Pierre Marienne

Pierre Marienne (, Souk Ahras - , Plumelec) est un officier français de l'Armée française de la Libération de la Seconde Guerre mondiale, capitaine parachutiste SAS des Forces françaises libres. Il commande certaines opérations SAS en Bretagne, participe grandement à la bataille de Saint-Marcel ; il a été reconnu mort pour la France.

Pierre Marienne
Surnom Lion de Saint-Marcel[1],[2]
Naissance
Souk Ahras (Algérie)
Décès
Plumelec (France)
Origine France
Allégeance  France libre
Arme Parachutisme
Grade Capitaine
Années de service 1939 – 1944
Conflits Seconde Guerre mondiale
Faits d'armes Opérations SAS en Bretagne
Distinctions Chevalier de la Légion d'honneur
Compagnon de la Libération
Croix de guerre 1939-1945
Médaille de la Résistance française

Biographie

Né le à Souk-Ahras, il poursuit ses études au lycée Saint-Augustin de Bône puis commence une licence de lettres. En 1928, il devance l’appel et s’engage au 3e régiment de tirailleurs algériens à Constantine. Il suit les cours d'élève sous-officier d'active et sort premier de sa promotion. Il suit ensuite les cours préparatoires d’EOA et termine à nouveau premier. Il est libéré du service en . Revenu à la vie civile, il exerce à Paris la profession de scénariste et d'assistant de metteur en scène dans le cinéma.

Seconde guerre mondiale

À la déclaration de la guerre en , il est mobilisé et affecté au 279e régiment d'infanterie à Épinal. Il fait partie des volontaires pour combattre dans les corps-francs, et est promu aspirant en .

Il continue à combattre avec son unité après l'armistice. Blessé devant Baccarat, il est fait prisonnier et parvient à s'évader à Belfort. Repris, il s'évade de nouveau en . Le , il est démobilisé à Lyon, et tente de passer clandestinement en Afrique du Nord, via l'Espagne, afin de rallier la France libre. Arrêté par la police de Franco, il est remis aux autorités françaises et emprisonné. Libéré après le débarquement américain en Afrique du Nord en , il rejoint l'Angleterre et s'engage dans les FFL le .

Il est affecté au Special Air Service, au 4e Bataillon d'Infanterie de l'Air et nommé sous-lieutenant, puis lieutenant le .

Dans le cadre de l’opération Dingson, il est parachuté dans la nuit du 5 au près de Plumelec[3],[4]. Alors qu’ils recherchent leur matériel parachuté avec eux, le caporal Émile Bouétard et les membres de son équipe radio sont accrochés par les Allemands[5]. Blessé, Emile Bouétard est achevé et les trois membres de l’équipe radio capturés. L’ennemi étant supérieur en nombre, Marienne et deux autres parachutistes décrochent avant d'être encerclés vers Saint-Jean-Brévelay afin de ne pas compromettre la mission[6]. Ils se dispersent et Marienne parvient à prendre contact le matin du avec des éléments de la résistance locale qui l'informent de l'existence d'un maquis à quinze kilomètres.

Il encadre alors les troupes du maquis de Saint-Marcel[7], coordonne par radio l'envoi des parachutages d'armes et organise le retranchement du camp qui comprend environ 2 500 hommes. Dans la nuit du 10 au , le commandant Bourgoin est parachuté avec des renforts au-dessus de Saint-Marcel. Le , alors que le maquis devait rester secret, être un centre d'approvisionnement et une base d'attaques, d’importantes forces allemandes donnent l’assaut[8],[9]. Après une journée de combats, le camp est évacué. Marienne, blessé à la tête, et 80 hommes se cachent alors autour de Plumelec. Il coordonne les groupes SAS dispersés et prépare de nouvelles actions. Le , il reçoit de Londres sa nomination au grade de capitaine.

Il est désormais recherché par l'Abwehr qui, aidée par des collaborateurs français du Front Aufklärungstruppe (dont Maurice Zeller), retrouve sa trace au hameau de Kerihuel, près de Plumelec, où il s'est réfugié avec sept de ses hommes. Les résistants sont surpris dans leur sommeil le , à quatre heures de matin. Leurs ennemis, commandés par le hauptmann Herr, séparent Marienne et Martin du reste de leurs hommes, avant d'assassiner ces derniers, ainsi que huit maquisards et trois cultivateurs. La fuite d'un des SAS et la découverte d'un autre groupe de résistants cachés plus loin, qui réussit aussi à fuir, font craindre une contre-attaque. Herr donne alors l'ordre d'"exécuter" les survivants, dont Marienne[10],[11],[12]. L'armée allemande saisit également le cahier du capitaine Marienne, contenant des informations stratégiques importantes.

Pierre Marienne est inhumé à l’extérieur du cimetière de Plumelec, devant le monument aux morts et à gauche du calvaire ; sa tombe fait pendant au cénotaphe du lieutenant François Martin, exécuté avec lui à Kerihuel[13].

Hommages

Il est reconnu mort pour la France[14].

  • Rue du Capitaine-Marienne à Plumelec
  • Impasse du Capitaine-Marienne à Lorient

Inspirations

Notes et références

  1. Jean Paulin (radio parachutiste SAS à Saint-Marcel), La rage au cœur, .
  2. Henry Corta, Les Bérets rouges, .
  3. René Le Guénic, Morbihan : Mémorial de la Résistance, Imprimerie régionale, , 381 p.
  4. La France au combat : de l'appel du 18 juin à la victoire, Perrin, , 848 p.
  5. Robert Aron, Histoire de la libération de la France juin 1944 - mai 1945, A. Fayard, , 779 p.
  6. Roger Leroux, Le Morbihan en guerre, Joseph Floch, , 671 p.
  7. Patrick Mahéo, Saint-Marcel : haut lieu de la Résistance Bretonne : chronique d'un village à travers les siècles, Rue des scribes éditions, , 348 p.
  8. Roger Flamand, Paras de la France libre, Presses de la cité
  9. Henri Déplante, La liberté tombée du ciel, Éditions Ramsay
  10. Colonel Rémy, La ligne de démarcation, Librairie académique Perrin, , 1712 p.
  11. René Pichavant, Clandestins de l'Iroise : récits d'histoire : 1940 - 1944, vol. 5, Éd. Morgane, , 574 p.
  12. David Portier (préf. Achille Muller), Les Parachutistes SAS de la France Libre 1940-1945, Paris, Éditions Nimrod, , 544 p. (ISBN 978-2-915243-31-4), p. 247
  13. Pierre Landru, « Plumelec », Cimetières de France et d'ailleurs, .
  14. « Pierre Félix Marienne », sur Mémoire des hommes, Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives (Ministère de la Défense) (consulté le )

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Stéphanie Trouillard, Mon oncle de l'ombre : Enquête sur un maquisard breton, Skol Vreizh, , 280 p. (ISBN 978-2-36758-089-0 et 2-36758-089-8)

Liens externes

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