Pablo Escobar
Pablo Escobar, né le à Rionegro, Antioquia, Colombie, et mort le à Medellín, Colombie, est un trafiquant colombien de cocaïne. À la tête du cartel de Medellín, il a été l'un des principaux barons de la drogue dans les années 1980. Son cartel, au sommet de son activité, fournit environ 80 % de la cocaïne consommée aux États-Unis, pour un chiffre d'affaires annuel de 21,9 milliards de dollars. Souvent appelé « le roi de la cocaïne », il est le criminel le plus riche de l'Histoire, avec au début des années 1990 une fortune nette connue de 30 milliards de dollars[1] (équivalent à 59 milliards de dollars en 2020), ce qui fait de lui un des hommes les plus riches au monde à cette époque.
Pour les articles homonymes, voir Escobar.
Ne pas confondre avec le footballeur bolivien Pablo Escobar.
Escobar est né à Rionegro, à une quarantaine de kilomètres au sud-est de Medellín, et grandit dans la banlieue de cette dernière. Après avoir brièvement étudié à l'Universidad Autónoma Latinoamericana (es) de Medellín, une université privée créée en 1966 sur une dissidence de l'université de Medellín, il la quitte sans obtenir de diplôme et choisit de se lancer dans une carrière criminelle. Il débute dans la vente de cigarettes de contrebande, en vendant de faux tickets de loterie et participe à un réseau de vol de voitures. En 1970, il commence à travailler pour différents contrebandiers, souvent en kidnappant contre rançon, avant de se lancer dans le trafic de cocaïne. Il est le premier, en 1975, à établir des connexions de routes de contrebande en direction des États-Unis. Sa pénétration sur le marché américain de la drogue se fait de manière exponentielle, en raison de la demande croissante de cocaïne. Dans les années 1980, il exporte mensuellement 70 à 80 tonnes de cocaïne de Colombie vers les États-Unis. Son réseau, connu sous le nom de cartel de Medellín, se retrouve opposé à d'autres cartels locaux ou étrangers. Il en résulte un grand nombre d'assassinats de membres de réseaux concurrents mais également d'officiers de police, de juges et de politiciens locaux et nationaux.
En 1982, il est élu suppléant à la Chambre des représentants de Colombie pour le Parti libéral colombien. Il entreprend aussi la construction de nombreux hôpitaux, écoles et églises dans l'ouest de la Colombie, ce qui lui procure une image positive auprès de l'église catholique et des populations des villes qu'il fréquente. Cependant, l'importance de son activité de trafiquant fait qu'il est recherché par les gouvernements colombien et américain. Son influence grandissante plonge la Colombie dans un cycle de violence sans fin, à tel point que la Colombie devient un des hauts lieux mondiaux du meurtre. Activement recherché, il est tué le à Medellín par la police nationale colombienne, le lendemain de son 44e anniversaire[2].
Jeunesse
Pablo Emilio Escobar Gaviria naît le dans une famille pauvre de la ville de Rionegro, dans le département d'Antioquia, dans une Colombie marquée par la crise des années 1950, durant la période de la Violencia ouverte par l'assassinat de Jorge Eliécer Gaitán en 1948.
Deuxième d'une famille de sept enfants[3], il grandit dans une hutte sans électricité ni eau courante. Son père, Abel de Jésus Escobar, était un paysan et sa mère, institutrice, lui donne le prénom de Pablo en référence à saint Vincent de Paul[4]. Il aurait débuté par le vol de pierres tombales (dont il efface les inscriptions pour les revendre à des marbriers) et de voitures au côté de son cousin Gustavo Gaviria[5]. Son frère, Roberto Escobar, nie ces faits, expliquant que les pierres tombales proviennent des propriétaires des cimetières qui se débarrassent des pierres dont les concessions ne sont plus payées et que son frère en a fait un business. Le fils d'Escobar, Sebastián Marroquín, affirme que son père est entré dans la délinquance en commençant par la revente de diplômes d'université falsifiés, généralement provenant de la Universidad Autónoma Latinoamericana de Medellín. Escobar étudie à l'université durant une courte période, mais il la quitte sans obtenir de diplômes.
À l'âge de 20 ans, il se lance dans de nombreuses activités criminelles avec Oscar Benel Aguirre. Le duo se lance dans de petites arnaques, la vente de cigarettes de contrebande, de faux tickets de loterie et le vol de voitures. Au début des années 1970, où il est connu pour travailler comme garde du corps et voleur, Escobar gagne rapidement 100 000 dollars en kidnappant et en demandant des rançons à des cadres vivant à Medellín, avant d'entrer dans le trafic de drogue. Son étape suivante pour réaliser son souhait de devenir millionnaire est de travailler pour le contrebandier Alvaro Prieto. À son contact et à la suite de ses conseils, Pablo Escobar devient millionnaire en pesos colombiens à l'âge de 22 ans[6]. Quand Escobar dépasse sur son compte en banque 100 millions de pesos colombien (plus de 3 millions $), il a 26 ans.
