Alexandre V (antipape)
Pierre Phylargis ou Philarges ou Filargo, dit Pierre de Candie (Pietro di Candia en italien), (né en 1340 et mort le ) a été élu pape à Pise sous le nom d'Alexandre V durant le Grand schisme d'Occident. Comme tous les papes d'Avignon et les papes de Pise de cette époque, il est aujourd’hui considéré par l'Église catholique romaine comme un antipape.
Pour les articles homonymes, voir Alexandre et Alexandre V.
Alexandre V | ||||||||
Biographie | ||||||||
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Nom de naissance | Pierre Phylargis | |||||||
Naissance | Crète |
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Ordre religieux | Ordre des Frères mineurs | |||||||
Décès | Bologne |
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Antipape de l’Église catholique | ||||||||
Élection au pontificat | ||||||||
Fin du pontificat | ||||||||
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Autre(s) antipape(s) | Antipape Benoît XIII | |||||||
Autre(s) pape(s) | Grégoire XII | |||||||
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Il naît en Crète (alors vénitienne et appelée Candie) de parents inconnus et entre chez les Franciscains. Ses talents sont tels qu'on l'envoie étudier à l'université d'Oxford puis à celle de Paris. Le Grand Schisme d'Occident se produit pendant son séjour à Paris. Il soutient alors le camp du pape de Rome Urbain VI. Il s'installe en Lombardie où, grâce au duc de Milan Jean Galéas Visconti, il devient évêque, d'abord à Plaisance en 1386, puis à Brescia en 1387, Vicence en 1388, à Novare en 1389, avant de devenir archevêque de Milan en 1402. Il enseigne également la théologie à Pavie et mène de nombreuses missions diplomatiques dans toute l'Europe.
Cardinal et pape
Créé cardinal par le pape de Rome Innocent VII le , le même jour que les futurs papes Grégoire XII et Martin V, il consacre toute son énergie à la réunification de l’Église, divisée entre deux papes rivaux. Il est l’un des promoteurs du concile de Pise, ce qui provoque le mécontentement de Grégoire XII qui le prive alors de son archevêché et de sa dignité de cardinal.
Le concile de Pise, ouvert le , dépose le pape de Rome Grégoire XII et celui d’Avignon Benoît XIII, mais ceux-ci refusent de s’effacer. Les cardinaux présents choisissent Pierre de Candie pour occuper le trône pontifical qu’ils tiennent pour vacant. Il est élu pape sous le nom d’Alexandre V le et couronné le . Son élection ne réussissant qu’à créer un troisième pape rival.
Pendant les dix mois de son règne, il promet plus qu’il ne réalise un certain nombre de réformes : il abandonne les droits de dépouille et de procuration et rétablit le système de l’élection canonique pour les cathédrales et les principaux monastères. Il distribue avec prodigalité les faveurs papales dont profitent avant tout les ordres mendiants. Pour contrer Grégoire XII et pour étendre son influence avec l’assistance de la France, il excommunie Ladislas Ier, roi de Naples, et nomme à sa place Louis II d’Anjou, prétendant à ce royaume soutenu jusqu’alors par le pape d’Avignon. Il lève des troupes qui s’emparent de Rome en janvier 1410, mais il préfère s’installer à Bologne.
Mort
C’est dans cette ville qu’il meurt subitement dans la nuit du 3 au à l’âge de 69 ans. Une rumeur a couru selon laquelle il aurait été empoisonné par le cardinal Baldassare Cossa, impatient de lui succéder et qui lui a d’ailleurs succédé sous le nom de Jean XXIII. Cependant on n’a jamais pu prouver qu’il s’agissait d’un crime, même s’il semble qu’un médecin milanais, chargé de disséquer le corps du défunt, crut avoir trouvé des traces de poison[1]
Sépulture
Alexandre V avant de mourir, avait exprimé le vœu d'être enseveli, dans sa robe de cordelier, à l'église conventuelle de son ordre. Sa dépouille mortelle fut déposée dans le caveau de l'église Saint-François del Borghetto à Bologne. Soixante-douze ans après sa mort, le célèbre sculpteur mantouan Sperandio fut chargé par Sixte IV, d'exécuter un monument à la mémoire d'Alexandre V. Sperandio représenta le Pape, entouré de figures allégoriques. Après la paix de Tolentino, Bologne fut réunie à la République cispadane ; les sécularisations commencèrent, la plupart des églises et les couvents furent fermé. L'église de Saint-François subit le même sort. Le corps d'Alexandre V arraché de sa tombe, fut enterré sous un portique de la Chartreuse de Bologne. Après la restauration de Pie VII en 1814, l'église est rendue au culte et le couvent aux Cordeliers. Le gouvernement italien s'en empare en 1860 pour en faire de nouveau un magasin militaire. La charité catholique peut racheter au fisc en 1889, l'église et une partie du couvent. Le pape donne alors l'ordre de restaurer l'église, de relever le beau maître-autel, datant de 1388, et de réédifier le monument de son prédécesseur Alexandre V. Le 10 octobre, Mgr Zooooli, évêque de Sébaste, vicaire capitulaire durant la vacance du siège de Bologne, et les Pères cordeliers, ont procédé, à la déposition de la dépouille mortelle de ce Pape, exhumé de la Chartreuse, sous le monument du Sperandio relevé et restauré aux frais du Souverain Pontife Léon XIII[2].
Pape ou antipape ?
Le concile de Pise a échoué dans sa prétention à réunifier l’Église catholique. Le Grand Schisme ne prit fin qu’en 1415 au concile de Constance qui déposa le pape d’Avignon et celui de Pise et reçu la démission du pape de Rome le , avant d’élire le Martin V.
Déterminer si Alexandre V doit être considéré comme un antipape ou un pape légitime est encore aujourd’hui matière à débats. Le Vatican considère comme légitimes pour cette époque les seuls papes de Rome. Ce qui est la seule position logique, car il ne peut pas y avoir en même temps deux pontifes légitimes[pourquoi ?].
Pourtant, quand en 1492 Rodrigo Borgia fut élu pape, il choisit le nom d’Alexandre VI, se gardant de reprendre le nom et le numéro d’Alexandre V. Mais ceci ne prouve rien car alors la liste des papes (qui n'a jamais eu un caractère de foi) n'était pas définitivement fixée.
Il est tout à fait exact que la liste des papes, telle qu'elle apparaît dans l'annuaire pontifical, n'a pas une autorité suffisante pour trancher la question de la légitimité de tel ou tel pape[réf. nécessaire], et donc s'il est exact que l'existence d'un pape Alexandre VI ne rend pas Alexandre V légitime, pour la même raison le fait que ce même Alexandre V ne se trouve pas sur la liste dans l'annuaire pontifical ne le rend pas illégitime pour autant.
En 1958, le cardinal Angelo Giuseppe Roncalli n’eut pas le même scrupule en reprenant le nom et le numéro de Jean XXIII qui étaient ceux du second (anti)pape de Pise. Mais alors la liste officieuse des souverains pontifes avait été modifiée.
Notes et références
- (en) « Alexandre V (antipape) », dans Encyclopædia Britannica, 1911 [V (antipape) (en) Lire en ligne sur Wikisource]
- 1911 Encyclopædia Britannica/Alexander (popes)
- « L'Univers », sur Gallica, (consulté le )
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