Nicolas Félix Vandive

Nicolas-Félix Van Dievoet dit Vandive, écuyer, né et décédé à Paris, Rue des Lavandières-Sainte-Opportune, le 1er juin 1792, est un greffier au Grand Conseil (1743), greffier de l'audience[1] du Conseil du roi, avocat au Parlement de Paris (cité en 1761), conseiller notaire et secrétaire Maison et Couronne de France près la Cour du Parlement.

Pour les autres membres de la famille, voir Famille Vandive.

Pour les articles homonymes, voir Van Dievoet.

Biographie

Origines

Il appartient à une famille d'orfèvres parisiens d'origine bruxelloise, les Van Dievoet dits Vandive. Son père, l'orfèvre Balthazar Philippe Vandive, fut consul de Paris en 1739.

Son grand-père était l'orfèvre du roi Philippe van Dievoet dit Vandive (1654-1738), conseiller du roi, officier de la Garde Robe du Roi, consul de Paris, syndic général des Rentes de l'Hôtel de ville de Paris, natif de Bruxelles et son grand-oncle était le sculpteur bruxellois Pierre van Dievoet (1661-1729).

Carrière

Lors de la dernière maladie du roi Louis XV, il est envoyé le dimanche 1er mai 1774 par le Parlement de Paris pour aller s'enquérir de la santé du roi, comme nous l'apprend en son journal le libraire parisien Siméon-Prosper Hardy : « La nouvelle cour du Parlement n'avoit pas manqué, suivant l'usage ordinaire, de députer le nommé Vandive, l'un des premiers principaux commis au greffe de la Grand Chambre et de ses notaires secrétaires, pour aller à Versailles savoir des nouvelles de la santé du Roi. Mais ce secrétaire ne pouvoit rendre compte de sa mission à l'inamovible compagnie que le mardi suivant, attendue la vacance accoutumée du lundi 2 mai. » et Jean Cruppi dans sa biographie de Linguet écrit : « Au Palais, le bruit se répand tout à coup que Louis XV est gravement malade. Le Parlement, anxieux, et se sentant lui-même aussi malade que le roi, s'assemble extraordinnairement. Le mardi 3 mai, "Messieurs" envoient leur secrétaire, le sieur Vandive, à Versailles pour prendre des nouvelles du roi. Le sieur Vandive, à son retour, déclare qu'il a été reçu par le duc d'Aumont lequel a bien voulu lui dire que l'état du roi est meilleur. Malgré cela, le 10 mai (1774), on apprend que le roi est mort. »[2]

Nicolas-Félix Vandive est nommé dès le 26 avril 1743, greffier de l'Audience au Grand Conseil, ce qui lui conféra la noblesse dès 1743 et la noblesse héréditaire dès 1763 après une ancienneté de vingt ans : « Le Roi a accordé la Noblesse pour toujours à l'ancien de ces deux Greffiers mourant dans sa charge, ou qui l'aura exercée durant vingt ans »[3]. L'Almanach Royal de 1789, le mentionne toujours comme "Greffier au Grand Conseil"[4].

Par l'Édit donné à Versailles le 22 mai 1775, qui fixe la finance des officiers du grand Conseil, nous pouvons lire : « Nous avons pareillement fixé les finances des offices de premier et principal commis du greffe de l'audience de notre Grand Conseil dont le sieur Vandive étoit pourvu, à la somme de vingt-cinq mille livres ».

Il exerce également[5] la charge anoblissante de conseiller notaire secrétaire Maison et Couronne de France près la Cour de Parlement[6]. Il acquiert cette charge de conseiller notaire secrétaire Maison et Couronne de France en 1774 d'Étienne Timoléon Isabeau de Montval qui sera guillotiné[7] à Paris l'an II.

Parchemin signé par Nicolas Félix Vandive, 13 septembre 1771.

Anoblissement

Le roi a accordé en 1749 la noblesse héréditaire à Nicolas-Félix Vandive, greffier de l'Audience au Grand Conseil, après une ancienneté de vingt ans ou décès en cette charge, avec principe de noblesse à son entrée en charge le 26 avril 1743, ce qui lui conféra la noblesse héréditaire dès 1763[8]: "Le Roi a accordé la Noblesse pour toujours à l'ancien de ces deux Greffiers[9] mourant dans sa charge, ou qui l'aura exercée durant vingt ans"[10].

