Pierre de Maurey d'Orville
Pierre-Claude de Maurey d’Orville, né le à Planches (Orne), décédé à Sées (Orne) le , à l'âge de 69 ans ; est un historien local français.
Biographie
Origines familiales
Pierre de Maurey d'Orville naît dans une famille de la noblesse française qui remonte sa filiation en 1453 et qui est éteinte de nos jours en ligne agnatique. Il est le fils de Claude Jean de Maurey d'Orville et Madeleine Geneviève Nicole de Chandebois. Il a pour cousin dom Jacques-Antoine de Maurey (1759-1829), appelé aussi "Demaurey d’Incarville"[1], marque par ses inventions l’histoire du pré-machinisme et de l’industrie naissante[2]. il est reçu à l'Académie des sciences, belles lettres et des arts de Rouen ; il devient profès à Saint-Denys en France le 18 novembre 1780[3] et religieux à l'abbaye de Fécamp. Il se retira à Incarville, lorsqu'il fut chassé de son abbaye durant la Révolution, se marie puis obtient, grâce au chanoine Fresnay (vicaire général d'Evreux) et au cardinal Caprara, la régularisation de sa reduction à l'état laic par le Saint-Siège en 1803. Lié à l’abbé Grégoire, à Francois de Neufchâteau, à Defontenay, au baron Ternaux, à Decrétot et autres industriels du textile qui développèrent les chambres de métiers à tisser, ses inventions marquent le passage du métier à l’industrie (filage du lin substitué au coton anglais, cardage et filature de la laine). Il obtient une médaille de 400 fr. le 8 août 1810, 1200 fr. le 19 août 1812 puis le 17 août 1814 un brevet d'invention pour une machine à peigner la laine, le lin et les déchets de soie, et reçoit un prix de la Société d'Encouragement[4] et 3000 fr[5]. Il fonde la confrérie de saint Roch, patron des tisserands incarvillais, qui furent les premiers à utiliser des métiers mécaniques pour tisser le drap. Marié à Marie-Barbe Alexandre (1770-1859) en 1796, il en eut quatre enfants, dont Georges-Alexandre, propriétaire d'une filature à Gravigny. "Ce mécanicien, témoigne M. Ternaux cité par M. Mérimée à la remise d'un prix en 1812, aussi modeste qu'il est plein de talents, aussi laborieux qu'il est expérimenté"[4], "si connu pour les progrès qu'il a fait faire à la filature de la laine, est regardé, selon le général Poncelet, comme le premier qui, dès l'époque de 1797, ait entrepris d'une manière sérieuse, en France, de composer un système de machines propres à filer le lin"[6].
Sa vie
Il est l’auteur d’une Histoire de Séez et d’une Histoire inédite de l'abbaye de la Trappe d'une Vie de Rancé et d'un opuscule, aujourd'hui perdu, l'Histoire des tapisseries de Bayeux. Plusieurs petites poésies de lui se trouvent dans le Cadeau des Muses, almanach falaisien.
Partisan de la Restauration, il est un agent de Madame Royale et chevalier de la Foi résistant sur le terrain à Bonaparte ; il fut fait chevalier de Saint-Louis.
Professeur d'histoire au grand-séminaire de Sées, il est l'auteur de l’Histoire des évêques de Sées, l’Histoire de l’abbaye de la Trappe, la Vie de Rancé, et membre de différentes sociétés savantes : Société des antiquaires de Normandie, Société linnéenne de Normandie, Société historique et archéologique de l'Orne.
Publications
- Recherches historiques sur la ville, les évêques et le diocèse de Séez, Sées, P. Brée, , XVI-415 p., in-8° (lire en ligne), Histoire inédite de l'abbaye de La Trappe,Vie de Rancé, Histoire des tapisseries de Bayeux
Notes et références
- René JOUANNE, « Un inventeur alençonnais : Jacques-Antoine de Maurey (1757-1829) », Bulletin de la Société historique et archéologique de l'Orne, , p. 376-386 (lire en ligne)
- D.M. GOSSEAUME, Précis analytique des travaux de l'Académie royale des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen, Rouen, P. Périaux Père, , 399 p. (lire en ligne), t. V (1781-1793), pp. 223-224
- Dom Denis, « Les Bénédictins de Saint-Maur », Bulletin de la Société historique et archéologique de l'Orne, t. xxxi, 1912, p. 311-312, n° 8.399
- J.-N. Barbier-Vémars, Annales des Arts et Manufactures, Paris, Chaigneau Aîné, (lire en ligne), t. 46, n° 136, pp. 34-54
- J.-N. Barbier-Vémars, Annales des Arts et Manufactures, Paris, Bureau des Annales, (lire en ligne), t. I, n° 3, pp. 252-277
- Général Poncelet, Exposition universelle de 1851, Travaux de la Commission française sur l'industrie des nations, Paris, Imprimerie impériale, , 506 p. (lire en ligne), t. III, 1re partie, 2e section, 2e partie "Machines et outils appliqués aux arts textiles" (6e jury), p. 153
Sources
- Édouard Frère, Manuel du bibliographe normand ou dictionnaire bibliographique et historique, t. 2, Rouen, A. Le Brument, , 632 p. (lire en ligne), p. 293.
- Jean Dauréville de Maurey d'Orville,les tribulations d'un notable normand ed. adms 2019
- Archives en Ligne : département de l'Orne ville de Sées, année 1832 page 191.
Article connexe
Liens externes
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