Paul-André Sadon
Paul-André Sadon, né le à L'Isle-sur-Serein (Yonne), est un ancien haut magistrat français.
Parcours
Licencié en droit, d'abord avocat, il est nommé juge suppléant à Lyon, en décembre 1950 et, trois ans plus tard, à Chambéry. Substitut du procureur de la République à Saint-Mihiel (Meuse) (1955) puis à Châteauroux (1956), détaché à l'administration centrale du ministère de la Justice (1958). Par le décret publié au Journal officiel du , il est nommé juge à l'ex-tribunal de la Seine, tout en demeurant affecté à l'administration centrale du ministère de la Justice. Conseiller technique au cabinet du ministre des Transports, Jean Chamant, du jusqu'à sa réaffectation au ministère de la Justice, en tant que conseiller technique du garde des Sceaux, René Capitant, le . Il demeure ensuite au cabinet du garde des Sceaux, sous les ministres Jean-Marcel Jeanneney et René Pleven[1].Selon la Commission historique instituée par le cardinal Decourtray et présidée par René Rémond sur Touvier et l'Église, il est sollicité par le réseau qui s'active pour obtenir la grâce de Paul Touvier. Il répond au solliciteur, A. Lavagne, en manifestant un intérêt à l'égard du cas Touvier et lui suggère de recourir à une demande d'amnistie[2].
Nommé premier substitut près le tribunal de grande instance de Nanterre le , puis juge au tribunal de grande instance de Paris, en 1971. Il devient, le , directeur des services judiciaires au ministère de la Justice, fonction qu'il occupe jusqu'en juillet 1975 avant d'être nommé le procureur de la République près le tribunal de grande instance de Paris.
Il est nommé Procureur général près la cour d'appel de Paris le . Pour la gauche, à l'époque à l'opposition, il est la principale incarnation de la politique du garde des Sceaux Alain Peyrefitte et de son projet de loi « sécurité et liberté »[3] Le , à la suite de l'alternance, il est écarté de ce poste par la gauche et nommé premier avocat général en surnombre à la Cour de cassation[4].
Entre mars et décembre 1986 il est chargé de mission, avec les fonctions de conseiller auprès du cabinet d'Albin Chalandon, garde des Sceaux, ministre de la Justice dans le Gouvernement Jacques Chirac (2)[5]. Le , il devient directeur de cabinet de M. Chalandon. Selon La Croix et l'Express, on lui doit la découverte de "l'erreur curieuse et providentielle" qui permettra l'annulation de la procédure dans le procès de Maurice Papon et l'enlisement du procès pendant 10 ans[6],[7]. À la suite de la démission du gouvernement, il quitte ses fonctions le .
De 1989 à 1998, il est conseiller général de l'UDF de l'Yonne.
Maire (DVD) de L'Isle-sur-Serein de 1984 à 2008.
Décorations
Commandeur de l'Ordre de la Légion d'honneur (décret du )
Notes
- Contrairement à ce qu'on peut lire dans l'article paru sur Le Monde daté du 28 mars 1986, « Le retour de Paul-André Sadon », M. Sadon n'a jamais fait part du cabinet de Louis Joxe, garde des Sceaux jusqu'au 1er juin 1968.
- rené rémond, Touvier et l'Eglise. Rapport de la commission historique instituée par le cardinal Decourtray, Paris, Fayard, , 418 p. (ISBN 2-213-64841-7 et 9782213648415, lire en ligne)
- Mathieu Delahousse : Justice - Le ministère infernal, Flammarion 2009.
- « Pierre et Paul », Le Monde 9 juillet 1981.
- « Le retour de Paul-André Sadon », Le Monde 28 mars 1986.
- « le dernier procès de vichy_ », l'express, (www.lexpress.fr/informations/le-dernier-proces-de-vichy_611366.html)
- « Affaire Papon : la justice se presse lentement », La Croix, (lire en ligne)
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