Porte Horloge de Vire

La porte Horloge de Vire, anciennement porte Gastinel est un édifice emblématique de la ville, vestiges de l'enceinte urbaine du XIIIe siècle, qui se dresse sur la commune déléguée de Vire, au sein de la commune nouvelle de Vire Normandie dans le département du Calvados, en région Normandie.

Pour les articles homonymes, voir porte de l'horloge.

La porte de ville fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques par arrêté du [1].

Historique

La porte Horloge était la principale porte d'entrée de la cité au Moyen Âge, lorsque celle-ci était ceinte de murailles. L'actuelle capitale du Bocage virois devint, après les invasions normandes, une importante place des ducs de Normandie. Les fortifications de Vire sont renforcées sous Guillaume le Conquérant. Un château à double enceinte et donjon, dont seules les ruines du donjon subsistent, est construit par Henri Ier Beauclerc.

À l'origine, la porte Gastinel est une simple porte d'usage équivalent à la porte Saint-Jean, plus à l'ouest, et à la porte Saint-Sauveur, plus au sud. Elle est construite au XIIIe siècle. En 1480 elle est surélevée d'un niveau (second rang de gargouilles) la transformant en beffroi, avec son clocheton. Ces travaux avaient pour but d'y installer une horloge publique et sa cloche. Ce beffroi est rajouté sous l'impulsion des bourgeois de la ville pour symboliser la force et l'indépendance de Vire. L'horloge et une cloche sont installées en 1499[2]. Deux autres cloches sonnant les quarts d'heure sont ajoutées au XIXe siècle.

Si Vire a beaucoup souffert de la Seconde Guerre mondiale, ce témoignage de son passé a été relativement peu touché par les destructions massives  la ville fut détruite à 95 %  causées par les bombardements de , qui ont ravagé la Normandie après le débarquement des Alliés sur ses plages. Les principaux dommages concernent les couronnements des deux tours et les toitures en poivrières devront être entièrement restaurées par les travaux de la Reconstruction[3]. La cloche de 1499 est détruite ainsi que l'horloge déjà remplacée au XIXe siècle.

Un mémorial dédié aux victimes du bombardement du est installé au rez-de-chaussée de la tour sud. Il est inauguré le [4].

Un dessin de la porte horloge est au-dessus de la ligne 1 de Paris Saint Lazare.

Description

La façade occidentale.

La porte du XIIIe siècle a été construite en mélange de moellons des deux principales pierres locales : la granodiorite du sud du territoire et le schiste cornéen du nord. La tour du XVe siècle a été élevée entièrement en granodiorite[5].

Elle est flanquée de deux grosses tours rondes à mâchicoulis du XIVe siècle, enserrant une porte gothique[6], au-dessous de laquelle passait avant la Reconstruction la rue Saulnerie[note 1].

La porte était précédée par un fossé large d'environ sept mètres et profond de cinq mètres, et protégée par un pont-levis à flèches, une herse et enfin par une porte à deux vantaux. Par la suite, elle fut surmontée d'une tour de guet qui s'élevait jusqu'au premier rang des gargouilles.

Le beffroi est érigé en 1480, et à la Renaissance on coiffe le tout d'une balustrade et d'un lanternon hexagonal[7], portant la hauteur de l'édifice à 33 mètres[8]. Du sommet, la vue panoramique sur le bocage virois permettait de surveiller les approches de la ville et de prévenir toute attaque. Surmontant l'ogive de la porte et située entre les rainures du pont-levis, du côté orientale, se trouve une statue de la Vierge dans une niche. Au-dessous une inscription est gravée : « Marie protège la ville ». Sous celle-ci, sont sculptées les armoiries de la ville : De gueules à la flèche renversée d'argent accostée de deux tours du même maçonnées de sable, ouvertes du champ.

Philatélie

Le , les postes françaises ont émis un timbre commémoratif représentant la porte Horloge de Vire, dont le 1er jour d'émission a été célébré dans la ville deux jours auparavant. Ce timbre apparaît clairement dans le film de François Truffaut, Baisers volés (1968), sur l'enveloppe de la lettre qu'Antoine Doinel envoie à madame Tabard.

Notes et références

Notes

  1. Cette rue passe aujourd'hui de part et d'autre et son porche n'est plus que piétonnier.

Références

  1. « Porte de l'Horloge », notice no PA00111818, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. Vire, mille ans d'histoire, Vire, Édition Section cartophile de l'Association des collectionneurs virois, , 221 p. (ISBN 2-9502409-0-9), p. 40.
  3. Vire, regards sur le 20e siècle, Vire, Édition Association des collectionneurs virois, (ISBN 2-9502409-2-5), p. 125.
  4. Revue Art de Basse-Normandie n° 30 Vire, Caen, Art de Basse-Normandie, , p. 15.
  5. « Lithothèque de Normandie - Géologie normande - Granodiorite de Vire et Cornéennes » (consulté le ).
  6. Bernard Beck, Châteaux forts de Normandie, Rennes, Ouest-France, , 158 p. (ISBN 2-85882-479-7), p. 109.
  7. Beck 1986, p. 109.
  8. « Vire-tourisme » (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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