Raymond Viviès de La Prade

Guillaume Raymond Amant Viviès, baron de La Prade, né le à Sainte-Colombe-sur-l'Hers et mort le à Vilnius, en gouvernement de Vilna, est un général français de la Révolution et de l’Empire.

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Raymond Viviès de La Prade

Naissance
Sainte-Colombe-sur-l'Hers, Aude
Décès  49 ans)
Vilnius, Gouvernement de Vilna
Origine Français
Arme Infanterie
Grade Général de brigade
Années de service 17931813
Commandement 43e régiment d'infanterie de ligne, 46e & 57e de ligne, 16e & 60e de ligne, 37e & 67e de ligne
Faits d'armes Austerlitz
Iéna
Eylau
Essling
Wagram
Distinctions Baron de l'Empire
Officier de la Légion d'honneur
Chevalier de la Couronne de fer

Biographie

Né dans le Quercorb, aux confins de l’Aude et de l’Ariège, fils de Thomas Viviès (1724-1799), négociant-drapier, et de Jeanne Escolier, Raymond s'engage dans l'armée en 1793. Parmi les premiers membres de la Légion d’honneur, il est nommé chevalier le et promu officier de l’ordre six mois plus tard : son aigle d'or lui est remise lors de la cérémonie du camp de Boulogne le .

Viviès participe à toutes les campagnes majeures de la période. Six ans après son engagement, il est chef de brigade et commande un an plus-tard une unité composée de près de 2 000 hommes, le 43e régiment d'infanterie de ligne. Pour le récompenser de sa conduite pendant la campagne d’Italie, Napoléon le fait chevalier de la Couronne de fer à l’instar des maréchaux Bernadotte, Augereau, Masséna et Berthier.

Remise de la Légion d'honneur au Camp de Boulogne, 14 juin 1804

À l'armée d'Angleterre à partir de 1801, Viviès sert sous les ordres du général Saint-Hilaire qui note à son propos : « exerce son autorité avec la dignité et la fermeté du bon chef et de l'homme éclairé ». Le maréchal Soult commente quant à lui à propos de ses états de service : « bon colonel, mène bien son régiment, se rend digne d'un nouveau grade ». C’est à Austerlitz qu’il gagne ses étoiles, puisqu’il intervient avec son régiment au moment critique de l’assaut du plateau de Pratzen. Son régiment est cité dans le 31e bulletin de la Grande Armée relatant la bataille.

Napoléon à Austerlitz, par François Gérard.

Pendant la campagne de Pologne, le général de brigade Viviès s’illustre à Iéna et surtout à Eylau, où la prise du cimetière par son unité est décisive dans la conclusion de cette bataille. Pour ce fait d’armes, il est cité par l’Empereur dans le Mémorial de Sainte-Hélène (tome I, chapitre huitième).

Napoléon à Eylau, par Antoine-Jean Gros.

En , il participe activement à la bataille d'Heilsberg — prélude à celle de Friedland — et y est blessé. Pendant sa convalescence, il est fait baron de l’Empire sous le nom de Viviès de La Prade, du nom d’une propriété héritée de son père. En 1809, il repart en campagne car une 5e coalition est organisée contre Napoléon : l’Autriche, avec le soutien de l’Angleterre, a reconstitué une armée et pénétré en Bavière. Sous les ordres du général Molitor, il s'empare de l'île de Lobau sur le Danube le , prologue des combats acharnés que vont se livrer 40 000 Français et 95 000 Autrichiens autour des villages d'Aspern et d'Essling. Le maréchal Lannes, compagnon d'armes de Viviès, y laisse la vie.

La campagne de Russie est le dernier fait d’armes du général. Affecté au 2e corps de la Grande Armée sous le commandement du maréchal Oudinot, Viviès ne voit pas brûler Moscou car ses troupes sont cantonnées au nord pour verrouiller la route de Saint-Pétersbourg. Il fait cependant partie du dispositif qui permet à Napoléon d’éviter la capture et de s’échapper de la souricière de la Bérézina. Couvrant les arrières des débris de la Grande Armée, il est capturé par les Russes aux abords de Vilna et meurt de fièvre et à bout de force en au milieu du chaos indescriptible qui règne dans la ville. Sa dépouille n’a jamais été rapatriée en France.

Le passage de la Bérézina, par Peter von Hess.

Seule une épitaphe inscrite sur le caveau familial dans le cimetière de Sainte-Colombe-sur-l'Hers perpétue son souvenir. Georges Rivollet lui consacre une notice dans son ouvrage L'Arc de Triomphe et les oubliés de la gloire (Paris, J. Peyronnet et Cie, 1969), qu'il clôt par « encore un soldat d'Austerlitz oublié ».

Environnement familial

Thomas, le père de Raymond Viviès, né en 1724, mort le (21 thermidor an VII) était négociant-drapier établi à Sainte-Colombe-sur-l'Hers. L'industrie textile est en plein développement dans le Quercorb. Il avait épousé le , à Sainte-Colombe-sur-l'Hers, Jeanne Escolier, dont la dot s'élevait à 3 200 livres. Ils eurent :

  • Marguerite Viviès, morte le à Sonnac-sur-l'Hers, qui épousa le , Pierre Bezard (né le , mort le ). Ils eurent 6 enfants : Paul Bezard-Viviès (1787-1814), Thomas Bezard (1789-1789), Henri Bezard (1790-1861), Emmanuel Bezard (1792-1854), Sophie Bezard (1794-?), Jean-Pierre Bezard (1797-1798).
  • Guillaume Raymond Amant Viviès, qui avait épousé la fille de Me Brousse, notaire impérial à Limoux (Aude). Sans postérité connue, Raymond Viviès s'était pris d'affection pour ses neveux Paul et Henri, qu'il avait encouragés à intégrer l'école spéciale militaire de Saint-Cyr. Tous deux seront officiers d'infanterie. L'aîné Paul, que Raymond avait voulu adopter, sera tué à la bataille d'Orthez avec le grade de capitaine.
  • Emmanuel Viviès