Il exerça également la charge anoblissante de conseiller-notaire-secrétaire du roi Maison et Couronne de France près la Cour de Parlement. (Lettres de Commission du mois d’avril 1771 et lettres de provision du 9 mars 1774)[11].

Galerie

Notes et références

  1. Voir: Jourdan, Isambert et Decrusy, Recueil général des anciennes lois françaises depuis l'an 420 jusqu'à la Révolution de 1789, Paris, 1826, p. 173 à 176: « Versailles, 22 mai 1775. (R. S.) N° 203. -Édit qui fixe la finance des offices du grand conseil, pensions et indemnités attachées auxdits offices. » et page 175: « 6. Nous avons pareillement fixé les finances des offices de premier et principal commis du greffe de l'audience de notre grand conseil, dont le sieur Vandive étoit pourvu, à la somme de vingt-cinq mille livres ; celui du principal commis de la chambre du conseil, dont le sieur Souchu de Rennefort étoit pourvu, à pareille somme de vingt-cinq mille livres ; et celui de greffier garde-sacs, dont le sieur Dupont étoit pourvu, à quinze mille livres: voulons que lesdites sommes soient payées entre les mains du trésorier de nos revenus casuels par ceux qui succèderont immédiatement auxdits Vandive, Souchu de Rennefort et Dupont ; et cependant nous voulons que lesdits Vandive, Souchu de Rennefort et Dupont jouissent desdits offices en vertu de leurs anciennes provisions, ensemble des gages ci-après, et des droits et émoluments qui sont attachés auxdits offices. - 7. Lesdits sieurs Le Jay, greffier en chef, Vandive et Souchu de Rennefort, jouiront, chacun à leur égard, des droits et émoluments attribués à leurs offices par la déclaration du vingt-trois avril mil six cent soixante-dix-hui, et arrêt du conseil du vingt-neuf mars mil six cent quatre-vingt-un, nonobstant tous usages contraires. »
  2. D'après les Registres du Conseil secret du Parlement de Paris de 1774.
  3. L'État de la France, tome IV, Paris, chez Ganeau, rue Saint Severin, près l’Église, aux Armes de Dombes et à Saint-Louis, avec privilège du roi, 1749, p.383
  4. Almanach royal de 1789, Grand Conseil.
  5. Comme le fait remarquer François Bluche : « les greffiers en chef du Grand Conseil sont obligatoirement revêtus, à côté de leur charge, d'un office de secrétaire du roi », Les magistrats du Grand Conseil au XVIIIe siècle, Paris, 1966, p. 31.
  6. Nous donnons ci-dessous une copie des lettres de provisions publiées dans les Cahiers bruxellois, revue d'histoire urbaine, tome XXXVII, 1999-2003, "Quand le savoir-faire des orfèvres bruxellois brillait à Versailles", pp. 64-66 : "Notaire secrétaire maison couronne de France lundes deux servants près la Cour du Parlement à Paris. LOUIS PAR LA GRACE DE DIEU ROI de France et de Navarre, à tous ceux qui ces presentes verront SALUT par la demission volontaire du Sr Estienne Timoleon ISABEAU de MONTVAL ci devant Notre Cons(eiller). Notaire et Secretaire maison Couronne de France fesant l’un des deux servants près notre Cour de Parlem(ent) à Paris, Nous aurions agree pour remplir led(it) office la personne de #notre cher et bien aimé # le Sr Nicolas Felix VANDIVE par nos Lettres de Commission du mois d’avril 1771 pour faire exercer et remplir par Provision les fonctions dud(it) office en notre Cour de Parlement pendant trois ans seulement à compter du jour de l’enreg(istrement) de ces Lettres de Commission et comme lesd(ites) trois années sont pretes d’expirer Nous avons resolu d’accorder aud(it) Sr. NICOLAS FELIX VANDIVE avocat au Parlem(ent) nos lettres de Provision bien persuadé qu’il continuera a nous donner des preuves de son zèle et de son attachement a notre service POUR CES Causes et autres Nous lui avons donné et octroié, donnons et octroions par ces presentes l’office de Notre Con(seiller) Notaire et secretaire maison Couronne de France fesant l’un des deux servans près notre Cour de Parlement à Paris que tenait et exerçait etc Led(it) Sr Estienne Thimoleon ISABEAU de MONTVAL d(ernier) possesseur a paié le centieme denier et qu’il s’est demis dud(it) office par acte du onze fevrier d(ernier) en faveur dud(it) Sr. VANDIVE qui en conseq(uence) a paié en nos revenus casuels le droit de mutation avons du suiv(ant) la quitt(ence) du Sr BERTIN doné ampliation est avec led(it) acte et autres pièces attachés sous le contrescel de notre chancelerie pour led(it) office avoir tenu et dorenavant exercer en jouir et user par le Sr