Philippe Lacoche

Philippe Lacoche, né le à Chauny dans l'Aisne, est un journaliste-écrivain-parolier français.

Philippe Lacoche
Alias
Le marquis des dessous chics
Naissance
Chauny, Aisne (France)
Activité principale
Journaliste-écrivain-parolier
Auteur
Langue d’écriture Français
Genres

Biographie

En 1977, Philippe Lacoche commence sa carrière de journaliste par un stage chez Best, mensuel rock fondé en 1968.

Pigiste régulier, il parcourt alors la France afin d’y découvrir les groupes qui font l’actualité de la scène rock et ce jusqu’en 1991.

Il quitte L'Aisne nouvelle, qui l’avait recruté en 1979 comme localier, pour rejoindre Le Courrier picard en 1983.

En 2003, il devient« Le marquis des dessous chics », du nom de sa rubrique hebdomadaire dans ce quotidien.

On le retrouve dans les colonnes du Magazine littéraire entre 1991 et 2000, au service littéraire du Figaro Magazine et dans les pages du Figaro littéraire entre 2004 et 2008.

Depuis 2007, il écrit régulièrement pour Service littéraire et plus récemment pour Causeur.

En , Philippe Lacoche est nommé au grade de chevalier dans l'Ordre des Arts et des Lettres.

Analyse de l'œuvre

Romancier et nouvelliste

L’auteur a signé plus d’une trentaine d’ouvrages, romans et recueils de nouvelles, dont son premier en 1988 : Rock d’Issy, un roman publié aux éditions Ledrappier. En 2000, il reçoit le prix Eugène Dabit du roman populiste pour HLM, un recueil de nouvelles qui brasse les problématiques liées à la drogue, au chômage, et aux grands traumatisme de la guerre d'Algérie et de celle de 40 dans les barres HLM de Picardie.

Ce fils et petit-fils de cheminot aime à affirmer ses origines. Son enfance à Tergnier, dans l'Aisne, est évoquée sans apprêts dans Cité Roosevelt (1993). Les décors de ses romans, même s'ils varient d'une œuvre à l'autre, sont parcourus de champs, de HLM, de gares et de petits bals de province, vaste terrain vague où Philippe Lacoche loge sa carte du tendre. L'amour et les femmes sont pareillement au cœur de cet univers stendhalien, veiné de nostalgie. « L'univers littéraire de Philippe Lacoche frappe par sa sensibilité faite de tendresse et de rudesse », dira Christian Authier. De tendresse, il est également question dans Tendre rock, publié en 2003, et dans lequel l'auteur s’attarde sur ses premières années de rock critique à Best, avec une délicatesse d'écriture qui sera sa signature. En 2012, il publie Des rires qui s'éteignent, chez Écriture. Ce roman nostalgique brosse le portrait d'une génération marquée par le rock et l'amour libre, rattrapée par le sida et le temps qui passe.

Passé par tous les genres littéraires possibles, Philippe Lacoche se spécialisa dans le récit court, avec plus d'une dizaine de recueils de nouvelles à son actif, tels qu'au Au fil de Creil, Veilleur de Nuits ou Petite garce. Ces saynètes, loufoques voire teintées d'érotisme, lui permettent de croquer une multitude de personnages déjantés. Ainsi d'Au fil de Creil, dans lequel il évoque une danseuse de cabaret qui se fait confectionner un soutien-gorge en bois afin de séduire un Afghan épris de seins fermes.

Ses romans, à l'émotion parfaitement maîtrisée, sont souvent menés sous forme d'enquêtes sentimentales parsemées de flashbacks. Ils offrent l'opportunité d'un salut aux aînés, à leur engagement et aux femmes. Un procédé d'écriture qui atteint son paroxysme dans Les matins translucides, publié en 2013. Un matin de décembre, Jérôme, fils d'ouvrier d'une cité cheminote, part à la recherche de son adolescence, d'un amour de jeunesse et de son histoire familiale. Ce roman offre également en arrière-plan le portrait de l'un des oncles du narrateur, un ancien résistant.

Son inspiration, Philippe Lacoche la puise au pied des collines de l'enfance, ou dans les remous de l'adolescence, ce qui lui a valu le surnom d' « hussard d'automne ». Les Trente glorieuses, l'après 68 et les seventies forment la toile de fond de ses romans.

