Refoulement (politique)

La politique de roll back, en français « refoulement », est une doctrine mise au point en 1952 par le président des États-Unis, Dwight Eisenhower, et son secrétaire d’État aux affaires étrangères, John Foster Dulles[1], qui vise à refouler le communisme, et non plus simplement à contenir sa progression. Historiquement, il y est fait auparavant référence pendant la guerre de Corée par l'administration démocrate de Harry Truman dont faisait partie Dulles pour théoriser le franchissement du 38e parallèle nord.

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Les Américains se montrèrent alors déterminés à partir de juin 1950 non seulement à repousser les troupes communistes de Corée du Nord de la Corée du Sud, mais aussi à faire tomber le régime marxiste nord-coréen de Kim Il-sung pour réunifier la péninsule au profit du régime pro-américain sud-coréen de Syngman Rhee. Ils échouèrent en raison de l'intervention terrestre de « volontaires » chinois et de pilotes de l'armée de l'air soviétiques[2]. Ainsi au terme de refoulement est aussi associé la notion de restauration du régime démocratique[3]. Cette théorie peut aussi s'appliquer à la crise de Cuba. Le constat est qu'elle n'a pas donné dans les deux cas les résultats escomptés de changement de régime.

Pour le géopolitique Heinrich Jordis von Lohausen, la doctrine de rollback est une fiction. Elle n'a jamais existé que sur le papier et n'a fait l'objet d'aucune application pratique[4]. C'est également l'opinion de Jean-Baptiste Duroselle, qui analyse le rollback comme une politique visant la libération des pays sous contrôle soviétique. Il en conclut qu'il s'agit essentiellement d'une approche théorique, la politique des États-Unis ne pouvant concrètement aller au-delà de l'endiguement à cause de la personnalité du peuple américain et des mécanismes de décision[5].

Dans l'Amérique des années 1950, le maccarthysme est triomphant et le rollback est un slogan facile qui va permettre l'élection d'Eisenhower à l'élection présidentielle de 1952. Une fois élu, l'administration Eisenhower revint très vite à la stratégie de l'endiguement[6]. sauf pour renverser secrètement par l'intermédiaire de la CIA, des gouvernements nationalistes ou socialisants en Iran, au Guatemala, épargnés précédemment par l'administration Truman, ou tenter de le faire à Cuba après l'arrivée au pouvoir de Fidel Castro.

Notes et références

  1. Murielle Delaporte, La Politique américaine étrangère depuis 1945, Complexe 1996, p. 69
  2. Georges-Henri Soutou, La Guerre de cinquante ans. Les relations Est-Ouest 1943-1990, Fayard 2001, p. 238
  3. https://www.boundless.com/u-s-history/the-cold-war/the-cold-war-and-korea/containment-to-rollback/
  4. Heinrich Jordis von Lohausen, Les Empires et la Puissance. La géopolitique aujourd'hui, Le Labyrinthe 1985, p. 300
  5. Jean-Baptiste Duroselle, Itinéraires, idées, hommes et nations d'Occident, XIXe- XXe siècle Publications de la Sorbonne 1991, p. 270
  6. Soutou, Op.Cit. p. 278

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • Peter Grose, Opération Rollback. America's secret war behind the iron curtain, 2001
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