VANDIVE aux honneurs pouvoirs, libertés, fonctions, autorités, privileges, prerogatives, préeminences, gages revenus emoluments tel et tout ainsy qu’en a joui ou du jouir led(it) Sr ISABEAU DE MONTVAL, que lui même en jouit en vertu de nos Lettres de Commissions et qu’en jouissent ou doivent jouir les autres pourvus de pareils offices SI DONNONS EN MANDEMENT a nos amis et feaux conse(eillers) les gens tenant notre Cour de Parlement a Paris que leur étant apparu de bonnes vie et mœurs âgé susd(it) des vingt cinq ans accomply conversation et religion catholique apostolique et romaine dud(it) S. VANDIVE et de lui pris et reçu le serment requis et accoutumé, ils le reçoivent mettent et instituent de par nous ? ? en possession dud(it) office et lui fassent jouir et user plenement et paisiblem(ent), et lui fassent obeir et entendre de tous ceux et ainsy qu’ (il) appartiendra des choses concernant led(it) office mandons en outre a nos amis et féaux cons(eillers) les presid(ents) et tresoriers de France et generaux de nos finances a Paris, que par les tresoriers et receveurs payeurs et autres comptables quil app(artiendra) et des fonds a ce destinés ils fassent paier et delivrer comptant aud(it) Sr VANDIVE, dorenavant par chacun ou aux termes et en sa mannière et accoutumé les gages et droits y app(artenant) a commencer du jour et datte de sa reception de laquelle rapportant coppie collationé ainsy que des presentes pour une fois seulement avec quitt(ances) de lui sur et suffisantes, nous voulons lesd(its) gages en droit être passées et alloués en la depense des comptes de ceux qui en auroient fait le paiement par nos amis et feaux cons(eillers) les Gens de nos Comptes a Paris aux quels mandons ainsy le faire sans difficulté CAR TEL EST NOTRE PLAISIR en temoins de quoy nous avons fait mettre notre scel auxdittes presentes DONNÉ a Paris le neuvième jour de Mars l’an de grâce mil sept cent soixante quatorze et de notre Regne le cinquante neuvieme. Signé sur les replis par le Roy THURY et scellé du grand sceau de cire jaune. Enregistré au controlle Pour minutte ainsy que Le neuvieme jour de Mars l’expedition en parchemin 1774 rempli par notre commis THURY" (Archives nationales de France : "Provisions d’Offices" (1730-1790), V/1/ 472 pièce 274, datée du 09/03/1774).
  7. Isabeau, Étienne Timoléon (dit Montval), greffier au ci-devant parlement de Paris, y demeurant, département de la Seine, condamné à mort, le 19 messidor an 2, par le tribunal révolutionnaire séant à Paris, comme contre-révolutionnaire, fut guillotiné à Paris. (L. Prudhomme, Dictionnaire des individus envoyés à la mort judiciairement..... pendant la Révolution, Paris, 1796, tome II, p. 2 ). (Voir aussi : Liste des guillotinés. Et: Étienne Timoléon Isabeau de Montval)
  8. L'Almanach Royal de 1789, le mentionne toujours comme "Greffier au Grand Conseil" avec entrée en charge en 1743,c'est-à-dire avec déjà 46 ans d'ancienneté (Almanach royal de 1789, Grand Conseil).
  9. L'autre greffier étant Jean-Joseph Nau, sieur de Maisonrouge, né le 2 décembre 1679 à Paris, baptisé paroisse de Saint-Gervais et Saint-Protais, mort le 5 décembre 1752, avocat au Parlement de Paris, greffier au Grand conseil, qui épousa le 11 novembre 1711 Marie-Madeleine Loupia, morte en 1744 (François-Alexandre Aubert de La Chenaye-Desbois, Dictionnaire généalogique, tome VI, 1761, pp. 9-11, sub verbo "Nau". Concernant la famille Nau, lire aussi : Mathieu Marraud, De la Ville à l'État. La bourgeoisie parisienne XVIIe-XVIIIe siècle, Paris, Albin Michel, 2009, passim.
  10. L'État de la France, tome IV, Paris, chez Ganeau, rue Saint Severin, près l'Église, aux Armes de Dombes et à Saint-Louis, avec privilège du roi, 1749, p. 383: "Greffiers au Grand Conseil. 26 avril 1743. Nicolas-Felix Vandive, Greffier de l'Audience. 23 juillet 1720. Jean-Joseph Nau, Greffier de la Chambre. Nota. Le Roi a accordé la Noblesse pour toujours à l'ancien de ces deux Greffiers mourant dans sa charge, ou qui l'aura exercée durant vingt ans."
  11. Les conseillers-notaires-secrétaires du Parlement de Paris exerçaient une charge anoblissante au premier degré, et ce depuis leur création ; en vertu d'un ancien usage confirmé par édit de juillet 1644. Ce privilège leur fut retiré en juillet 1669 et ils furent remis à la noblesse graduelle. Mais la noblesse au premier degré leur fut rendue en novembre 1690)