Ces multiples variations sur le temps qui passe sont peuplées de personnages mystérieux, sortes de petits frères du Grand Meaulnes, le roman qui deviendra le socle de sa formation littéraire. Une formation à laquelle pourront s'ajouter les Hussards : Roger Nimier, Antoine Blondin, Michel Déon, Jacques Laurent ou encore Kléber Haedens en tête, pour ses phrases au style couperet. Marcel Aymé, Jacques Perret mais surtout Roger Vailland, font également partie de ses références. Les classiques Stendhal et Pierre Choderlos de Laclos infusent tout aussi fortement son œuvre. Une œuvre que l'on pourrait tout aussi bien qualifier de « modianesque », de par son aspect obsessionnel dans sa quête anxieuse du temps perdu.

Parolier et musicien

Grâce à son copain Patrick Gadroy, qui possédait une mobylette bleue et une guitare, Philippe Lacoche apprend cet instrument à l'âge de 14 ans. Quatre plus tôt, son cousin Guy Canivet, dit Le Pêcheur de Nuages, lui a enseigné les rudiments de l'harmonica. Cela lui sera de quelque utilité par la suite. Au lycée Henri-Martin, à Saint-Quentin, qu'il fréquente dès la classe de seconde (pour avoir refusé d'apprendre l'allemand, langue des envahisseurs et, notamment, des Nazis) pour y apprendre l'espagnol en seconde langue, il fait la connaissance de jeunes musiciens qui s'adonnent, en toute liberté, au rock, au blues, à la pop, au folk et au jazz. Nous sommes dans l'immédiat après  ; l'époque et folle, pleine de patchouli, d'alcool et d'herbes sauvages.

Il joue d'abord, comme guitariste, dans un groupe de free-jazz baptisé Koït, en compagnie du saxophoniste-flutiste Joël Caron, du bassiste Michel Gazi dit Gazon et du batteur Jean-Marie Letot. Quelques concerts, puis, il fonde en compagnie du chanteur Patrick Pain (ex-Up Session), du batteur Bertrand Lécuyer, de Gérard Lopez, basse et chant (RIP), de Frédéric Dejuck (guitare, chœurs; RIP; à qui succédera le guitariste-chanteur Damien Lécuyer) un groupe de blues qui répond au nom de Purin. Ils reprennent du blues, du boogie, du vieux rock (Canned Heat, Pacific Gas, Rory Gallagher, Doors, Kevin Ayers, premiers Stones, etc.), ce en pleine période du rock progressif et du jazz rock. Succès immédiat. Deux tournées sur la côte picarde et en Bretagne. Des dizaines de concerts dans tout le Nord de la France ; un 45 tours («Don't leave me Babe») sur le label Oxygène. Nous sommes entre 1973 et 1977. Philippe Lacoche y joue de la guitare, de l'harmonica et participe aux chœurs.

Puis, il file en école de journalisme à Tours, tout en continuant, les week-ends, à jouer avec le groupe de blues Purin. Philippe Lacoche effectue son stage de fin d'étude à la revue rock Best (il en parle dans son roman très autobiographie, Tendre Rock, paru chez Mille et Une Nuits), en , découvre l'arrivée du punk dans la capitale, se rase les cheveux. A cause du service militaire, des débuts professionnels et des études, le groupe de blues Purin se dissout.

Philippe Lacoche ne désarme pas en tant que guitariste; en compagnie de son grand ami Gérard Lopez, dit Dadack et de leur autre copain ternois Jean-Marc Brazier, dit Le plus gros batteur du monde, à la tête de John Wayne, il forme Let's Go, gang qui s'adonne à des morceaux de punk et de pub rock (Damned, Heartbreakers, Dr Feelgood, etc.)

Cette fois, c'est l'amour qui mettra un terme au combo, Philippe Lacoche tombe follement amoureux de Féline, une brune Ternoise aux yeux de nuit et de velours, finit par se marier. De l'union naîtront deux enfants, deux petits Latins. Philippe Lacoche raccroche sa Gibson Lespaul à son clou. Il restera longtemps inactif en la matière, composant cependant quelques morceaux dont «Le Boogie du Ressort», repris par le groupe Sudiste de Saint-Dizier, Bacchus, gang de dipsomanes éhontés. Il travaille également avec son frère Renaud Lacoche, dit Scieur Z, joueur de scie musicale.