Carrière criminelle
Trafic de cocaïne
Dans The Accountant's Story, Roberto Escobar explique comment Pablo est passé de la simplicité et de l'anonymat de la classe moyenne pour devenir un des hommes les plus riches du monde. Dans une publication anonyme, parue en Colombie en 1989, Pablo Escobar raconte ses débuts[7] : « Comment ai-je commencé ? J'étais jeune, j’avais envie de vivre et j’avais de l’ambition. Je ne connaissais rien des affaires du narco-trafic. C’est alors que j’ai rencontré un jeune gringo dans une discothèque de Medellín (…) Le gringo avait un avion. Il voulait acheter de la cocaïne dans le pays. Plus tard, j’ai pris ma décision. Je l’ai mis en contact avec des gens spécialisés. Dès lors, je me suis trouvé embarqué dans cette filière, où j’ai fait entrer de nombreux amis. (…) Nous avons commencé à vendre de la marchandise à ce pilote américain, qui arrivait en Colombie avec son avion US et payait comptant en dollars. Ce commerce me semblait facile à première vue : il y avait peu de risques, c’était rentable. En plus, il ne fallait tuer personne, ce qui m’était important. (…) À cette époque, ce trafic ne faisait pas la une des journaux… au fond, je trouvais cette activité normale (…) ».
Pablo Escobar commence à investir dans la cocaïne en 1975, grâce notamment aux trafiquants de drogue pourchassés au Chili par le général Augusto Pinochet qui vient d'accéder au pouvoir. Ces trafiquants lui demandent d'établir des liens avec les zones de production de la pâte de coca au Pérou et en Bolivie, Escobar se spécialisant initialement dans la production de la cocaïne raffinée en Colombie[8]. Pour son premier voyage, Escobar achète 15 kilogrammes de pâte de ce qui allait devenir son empire. Au début, il passe la drogue dans de vieux pneus et un pilote peut espérer gagner plus de 500 000 dollars en fonction de la quantité de drogue passée en contrebande[6].
Plusieurs fois, il pilote lui-même son avion, principalement entre la Colombie et le Panama dans le but de passer en contrebande de grosses quantités de cocaïne. Plus tard, quand il fait l'acquisition de quinze nouveaux et plus gros avions (dont un Learjet) et de six hélicoptères, il fait en sorte de les faire décoller et atterrir depuis son ranch de l'Hacienda Nápoles où il se fait passer pour un éleveur[9]. Selon son fils, un ami proche de Pablo se tue durant l'atterrissage de son avion et ce dernier est détruit. Pablo le fait reconstruire à partir des débris récupérés et, plus tard, le fait suspendre au-dessus du portail de son ranch l'Hacienda Nápoles.
Sa notoriété commence à s'accroître lorsqu'il assassine en 1975 un trafiquant de Medellín, Fabio Restrepo, à qui il avait acheté 14 kilogrammes. En , lui et plusieurs de ses hommes sont arrêtés en possession de 18 kilos de pâte blanche dans les pneus de leur camion alors qu'ils revenaient à Medellín avec le chargement provenant d'Équateur. Escobar tente de corrompre, sans succès, les juges de Medellín saisis de l'affaire. Après plusieurs mois d'instruction, Escobar fait assassiner les deux policiers qui l'ont arrêté, si bien que les charges sont abandonnées[10].
Dès lors, Roberto Escobar explique que c'est à cette époque que Pablo tente de soudoyer systématiquement les représentants de l'autorité ou de les tuer. De plus, il affirme que Pablo se lança dans le trafic de cocaïne simplement parce qu'avec un chargement de poudre, il se faisait plus d'argent qu'avec un chargement de cigarettes ou de 40 boissons alcoolisées, et que la contrebande par la route était devenue trop dangereuse[6]. À cette époque, il n'y a pas de cartels de la drogue mais seulement quelques barons, et ce « marché » est considéré comme en pleine expansion avec un territoire non défini qu'il souhaite faire sien. Au Pérou, Pablo achète de la pâte de cocaïne, qui est raffinée dans une maison à deux étages à Medellín.
Il est le pionnier dans l'usage de « mules », c'est-à-dire des personnes volontaires ou non qui passent les frontières l'estomac rempli de capsules de caoutchouc garnies de cocaïne. Ces capsules sont récupérées lors de leur évacuation par les voies naturelles.
Montée en puissance
Bientôt, la demande de cocaïne explose aux États-Unis et Escobar organise plus de transports à travers son réseau de distribution en Floride du Sud, en Californie et dans d'autres endroits des États-Unis. Lui et le cofondateur du cartel Carlos Lehder travaillent ensemble pour trouver une étape entre les États-Unis et la Colombie afin de transborder la marchandise. L'endroit choisi est une île située dans les Bahamas, appelée Norman's Cay, à 350 km au sud-est des côtes de Floride. Selon son frère, Escobar n'a pas acheté Norman's Cay, c'est seulement l'œuvre de Lehder. Escobar et Robert Vesco achètent la plupart des terres de l'île qui comprend une piste d’atterrissage de 1 kilomètre, un port, un hôtel, des maisons, des bateaux, des avions, et ils font même construire un entrepôt réfrigéré pour stocker la cocaïne. De 1978 à 1982, elle est une route de contrebande centrale pour le cartel de Medellín. Escobar est en mesure d'acheter les 20 km2 de l'Hacienda Nápoles pour plusieurs millions de dollars. Il y crée un zoo, un lac et d'autres attractions pour sa famille et son organisation.
À une certaine période, entre 70 et 80 tonnes de cocaïne sont expédiées de Colombie vers les États-Unis chaque mois. À l'apogée de sa puissance, vers le milieu des années 1980, il expédie 11 tonnes par vol long courrier vers les États-Unis (la plus grosse quantité expédiée représentait 23 tonnes par bateau mélangée à des pâtés de poisson, ce que confirme son frère dans son livre[6]). Selon son frère, Roberto Escobar, en plus d'avions, Pablo utilise aussi des sous-marins de poche pour transporter de grosses quantités (environ deux tonnes).
