Neuhaeusel

Neuhaeusel [nœjœjzəl] est une commune française située dans la circonscription administrative du Bas-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.

Pour les articles homonymes, voir Nové Zámky.

Neuhaeusel

Blason
Administration
Pays France
Région Grand Est
Collectivité territoriale Collectivité européenne d'Alsace
Circonscription départementale Bas-Rhin
Arrondissement Haguenau-Wissembourg
Intercommunalité Communauté de communes du Pays Rhénan
Maire
Mandat
Sébastien Kriloff
2020-2026
Code postal 67480
Code commune 67319
Démographie
Population
municipale
358 hab. (2018 )
Densité 117 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 49′ 30″ nord, 8° 05′ 12″ est
Altitude Min. 114 m
Max. 119 m
Superficie 3,05 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Bischwiller
Législatives Huitième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Neuhaeusel
Géolocalisation sur la carte : Bas-Rhin
Neuhaeusel
Géolocalisation sur la carte : France
Neuhaeusel
Géolocalisation sur la carte : France
Neuhaeusel

    Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.

    Géographie

    Neuhaeusel est un village bas-rhinois situé à cinquante kilomètres au nord de Strasbourg et à environ vingt-cinq kilomètres à l'est d'Haguenau. La commune se trouve également à un kilomètre du Rhin, frontière avec l'Allemagne.

    La commune est baignée par la Moder.

    Communes limitrophes de Neuhaeusel
    Roppenheim Beinheim
    Iffezheim
    ( Allemagne)
    Fort-Louis Hügelsheim
    ( Allemagne)

    Urbanisme

    Typologie

    Neuhaeusel est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. La commune est en outre hors attraction des villes[4],[5].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (38 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (46,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (32,3 %), forêts (26,7 %), eaux continentales[Note 2] (26,6 %), zones urbanisées (8,8 %), zones agricoles hétérogènes (5,7 %)[6].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].

    Histoire

    Les origines du village remontent à la fin du XVIIe siècle. En 1720, la commune est connue sous le nom de Neuhof, possession des sires de Fleckenstein. C’est en 1725 qu’apparaît le nom de Neuhaeusel. Au milieu du XIXe siècle, après les travaux de régularisation du Rhin, un échange de terres avec le village de Hugelsheim confère à Neuhaeusel les limites définitives de son ban. Au début du XXe siècle, le détournement de la Moder dans un bras mort du Rhin déplace leur confluent de Drusenheim à Neuhaeusel. Le village vit de la pêche et de la batellerie jusqu’au début du XXe siècle.

    C'est le , le jour où Daladier a déclaré à 17 h la guerre à l'Allemagne nazie, qu'une partie de la population de Neuhaeusel a été évacuée dans la commune de Saint-Maurice-les-Brousses, un petit village situé dans le département de la Haute-Vienne. Neuhaeusel comptait environ 210 habitants à cette époque.

    Un an plus tard environ, le précisément, la population est revenue à Neuhaeusel. Cela fait suite à la convention d'Armistice du 22 juin 1940 et son article 16 qui impose à Pétain le rapatriement des populations dans les territoires occupés. Au retour de la population, les Allemands ont fourni du bétail aux habitants.

    Neuhaeusel a été libérée par l'arrivée des Américains le mais les Allemands, partis, sont restés au niveau du Rhin qui n'est qu'à environ un kilomètre de Neuhaeusel. Plusieurs Neuhaeuselois s'accordent à dire que les Américains manquaient cruellement de respect envers la population. En effet, les Neuhaeuselois étaient traités, plus ou moins, comme des Allemands par les troupes américaines. Les Allemands sont revenus dans la commune le après le départ des Américains. En effet, dès la nuit du nouvel an, , l'armée allemande avait lancé l'opération Nordwind avec pour objectif principal la reconquête de l'Alsace-Lorraine. De nombreux combats ont eu lieu en Alsace du Nord durant le mois de , principalement à Hatten du 8 au , et ont provoqué de nombreux dégâts dans de nombreuses localités.

    Finalement, la commune a été libérée définitivement le dimanche à 10 heures par les troupes françaises. Cette libération a été un véritable soulagement pour les Neuhaeuselois. En effet, les soldats français étaient bien plus respectueux que les soldats américains. Lors de la libération, quatre incorporés de force locaux (des Malgré-nous) en ont profité pour revenir à Neuhaeusel : Eisenmann Albert, Grossholtz Fernand, Becker Armand et Schnepf Antoine. Aussi, durant la libération, la commune était habitée par des soldats allemands déserteurs, qui se cachaient dans les granges. En 1945, la commune ne compte plus que 204 habitants.

    L'année à Saint-Maurice-les-Brousses s'est relativement bien passée pour les Neuhaeuselois. Bien entendu, certains locaux qualifiaient durant les premiers jours les nouveaux arrivants de « boches », mais selon quelques témoignages certains habitants de Neuhaeusel étaient aussi, dans un premier temps, peu aimables avec leurs hôtes. Par la suite, les habitants de Neuhaeusel ont conservé des liens avec le village du Limousin. Certains, après la guerre, sont revenus dans ce village. Encore aujourd'hui, des correspondances existent entre des habitants des deux villages. Néanmoins, les deux communes ne sont pas jumelées. Soulignons tout de même qu'un hommage a été rendu à Neuhaeusel en nommant une rue : « Rue de la Haute-Vienne ».

