minuit ou Échantillon de causerie française, illustrations de Pierre Noël gravées par Gilbert Poilliot, Maximilien Vox, 1945
Dans la culture populaire
Dans le téléfilm Au bon beurre (Édouard Molinaro, 1980), René Benjamin est interprété par Jacques Mutel. On le voit prendre des notes d'une entrevue entre le maréchal Pétain et des Français. On entend ensuite l'article écrit pour l'Action française.
La jurisprudence « Benjamin »
René Benjamin est à l'origine d'un des grands arrêts du Conseil d'État, rendu le [14]. Cette décision est encore aujourd'hui une référence obligée en matière de liberté de réunion et de contrôle des mesures de police administrative[15]. Elle oblige le maire à invoquer des circonstances particulières (locales, de temps ou d'espace) lorsqu'il veut restreindre les libertés publiques au nom de ses pouvoirs de police administrative.
L'affaire telle qu'elle est décrite sur le site du Conseil d'État :
« M. Benjamin devait donner une conférence à Nevers sur le thème Deux auteurs comiques : Courteline et Sacha Guitry. Devant les nombreuses protestations de syndicats d’instituteurs, qui reprochaient au conférencier de les ridiculiser à l’occasion de chacune de ses interventions, le maire de Nevers décida finalement d’interdire la réunion. Cette décision fut annulée par le Conseil d’État au motif que les risques de troubles à l’ordre public allégués par le maire pour interdire cette réunion n’étaient pas tels qu’ils aient pu justifier légalement l’interdiction de cette réunion, alors que la liberté de réunion est garantie par les lois du 30 juin 1881[16] et du 28 mars 1907[17]. »
Cet arrêt restreint donc la condamnation a priori pour privilégier la répression a posteriori.
La décision du Conseil d'État du 9 janvier 2014 qui confirme l'interdiction a priori du spectacle de Dieudonné cite l'arrêt Benjamin dans son visa et constitue pour certains un revirement de jurisprudence[18],[19].
Références
- « Mort de René Benjamin », Le Monde, (lire en ligne)
- L'Homme à la recherche de son âme, p. 22.
- Pierre Lanauve de Tartas, Hommage à René Benjamin, 1949 (contribution de Marcel Bouteron).
- Molière (dédicace).
- Molière, p. 66.
- Je suis partout, 2 juin 1941, page 2.
- Il relate ainsi dans Candide, journal maurassien, le 19 mai 1943, un dîner entre Maurras et le chef d’Etat, de façon lyrique.
- Régis Meyran, Le mythe de l'identité nationale, Berg international, (lire en ligne), Un réseau d'écrivains régionalistes à Vichy
- L'Homme à la recherche de son âme, p. 170.
- « L'ÉPURATION et les sanctions », Le Monde, (lire en ligne)
- « MM. SACHA GUITRY ET ROBERT LAFFONT lui verseront 700.000 francs », Le Monde, (lire en ligne)
- « Les " sept " vont poursuivre l'éditeur Robert Laffont et ses " co-responsables " », Le Monde, (lire en ligne)
- « La petite histoire la toute petite histoire des Dix », Le Monde, (lire en ligne)
- « 19 mai 1933 - Benjamin. Contrôle des atteintes portées par le pouvoir de police à la liberté de réunion », sur www.conseil-etat.fr
- Texte de l'arrêt sur Légifrance.
- Voir sur legifrance.gouv.fr.
- Voir sur legifrance.gouv.fr.
- Dalloz, le Billet, Fréderic Rolin, « L'ordonnance Dieudonné du Conseil d'État : une décision logique dans le contexte contemporain de la liberté d'expression », 10 janvier 2014.
- « Dieudonné : l'arrêt “Minority Report” du Conseil d'État », entretien avec Évelyne Sire-Marin, vice-présidente du TGI de Paris, slate.fr, 10 janvier 2014.
Voir aussi
Bibliographie
- René Benjamin : Le Pédant malgré lui ; In La Revue universelle. Tome XIV, , Jacques Bainville, directeur.
- Léon Daudet, Écrivains et Artistes, tome VI, Éditions du Capitole, 1929
- Claude-Henri Grignon, Benjamin en face de notre temps troublé, Les Pamphlets de Valdombre (Sainte-Adèle, Canada, numéros de mai et )
- Robert Cardinne-Petit, Présence de René Benjamin avec un portrait original par Sacha Guitry, suivi de Un tel Père ! par François Benjamin, Nouvelles Éditions latines, 1949
- Jean Tenant, Notre ami Benjamin, Dumas, 1949
- Pierre Lanauve de Tartas, Hommage à René Benjamin, illustrations de Guy Arnoux et André Jacquemin, 1949
- Louis-Georges Planès, René Benjamin ou l’Archer au cœur sensible, chez l’auteur, 1970 Tiré à part des Actes de l’Académie nationale des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux – 4e série, tome XXIV, 1929.
- Pauline Bochant, Un Goncourt au début du siècle – René Benjamin, Gaspard et les romans de guerre, maîtrise de lettres modernes, université de Paris-X-Nanterre, 1996
- Xavier Soleil, René Benjamin, coll. « Qui suis-je ? », éditions Pardès, 2011 (ISBN 978-2-86714-453-0)
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