Création d'un réseau de trafic international de cocaïne
Pablo Escobar est élu en 1982 comme suppléant à la Chambre des représentants dans les rangs d'une dissidence du Parti libéral colombien[11] ; mais son élection est finalement invalidée pour financement illégal de sa campagne. Propriétaire d'un journal et d'une radio, il bénéficie d'une grande popularité auprès de la population pauvre de Medellín. Il est l'instigateur de l'opération « Medellín sans taudis ». En redistribuant une partie de ses gains mal acquis, il fait construire 500 maisons sur le versant est de la vallée de Medellín. 25 ans plus tard, plus de 3 000 maisons sont construites. Mais ce quartier est dans l'illégalité, car Escobar a fait fi des règles administratives[12]. Il fait aussi construire des routes, des écoles, des stades de football, des hôpitaux et devient par là même un héros pour les pauvres, alors mal informés de la réalité du personnage. Ainsi, même quinze ans après sa mort, en 2008, il est encore idolâtré par certaines personnes[12]. La population de Medellín lui étant pour la plupart acquise, elle cache des informations à la police et fait ce qu'elle peut pour le protéger.
Durant les années 1980, Escobar et le cartel de Medellín deviennent rapidement célèbres au niveau international. Le cartel de Medellín contrôle la plupart des entrées de cocaïne aux États-Unis, au Mexique, à Porto Rico et en République dominicaine, Venezuela et Espagne. La drogue provient essentiellement du Pérou et de Bolivie. Elle remplace peu à peu la cocaïne de Colombie, qui est alors considérée de qualité inférieure. La demande augmentant pour une drogue de meilleure qualité, Escobar commence à travailler avec Roberto Suárez Goméz, l'aidant à développer son réseau à d'autres pays sur le continent américain et en Europe. Il se murmure que son réseau de distribution s’étend jusqu'en Asie. Il bénéficie de la collaboration du maire de Medellín, Alvaro Uribe[13].
« Plata o Plomo »
La corruption et l'intimidation caractérisent la relation entre le système Escobar et les autorités colombiennes. Son système implacable vis-à-vis des autorités se résume à l'expression Plata o Plomo (littéralement, « l'argent ou le plomb »), ce qui signifie que le représentant de l'autorité ciblé n'a d'autre choix que d'être corrompu ou d'être abattu. Escobar terrorise le pays à partir de 1984, et son emprise se traduit par l'assassinat de milliers de personnes, dont des civils, des policiers, des journalistes et des représentants de l’État. Le bras droit d'Escobar, Jhon Jairo Velásquez, a lui-même reconnu avoir organisé les meurtres de 3 000 Colombiens[14]. En même temps, Escobar soudoie de nombreux fonctionnaires, juges et autres politiciens. Il continue à assassiner lui-même juges, policiers, journalistes et hommes politiques. Il est condamné pour être l'auteur d'un peu plus de cent homicides. À lui tout seul, il est responsable de l’assassinat de trois des cinq candidats à la présidentielle colombienne de 1989, dont Luis Carlos Galán. Il est aussi coupable de l'explosion de l'Avianca Flight 203 et du plastiquage du bâtiment de la DAS à Bogota en 1989. Le cartel de Medellín est en guerre pour le contrôle du trafic de stupéfiants contre le cartel de Cali durant la plus grande partie de son existence.
En 1982, le cartel de Medellín construit une structure paramilitaire, le MAS (pour Muerte a los secuestradores : « mort aux kidnappeurs »), en réaction aux enlèvements de personnalités du cartel par le groupe de guérilla urbaine M-19, qui entendait alors taxer la narco-bourgeoisie émergente. Le MAS kidnappe et torture à mort des dizaines de militants et sympathisants présumés des groupes insurgés, mais également syndicalistes, journalistes. Il s'associe aussi au « génocide politique » de l'Union patriotique, la principale formation de la gauche colombienne. Le groupe étend ses activités aux campagnes, s'allie aux hacenderos du bétail, représentés par le syndicat patronal FEDEGAN, et à la multinationale américaine Texaco, et finit par s'intégrer aux paramilitaires AUC[15].
Attaque du palais de justice de Bogota
Escobar a peut-être joué un rôle dans la prise du palais de justice de Bogotá, où siège la cour suprême, en 1985 par un groupe guérillero d'extrême gauche, le M-19. Cette attaque, considérée comme l'un des événements les plus marquants de l'histoire de la Colombie, se solde par la mort de la moitié des juges de la Cour suprême lors de la reprise du bâtiment par l’armée. Le rôle supposé d'Escobar aurait pour origine la défense de ses intérêts, car la Cour suprême étudiait la constitutionnalité du traité d'extradition entre la Colombie et les États-Unis. Le M-19 aurait été payé pour prendre d'assaut le palais et détruire tous les documents et dossiers sur Los Extraditables, un groupe de trafiquants de cocaïne sous la menace d'être extradés vers les États-Unis par le gouvernement colombien. Escobar était évidemment sur la liste.
