Paul Hervieu

Paul Hervieu, né le à Neuilly-sur-Seine et mort le en son domicile dans le 16e arrondissement de Paris[1], est un romancier et auteur dramatique français.

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Biographie

Paul Hervieu.
Plaque à son lieu de décès, no 7 avenue Foch (16e arrondissement de Paris).

Issu d'une famille bourgeoise, il se destine tout d’abord au barreau, devient avocat et fréquente un moment les milieux politiques. Il obtient en 1881 un poste d’attaché d’ambassade à Mexico, qu’il ne conserve pas longtemps. Intéressé surtout par la littérature, il se consacre principalement à l’écriture, tout en fréquentant des salons littéraires et mondains, tels ceux de Madame de Pierrebourg, qui fut sa maîtresse, et de Madame Émile Straus, où il côtoie des écrivains, Marcel Proust, Paul Bourget, Henri Meilhac, Ludovic Halévy, Guy de Maupassant ; des aristocrates, la Princesse Mathilde, le Prince Georges Bibesco ; des comédiens comme Réjane ou Lucien Guitry et des artistes comme Edgar Degas.

En 1883, commence sa longue amitié avec Octave Mirbeau, dont il devient le confident. Il collabore cette année-là, sous le pseudonyme de Liris, à l'éphémère revue que fonde son nouvel ami et à laquelle collaborent également Alfred Capus et Étienne Grosclaude, Les Grimaces, hebdomadaire satirique et de combat anti-opportuniste, mais aussi antisémite, destiné selon Mirbeau « à faire grimacer tout ce faux monde de brigands impunis de la finance ». Pourtant, à l'instar de Mirbeau, qui fera partie des intellectuels dreyfusistes les plus engagés, Hervieu sera dreyfusard, ce qui lui vaudra un échec lors de sa première candidature académique. Il cofonde avec Gustave de Malherbe la maison d'édition La Librairie moderne.

Préoccupé par les problèmes sociaux de son époque, il les expose dans des romans psychologiques et mondains, à la manière de Paul Bourget, et dans des pièces de théâtre, volontiers moralisatrices. Voulant analyser rigoureusement une situation et en montrer les conséquences inéluctables, il met en scène des personnages qui se conduisent avec une logique extrême, sans la moindre humanité, attentifs uniquement au sentiment du devoir et aux conventions sociales. Cette rigidité amène à des dénouements dramatiques qui paraissent outranciers aujourd’hui. L'intrigue se déroule dans des milieux aristocratiques ou mondains : la femme adultère dans L'Énigme et dans Le Réveil, le remariage d’une femme divorcée dans Le Dédale, et le soin dû aux enfants, quelles qu’en soient les conséquences, dans La Course du flambeau.

« Je ne crois pas qu'il ait jamais un mot de pitié pour les souffrances physiques ou morales qu'il dépeint avec une inflexible vigueur. [...] C'est par l'intensité seule de ses descriptions ou de ses analyses qu'il trahit son émotion et qu'il provoque la nôtre. Tel il était dans ses livres, tel il était aussi dans sa vie[2] »

 Edmond Estève, Paul Hervieu, conteur, moraliste et dramaturge.

Il succéda en 1900 à Édouard Pailleron au fauteuil 12 de l'Académie française. Edmond de Goncourt disait de lui : « Le petit Hervieu a une voix curieuse, c'est comme la voix lointaine d'un somnambule que son endormeur ferait parler. »[3]

Œuvres

Envoi de Paul Hervieu
Nuit étrange
Tombe au cimetière de Passy où il repose avec Claude Ferval.

Romans et nouvelles

  • Diogène le Chien, nouvelles (1882) lire en ligne sur Gallica
  • La Bêtise parisienne : Choses de l'amour, Insinuations psychologiques, Curieux usages, Croquis, du Costume féminin. (1882) Texte en ligne.
  • Les Yeux verts et les yeux bleus, nouvelles (1886) Texte en ligne.
  • L'Alpe homicide, nouvelles (1886).
  • L'Inconnu (1887) Texte en ligne
  • Deux Plaisanteries : Histoire d'un duel, Aux Affaires étrangères (1888).
  • Flirt (1890) Texte en ligne.
  • L'Exorcisée (1891), illustrations d'après les aquarelles de Antony Troncet[4].
  • Peints par eux-mêmes, roman par lettres (1893) Texte en ligne.
  • Œuvres : Diogène le Chien, l'Esquimau, Argile de femme, Une scène de collège, Krab, la Matrone adultère, Attentat à la pudeur, Guignol, Prologue de l'Incendie de Sodome, Peints par eux-mêmes (2 volumes, 1894-1898).
  • L'Armature, roman (1895) Texte en ligne
  • Le Petit Duc. Figures falotes et figures sombres (1896) Texte en ligne.
  • Nuit étrange, 1900, Paris-Noël.
  • « Adalbert et M. Beunasse » (ill. J. Simont), L'Illustration, , p. 28-29 (lire en ligne).
  • Le Bienheureux du Val de Pralognan (1921).

Théâtre

Notes et références

  1. Archives de Paris 16e, acte de décès no 2150, année 1915 (vue 14/31)
  2. Edmond Estève, Paul Hervieu, conteur, moraliste et dramaturge, Paris, Nancy, Berger-Levrault, coll. « Annales de l'Est », , 150 p. page 15
  3. Edmond de Goncourt, Journal, 12 juin 1887.
  4. Bnf. catalogue

Article connexe

Liens externes

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