Pierre Jacques Michel Chasles

Pierre Jacques Michel Chasles, né le à Chartres, baptisé paroisse Saint-Aignan[1], et mort le à Paris, est un ecclésiastique et homme politique français, député « montagnard » de la Convention.

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Biographie

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Ancien Régime

Fils de Michel Chasles (1722-1812), maître menuisier, puis marchand de bois de Chartres, et d'Henriette Catherine Léger Guerrier, il entre dans les ordres et devient prêtre.

En 1781, il est professeur de rhétorique au collège royal de Chartres[2], et, en 1783, professeur d'éloquence au même collège de Chartres[3].

En 1786, il est le secrétaire particulier de l'archevêque de Tours ce qui l'oblige, pour des raisons d'éloignement à vendre aux enchères sa bibliothèque constituée de 1500 volumes[4].

Il est nommé chanoine à Chartres. Il est alors l'un des adversaires les plus véhéments du parti philosophique.

Révolution

Lorsque la Révolution éclate, il en adopte les principes avec chaleur, rédige le Correspondant d'Eure-et-Loir, journal royaliste patriotique, devient principal du collège et maire de Nogent-le-Rotrou en 1790. La même année, il prête serment à la Constitution civile du clergé. Il pose sa candidature à l'évêché de Chartres mais n'est pas élu. En 1792, il est élu député à la Convention par le département d'Eure-et-Loir où il siège parmi les montagnards actifs, membre du Club des jacobins, où ses adversaires ne cessent de lui rappeler son ancienne appartenance au clergé. Un jour, excédé, il s'écrie aux Jacobins : « On m'a reproché d'être prêtre ; je m'applaudis d'avoir été prêtre parce que, en vivant avec eux, c'est-à-dire avec tout ce qu'il y a de plus corrompu dans l'univers, j'ai appris à les mépriser et à combattre les scélérats qu'on nomme prêtres ».

Il s'oppose au fait d'accorder des défenseurs au roi. Lors du procès de Louis XVI en janvier 1793, il vote la mort du roi sans appel ni sursis. Représentant en mission dans les départements de Seine-et-Oise et d'Eure-et-Loir afin d'accélérer la levée des 300 000 hommes (décret du ), il porte des accusations contre les généraux de l'armée de l'Ouest, leur reprochant de vivre dans un « faste oriental ». Il est l'un des députés les plus acharnés contre les girondins. En , il est envoyé en mission à l'armée du Nord. Il assiste à la bataille d'Hondschoote  du 6 au   où il est blessé à la tête et aux jambes, ce qui lui vaut le titre de général de brigade, grade qu'il refuse, préférant rester aux invalides. Représentant en mission zélé, il en devient suspect aux yeux de ses collègues de la Convention qui ne l'apprécient guère : ils n'oublient pas qu'il fut en 1790 le rédacteur du Correspondant d'Eure-et-Loir. L'un des représentants en mission, Ernest Dominique François Joseph Duquesnoy écrit au Comité de salut public : « Cet ex-chanoine est plus propre à faire la contre-révolution que la révolution. Faites-le rappeler bien vite ! » Pierre Jacques Chasles est donc rapidement rappelé à Paris. Il tente de retarder son départ.

Accusé d'avoir pris la fuite lorsque Cambrai était menacé, il se présente à la Convention le 16 ventôse an II () s'aidant de béquilles pour présenter son rapport sur sa mission. On lui accorde la permission de lire son texte assis et couvert. Satisfaits, les députés de la Convention cessent de l'ennuyer. Jusqu'à la chute de Maximilien de Robespierre, Pierre Jacques Chasles se fait discret. Suspect après le 9 thermidor an II () et s'imaginant que le moment est opportun, il se lance dans le journalisme car la presse condamnée au silence par Maximilien de Robespierre peut désormais faire entendre sa voix pour défendre la liberté. Toutefois, la réaction thermidorienne lui apporte quelques désillusions : il est compromis lors de l'insurrection du 12 germinal an III  le , dénoncé le jour même, et incarcéré sur la proposition d'un autre député thermidorien François-Louis Bourdon. Enfermé au fort de Ham, il en sort par l'amnistie du 4 brumaire an IV () et il est admis aux Invalides en compensation de ses blessures.

Directoire

Chasles est compromis dans la conjuration babouviste (1796), mais il est remis en liberté.

En 1812, alors qu'il demeure à Paris 12 rue des postes, il fait vendre aux enchères par son notaire huit parcelles, soit au total environ un demi hectare, de vignes qu'il possède à Mainvilliers (Eure-et-Loir)[5].

Consulat et Premier Empire

Sous le Consulat, lors de la création des droits réunis, il obtient un bureau de tabac. C'est de cette façon qu'il met un terme à sa carrière de révolutionnaire. Il meurt une vingtaine d’années plus tard.

Décès

Il meurt le dans un logement qu'il occupe depuis peu à Paris 223, rue du Faubourg-Saint-Antoine, il est enterré au cimetière du Père-Lachaise, sa concession ne fut pas renouvelée.

Mariage et postérité

Pierre Jacques Chasles épouse le à Paris Marie Thérèse Victoire Halma (née en 1773), veuve âgée de 22 ans de Jean Pierre Durège (guillotiné), fille d'Anselme Halma (1730-1809) et de Jeanne Marie Poncelet.

De cette union, sont issus cinq enfants :

Aujourd'hui, la famille Chasles est totalement éteinte.

Notes et références

  1. Registre des actes de baptêmes, mariages et sépultures de la paroisse Saint-Aignan de Chartres, cote E 6/41, image 172/267.
  2. Inventaire après le décès d'Henriette Guerrier, épouse de Michel Chasles, mère de Pierre Jacques Michel Chasles, reçu par Maître Pichot, notaire à Chartres, le 20 juin 1781. Archives départementales d'Eure-et-Loir, cote 2E51 672.
  3. Acte de Maître Hallier, notaire à Chartres, en date du 31 mars 1783, contenant constitution de rente par "Pierre Jacques Michel Chasles, prêtre, professeur d'éloquence au collège de Chartres, y demeurant rue de la Visitation ou du cheval blanc, paroisse Sainte-Foy", archives départementales d'Eure-et-Loir, cote 2E16 150.
  4. Annonces, affiches et avis divers du pays chartrain du 15 mars 1786 : "M. l'Abbé Chasles, ci-devant professeur de Rhétorique au Collège de Chartres, s'était formé une bibliothèque assez nombreuse et bien choisie, mais étant aujourd'hui chanoine de Tours, il se trouve par sa translation et son éloignement forcé d'en faire le sacrifice. Ces livres peuvent monter au nombre de 1500 volumes... Cette vente commencera le lundi 27 mars 1786..."
  5. Archives départementales d'Eure-et-Loir, acte reçu par Maître Ledreux, notaire à Chartres; cote 2 E 8 741.
  6. Idem (image 119/341).
  7. Id. (image 135/341).
  8. Id. (image 172/341).
  9. Id. (image 45/300).
  10. Id. (image 229/300).
  11. http://ccfr.bnf.fr/portailccfr/jsp/public/index.jsp?record=eadcgm%3AEADC%3ABHPFS020087&failure=%2Fjsp%2Fpublic%2Ffailure.jsp&action=public_direct_view&success=%2Fjsp%2Fpublic%2Findex.jsp&profile=public
  12. Violoniste, il aurait épousé à Paris le 21 juillet 1828 Marie Caroline Bense (à confirmer).

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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