La thèse d'une participation du cartel à l'opération reste cependant fortement douteuse. Les seules destructions des documents conservés dans le palais de justice auraient été insuffisantes pour préserver les narcotrafiquants d'une éventuelle extradition, puisque les documents incriminants avaient été dispersés dans différents bâtiments. Par ailleurs, le violent conflit que se livraient à l'époque les cartels et les groupes de guérillas rend l’hypothèse d'une alliance, fût-elle ponctuelle, peu vraisemblable. En 1986, la Commission spéciale d’enquête, créée par le gouvernement, avait conclu à la non-participation du cartel[16]. Cette année-là, Escobar se serait réfugié quelques mois au Nicaragua[17].
Cependant Juan Pablo Escobar, dans son livre Pablo Escobar, mon père, affirme que son père aurait participé à la conception et au financement de la prise du palais de justice de Bogotá[18]. La famille de Pablo Escobar l'aurait accompagné durant une partie de sa cavale, et son fils dit l'avoir vu de nombreuses fois en compagnie de plusieurs leaders du M-19, dont Iván Marino Ospina (en).
Au sommet
Pablo Escobar expliqua que l'essentiel du business de la cocaïne était très simple : « Tu soudoies quelqu'un par ici, tu soudoies quelqu'un par là et tu payes un banquier amical pour t'aider à blanchir l'argent. »
Dans son livre The Accountant's Story, Roberto Escobar explique comment Pablo est passé de la pauvreté et de l'obscurité au statut de l'un des hommes les plus riches du monde. Le cartel de Medellín fut sans doute la plus grande entreprise criminelle la plus rentable de tous les temps. À certaines périodes, le cartel de Medellín passait en contrebande plus de quinze tonnes de cocaïne par jour, avec une valeur à la revente de plus d'un demi-milliard de dollars aux États-Unis[19]. Selon Roberto, un des comptables de Pablo, lui et son frère dépensaient 1 000 dollars par mois juste pour acheter des bandes de caoutchouc afin d'envelopper les piles de billets. Avec le temps, ils accumulèrent beaucoup trop de liquide impossible à blanchir ou à déposer dans une banque. Ils commencèrent donc par stocker les briques de billets dans leurs entrepôts. Roberto Escobar estime qu'il perdait 10 % des sommes stockées dans les entrepôts à cause des rats qui venaient grignoter les billets de 100 dollars[6].
En 1989, dans une liste de 227 milliardaires, il fut classé septième homme le plus riche du monde d'après le magazine Forbes, avec une fortune estimée à trois milliards de dollars[20]. À cette époque, le cartel de Medellín contrôlait 80 % du trafic mondial de cocaïne. Dans la plupart des entreprises, un retour sur investissement de 100 % est largement rentable et assure la pérennité de l'activité. Pablo Escobar s'amusait à expliquer que son retour sur investissement était à peu près de 20 000 % : en d'autres termes, pour un dollar investi dans son business, il en recevait approximativement 200 en retour. Selon les sources, Escobar était l'un des financiers soit de l'Atlético Nacional de Medellín, qui gagna entre autres la plus prestigieuse compétition de football d'Amérique du Sud, la Copa Libertadores en 1989[21], soit de la Corporación Deportiva Independiente Medellín, le club rival de la ville[22].
En dépit de son image de trafiquant impitoyable et sanguinaire, ses associés en affaire savaient qu'il était un négociateur calme et à l'écoute, préférant payer et trouver un arrangement à l'amiable, plutôt que de tuer. La plupart des habitants riches de Medellín considérait Escobar comme une menace. Au sommet de son pouvoir, tous les trafiquants de drogue colombiens versaient un tribut compris entre 20 % et 35 % du chargement qu'ils souhaitaient faire envoyer aux États-Unis, car ils savaient que le réseau d'Escobar était l'un des plus sûrs. Alors qu'Escobar est perçu comme un ennemi pour les gouvernements américain et colombien, il est perçu comme un héros par une partie de la population de Medellín, particulièrement chez les plus pauvres. Il avait un don naturel pour les relations publiques et il entretenait son image dans les quartiers déshérités. Fan de sport, il a construit de nombreux terrains de foot, un complexe multi-sports et a sponsorisé beaucoup d'équipes de foot junior. Il a également participé à la construction d'hôpitaux, d'écoles et d'églises en Colombie de l'Ouest, ce qui lui a valu la bienveillance de l'Église catholique. Il veillait à se donner une image de Robin des Bois en distribuant de l'argent pour la construction de lotissements et d'autres initiatives sociales. Ceci explique sa popularité dans une partie de la population, alors même que sa dangerosité était bien connue.
Les cartels colombiens se livrèrent une guerre féroce pour garder la suprématie, ce qui fit des villes colombiennes des capitales mondiales du crime, avec 25 100 morts violentes dans le pays en 1991, et 27 100 en 1992[23]. Cette vague d'homicides était due entre autres aux primes versées par Escobar à ses sicarios (tueurs) pour abattre des policiers. 600 d'entre eux sont morts de cette manière[24]. En 2011, d'autres pays ont ravi ce triste record comme le Honduras, le Guatemala, l'Afrique du Sud ou le Venezuela.
Escobar négociait activement des accords avec des dictateurs d'Amérique centrale tel le général Manuel Noriega du Panama, pour que les cargaisons de drogues colombiennes transitent vers les États-Unis en toute quiétude via leurs territoires nationaux. Il faisait affaire avec plusieurs familles du milieu de la drogue et mettait son argent dans une banque privée, au Panama et en Suisse.