Il lui faudra un divorce, de nombreuses aventures amoureuses, et un pacs avec la chanteuse Lou-Mary, longue liane blonde qui devient sa muse, pour qu'il se remît à l'écriture de paroles de chansons. Elle même écrit, mais, comme beaucoup de jeunes filles bien élevées, elle est timide. Elle demandera alors à son mentor de lui écrire quelques chanson coquines, délurées, voire teintées de cochoncetées. Ce qu'il fera de bon cœur. Cela donnera notamment «'Tes yeux sur mon tulle», «Benjamin», «Longue Liane», etc., écrites parfois en compagnie du compositeur Scieur Z. La belle sortira trois albums (dont un sur le label Rock Paradise); on retrouve certaines chansons de cette collaboration sur YouTubeFR et Dailymotion.

C'est à cette époque que Philippe Lacoche écrit un très long poème, «Lady B.» ode à l'une de ses anciennes vieilles maîtresses, sensuelle, dévergondée, très Laclos, poème que son frère découpera en chansons. Un livre CD éponyme paraîtra au Castor astral, éditeur fétiche de l'intéressé.

Parallèlement, en compagnie de Lou-Mary et du chanteur Vanfi, ils fonderont le groupe les Scopytones, formation toute dévouée aux reprises des Yé-Yés et des chansons des Sixties et des Seventies. L’occasion pour Philippe Lacoche de se mettre à la basse Hoffner forme violon comme Paul McCartney. Succès. Nombreux concerts. Participation à la tournée Age Tendre et réalisation d'un DVD. Ecriture de chansons et paroles pour Laurent Margerin (dont le brûlot rock'n'roll «Trop tard» sur Rock Paradise), pour La Chantal, pour Loïc Van Zon, de Dust, pour Vanfi, pour Scieur Z, etc.

Nouveau retrait après la rupture de son Pacs avec Lou-Mary.

Depuis 2019, il s'est remis à la tâche. Il écrit de nouveau pour trois compositeurs : Benjamin Laplace, ex-Mistral, Hervé Zerouk, ex-Les Désaxés, et Philippe Van Haelst, (dont "Quai des jeunes années", l'hymne de sa chère ville rouge, cheminote et ouvrière de Tergnier).

Œuvres

Romans

Nouvelles et Contes

  • Cité Roosevelt, nouvelles, Le Dilettante, 1993 (Prix du livre de Picardie 1993 décerné par le Conseil régional) ; réédité en 2004 chez Mille et Une Nuits
  • Le Phare des égarés, nouvelles, La Bartavelle, 1994 ; réédité en 2005 chez Mille et Une Nuits
  • Scooters, nouvelles, éditions du Rocher, 1994
  • HLM, nouvelles, Le Castor astral, 2000 (Prix Eugène Dabit du roman populiste 2000)
  • Le Musicien des brumes, nouvelles, éditions du Rocher, 2001
  • Une bonté à contre-courant, nouvelle Viva, 2001
  • Des porcs très célèbres, contes avec des photographies de Maxime Godard, Le Castor astral, 2001
  • Lady B, ode, conte érotico-pop, livre-cd réalisé avec l'A.C.I Renaud Lacoche alias« SCIEUR Z », Le Castor astral, 2007
  • La Contrebasse de Guise, nouvelle avec des photographies d’Eric Larayadieu, Diaphane-Les Imaginayres, 2007
  • Autumn square, nouvelle, éditions du Rocher, 2008
  • Veilleur de nuits, nouvelles, Martelle, avec des photographies de Franck Delautre, 2009
  • Petite garce, nouvelles, Le Castor astral, 2009
  • Les Boîtes, nouvelle, avec la plasticienne Colette Deblé, éditions Cadastre8Zéro, 2014[1]
  • Roger Vailland, nouvelle, éditions Nouvelles Lectures, 2015
  • Roger Vailland, drôle de vie et drôle de jeu, hommage à l'occasion du 50e anniversaire de la disparition de Roger Vailland, éditions La Thébaïde, 2015

Biographies

  • Les ténors du rock, biographie, avec Jean-Yves Legras, Jacques Grancher éditeur, 1984
  • Couture et le secret de la barbichette, biographie, La Vague Verte, 1994

Pamphlet et chroniques

  • Pour la Picardie, pamphlet sentimental, Les Équateurs, 2009
  • Les Dessous chics, recueil de chroniques, Les Éditions La Thébaïde, en partenariat avec Le Courrier picard, 2014

Bande dessinée

  • Cicatrices de guerre(s), bande dessinée, avec Serge Dutfoy, collectif, La Gouttière, 2009