    La commune a été relativement épargnée par les combats. Il n'y a pas eu de victimes civiles. Les deux dégâts notables ont été causés durant la fin de la guerre. Premièrement durant la période où les Américains étaient à Neuhaeusel (entre le et le ), l'artillerie allemande, depuis la rive droite du Rhin, a détruit une maison neuhaeuseloise. Elle se situait à l'actuel 32 rue des Roses. Deuxièmement, durant la même période, un tir allemand a atteint le mur du cimetière orienté vers le nord-est. Cela a provoqué un trou dans le mur. Ce trou n'a pas été rebouché et reste donc toujours visible.

    Trou cimetière Neuhaeusel.

    Héraldique

    Les armes de Neuhaeusel se blasonnent ainsi :
    « Parti : au premier de sinople aux trois fasces d'argent, au second d'or à la bande de gueules. »[8].

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    1945 1953 Joseph Becker    
    1953 1977 Oscar Jaeger    
    1977 1988 Justin Bollmann    
    1988 1995 Paul Eisenmann    
    1995 mai 2020 Clément Philipps    
    2020 2026 Sébastien Kriloff [9]   Commerçant
    Les données manquantes sont à compléter.

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[10]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[11].

    En 2018, la commune comptait 358 habitants[Note 3], en diminution de 0,28 % par rapport à 2013 (Bas-Rhin : +2,17 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    167165181280261261281281282
    1856 1861 1866 1871 1875 1880 1885 1890 1895
    243258237217214227240252241
    1900 1905 1910 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    223253245261249248243228214
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2009 2014
    214210216239269274326356357
    2018 - - - - - - - -
    358--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[12] puis Insee à partir de 2006[13].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Monuments aux morts

    La commune de Neuhaeusel a deux monuments aux morts. L'un pour honorer les morts de la Première Guerre mondiale dans le cimetière communal, l'autre pour les soldats morts durant la Seconde Guerre mondiale sur la place Charles-de-Gaulle.

    Autres lieux

    Étant sur la frontière naturelle qui séparait la France et l'Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale, le Rhin, Neuhaeusel était au cœur des combats et ses habitants restaient menacés. Durant le conflit, les Neuhaeuselois se tournent vers la Vierge Marie pour demander une protection de la localité. En échange d'une protection, les habitants promettent la construction d'une grotte, semblable à celle qui se trouve à Lourdes.

    À la fin de la Seconde Guerre mondiale, le village ressort indemne du conflit. On ne dénombre pas de victimes civiles et les pertes matérielles restent mineures. De ce fait, dès 1947, les Neuhaeuselois se cotisent pour construire une grotte. Le phénomène des grottes est assez répandu en Alsace et en Lorraine contrairement au reste de la France.

    La grotte de Neuhaeusel est située au pied de l'église du village en face de la place Charles-de-Gaulle.

    Neuhaeusel Grotte.

    La grotte mesure deux mètres soixante-dix de haut sur cinq mètres de long. Elle est composée de deux parties : une partie basse et une partie haute accessible à partir d'un petit escalier qui se trouve sur la partie gauche de la photographie ci-dessus.

    Dans la partie basse, nous retrouvons une croix de couleur or entourée de nombreuses plantes. Dans la partie haute, nous retrouvons deux statues : d'un côté nous avons une statue de la Vierge Marie et de l'autre, une statue de Bernadette Soubirous.

    La grotte a été construite par un certain Pierre Klauth, établi à Strasbourg, en 1947. La date précise de l'inauguration est incertaine : une plaque sur la grotte indique la date du tandis qu'une délibération du conseil municipal du village donne la date du . La grotte a connu, depuis sa construction, quelques modifications puisque certains villageois, croyant bien faire, ont bouché les trous entre les pierres. Finalement, le résultat est discuté. À la suite de cela, la grotte a été rénovée en 1990.

    Le financement pour la construction provient d'une collecte effectuée par l'église. L'église n'a semble-t-il pas eu trop de difficulté à rassembler la somme nécessaire. L'État français n'a pas participé au financement, mais la mairie a tout de même fait un geste. En effet, l'autorité locale a financé le vin d'honneur pour une somme totale de 4 762 francs.

    Depuis sa construction en 1947, la grotte est le point de départ et le centre de toutes les attentions d'une procession organisée chaque pour célébrer l'Assomption de la Vierge Marie. En dehors de cette journée, la grotte est un lieu de recueillement pour les Neuhaeuselois. Les habitants du village rendent hommage à la Vierge Marie devenue après la Seconde Guerre mondiale la protectrice à la fois du village mais aussi de tous les habitants.

    • Ancienne gravière requalifiée en site d'observation des oiseaux gérée par le Conservatoire des Sites Alsaciens.

    Voir aussi

    Liste des communes du Bas-Rhin

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    7. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    8. Jean-Paul de Gassowski, « Blasonnement des communes du Bas-Rhin », sur http://www.labanquedublason2.com (consulté le ).
    9. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
    10. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    11. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    12. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    13. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.

    Liens externes

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