Pablo Escobar aurait, pendant toute sa carrière, amassé plus de trente milliards de dollars[1].
La chasse à l'homme
Le , un sommet antidrogue réunit à Carthagène les présidents Bush père (États-Unis), Barco (Colombie), Paz Zamora (Bolivie) et García (Pérou). En avril, l'armée colombienne cerne le siège de Pablo Escobar pour en finir avec lui. Il y aura 510 morts, mais ce dernier réussira à s'échapper.
Pablo Escobar avait créé un véritable groupe armé autour de lui, composé d'environ 3 000 tueurs, les sicarios, qui pouvaient être de tout âge. En 1992, à Medellín 6 662 personnes ont été tuées dans des affrontements armés, auxquelles il faut ajouter 1 292 cadavres non identifiés et 967 habitants portés disparus, soit un total de 8 921 morts.
Pablo Escobar était le sommet d’une pyramide composée de chacun des membres de son clan ou de sa famille. Pour le faire tomber, il aurait été prévu de détruire un à un les étages qui composaient la pyramide, jusqu’à ce qu'il n'ait plus de soutien logistique suffisant ni d’endroit où se réfugier.
Lui-même était un grand consommateur de cannabis, mais prenait très rarement de la cocaïne. 45 % de la coca venait du Pérou, 35 % de la Colombie et 20 % de la Bolivie.
La prison : la Catedral
Après l'assassinat de Luis Carlos Galán, un journaliste candidat à la présidentielle, le gouvernement de César Gaviria se promit de mettre un terme au règne d'Escobar et de son cartel. Il négocia avec Escobar, arrivant à le convaincre de se rendre et de cesser toutes activités criminelles en échange d'une peine réduite et d'un traitement privilégié durant sa captivité.
Après avoir mis fin à une succession d'actes terroristes visant à mettre la pression sur les autorités et l'opinion publique, Escobar se rendit. Le , il accepte de se mettre à disposition de la justice colombienne, qui lui promet de ne pas l'extrader vers les États-Unis. Il est emprisonné dans une prison spéciale à Envigado qu'il a lui-même fait aménager, de manière luxueuse, selon ses désirs. La prison s’appelle La Catedral. Cette prison comporte un terrain de football, une maison de poupée géante, un bar, un jacuzzi et une cascade. Juste avant sa reddition, l'extradition de citoyens colombiens a été interdite par la nouvelle constitution de 1991. Cette décision fut très contestée et laissa suspecter que l'assemblée constituante était sous l'emprise d'Escobar et des « barons » de la drogue.
Malgré l'enfermement, l'activité criminelle d'Escobar continua à faire la une des journaux. Escobar fit venir La Moncada et les frères Galeano à La Cathédrale pour les y faire assassiner, car ils étaient suspectés d'avoir volé le cartel. Sa prison devient rapidement le nouveau QG du clan de Medellín. Quand les autorités se rendirent compte qu'Escobar continuait ses activités criminelles, il fut décidé de le transférer dans une autre prison plus conventionnelle le . Mais il en fut averti à l'avance par le président César Gaviria, qui craignait que rompre le pacte qui le liait à Escobar ne déclenche des représailles de ce dernier, et il s'évada peu de temps auparavant, car il craignait de se faire extrader vers les États-Unis[25]. Sa tête fut alors mise à prix pour 6 millions de dollars.
Selon l'ancien ministre de l'Information, Mauricio Vargas, la responsabilité du président doit être mise en cause aux États-Unis.
Le , avec trente hommes, Pablo Escobar kidnappe un groupe d'hommes d'affaires entre l'aéroport et le centre de Medellín et exige une rançon de 300 000 dollars.
Search Bloc (Bloc de recherche) et Los Pepes
Après l'évasion d'Escobar, deux entités américaines, le Joint Special Operations Command (constitué de membres de l'USN DEVGRU et Delta Force) et l'Intelligence Support Activity, se joignent à la chasse à l'homme. Ils ont entraîné et conseillé une task force colombienne connue sous le nom de Bloc de recherche (Search Bloc en anglais) dont le but est de localiser Escobar. En 1992, un représentant du gouvernement de César Gaviria, le procureur général Gustavo de Greiff et des chefs de la police se réunissent avec les frères Rodriguez du cartel de Cali afin de conclure une alliance pour traquer Escobar. Le cartel de Cali finance alors un réseau d'écoutes téléphoniques et le développement d'une technique de localisation électronique[26].
Début 1993, un nouveau groupe paramilitaire terroriste, « Los Pepes », apparaît, décidé à éliminer Pablo Escobar et le cartel de Medellín, et fait régner la terreur sur la ville. Los Pepes est l'acronyme pour « PErseguidos por Pablo EScobar » (« persécutés par Pablo Escobar »). Il est financé par ses rivaux et anciens associés, dont notamment le cartel de Cali et des organisations paramilitaires d'extrême droite menées par Carlos Castaño, qui dirigera plus tard la Force d'auto-défense de Córdoba et Urabá. C'est une milice privée, animée par l'esprit de vengeance, qui va lutter contre Escobar avec les mêmes armes que celles du trafiquant, c'est-à-dire le crime et les attentats, et qui va grandement aider le gouvernement américain. Ils vont éliminer plus de 300 associés d'Escobar et une bonne partie des propriétés du cartel de Medellín seront détruites.
