Assemblée des représentants du peuple
L'Assemblée des représentants du peuple ou ARP (arabe : مجلس نواب الشعب ; romanisé : Majlis Nuwwāb ash-Sha‘b) est le parlement monocaméral de la Tunisie depuis la promulgation de la Constitution du .
représentants du peuple
(ar) Majlis Nuwwāb ash-Sha‘b
مجلس نواب الشعب
Type | Monocaméral |
---|---|
Création | |
Lieu | Tunis |
Durée du mandat | 5 ans |
Président | Rached Ghannouchi (Ennahdha) |
---|---|
Élection | |
1re vice-présidente | Samira Chaouachi (Au cœur de la Tunisie) |
Élection | |
2e vice-président | Tarek Fetiti (Ind.) |
Élection |
Membres | 217 représentants |
---|
Groupes politiques |
|
---|
Système électoral | Scrutin proportionnel plurinominal |
---|---|
Dernière élection | 6 octobre 2019 |
Site web | arp.tn |
---|---|
Voir aussi |
Politique en Tunisie Partis politiques tunisiens Élections en Tunisie |
Les premières élections se tiennent le . La première réunion de la nouvelle assemblée a lieu les 2 et [1],[2].
Histoire parlementaire
Les premières élections législatives ont lieu en 1959, en même temps que l'élection du président de la République, après que l'Assemblée constituante a terminé la rédaction de la Constitution républicaine.
En 2002, le président Zine el-Abidine Ben Ali organise le premier référendum qui a pour but de modifier les conditions de la candidature à la présidence de la République ainsi que de créer la Chambre des conseillers.
À la suite de la révolution de 2011, la Chambre des députés est présidée lors de sa séance du par son vice-président, Sahbi Karoui, après le départ du président en titre, Fouad Mebazaa, devenu président de la République par intérim. Les deux chambres votent les pleins pouvoirs à ce dernier, qui peut désormais gouverner par décrets-lois. Dès lors, elles cessent leur activité puis sont dissoutes en vertu du décret-loi du 23 mars 2011 portant organisation provisoire des pouvoirs publics[3], avant d'être remplacées par la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique puis par une nouvelle Assemblée constituante, élue le .
À la suite de ce scrutin, celle-ci élit un président de la République et vote la confiance au nouveau gouvernement. Elle suspend aussi la Constitution de 1959 et la remplace par la loi sur l'organisation provisoire des pouvoirs publics. La Constitution promulguée le marque la création de l'Assemblée des représentants du peuple[4].
Le , le président Kaïs Saïed, invoquant l'article 80 de la Constitution, suspend les travaux de l'assemblée et annonce la levée de l'immunité de tous les députés[5].
Date | Constitution | Chambre haute | Chambre basse |
---|---|---|---|
1956-1959 | Décret du 21 septembre 1955 | Assemblée nationale constituante | |
1959-1981 | Constitution de 1959 | Assemblée nationale | |
1981-2002 | Chambre des députés | ||
2002-2011 | Chambre des conseillers | Chambre des députés | |
2011 | Décret du 23 mars 2011 | Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique | |
2011-2014 | Loi sur l'organisation provisoire des pouvoirs publics | Assemblée nationale constituante | |
Depuis 2014 | Constitution de 2014 | Assemblée des représentants du peuple |
Structure et rôle
Selon l'article 50 de la Constitution tunisienne de 2014 :
« Le peuple exerce le pouvoir législatif par ses représentants à l'Assemblée des représentants du peuple ou par voie de référendum. »
— Constitution tunisienne de 2014[6].
Élections
L'Assemblée des représentants du peuple est élue pour un mandat de cinq ans au suffrage universel direct par les citoyens tunisiens âgés de 18 ans et plus. Les Tunisiens résidant à l'étranger y sont représentés. L'élection a lieu au scrutin proportionnel dans le cadre de circonscriptions élisant de un à dix représentants.
D'après l'article 53 de la Constitution, peut être candidat aux législatives tout électeur détenant la nationalité tunisienne depuis dix ans au moins, âgé d'au moins 23 ans lors de la présentation de sa candidature et qui ne se trouve dans aucun des cas d'interdiction prévus par la loi[6]. Les articles 55 et 56 précisent que les membres de l'Assemblée des représentants du peuple sont élus au suffrage universel, libre, direct et secret pour un mandat de cinq ans, au cours des soixante derniers jours du mandat parlementaire, tout en garantissant le droit de vote et de représentativité des Tunisiens de l'étranger en son sein[6].
