Perspective Nevski

La perspective Nevski (en russe : Невский проспект, Nevski prospekt, littéralement « avenue de la Neva », mais elle est baptisée ainsi en l'honneur d'Alexandre Nevski) est l’avenue principale de la ville de Saint-Pétersbourg, longue de 4,5 km.

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La perspective Nevski.
L'église arménienne.
La Maison des Frères Elisseeff, le magasin en 1907. Noter les pancartes en français, la France étant le premier partenaire commercial à l'époque.

Historique

Planifiée par Pierre le Grand pour être un point de passage de la route NovgorodMoscou, l'avenue fut commencée en 1712. Sa construction fut principalement effectuée en 1717. Elle conduit de l’Amirauté jusqu’au monastère Alexandre-Nevski[1]. Aujourd'hui, elle va jusqu'à la gare de Moscou (achevée en 1851), en passant par la place Vosstaniïa (place de l'Insurrection).

En 1743, dans un contexte de raidissement religieux (expulsion des juifs de Russie en 1742, vexations anti-catholiques, censure religieuse), l'impératrice Élisabeth Petrovna eut le projet de faire fermer tous les édifices religieux de la perspective Nevski qui n'étaient pas de rite orthodoxe, mais elle y renonça devant le coût du projet[2].

Au début de la période soviétique (1918-1944) le nom de la perspective Nevski a été changé, d'abord en « rue du Proletkult » (Oulitsa Proletkul'ta) en l'honneur de cette organisation artistique soviétique. À la suite de la disparition de Proletkult, le nom a été changé à nouveau cette fois pour « avenue du 25-Octobre », faisant allusion à la révolution d'Octobre. C'est Staline qui lui rend son nom initial en 1944[3].

Aujourd'hui, la perspective Nevski est l'artère principale de Saint-Pétersbourg. Elle forme la ligne centrale du fameux « trident » de l'Amirauté[4],[5], dont les lignes latérales sont la rue Gorokhovaïa et la perspective Voznessenski.

La majorité des boutiques de prestige et des bars de la ville sont situés sur ou à droite de la perspective Nevski. La voie compte de nombreux bâtiments historiques, ce qui cause parfois des polémiques lorsque des oligarques les font détruire pour permettre certaines opérations immobilières (par exemple le no 68 où se trouvaient les demeures de Dostoïevski et Gorki en 2011 ou le no 116, vendu au groupe finlandais Stockmann pour en faire un centre commercial)[3].

Principaux édifices

Les principaux points remarquables sont :

La perspective Nevski et la littérature

Vu son importance urbanistique, la perspective Nevski apparaît très fréquemment dans la littérature russe. Parmi de nombreux autres écrivains, l'activité fébrile de la perspective est décrite avec beaucoup d'ironie par Nicolas Gogol  qui détestait Saint-Pétersbourg  dans son récit La Perspective Nevski, ou dans Le Nez, dont le personnage principal, « Le major Kovaliov avait coutume de faire une promenade quotidienne sur la perspective Nevski. ».

Fiodor Dostoïevski y a également consacré des lignes[3], par exemple dans Le Double : le héros fait, entre autres, un arrêt à Gostiny Dvor.

Ivan Bounine, prix Nobel 1933, l'évoque aussi dans sa nouvelle Les Oreilles nouées où le héros, Sokolovitch, y déambule de nuit.

La perspective Nevski autrefois

Notes et références

  1. Berelowitch et Medvedkova 1996, p. 79.
  2. Berelowitch et Menvedkova 1996, p. 160.
  3. Pierre Avril, « Perspective Nevski - Saint-Pétersbourg, gardienne de l'âme russe », Le Figaro, 9 août 2013, page 10.
  4. Le Trident de Saint-Pétersbourg
  5. Berelowitch et Menvedkova 1996, p. 74.

Bibliographie

  • Wladimir Berelowitch et Olga Medvedkova, Histoire de Saint-Pétersbourg, Paris, Fayard, , 480 p. (ISBN 978-2-213-59601-3)

Articles connexes

Liens externes

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