Les membres du Bloc de Recherche, des agences de renseignement colombiens et américains et les soldats d'élite du groupe spécial de recherche, arrivés à Medellín le , réalisèrent près de 20 000 perquisitions. Selon la revue colombienne Semana, s'engage alors une vaste opération américaine, dénommée Heavy Shadow (Ombre pesante), qui « mobilisait des équipes de la CIA, de la DEA, du FBI et de la NSA », c’est-à-dire, tous les services fédéraux de sécurité américains. Cette opération « a coûté en fonds secrets, charges de personnels et armes, plusieurs centaines de millions de dollars », dans la ville et dans toute sa région, très boisée et accidentée, où le parrain possédait de très nombreuses propriétés. Tous sont de connivences avec Los Pepes. Ces différents intervenants se coordonnent et s'échangent des informations. Certains membres du Bloc de Recherche participent aux escadrons de la mort de Los Pepes[27]. L'un des dirigeants de Los Pepes est Diego Murillo Bejarano (également connu sous le nom « Don Berna »), un ancien associé cartel de Medellín qui est, par la suite, devenu un caïd de la drogue rivale et a finalement émergé comme un chef de file de l'une des factions les plus puissantes au sein d'une organisation appelé Autodefensas Unidas de Colombia (Autodéfenses unies de Colombie).
Mais de nombreux autres groupes et personnages étaient aussi sur ses traces :
- les tueurs à gages du cartel de Cali qui avaient eu avec le cartel de Medellín de nombreux règlements de comptes sanglants pour la prééminence de la livraison de drogue ;
- les mercenaires américains, israéliens et autres, alléchés par la prime de plusieurs millions de dollars US offerte par le gouvernement et les organismes anti-stupéfiants américains ;
- les nombreux proches et familles des « collaborateurs » qu'il avait fait tuer, et tous ceux qui avaient réussi à détourner l'argent du crime par millions de dollars.
La fin du parrain
La guerre contre Escobar prend brutalement fin le . Après des mois de travail, l'équipe de surveillance électronique du Bloc de recherche, mené par le brigadier Hugo Martinez, réussit un jour à repérer où loge Pablo Escobar, à Los Olivos, un quartier de la classe moyenne à Medellín, à l'aide d'un écran de visualisation de signal de communication[28]. Contrairement à son habitude, il avait longuement et imprudemment téléphoné à sa femme et à son fils Juan Pablo[29] depuis un hôtel de Bogota.
Plutôt que de faire encercler le quartier, Hugo Martinez préfère l'attente, l'infiltration et la surveillance. Le plan se termine par l'assaut et par des échanges de coups de feu avec Escobar et son garde du corps, Alvaro de Jesús Agudelo (alias « El Limón »). Les deux s'enfuient sur les toits pour atteindre une rue derrière l'immeuble, mais sont abattus par la police nationale colombienne. Escobar est touché à la jambe, au torse et par un tir fatal à l'oreille.
Il n'a jamais été clairement établi qui a tiré le coup fatal à travers l'oreille, à savoir s'il est parti durant l'échange de coups de feu ou s'il signe une véritable exécution. La plupart des membres de la famille d'Escobar pensent qu'il s'est suicidé[30],[31], à l'instar de ses deux frères, Roberto Escobar et Fernando Sánchez Arellano. Lors d'un entretien, le duo explique « il s'est suicidé, ils ne l'ont pas tué. Durant toutes ces années, ils étaient après lui, il me le disait tous les jours : s'il était coincé sans moyen de s'enfuir, il se tirerait lui-même une balle dans l'oreille[32]. »
Vie personnelle
Vie privée
En , à l'âge de 27 ans, Escobar épouse Maria Victoria Henao, qui avait 15 ans. Bien que le frère aîné de Maria ait travaillé auparavant avec Escobar dans une organisation criminelle de petit niveau, la famille Henao tente de décourager leur relation, parce qu'ils considèrent Escobar d'une situation sociale inférieure. Le couple s'enfuit[33] et donne naissance à deux enfants, Juan Pablo (aujourd'hui Sebastián Marroquín) et Manuela[34].
Une maîtresse d'Escobar, Virginia Vallejo, publie en 2007 Amando a Pablo, odiando a Escobar (Pablo, je t’aime, Escobar, je te hais), où elle décrit leur relation amoureuse. Griselda Blanco est connue pour avoir eu une relation clandestine mais passionnée avec Escobar, collectionnant certains produits en relation avec les surnoms qu'elle a donné à Escobar, Coque de Mi Rey (Mon roi de la coke) et Polla Blanca (Bite blanche)[35].
Propriétés
Après être devenu riche, Escobar a fait construire et acheté de nombreuses propriétés et maisons sécurisées, dont notamment l'Hacienda Nápoles. Cette luxueuse propriété contient une maison coloniale, un parc taillé et un zoo complet avec des animaux provenant de différents continents, y compris des éléphants, des oiseaux exotiques, des girafes et des hippopotames. Escobar a planifié la construction d'une citadelle dans un style grec classique sur la propriété, qui a débuté, sans jamais être terminée[36].