Le scrutin est proportionnel ; les 217 sièges sont ainsi pourvus pour cinq ans au scrutin proportionnel plurinominal à listes bloquées dans 27 circonscriptions électorales de quatre à dix sièges en Tunisie même, totalisant 199 sièges, et six circonscriptions pour les Tunisiens de l'étranger (deux circonscriptions de cinq sièges en France, une circonscription de trois sièges en Italie, une d'un siège en Allemagne, une de deux sièges pour le reste de l'Europe et le continent américain et une autre de deux sièges également pour les pays arabes et le reste du monde donnant les 18 sièges restants). Une fois le décompte des suffrages effectué, la répartition des sièges se fait dans un premier temps sur la base du quotient électoral, puis sur la base du plus fort reste[7].
Les partis ont l'obligation de présenter des listes avec une parité homme-femmes[8].
Le président de la République peut dissoudre l'Assemblée, sauf dans les six mois suivant le vote de confiance accordé au gouvernement après les élections législatives et dans les six derniers mois de la fin du mandat présidentiel ou législatif[6].
Lors de leur prise de fonction, les députés prêtent le serment suivant :
« Je jure par Dieu Tout-Puissant de servir la nation loyalement, de respecter la Constitution et d'être d'une loyauté sans faille envers la Tunisie[6]. »
Fonctions
L'Assemblée des représentants du peuple est chargée du pouvoir législatif : elle adopte les lois, les lois organiques et les lois de finance et approuve les traités. Elle peut, à la majorité des trois cinquièmes, déléguer au chef du gouvernement le pouvoir de prendre des décrets-lois qui lui sont ensuite soumis pour approbation[6].
Les lois adoptées par l'Assemblée sont promulguées par le président de la République, qui peut cependant en demander une nouvelle lecture ou soumettre à référendum « les projets de lois portant sur l'approbation des traités internationaux, sur les droits de l'homme et les libertés, sur le statut personnel »[6].
Le gouvernement est responsable devant l'Assemblée : elle vote la confiance au chef du gouvernement proposé par le président de la République, à la majorité absolue de ses membres, et peut adopter, toujours à la majorité absolue, une motion de censure. Toutefois, une motion de censure ne peut être adoptée que si elle présente également un candidat de remplacement au poste de chef du gouvernement[6].
L'Assemblée des représentants du peuple se réunit par ailleurs pour entendre la prestation de serment du président de la République[6].
Composition
Initiale
La IIe législature de l'Assemblée des représentants du peuple a été élue le . La constitution des groupes parlementaires est annoncée le 27 novembre[9].
- Répartition par parti après les élections de 2019 :
- Ennahdha (52)
- Au cœur de la Tunisie (38)
- Courant démocrate (22)
- Coalition de la dignité (21)
- Parti destourien libre (17)
- Mouvement du peuple (15)
- Tahya Tounes (14)
- Machrouu Tounes (4)
- Errahma (4)
- Union populaire républicaine (3)
- Nidaa Tounes (3)
- L'Alternative tunisienne (3)
- Afek Tounes (2)
- Front populaire (1)
- Courant de l'amour (1)
- Ligue verte (1)
- Union démocratique et sociale (1)
- Parti de la voix des agriculteurs (1)
- Aïch Tounsi (1)
- Parti socialiste destourien (1)
- Indépendants (12)
- Répartition par groupe :
- Ennahdha (54)
- Bloc démocrate (41)
- Au cœur de la Tunisie (38)
- Coalition de la dignité (21)
- Parti destourien libre (17)
- La Réforme (15)
- Tahya Tounes (14)
- Al Moustakbal (9)
- Hors groupe (8)
Bloc / parti | Sièges | |
---|---|---|
Ennahdha | 54 | |
Ennahdha | 52 | |
Jeunes indépendants | 1 | |
Al Khir | 1 | |
Bloc démocrate | 41 | |
Courant démocrate | 22 | |
Mouvement du peuple | 15 | |