Pièce de théâtre

Ouvrages collectifs

  • Le dernier homme, dir. Jérôme Leroy, Les Belles Lettres, collection Le grand cabinet noir, 2004 [3]
  • Le journal de la bataille de la Somme, Le Courrier picard, 2006
  • Picabora - Les« dix mots » de la rencontre, Éditions la passe du vent, 2008[4]
  • 100 monuments, 100 écrivains : histoires de France, dir. Adrien Goetz, Éditions du Patrimoine, Centre des monuments nationaux, 2009[5]
  • Chien, dir. Philippe Di Folco, Textuel Éditions, 2010[6]
  • "Le dernier hiver de Victorine", avec la conteuse Catherine Petit, éditions La Licorne,2012.
  • La baie fait un somme, éditions cadastre8zéro, 2018[7]

Sources

Notes et références

  1. Cadastre8Zéro présente les boîtes - Un article de Clotilde Rudent pour le magazine Sab's connexions, 2014.
  2. Philippe Lacoche en boîtes et au théâtre, un reportage d'Alexandra Oury, 2014.
  3. Avec des textes de Jérôme Leroy, A.D.G., Jean-Pierre Andrevon, Jean-Baptiste Baronian, Olivier Delcroix, Nicolas d’Estienne d’Orves, Frédéric H. Fajardie, Gérard Klein, Sébastien Lapaque, Sophie Loubière, Christophe Mager, Jean Mazarin, José Nocé, Chantal Pelletier, Michel de Pracontal, Serge Quadruppani, Jacques Sternberg, Marc Villard, Roland C. Wagner, Daniel Walther et Martin Winckler.
  4. Avec des textes de Éléonore Lelong, Yves-Marie Lucot, Marie-Thérèse Mutin.
  5. Avec la collaboration de Frédéric Mitterrand, Bruno Foucart et les textes de Éliette Abécassis, Brigitte Allègre, Philippe Amelot, Jacques Attali, Michel Arrivé, Pierre Assouline, Christian Authier, Robert Badinter, Dominique Barbéris, Thierry Beinstingel, Mehdi Belhaj Kacem, Philippe Besson, Jean-Marie Blas de Roblès, François Bon, Amélie de Bourbon Parme, Vincent Brocvielle, Laure Buisson, Renaud Camus, Claro, Pierre Cleitman, Adélaïde de Clermont-Tonnerre, Didier Daeninckx, Charles Dantzig, Maryline Desbiolles, Régine Detambel, Marie Didier, Philippe Di Folco, Christophe Donner, Hélène Duffau, Mathias Énard, Nicolas d'Estienne d'Orves, Nicolas Fargues, Alain Fleischer, Élise Fontenaille, Philippe Garnier, Adrien Goetz, Didier Goupil, Philippe Grimbert, Pauline Guéna, Hubert Haddad, Stéphane Héaume, Thierry Illouz, Isabelle Jarry, Jean-Noël Jeanneney, François Jonquet, Pierre Jourde, René Koering, Julia Kristeva, Jean-Marie Laclavetine, Cécile Ladjali, Jérôme Lambert, Marc Lambron, Sébastien Lapaque, Mathieu Larnaudie, Camille Laurens, Linda Lê, Stéphan Lévy-Kuentz, Gila Lustiger, Arnaud Maïsetti, Carole Martinez, Brice Matthieussent, Catherine Millet, Marc Molk, Denis Montebello, Gérard Mordillat, Marie Nimier, Hubert Nyssen, Martin Page, Laurence Plazenet, Serge Pey, Emmanuel Pierrat, Jean-Bernard Pouy, Jérôme Prieur, Zahia Rahmani, François Raynaert, Rudy Ricciotti, Danièle Sallenave, Julien Santoni, Leïla Sebbar, Jacques Serena, Thierry Serfati, Martine Sonnet, Camille de Toledo, Pascal Torres, Lyonel Trouillot, Marc Villemain.
  6. Avec des photographies, des dessins et des nouvelles de Pierre-Antoine Bernheim, Jacques Jouet, Lucien Suel, Barbara Israël, Carole Martinez, Jean-Bernard Pouy, Anne Goscinny, Christine Montalbetti, Pierre Tilman, Jean-Pierre Luminet, Guy Konopnicki, Jacques Gaillard, Hubert Haddad, Hervé Le Tellier.
  7. Avec des textes de Sylvie Payet et des photographies de Clément Foucard.

Liens externes

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