Escobar a aussi possédé une maison aux États-Unis sous son propre nom : plus de 600 m2, rose, en front de mer située au 5860 North Bay Road à Miami Beach en Floride. La propriété de quatre chambres construite en 1948 sur Biscane Bay est saisie par l'État fédéral dans les années 1980. La propriété délabrée est rachetée en 2014 par Christian Berdouare, propriétaire de la chaîne de restauration rapide Chicken Kitchen. De Berdouare engage plus tard une équipe de tournage pour réaliser un documentaire, et des chercheurs de trésor professionnels pour rechercher dans la maison une part hypothétique de la cagnotte qu'Escobar ou son cartel auraient cachée. Ils auraient trouvé des trous inhabituels dans les sols et les murs, ainsi qu'un coffre-fort qui a été volé dans le sol en marbre avant qu'il ne soit correctement examiné[37].
Escobar a aussi possédé une grande île sur Isla Grande (es), la plus grande des 27 îles coralliennes constituant les Islas del Rosario, localisées à 22 miles de Carthagène. Le domaine, de nos jours à moitié démoli et envahi par la végétation et les animaux sauvages, comprend un manoir, des appartements, de nombreuses cours, une grande piscine, une piste d'atterrissage d'hélicoptère, des vitres blindées, des sols carrelés et un grand bâtiment non terminé sur le côté du manoir[38].
La polémique
Selon l’hebdomadaire Cambio, Pablo Escobar entretenait des relations étroites avec Vladimiro Montesinos, le chef des services secrets péruviens et l’éminence grise du président Alberto Fujimori. Le parrain aurait participé au financement de la première campagne électorale de Fujimori. Le frère de Pablo Escobar, El Osito (L’Ourson), a confié dans un entretien que le parrain « aurait donné un million de dollars pour payer la campagne de Fujimori. En échange, les autorités péruviennes devaient fermer les yeux sur les chargements de pâte de coca » qui passaient la frontière.
Le trafic de drogue après Pablo Escobar
Peu de temps après la mort d'Escobar et la fragmentation du cartel de Medellín, le marché de la cocaïne est dominé par l'autre supercartel, celui du cartel de Cali. Celui-ci, plus discret, plus proche des élites économiques, profitera de la mort de son grand rival avant d’être démantelé à son tour en 1996[39],[40]. Ses dirigeants sont soit capturés, soit tués par le gouvernement colombien. L'image de Robin des Bois qu'avait cultivée Escobar s'est maintenue sur Medellín. Plus particulièrement dans les zones pauvres de la ville où Escobar avait distribué de l'argent lorsqu'il était en vie. Au moment de sa mort, 25 000 personnes sont venues assister à ses funérailles[41].
Depuis, les cartels ont pratiquement disparu de Colombie, au profit d’un réseau horizontal, multiple et diversifié (les seuls cartels encore en exercice étant constitués par les groupes mafieux mexicains qui, depuis 2008, sont en guerre ouverte avec le gouvernement local). Pour autant, et malgré cette modification dans la structure et l’organisation du trafic, les niveaux de production n’ont en rien diminué[42].
Notes et références
- (en) « The 20 Richest Drug Dealers of All Time », sur Celebrity Net Worth, (consulté le ).
- « La seconde mort d'Escobar », L'Express, 9 décembre 1993.
- Dans l'ordre de naissance : Roberto de Jesús alias El Osito, Gloria Inés, Argemiro, Alba Marina, Luz María et Luis Fernando le cadet né en 1958.
- (en) Mark Bowden, Killing Pablo. The Hunt for the World's Greatest Outlaw, Grove/Atlantic, , p. 17.
- Irène Jarry, Antinarcoticos. Au cœur des unités de police antidrogue en Colombie, Michalon, , p. 66.
- http://www.dailyrecord.co.uk/news/editors-choice/2009/03/16/amazing-story-of-how-pablo-escobar-came-to-be-the-richest-crook-in-history-86908-21201734/.
- Don Pablo et ses amis, Éditions Aden, , p. 186.
- Anne Wyvekens, Drogues et antidrogue en Colombie, INHES, , p. 141.
- (en) Roberto Escobar, Escobar: the inside story of Pablo Escobar, the world's most powerful criminal, Hodder & Stoughton, , p. 63.
- (en) Anne Williams, Vivian Head, Sebastian C. Prooth, Criminal Masterminds, Brown Book Group Limited, , p. 255.
- https://www.ouest-france.fr/culture/paradise-lost-huit-choses-que-vous-ignorez-surement-sur-pablo-escobar-2954059.
- http://www.bakchich.info/Saint-Escobar-patron-des,03159.html.
- Maurice Lemoine, « Pablo Escobar », Le Monde diplomatique, (lire en ligne, consulté le ).
- Véronique Gaymard, « Colombie : l'ancien bras droit de Pablo Escobar sort de prison », sur rfi.fr, .
- « Muerte a secuestradores MAS: Los orígenes del paramilitarismo », sur www.verdadabierta.com (consulté le ).
- Ana Carrigan, The Palace of Justice: A Colombian Tragedy, Four Walls Eight Windows, 303 p..
- « Ortega financé par la drogue et Chavez », Le Figaro, .
- Juan Pablo Escobar, Pablo Escobar, mon père, éditions Hugo et Compagnie, , p. 186-190
- (en) Tim Rutten, « Remorse is not on this balance sheet » , sur latimes.com, The Los Angeles Times, (consulté le ).
- (en) Associated Press, « Japan's Tsutsumi Still Tops Forbes' Richest List » , sur latimes.com, Los Angeles Times, (consulté le ).
- (en) Phil Davison, « The Road to Italy: In the Shadow of the Drug Barons », The Independent, , Lexis-Nexis Academic, .