Voir aussi

Bibliographie

  • L'Etat de la France, tome IV, Paris, 1749, p.383.
  • Mercure de France, février 1760, p. 219.
  • Helvétius, Correspondance générale d'Helvétius, édition critique par Peter Allan et alii, volume III, 1761-1774, p. 479.
  • Journal Politique, Bouillon, 1771.
  • France Sovereign, Lettres patentes du roi, pour la construction des bâtimens devant servir à, 1715-1774.
  • MM. Jourdan, Isembert, Decrusy, Recueil général des anciennes lois françaises- depuis l'an 420 jusqu'à la révolution de 1789, Paris, 1824, tome XXIII, p. 173 et p. 175.
  • Félix Lazare et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, Paris, 1844, p. 660.
  • Jean Cruppi, Un avocat journaliste au XVIIIe siècle: Linguet, Paris, publié par Hachette, 1895, chapitre VIII (1774-1775), Mort de Louis XV, p. 352.
  • Alfred Détrez, Aristocrates et joailliers sous l'ancien régime, dans La Revue (ancienne Revue des Revues), volume 78, Paris, 1908, p. 471.
  • Siméon-Prosper Hardy, Mes loisirs, Paris, 1912, p. 266.
  • Ludovic de Colleville (comte) et François Saint-Christo, Les ordres du roi, Paris, éd. Jouve, 1924.
  • Robert Villers, L'organisation du parlement de Paris et des conseils supérieurs d'après la réforme de Maupeou, Paris, 1937, p.109.
  • Alain van Dievoet, « Généalogie de la famille van Dievoet originaire de Bruxelles, dite van Dive à Paris », dans Le Parchemin, éd. Office généalogique et héraldique de Belgique, Bruxelles, 1986, n° 245, pp 273-293.
  • Alain Van Dievoet, « Van Dive, joaillier du Dauphin », dans : L'intermédiaire des chercheurs et curieux : mensuel de questions et réponses sur tous sujets et toutes curiosités, Paris, n° 470, 1990, colonnes 645-650.
  • Béatrice de Andia et Nicolas Courtin, L'île Saint-Louis : Action Artistique de la Ville de Paris, Paris, 1997, p. 112.
  • Alain van Dievoet, « Quand le savoir-faire des orfèvres bruxellois brillait à Versailles », dans : Cahiers bruxellois, Bruxelles, 2004, pp. 19–66 (Concernant Nicolas Félix Van Dievoet dit Vandive, voir p.38).
  • Hélène Cavalié née d'Escayrac-Lauture, Pierre Germain dit le Romain (1703-1783). Vie d'un orfèvre et de son entourage, Paris, 2007, thèse de l'École des Chartes, tome I, pp. 209, 210, 345, 350, 429, 447.
  • Nicolas Félix Vandive, correspondance par Nicolas Félix Vandive, Electronic Enlightenment Project.
  • Siméon-Prosper Hardy, Mes Loisirs, ou Journal d'événemens tels qu'ils parviennent à ma connoissance, éd. par Daniel Roche et Pascal Bastien, Presses de l'université Laval, 12 volumes, 2008 à ..., volume II, p. 252 et 283, Paris : éditions Hermann, vol. II, p. 252 et p. 183 ; vol. III, p. 418 et p. 431. (index sub verbo: Vandive, Nicolas Félix, greffier de l'audience au Grand Conseil).

Articles connexes

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