Plan Cockade

Le plan COCKADE[1] est un plan de diversion que les Alliés, pendant la Seconde Guerre mondiale, ont mis en œuvre en 1943. Le but recherché était d’empêcher les Allemands de déplacer des troupes d’Europe du nord-ouest vers le front russe (répondant ainsi à la demande de Staline de voir se réduire la pression militaire subie par l’Union Soviétique) ou vers la Méditerranée (où les Alliés se préparaient à débarquer en Sicile et en Italie).

Conçu par la London Controlling Section, le plan COCKADE comprenait trois composantes : Tindall en Norvège, Wadham en Bretagne, Starkey dans le Pas-de-Calais.

Le plan COCKADE n’a pas atteint son objectif de fixer les troupes allemandes. Les Allemands n’ont pas cru aux menaces. Entre avril et , sur les 36 divisions du commandement de l’Ouest, l’OKW en a même prélevé 27 (c’est-à-dire les trois quarts) d’Europe du nord-ouest pour les envoyer en Russie, en Sicile, en Italie et dans les Balkans : 5 divisions blindées, 2 divisions motorisées, 20 divisions d’infanterie. Mais le plan COCKADE a permis de mettre au point les techniques de « déception » qui furent utilisées l’année suivante (1944) dans le plan FORTITUDE, le plan de désinformation qui accompagna l’opération OVERLORD de débarquement en Normandie.

Tindall

  • Menace : débarquement à Stavanger en Norvège, fin septembre.
  • Chronologie : approbation du plan le  ; plein effet du plan fin septembre ; fin des opérations en novembre.
  • Actions :
    • reconnaissance aérienne sur Stavanger, en juillet et août.
    • opération de leurre en Écosse du 15 au  : faux avions, pistes, batteries de défense, etc. à Peterhead, Fraserburgh, Fordoun, Inverness, Perth.
    • fausses communications radio faisant état de l’arrivée de troupes en Écosse et du renforcement des moyens aériens.
    • fausse activité de troupes : tentes, empreintes de camions, exercices d’embarquement, etc.
    • sabotages en Norvège et au Danemark par des groupes de résistance.

Wadham

  • Menace : occupation de la péninsule bretonne à l'automne 1943.
  • Actions : déploiement de faux avions sur les bases du Sud-Est de l’Angleterre ; exercices d’embarquement et de débarquement de troupes américaines sur les côtes du sud-est de l’Angleterre ; communication aux Allemands via des agents XX ; raids de commandos en Bretagne.

Starkey

  • Menace : débarquement allié dans le Pas-de-Calais le .
  • Actions :
    • bombardements ciblés : du 15 au  : Le Bourget, Abbeville, Bernay, Calais, Beaumont-le-Roger, Denain ; du au  : Rouen, Abbeville, Amiens, tous les terrains du nord de la France, de la Belgique et des Pays-Bas ; à partir du  : Orléans, Conches, Rouen, Abbeville, Boulogne-sur-Mer, Le Portel, terrain principaux et de dégagement le long de la côte (de la Normandie aux Pays-Bas), nœuds ferroviaires du nord de la France, de la Haute-Normandie, de la Belgique et des Pays-Bas.
    • raids : à partir du , dans le Pas-de-Calais.
    • Recrudescence des parachutages d’armes aux réseaux action de Résistance, en juin.

Sources

  • Jean Deuve, Histoire secrète des stratagèmes de la seconde guerre mondiale, Nouveau Monde éditions, 2008, (ISBN 9782847362947)
  • Anthony Cave Brown, La Guerre secrète, le rempart de mensonges, titre original Bodyguard of Lies, trad. de l’anglais par Yolande Mauvais et Yvonne Dubois, 2 vol., Éditions Pygmalion/Gérard Watelet, 1981, (ISBN 285-704-098-9)

Notes

  1. Cockade : mot anglais signifiant « cocarde ».
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