Parti de la voix des agriculteurs | 1 | |
Front populaire | 1 | |
Union démocratique et sociale | 1 | |
Citoyenneté et développement | 1 | |
Au cœur de la Tunisie | 38 | |
Coalition de la dignité | 21 | |
Parti destourien libre | 17 | |
La Réforme | 15 | |
Machrouu Tounes | 4 | |
Nidaa Tounes | 3 | |
Al Badil Ettounsi | 3 | |
Afek Tounes | 2 | |
Aïch Tounsi | 1 | |
Retour aux sources | 1 | |
Siliana nos yeux | 1 | |
Tahya Tounes | 14 | |
Al Moustakbal | 8 | |
Union populaire républicaine | 3 | |
Courant de l'amour | 1 | |
Parti socialiste destourien | 1 | |
Ligue verte | 1 | |
Al Wafa Bel Ahd | 1 | |
L'Excellence | 1 | |
B'kolna Tounes | 1 | |
Aucun bloc | 8 | |
Errahma | 4 | |
Espoir et travail | 2 | |
Nous sommes là | 1 | |
Badhl wa Ataa | 1 |
Actuelle
Bloc / parti | Sièges | |
---|---|---|
Ennahdha | 53 | |
Ennahdha | 51 | |
Jeunes indépendants | 1 | |
Al Khir | 1 | |
Bloc démocrate | 38 | |
Courant démocrate | 22 | |
Mouvement du peuple | 15 | |
Citoyenneté et développement | 1 | |
Au cœur de la Tunisie | 28 | |
Au cœur de la Tunisie | 25 | |
Indépendants | 3 | |
Coalition de la dignité | 18 | |
Coalition de la dignité | 16 | |
Indépendant | 1 | |
Ligue verte | 1 | |
La Réforme | 16 | |
Machrouu Tounes | 4 | |
Indépendants | 3 | |
Al Badil Ettounsi | 2 | |
Afek Tounes | 2 | |
Aïch Tounsi | 1 | |
Retour aux sources | 1 | |
Siliana nos yeux | 1 | |
Parti destourien libre | 16 | |
Tahya Tounes | 10 | |
Bloc national | 9 | |
Indépendants | 9 | |
Aucun bloc | 27 | |
Indépendants | 12 | |
Errahma | 1 | |
Union démocratique et sociale | 1 | |
Parti de la voix des agriculteurs | 1 | |
Front populaire | 1 | |
Espoir et travail | 1 | |
Nous sommes là | 1 | |
Badhl wa Ataa | 1 |
Bureau
Voici la composition du bureau de l'Assemblée des représentants du peuple à la suite de l'élection du :
- Rached Ghannouchi (Ennahdha), président.
- Samira Chaouachi (Au cœur de la Tunisie), première vice-présidente.
- Tarek Fetiti (indépendant), deuxième vice-président.
Siège
Jusqu'en 2011, la Chambre des députés siège au palais du Bardo et la Chambre des conseillers dans un autre bâtiment situé dans la même ville.
En 2011, la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique siège dans le bâtiment de la Chambre des conseillers jusqu'à la dissolution des deux entités. L'Assemblée constituante siège au palais du Bardo de 2011 à 2014.
Depuis le , l'Assemblée des représentants du peuple siège au palais du Bardo.
Notes et références
- Najma Kousri Labidi, « Mustapha Ben Jaâfar appelle les députés de la nouvelle assemblée à se réunir le 2 décembre », sur huffpostmaghreb.com, (consulté le ).
- Perrine Massy, « Tunisie : Mohamed Ennaceur, 80 ans, élu président de l'Assemblée des représentants du peuple », sur webdo.tn, (consulté le ).
- « Décret-loi du 23 mars 2011 portant organisation provisoire des pouvoirs publics » [PDF], sur wipo.int (consulté le ).
- « Pouvoir législatif », sur majles.marsad.tn (consulté le ).
- « Kais Saied prend tous les pouvoirs en main, suspend le parlement, limoge Mechichi et s’érige en chef de l’exécutif et du parquet », sur leaders.com.tn, (consulté le ).
- « Constitution du 27 janvier 2014 », sur mjp.univ-perp.fr (consulté le ).
- « Majlis Nawwab ash-Sha'ab (Assemblée des représentants du peuple) », sur archive.ipu.org (consulté le ).
- Thierry Portes, « Tunisie : duel entre séculiers et islamistes », sur lefigaro.fr, 25-26 octobre 2014 (consulté le ), p. 6.
- (ar) « Les blocs parlementaires et leurs arrangements… détails », sur tunivisions.net, (consulté le ).
- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Parlement (Tunisie) » (voir la liste des auteurs).
- Portail de la politique
- Portail de la Tunisie
- Portail des années 2010