- (es) Carlos Marañón, « La mentira futbolera de 'Narcos': ¿de qué equipo era Pablo Escobar? - CINEMANÍA », CINEMANÍA, (lire en ligne, consulté le ).
- http://www.cidh.org/countryrep/colombia93eng/chap.2.htm.
- (en) Karl Penhaul, « Drug kingpin's killer seeks Colombia office », The Boston Globe, .
- (en) Joseph B. Treaster, « Colombian Drug Baron Escapes Luxurious Prison After Gunfight », The New York Times, (lire en ligne , consulté le ).
- Ingrid Betancourt, La rage au cœur, Éditions XO, , p. 137.
- Mark Bowden, Tuer Pablo: The Hunt Pour Greatest Outlaw du monde, New York, Atlantic Monthly Press, 2001.
- http://www.faithtelegraph.com/interview-with-hugo-martinez-the-man-who-got-pablo-escobar-page-4/.
- Louis Eustache, « Juan Pablo Escobar – Pas le fils de mon père », sur Brain Magazine,
- (es) REDACCION EL TIEMPO, « Familiares exhumaron cadáver de Pablo Escobar para verificar plenamente su identidad », El Tiempo, (lire en ligne, consulté le ).
- https://www.youtube.com/watch?v=yVZoULtUCd8.
- Kenneth Roberts, Zero Hour: Killing of the Cocaine King, 2007.
- Juan Pablo Escobar, Pablo Escobar, My Father, St. Martin's Press, New York, 2014, p. 74.
- Aurélie Raya, « J'ai épousé un monstre : vingt ans dans l'ombre de Pablo Escobar », parismatch.com, 6 août 2017.
- « Me matan, Limon! -Patricio Rey y sus Redonditos de Ricota- INEDITO » [vidéo], sur YouTube (consulté le ).
- http://news.bbc.co.uk/2/hi/americas/7390584.stm.
- « A luxurious Miami mansion built by the 'The King of Cocaine' is no more », sur businessinsider.com, Business Insider France, (consulté le ).
- Amanda Macias, « This dilapidated villa once served as a Caribbean getaway for drug-kingpin Pablo Escobar », sur businessinsider.com, Business Insider France, (consulté le ).
- « Liberation - Cartel de Cali - 19960322.pdf », sur Google Docs (consulté le ).
- Libération, 22 mars 1996.
- Virginia Vallejo, Loving Pablo, Hating Escobar.
- « La guerre de la drogue », Le Monde diplomatique, archivé le 1er janvier 2006.
Voir aussi
Bibliographie
- Hernando Calvo Ospina (trad. de l'espagnol par Henriette Courtens et Léon Goffin), Don Pablo et ses amis : Pablo Escobar et la cocaïne connection, EPO, , 184 p. (ISBN 2-87262-090-7, OCLC 48829018).
- Gabriel García Márquez, Journal d'un enlèvement [« Noticia de un secuestro »], .
- Guy Gugliotta et Jeff Leen (trad. Pascal Martin et Octave Lepourpre), Les rois de la cocaïne : l'histoire secrète du cartel de Medellín, Presses de la Cité, coll. « Documents », , 357 p. (ISBN 2-258-03020-X).
- Mark Bowden (trad. Christophe Mercier), Il faut tuer Pablo Escobar, Plon, , 371 p. (ISBN 2-259-19406-0).
- Juan pablo Escobar (trad. Arthur Desinge), Pablo Escobar, mon père Broché, Hugo Document, , 400 p. (ISBN 2-755-63573-8).
Cinéma
- 2001 : Blow de Ted Demme, interprété par Cliff Curtis.
- 2014 : Paradise Lost d'Andrea Di Stefano, interprété par Benicio del Toro.
- 2015 : Infiltrator de Brad Furman.
- 2017 : Escobar (Loving Pablo) de Fernando León de Aranoa, interprété par Javier Bardem.
Télévision
- 2012 : Pablo Escobar, le patron du mal (Pablo Escobar: el patrón del mal) (Telenovela), interprété par Andrés Parra.
- 2015 : Narcos (saisons 1 et 2), interprété par Wagner Moura.
Documentaire
- 2009 : Les péchés de mon père (Los Pecados de mi Padre) de Nicolás Entel (es), avec Juan Escobar.
- 2010 : The Two Escobars de Jeff Zimbalist (en) et Michael Zimbalist.
Articles connexes
Liens externes
- Notices d'autorité :
- Fichier d’autorité international virtuel
- International Standard Name Identifier
- Bibliothèque nationale de France (données)
- Système universitaire de documentation
- Bibliothèque du Congrès
- Gemeinsame Normdatei
- Bibliothèque nationale de la Diète
- Bibliothèque nationale d’Espagne
- Bibliothèque royale des Pays-Bas
- Bibliothèque nationale de Pologne
- Bibliothèque nationale d’Israël
- Bibliothèque universitaire de Pologne
- Bibliothèque nationale de Catalogne
- Réseau des bibliothèques de Suisse occidentale
- Base de bibliothèque norvégienne
- Bibliothèque nationale de Russie
- Bibliothèque nationale tchèque
- Bibliothèque nationale du Portugal
- WorldCat
- « Séquence du journal télévisé du 3 décembre 1993, qui relate la fin du trafiquant » [vidéo], sur ina.fr.
- Portail de la criminologie
- Portail de la Colombie
- Portail sur les psychotropes