États de service

  • est nommé quartier-maître trésorier au 8e Bataillon des Volontaires de l'Aude ;
  • 1793-1795 sert à l'armée des Pyrénées orientales ;
  • à Peyretortes ;
  • Adjoint à l'adjudant général Garin ;
  • participe à la prise de Campredon ;
  • est à l'affaire de Villelongue ;
  • prend part à l'attaque des hauteurs de Villelongue ;
  • combat à Monteilla ;
  • participe au siège de Collioure ;
  • est réintégré dans ses fonctions de quartier-maître à la 1re Demi-Brigade Provisoire de l'Aude ;
  • est nommé capitaine-adjudant-major ;
  • Fin 1795-1797 est à l'Armée d'Italie ;
  • est incorporé dans la 8e Demi-Brigade provisoire de l'Aude qui devient 1re Demi-Brigade de l'Aude, 1er de Ligne ;
  • est aide-de-camp du Général Point ;
  • sert à l'Armée d'Angleterre à Boulogne ;
  • porte l'ordre à la garnison de Mondovi d'opérer sa retraite. Cette place était débordée et il dut traverser les postes ennemis. Il remplit heureusement cette mission et la garnison eut le temps de rejoindre l'armée sans perdre un seul homme. Le Généra en Chef le nomma provisoirement Chef de Brigade par arrêté de ce jour en le maintenant dans ses fonctions d'aide-de-camp ;
  • Fin 1798 Armée de Rome ;
  • sert à la Division Lemoine ;
  • Armée de Naples : chef de Bataillon et aide-de-camp du Général Championnet ;
  • Aide de camp de Championnet jusqu'à la mort de ce général ;
  • est nommé Chef de Brigade par Championnet et maintenu aide-de-camp ;
  • Armée d'Italie : est employé à l'État-major général de l'Armée d'Italie ;
  • est nommé Chef de Brigade titulaire du 43e de Ligne ;
  • se signale au combat de Pozzolo ;
  • 1801-1803 est en garnison à Caen ;
  • 1803-1805 au Camp de Saint-Omer ;
  • est à la 1re Division (Saint-Hilaire) du 6e Corps de la Grande Armée ;
  • 9 ocrobre 1805 se signale au combat d'Aicha ;
  • se distingue à Austerlitz ;
  • est promu général de Brigade ;
  • Commandant la 2e Brigade de la 2e Division (Vandamme puis Leval) du 4e Corps de la Grande Armée à la place de Schiner ;
  • 1806-1807 Prusse-Pologne ;
  • Iéna ;
  • Eylau : s'empare du cimetière au combat du Ziegelhof (à la tête du 2e Régiment de Ligne) ;
  • à Eylau, à la tête de la 1re Brigade sous les ordres du Général Leval (4e Corps de Soult) ;
  • sert à la 2e Division (Carra-Saint-Cyr) du 4e Corps ;
  • commande la 1re Brigade de la même Division à la place de Schiner ;
  • est blessé au combatd'Heilsberg ;
  • commande la 2e Brigade (16e et 60e de Ligne) de la Division Molitor ;
  • 21 et sert à Essling ;
  • 5 et est à Wagram ;
  • commande le département des Bouches-de-la-Meuse à Rotterdam ;
  • est employé dans les camps des 17e et 31e Divisions militaires réunies à Munster ;
  • commande la 1re Brigade de la 8e Division (Verdier) du 2e Corps d'Observation de l'Elbe (qui devint le 2e Corps de la Grande Armée en 1812) ;
  • Campagne de Russie : il sert à la Division Loison, 2e Corps d'Oudinot ;
  • est fait prisonnier pendant la retraite à 2 lieux en arrière de Wilna

(Source : Dictionnaire biographique des généraux & amiraux français de la Révolution et de l'Empire, G. Six, G. Saffroy éditeur, 1934)

Titres, distinctions, honneurs…

Armoiries

Figure Blasonnement
Armes du baron de Laprade et de l'Empire

Coupé; le premier parti d'argent à une foy de sable, et de gueules au signe des barons militaires, le deuxième d'azur chappé d'or et chargé d'un fer de lance d'argent; pour livrées : les couleurs de l'écu.[2].

Bibliographie

  • Dictionnaire biographique des généraux & amiraux français de la Révolution et de l'Empire, par Georges Six (G. Saffroy éditeur, 1934)
  • Dictionnaire Napoléon, sous la direction de Jean Tulard (Fayard, 1999)
  • L'Arc de Triomphe et les oubliés de la gloire, par Georges Rivollet (J. Peyronnet et Cie, Paris, 1969)
  • Liste des membres de la noblesse impériale dressée d'après les registres de lettres patentes conservées aux archives nationales, par Émile Campardon en 1889
  • Le général Raymond Viviès de La Prade : un oublié de la Grande Armée, par Arnaud Bezard-Falgas (La Cohorte, revue trimestrielle de la Société des Membres de la Légion d'honneur, no 198, )[3]
  • Raymond Viviès de La Prade : héros oublié de la Grande Armée, par Arnaud Bezard-Falgas, http://www.archivesdefrance.culture.gouv.fr/static/6700

Notes et références

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